LE RESEAU COMETE
Evasion des aviateurs britanniques et alliés par le Pays Basque
Philippe Connart et Geoffrey Warren – 2011
Peñas de Haya
" Les 3 Couronnes "
Vues du côté français,
le parcours de Comète se faisait côté espagnol
Vue prise côté espagnol : Ondarribia et les 3 couronnes
Depuis Bruxelles , le chemin du Pays Basque , était le chemin le plus long , mais il était le plus " sûr " car il évitait un contrôle .
Le réseau de réception à partir de Bayonne
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la France avait perdu la guerre
la Belgique était occupée
l'Armistice avec les allemands du 22 juin 1940, avait partagé notre pays en deux parties, la première occupée par les Allemands, la seconde par le régime de Vichy. De plus à Hendaye la frontière avec l'Espagne était fermée
Seule l'Angleterre était libre et des milliers de personnes voulaient la rejoindre en particulier les juifs, et les Polonais, dont le destin était tragiquet .Vouloir franchir, une frontière était s'exposer à la détention dans un camps de concentration ou à la mort.
Pourtant , petit à petit le pays va se réveiller et se révolter clandestinement, et '' l'armée des ombres '' se créer et s'organiser" .
Dans les combats aériens entre nazis et Anglais, nuit et jour,des centaines,- parfois parfois plus d'un millier- d'avions vont bombarder l'Allemagne et se heurteront au feu redoutable la D.C.A et à la chasse allemande .Trop seront abattus , certains, seront sauvés par leur parachute. Spontanément des belges,des luxembourgeois, des français essaieront de les retrouver, pour les cacher, les soigner, les sauver .Les garder n'était plus possible, il fallait les évacuer, et le nombre augmentait chaque jour
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Pendant ce temps, dans la capitale belge , une jeune fille active et passionnée, qui au début de l'offense nazie s'était engagée dans la Croix Rouge, refusant d'admettre la déroute comme définitive, cherche la meilleure façon de s'opposer à l'envahisseur.
Son nom
Andrée de Jongh
,Belge , flamande, et de mère française dite " Dédée " pendant la résistance
Elle porte bien le surnom dont l'a affublé son père, "Petit Cyclone". Dessinatrice en publicité à Malmédy (Belgique) et infirmière diplômée, elle s'engage en mai 1940 dans la Croix Rouge. Elle est affectée à l'hôpital militaire de Bruges.
Début 1941, elle se trouve à Bruxelles où elle prend une part active à la formation d'une chaîne de solidarité pour recueillir, héberger, nourrir et vêtir en civil des soldats britanniques.
La Maison d'Andrée de Jongh à Schaerbeek
Andrée De Jongh naît au no 73 de l'avenue Émile Verhaeren à Schaerbeek
Son père, Frédéric De Jongh, directeur de l'école primaire de la rue Gaucheret, est un admirateur d'Edith Cavell, de Gabrielle Petit et du Père Damien ; il transmet cette admiration à sa fille, qui n'a plus qu'un rêve, celui de devenir infirmière. Cependant, douée pour le dessin, elle entreprend des études d'arts décoratifs, tout en suivant des cours du soir à la Croix-Rouge de Belgique pour devenir ambulancière. Les études terminées, elle obtient un emploi de dessinatrice publicitaire auprès du siège malmédien de la société Sofina.
Le réseau Comète
Lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1940, elle quitte son travail à Malmedy et revient à Bruxelles pour tout d'abord travailler pour la Croix-rouge de Bruxelles. Rapidement, elle décide de s'investir dans la Résistance.
Le premier réseau dans lequel elle s'est impliquée ayant été détruit, elle décide, avec Arnold Deppé, un autre survivant, de créer une filière d'évasion vers l'Espagne. Après avoir pris quelques contacts à Anglet, ( lors de l'avancée allemande beaucoup de belges avaient fui , et s'étaient groupés sur la côte basque )...Andrée et Arnold tentent, en juillet 1941, un premier convoyage vers le sud, accompagnés d'un groupe de Belges qui veulent poursuivre la lutte à partir de l'Angleterre
. Andrée a financé le voyage en vendant ses bijoux et en empruntant aux amis et voisins. Arrivés à Anglet, ils confient les évadés à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.
Andrée traverse les Pyrénées avec son groupe, et se présente au consulat britannique de Bilbao pour demander de l'aide pour son réseau. En effet, elle a appris que le groupe précédent a été intercepté en Espagne, que les soldats ont été internés à Miranda, et se rend compte que sa filière doit avoir en Espagne un point de chute d'où les services britanniques emmèneront les évadés à Gibraltar, puis en Angleterre.
Après trois semaines d'hésitation, les Britanniques décident de faire confiance au petit cyclone — comme on surnommait Andrée pour sa capacité à tout emporter sur son passage. Avec ce soutien et l'aide des résistants locaux, elle met en place la « ligne Dédée », rebaptisée plus tard « ligne Comète ». La ligne, qui comptera jusqu'à 3 000 membres, traverse, en partant de Bruxelles, la France puis les Pyrénées jusqu'à l'ambassade britannique de Madrid, qui s'occupe ensuite du transport à Gibraltar. De 1941 à la Libération, la filière permet de faire évader plus de 700 soldats alliés, dont 288 aviateurs, et Andrée en a accompagné personnellement 118 d'entre eux.
Ce réseau qui petit à petit, d'amis en amis, va se mettre en action, non sans mal avec quelques arrestations. Le métier est dangereux, difficile il s 'apprend à ses dépens . Il y faut beaucoup de convictions, beaucoup de courage ou d'inconscience .Il faut aimer son pays pour risquer sa vie tous les jours et en pleine connaissance de cause.
De Bruxelle à Paris, de Paris à Bayonne ,au travers de la ligne de démarcation -, à Saint Jean de luz, à ,Ciboure et puis à Urrugne point de dépard de l'aventure. Aussi en Espagne car il faut des moyens logistiques et pécuniers.
Le réseau de réception à partir de Bayonne
La France aussi s'organise avec beaucoup de foi et d'amateurisme
Dès lors et selon les conclusions des dirigeants de Comète, le Pays Basque va grouiller d'espions, d'évadés ayant fui le Service du travail obligatoire, de ceux qui veulent rejoindre la France libre, des juifs, des Polonais et de tous ceux pour qui la France n'est plus une terre d' asile.
La Bidassoa va être un lieu très fréquenté
Dès lors l'aventure peut commencer
Mme DE GREFF dite TANTE "GO"
Elvire de Greef connue sous le psedonyme de " Tante go"pièce maitresse dans le secteur basque
L'ESPAGNE: UNE DIFFICULTE SUPPLEMENTAIRE
Comète est né le jour de l'accord avec les anglais, en Juin 1941. Andrée DE JONGH s'attela alors à l'immense travail d'organiser une ligne d'évasion: pendant des mois, elle prit des contacts avec des résistants pour créer ce réseau, héberger les aviateurs, leur fournir des vêtements civils, des faux papiers. Elle recruta des guides basques, familiers du passage des pyrénées, organisa des relais, recruta des fermiers basques qui pouvaient cacher les pilotes en transit
L'ARRESTATION D'ANDREE DE JONGH
Le 15 Janvier 1943, Andrée DE JONGH fut arrêtée par la Gestapo, sans doute dénoncée. Le mauvais temps avait retardé le passage des Pyrénées et le groupe fut pris au piège par la Gestapo. Interrogé, un des aviateurs de la RAF aurait identifié à la fois ses passeurs et les maisons sûres du réseau
D'abord emprisonnée à Bayonne, puis au fort du Hâ et à Biarritz, elle est transférée à la maison d'arrêt de Fresnes le 27 mars 1943. Andrée avoue qu'elle est la fondatrice de la ligne d'évasion, mais la Gestapo ne la croit pas, ce qui lui sauve la vie. Elle est envoyée à la prison de Saint-Gilles et déportée en Allemagne en juillet 1943. Elle y est internée dans plusieurs prisons, puis dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Mauthausen, d'où elle est libérée par la Croix-Rouge internationale le 22 avril 1945
Après la guerre, elle s'installe d'abord au Congo belge puis au Cameroun, en Éthiopie pour travailler dans une léproserie d'Addis-Abeba et enfin au Sénégal avant de revenir en Belgique
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La dénontiation
Lors d' une interiew Monsieur Abérasturi avait posé cette question :
Question : Dédée a été prise à Urrugne , à la ferme Bidegain-berri de Frantxia Ursandizaga. S'avez vous qui là dénoncée
:Réponse: de Jean François Nothomb " Franco " :
C'est Donato, le guide de la ferme voisine ".Dédée " était passée quelques fois avec lui, mais il ne lui plaisait pas .Elle m'a toujours dit qu'elle craignait qu'il soit jaloux de Florentino, et que c'état lui qui avait averti les Allemands que des aviateurs prêts à passer la frontière se cachaient dans la ferme de Frantxia
A la Libération Donato disparut en Espagne.
On ne l'a jamais revu. On n'a jamais prouvé la preuve de sa trahison
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.Lors de la discussion que nous avions eue avec Madame Irastorza concernant la Résistance dans la campagne de Hendaye pendant la guerre de 39/45,- elle état bien jeune -nous avait dit ne pas très bien savoir. Toute fois elle nous avait parlé d'une ferme - un peu plus loin - ou il y aurait eue une dénonciation faite par le valet de la ferme ,suivie d'une arrestation. Elle nous avait ajouté,se rapprochant de nous et à voix plus basse : "c'était une histoire d'amour.....)
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Pendant plusieurs mois, le réseau fut mis en sommeil. Il dut se réorganiser et fut rebaptisée "Ligne COMETE". ).
Résistant et patriote convaincu, le père d'Andrée, Frédéric DE JONGH décida de poursuivre l'oeuvre de sa fille dès Janvier 1943 et prit la tête du réseau d'évasion. Il avait quitté Bruxelle pour vivre clandestinement à Paris dès le 30 Avril 1942 car il était conscient qu'une éventuelle arrestation de sa fille entraînerait également la sienne. Ainsi, depuis Mai 1942, Frédéric DE JONGH organisait le réseau d'évasion à Paris. Suite à l'arrestation d'Andrée DE JONGH, il tenta alors, dans un premier temps, de développer un autre réseau d'évasion par la Suisse (neutre) en contactant l'ambassade américaine et britannique à Genève (du fait de l'arrestation de sa fille, il considérait que le réseau d'évasion par l'Espagne et Gilbraltar était devenu peu sûr). Toutefois, cette tentative échoua et les évasions par les Pyrénées continuèrent. Par malchance, il fut arrêté à Paris (Gare du Nord) le 07 Juin 1943 par la Gestapo (dénoncé par le traite Jean-Jacques DESOUBRI) et fusillé au Mont-Valérien le 29 Mars 1944.
La tête du réseau Comète fut ensuite confiée à Jean-François NOTHOMP à partir de Juillet 1943 jusqu'en Janvier 1944.
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ORGANISATION DU RESEAU AU PAYS BASQUE
le comité de réception des aviateurs
JEANNINE DE GREEF-"Tante go" ARTHUR FAY -Maritxu ANATOL-Aristégui
Albert "Bee" JOHSON -Erroll PrICE
Tommy BROOM Kazimmietz RROWICKI
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Saint Jean de Luz Ciboure
A gauche : l'immeuble où Arnold Deppé a vécu vers 1930-1939. A droite : l'ancien hôtel Eskualduna avec (à gauche) l'appartement de Elissalde.
L'appartement de Ambrosio San Vicente au 7 Rue Salagoïty (à moins de 10 minutes de la gare) est régulièrement utilisé par les évadés du 06 juin 1942 au 13 janvier 1943. Ceci correspond à la perte du premier guide de Comète, Manuel Iturrioz, qui est arrêté par la police de Franco en Espagne le 22 avril 1942. Il s'évade deux jours plus tard, mais Florentino Goikoetxea a repris son boulot et poursuit les passages avec Tomás Anabitarte, qui travaillait avec Iturrioz depuis le début.
Apra Baïta,
le bâtiment (avec les balcons rouges) où Ambrosio San Vicente habitait et où tant d'évadés ont attendu leur dernière étape vers l'Espagne.
Philo Baïta, la maison de Catherine "KATTALIN" Aguirre
Elle s'articule autour d'une veuve de guerre de 45 ans née à Sare, Catherine Aguirre, dite Kattalin. En contact avec les réfugiés basques espagnols, elle travaille déjà pour plusieurs réseaux, passe du courrier, héberge et nourrit les évadés. Sa fille "Fifine", âgée de 14 ans, la seconde, ainsi qu'une voisine, Gracie Ladouce. Celle-ci, employée au service du ravitaillement à la mairie de Ciboure, fournit des cartes d'alimentation.
Comme Florentino Goicoechea, Kattalin Aguirre a reçu après guerre la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Croix de Guerre avec étoile de vermeil, la Médaille de la Résistance et les plus hautes distinctions belges et britanniques. Décédée en 1992, elle est inhumée à Ciboure.
FLORENTINO GOIKOETXEA
C'est le passeur de légende du réseau Comète, un homme et un guide incomparable, pour qui l'argent ne comptait pas.
mais il assure cette fonction pour d'autres réseaux également.
Né à Hernani (Espagne) en 1898, réfugié à Ciboure depuis l'invasion franquiste du Pays Basque espagnol (1936), les petits boulots et la contrebande sont son quotidien. Fils de paysan, à l'allure physique imposante, d'une endurance exceptionnelle, il accompagne des groupes (moins de dix personnes) de la ferme "Bidegain Berri" à Urrugne jusqu'à Oiartzun aux portes de San Sebastian. II les conduit à pied, de nuit, et rentre à l'aube avec des courriers destinés à la Résistance. II passe 227 aviateurs alliés, principalement anglais, canadiens et américains. Blessé en montagne par une patrouille, il est arrêté le 6 juillet 1944. Vingt jours plus tard, il est enlevé à l'hôpital de Bayonne par un groupe de la résistance locale , Antoine Lopez et jules Artola policiers du réseau " Phatrie "
Les plus hautes distinctions britanniques, belges, françaises lui sont décernées. La nationalité française lui est accordée en 1965.
Décédé en 1980, il est inhumé au cimetière de Ciboure.
Médaille commémorative de la guerre 39/45 ---Médaille de la Résistence Belge - Médaille de la Libération France-avec palme --Médaille britannique " Four courage " --Médaille américaine " For freedom " -- Croix de guerre 39/45 avec citation à l'ordre de l"armée -- Chevalier de l 'ordre de Léopold II avec palme et Croix de guerre avec palme -
- Chevalier de la Légion d'Honneur
Le trajet de Urrugne à Sarobe en passant par San Miguel
Le trajet habituel est en pointillé rouge
En cas de crue de la Bidassoa, le trajet est en jaune La traversée se fait sur le pont suspendu de la Centrale électrique, en territoire espagnol.
LE TRAJET DE L"EVASION
PAR ETAPES
Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.
LES TROIS FERMES relais de
URRUGNE
De Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure à Urrugne.
Comme déjà signalé, la route classique part de Saint-Jean-de-Luz et traverse le pont de Ciboure et ensuite le long de cette Nationale 10 jusqu'à la ferme-relais. Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.
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La première ferme, Bidegain Berri, est la résidence de Francoise "Frantxia" Halzuet, la veuve de Philippe Usandizaga, mais la ferme est tenue par Juan Larburu.
Elle commence à travailler pour Comète en juillet 1942, date qui correspond à la période de Florentino Goikoetxea suite à l'arrestation, l'évasion et la vie clandestine de Manuel Iturrioz. Le jeune garçon de ferme de Tomásénéa, Donato Errasti, continue son même travail jusqu'à la Bidassoa, ramenant les tenues de serge utilisées jusqu'à l'arrestation du 15 janvier 1943 à Bidegain Berri.
Bidegain Berri
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La deuxième ferme, découverte par Manuel Iturrioz, est Tomásénéa, maison de Françoise "Frantxiska" Halzuet, épouse de Dominique Irastorza, un prisonnier de guerre.
Thomas énéa
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Larburu Frantixska
Juan Manuel Larburu, de Bidegain berri, refuse tout d'abord de collaborer à cause du danger. Un jeune exilé espagnol, garçon de ferme à Tomásénéa, Donato Errazti, est aussi d'accord d'aider, mais pas seulement jusqu'à la Bidassoa.
En juillet 1942, le frère de Frantxiska est blessé par les Allemands en passant des mules et elle demande à ne plus être impliquée un certain temps.
Les passeurs de cette époque sont Manuel Iturrioz (environ 40 ans) et le jeune Tomás Anabitarte. Comme déjà signalé, Iturrioz est arrêté en Espagne le 22 avril 1942 et s'échappe le 24, mais doit se cacher et ne peut donc plus continuer les passages. Une de ses dernières descriptions correspond au passage du 21 juillet 1942. Il faut ici faire remarquer que c'est lui qui connaît le mieux la Bidassoa.
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Yatxu baita
La troisième ferme est Yatxu Baïta, propriété voisine tenue par Joseph Larretche, qui régit également Bidegain Berri à partir du 15 janvier 1943.
La ligne d'évasion française Margot utilise également cette ferme, et plus tard, les réseaux de renseignement de l'OSS - Nana et - Démocratie. Douze enfants y vivent et l'un d'eux, Maialen nourrit Donato qui se cache alors dans les bois voisins. Lors de la libération de la région par les armées alliées, il disparaît en Espagne Suspecté mais personne n'a jamais prouvé qu'il aurait dénoncé Bidegain Berri en janvier 1943.
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Le DEPART DE L'AVENTURE
L'ITINÉRAIRE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
VIA SAN MIGUEL ET ERGOIEN
Le départ se fait, au plus profond de la nuit et dure jusque avant le début du jour. Pour tout éclairage la lune , par beau temps ! .
et quelque fois le double en cas de mauvais temps
Devant, le passeur qui bien sûr connait bien son chemin , attentif à la moindre lueur et au moindre bruit , surveille sa troupe .Ses compagnons en silence, la peur au ventre savent qu'ils sont recherchés par les patrouilles de la Gestapo, de la police française et par la douane et la gendarmerie,côté français , la douane et la guardia civil coté espagnol
.Ils marchent en essayant de deviner le sentier , ses bosses et ses ornières, Si il pleut souvent, heureusement ce pays connait peu la neige même en altidude .La montagne basque a un relief tourmenté, pas très haute dans cette fin des Pyrenées, mais très compliquée et qui fatigue beaucoup.C'est une très dure épreuve
Départ vers le mont du calvaire
A l'avant-plan, Tomasénéa. A gauche et en haut : Xoldokogaina.
Le premier tronçon depuis les fermes de Urrugne est une marche ascendante. Gérard Waucquez écrit : les voyageurs escaladent la montagne à travers les pâturages. (Montée de 2 petites heures). On suit les ruisseaux et les torrents pour éviter le repérage par les chiens, et aussi parce que les terrains tantôt secs, tantôt humides, maintiennent les pieds et les espadrilles dans une forme "idéale." Il est bon d'avoir le moins de bagage possible. Il ne faut pas compter sur la complaisance des guides à ce sujet. A moitié de la côte on découvre les lumières de Irún. Au sommet, vastes pâturages où circulent et se cachent les patrouilles allemandes. Les guides les ont repérés de jour, et de ce chef passeront par la crête ou le vallon pour les éviter, suivant leur position.
Iturrioz cite clairement le mont du Calvaire (277 m) et le Xoldokogaina (486 m). Il demande à Juan Manuel Larburu ou à Donato Errazti de partir en avant pour localiser les patrouilles frontalières potentielles. Là, les lumières de Fuentarrabia, Irún et San Sebastian sont très visibles et annoncent la liberté prochaine .On ne voit pas Hendaye à cause du blakout allemand. On peut entendre la Bidassoa (c'est ce qu'écrit Paul Henry de Lindi) et la voir ou la deviner le long du chemin
.Ensuite on contournait le Rocher des Perdrix , jusqu'au col d'Osin et à celui des Poiriers Les évadés se trouvent donc encore en France sur le flanc Sud face à l'Espagne.
le maquis
Le Calvaire et sa croix
Commence alors la descente vers le carrefour du Col des Poiriers (316 m). Iturrioz dit que là commence la partie la plus dangereuse du trajet jusqu'à la Bidassoa. A cet endroit, la probabilité de rencontrer des patrouilles de frontière (Allemands ou gendarmes français) est élevée. C'est à ce carrefour que passent les chemins très fréquentés entre les ventas d'Ibardin, de Biriatou et le "rio Bidasoa". Juan Larburu et/ou Donato Errasti, partis plus tôt en reconnaissance à San Miguel, attendent là pour donner le feu vert.
col des poiriers
En bas du Xoldokogaina, le carrefour vers les ventas, et la Bidassoa.
C'est à ce carrefour que débute la première route prévue pour Endarlaza via la route d'Ibardin.
De ce carrefour, la descente vers la Bidassoa, le long du ravin du Lanzetta Erreka . Cette descente vers San Miguel prend une heure. Lors de la traversée de Waucquez en début décembre 1941, et après une première tentative avortée de traverser la Bidassoa à San Miguel à cause des crues dues à de fortes pluies, Tomás Anabitarte trouva un raccourci vers Endarlaza le long du chemin. Ce raccourci réduit le temps nécessaire - deux heures de moins que pour San Miguel au lieu de quatre. Il réduit surtout le danger de rencontrer des patrouilles comme sur la route plus longue vers Ibardin.
Le long de ce trajet,d'une douzaine de km on devinait toujours les lumières d'Irun
Carrefour de tous les chemins et lieux de traverse de la Bidassoa.Le chef du groupe en fonction du temps, des repérages de douaniers , de la police française ou de la gestapo décide de l 'option à prendre.
A San Miguel, une fois sortis de l'eau, ils doivent traverser la voie étroite du chemin de fer "Bidassoa Ferrocarril", appelé "Txikito Tren" (petit train) par les autochtones, et ensuite la route Irún-Pamplona. Il pourrait sembler logique que la gare maintenant abandonnée était alors utilisée comme baraquement auxiliaire par la Guardia Civil espagnole et ses patrouilles. Il fallait donc l'éviter à tout prix. En tous les cas, le vrai bâtiment de la Guardia Civil se trouvait approximativement devant un ravin sur la rive espagnole, 350 m en aval de San Miguel, vers Irún.
La traversée de la Bidassoa était une épreuve dangereuse, le lit rocailleux ,plein de creux et de bosses, par temps de sécheresse, devenait un torrent par temps de pluie.
Sur l'ordre de Florentino, les passagers enlevaient leurs pantalons qu ils nouaient solidement autour de leur cou
.Celà leur leur permettaient de s'accrocher les uns aux autres pour passer la rivière avec la certitude de ne pas perdre un compagnon . " Dédée " fit parfois le trajet dans ces conditions. Ensuite trempés, transis par le froid de la nuit , ou glacés par le vent d'hiver ils se rhabillaient et continuaient leur chemin nocturne.
On grimpait à flanc de montagne jusqu'aux terres dénudées de Pagogana et d'Erlaiz au pied des 3 couronnes, où l'on arrivait généralement exténués
la Rhune en hiver
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Enderlaza : redoute du pont
A Enderlaza la Bidassoa continue son chemin vers la Navarre, devient entièremenr espagnole alors qu'auparavant elle servait de frontière
vieux pont A partir de ce pont la Bidassoa devient entièrement espagnole
Enderlatza : le pont
A Enderlaza nous passions très très prés de la garde civile, mais ils n'ont jamais pu nous attraper.Chaque fois que nous arrivions à la route, Florentino s'avançait , levait la tête pour voir si il y avait quelque chose...Jamais je ne vis un espagnol. La seule fois ou nous avons eu des problèmes avec les espagnols à été le jour du passage et du décès de Antoine d'Ursel dit "Jacques Cartier" ou ils tirèrenr 7 coups de feu. Ils arrétèrent tout le monde sauf les deux guides basques..C'était la veille de Noël .
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.On passait la Bidassoa à la hauteur d'Enderlaza.
On traversait la voie du train de la Bidassoa, la route de Pampelune, et puis ça montait très fort jusqu'à un chemin qui passait près d'une vieille tour qui datait des guerres Carlistes ( Erlaitz )...Après avoir passé la rivière et avant de passer la route, il y a une vieille petite maison appelée " San Miguel ", dont le nom est inscrit sur l'une des facades, et qui était une station du train de la Bidassoa. Après la route, il y avait à gauche, une pente dificile.. Tout devait se faire vite. Quand Florentino, au moment de traverser la route disait "No hay nada.Pasar " il fallait grimper très vite et sans faire de bruit.
Electra Enderlaza
Quand la Bidassoa était trop grosse,
nous allions d'un autre côté en faisant un long détour.
Entre le col des Poiriers et le col des Joncs
Nous passions par un pont près d'une centrale électrique très éclairée,un peu plus en amont.C'est là que nous traversions la Bidassoa C'était un pont qui bougeait beaucoup par ce qu'il était suspendu à des cables et il était très éclairé.
Mais on était déjà en territoire espagnol puisque nous traversions la frontière dans la montagne.La Bidassoa à partir d'Enderlaza ne sert plus de frontière.Elle passe dans la montagne et après il fallait descendre jusqu'au fleuve pour le traverser en direction d'Oyarzun. Mais comme nous étions déjà en territoire espagnol, la Garde Civile y prêtait moins d'attention
On le passait vers 4 ou 5 heures du matin, et le trajet d'Urrugne à Renteria pouvait durer 16 à 17 heures. Les hommes arrivaient morts de fatigue.Tout ceci dans des conditions climatiques convenables. Que dire en hiver sous la pluie ou quelques fois sous la neige.
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Le poste des douaniers
la route et la voie du chemin de fer
Iturrioz écrit avoir une fois entendu un garde ronfler "dans la ferme". Une ferme se trouve en effet à 600 m en amont vers Endarlaza. Quant à la gare du "Txikito Tren" de San Miguel, il ne s'agit pas d'une gare de passagers comme on pourrait l'imaginer.
La Bidassoa et la gare de San Miguel.
Après avoir traversé la rivière, le chemin de fer et la route, l'étape suivante est la pente montant vers Erlaitz, très abrupte et épuisante. Le fond de ce ravin, à 350 m de San Miguel, est le lit d'un ruisseau saisonnier, mais est trop proche du poste de douaniers. Les évadés entrent sous le couvert d'une pinède immédiatement après la route (Carretera Irún-Pamplona) et montent jusqu'à l'ancienne tour carliste d'Erlaitz .
les 3 couronnes vue du côté espagnol. le but est de faire le tour de cette montagne
Erlaitz Pikoteta
A Erlaitz, Iturrioz dit que les évadés passent "devant les baraquements utilisés par les travailleurs qui entretiennent la route Pikoketa-Oyartzun" (Il prend parfois une route plus longue mais plus sûre pour éviter ces baraquements occupés par des Carabineros de l'armée espagnole, puis rejoint plus tard la route vers Pikoketa et Oyartzun. Ici, à Erlaitz, la route alternative depuis Endarlaza, peu utilisée, rejoint le trajet classique de San Miguel. Paul Henry de Lindi, ayant suivi ce contournement, dit qu'ils se reposent "dans une pauvre masure à un étage" à une heure de marche après avoir escaladé la falaise
Le sommet est le plus élevé des environs et la ferme est la seule à voir sur tout l'horizon. Dans toutes les directions, il ne voit que des montagnes escarpées et des ravins profonds, noyés dans un silence de mort . On dit qu'il reste deux heures de marche en plus jusqu'à la prochaine halte, . Waucquez écrit de son côté : "Enfin, vers les 6 heures du matin (après avoir traversé vers 4 heures à Endarlaza), arrivée au sommet où l'on trouve abri dans une ferme abandonnée ou un château d'eau. Repos. Dans la matinée, un des guides descend à Irún et prévient par téléphone Aracama à San Sebastian, responsable de la partie espagnole Ceci, en décembre 1941.
De Erlaitz au Castillo del Inglés.
Dans l'autobiographie d'Iturrioz, le GI-3454 actuel est décrit comme un ancien sentier pour chars à bœufs contournant Peña de Aya (Trois Couronnes) : une "route assez plate jusqu'a Pikoketa et de là, une descente d'environ une heure jusque Xagu" (Sarobe) . Nous avons appris que les cinq premiers kilomètres de ligne depuis Pagogaña sont l'ancienne "voie ferrée étroite" minière appelée Las Tres Coronas. Hornsey se souvient avoir suivi un tunnel de chemin de fer avant Sarobe, et Nothomb confirme dans son intrevue de 1991 " il y avait une voie ferrée pour les mines, avec une voie étroite . On la suivait durant trois ou quatre kilomètres et, à un certain point, on suivait un tunnel assez long et sombre. Un peu plus loin, on arrivait à la ferme."
De Castillo del Ingles à la ferme Sarobe, ou Xagu borda.
La route décrite peut être soit la voie des Trois Couronnes, située sur les hauteurs entre Erlaitz et Castillo del Inglés soit la voie ferrée minière Pasaia-Arditurri (le tracé est de plusieurs tunnels qui se trouvent dans la vallée, en bas de la Peña de Aya (Trois Couronnes) et le " Castillo del inglès." De là , ils sont situés à moins de deux kilomètres de marche aisée pour arriver à Sarobe. dernière étape
tunnels utilisés par les Romains pendant près de quatre siècles,pour l'extractions des minerais
la réalité du voyage
par beau temps
Arrivés à SAROBE
ils sont recueillis par la famille Garayar - Escudero
Claudia Escudero--Francisco Garayar
Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco”hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caserío “Arizluzieta Goikoa”,
Franco Photo prise devant la ferme " Sarobe" à Ergoien
Sur pied Adolfo Leibar, Paco Iriarte,sa femme et Maria Luisa Garayar Assis Juan Carlos Fernandez de Aberasturi et Jean François Nothomb " Franco "
Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco” hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caserío “Arizluzieta Goikoa”,
MARIA LUISA GARAYAR / GARMENDIA
ENTRETIEN AVEC MARIA-LUISA GARAYAR
Maria Luisa Garayar / colaboradora
"Eran altísimos aquellos hombres y encima llevaban unos pantalones así, casi cortos, y unos zapatos, yo no sé, del 47 o 48 que eran… todos eran aviadores y entonces pues se les notaba, claro que se les notaba y mucho."
Después de cruzar el río Bidasoa, los fugitivos paraban en Oiartzun y eran guiados hasta Rentería, donde cogían el tranvía que les conduciría a San Sebastián. La familia de Maria Luisa, junto con varios parientes y vecinos, colaboraba en esta tarea.
Maria Luisa tenía 14 años y vivía con sus padres, Paco Garayar y Claudia Escudero, y sus cuatro hermanos, en la casa Bastero-Txiki del barrio Altzibar de Oiartzun. Como en casi todas las familias de la época, María Luisa obedecía a sus padres sin rechistar y, junto con su hermana Xele, guiaba a aquellos extranjeros hasta Rentería, donde su padre les esperaba con billetes para el tranvía.
Su colaboración en Comète terminó el año 1943, cuando la policía franquista efectuó varias detenciones contra los puntos de apoyo de San Sebastián y Oiartzun. La madre de Maria Luisa y otros familiares pasaron alrededor de cuatro meses en la cárcel de Ondarreta, en San Sebastián. Más tarde, a los dos años de aquellas detenciones, la familia de Maria Luisa tuvo que huir a Francia, debido a la amenaza de nuevas detenciones.
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Buckingham
Florentino à Londres
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Florentino avait sans doute dû oublié les bonnes manières de Buckingham
car :
Georges d'Oultremont, s'entretenant avec le colonel Rémy, se souviendra de ce voyage mémorable
"Avez vous goûté à ces haricots noirs que l'on mange au Pays Basque ,sortes de grosses fèves qui produisent un immanquable effet sur les intestins .. Florentino avait dû en dévorer tout un plat avant de se mettre en route .Il allait en tête , dans le noir le plus absolu ; tandis que nous marchions derrière lui à la file indienne .Soudain il s'arrétait et nous entendions " Chut ..!.....
Le Coeur battant, on croyait à une patrouille ennemie , mais un formidable BRRROUM !... retentissait...........dont l'écho allait se répercutant de montagne en montagne . C"était l'ami Florentino qui venait de se libérer bruyamment des gaz accumulés par les fayots que digérait péniblement son estomac.Avant que nous fussions revenus de notre surprise il se retournait et disait : " por Franco ! " .Marguerite de Gramont , fondatrice du réseau " Margot " qui utilisait aussi les services de Florentino parle de lui en l'appelant " le pétomane ", ce qui n'était pas un invconvéniant quand on perdait le contact visuel dans le noir de la nuit, et aussi pour certains un réjouissement
MARITXU ANATOL ARISTEGI
de père et de mère français née à Irun
Hendayaise et Irunaise
Le père Anatolio Anatol Chopérena, né à Lesaca habitait à Behobie et était de nationalité française
.Il tenait à Irun, une Agence de transit en Douane dans laquelle travaillait sa fille Maritxu qui était née le 24 janvier 1909 à Irun.
D'une famille aisée : l’un de ses frères était un grand sportif qui fut 16 fois international de footbal dans l'équipe de France , puis il termina ses études d'ingénieur , un autre frère entra dans les ordres,et un troisièmequi était chercheur à la Facuté de Paris, s’était vu décerner la Légion d’Honneur pour ses travaux de recherche en chimie, et la découverte d'un médicament. , le quatrième fut fait prisonnier de guerre de 1939 à 1945
Maritxu était l'enfant turbulent de cette famille, elle commence à travailler à l’Agence en Douanes de son père , au grand scandale général, car cette activité n’était pas considérée comme recommandable pour le «beau sexe». La gent bien pensante de l'époque n'était pas habituée à ce genre d'activité pour une femme Profitant de ses relations avec la maison Hirigoyen de Hendaye , elle avait travaillé durant une saison de ce côté- ci-de la frontière Elle possédait la double nationalité espagnole par le lieu de sa naissance - Irun - et française par ses parents
.Elle avait soif d’aventure et d’action, qu’elle pouvait difficilement apaiser dans le bureau de l’agence, entourée de papiers, ni avec la «petite» contrebande, principale activité de la ville d’Irun à l’époque.
. Le 20 juillet 1936 au moment du déclanchement de la guerre civile espagnole, elle alla vivre à Béhobie ou sa mère avait une maison dite " Kontxeshina " à quelques mètres de la Bidassoa et de la Douane Française. ou se trouve maintenant le Bar de la frontière
En été 1940, les Allemands confisquent le rez-de-chaussée de la résidence familiale et 15 soldats s’installent dans la demeure. au second étage. Elle réclame à l’Officier en Chef le plus grand respect, souhait qui lui est accordé
Maritxu vivait au troisième étage avec sa soeur Karmentxu. son frère Jésus-Marie. et avec sa mère
Maritxu avait un tempérament insatisfait et aventureux.
Elle ne supportait pas la vie tranquille et régulière et s'était déja fait remarquer dés son enfance par son caracrère vif et indépendant..
De ce fait, lorsque l’occasion de s’engager dans l’action clandestine lui fut offerte elle ne se le fit pas répéter deux fois. Un jour ou elle s’était rendue à bicyclette à Saint Jean de Luz, elle entra au café « le Prado »dont le propriétaire, Léon Chardier originaire de Hendaye la connaissait bien.
Il la présenta à deux hommes attablés. L' un d’eux, qu’elle connaissait de vue, était Alejandro Elizalde Iribaren. Celui-ci lui proposa de travailler pour la résistance en recueillant des informations et en aidant au passage des fugitifs. Elle ne se fit pas répéter deux fois et accepta sans hésiter. C’est ainsi que Maritxu commença à travailler pour « Comète ». Elle s’occupait surtout du ravitaillement, ramenant œufs, légumes et tout ce qu’elle pouvait trouver dans les fermes et les magasins, se rendant clandestinement à Irun pour acheter des chaussures ou ce qui manquait aux aviateurs. Elle ratissait ausi les fermes d'Oyarzun et de Lesaca, allant même de coté de la frontière dans certains villages landais .
Elle fut arrêtée à plusieurs reprises. Incarcérée une fois chez « Pardo », à Hendaye, ou
les allemands avaient installé une prison, une autre fois à la « villa chagrin » de Bayonne, une autre fois à l'hôtel Edouard VII de Biarritz. Mais les Allemands ne purent retenir contre elle que le délit de marché noir et elle fut chaque fois relâchée.
Son tempérament inquiet semblait enfin rassasié. Elle faisait un peu de tout: «Nous étions un groupe d’aventuriers, de personnes fermement décidées», dirait-elle plus tard de son activité. Elle est finalement arrêtée et enfermée au Commissariat de la Gestapo à Bayonne, puis dans la prison de Biarritz. Mais elle ne flanche jamais durant les interrogatoires et elle est relâchée. "L’essentiel, affirmait-elle, pour confondre l’ennemi est de rester serein et tranquille. Et moi, je savais faire ça très bien. Dans les cachots du Commissariat, je passais mon temps à écrire mon nom sur les murs, avec un fil de fer".
Le «Réseau Comète», pour lequel elle travaillait, se méfiait de ses méthodes. Maritxu se débrouillait parfaitement dans le milieu de la contrebande, où proliféraient les indicateurs. Elle portait toujours un pistolet Star, que d’aucuns considéraient comme une imprudence. L’un des contrebandiers de son groupe fut accusé de fréquenter la Kommandantur de Bayonne. Elle le défendit, en affirmant que «maintenir des contacts avec les Allemands permettait d’obtenir des informations utiles sur les passages de la frontière». Mais le «Réseau Comète» découvre avec horreur que pas mal de personnes savaient leur existence à la suite des indiscrétions des contrebandiers. Sans compter que le principal contact de Maritxu qui hébergeait les aviateurs dans la même demeure où résidait un agent de la Gestapo et la maîtresse d’un officier nazi. Le Réseau décide alors de renoncer à ses services et à ceux de son équipe, lui réservant la seule et unique tâche de changer l’argent nécessaire aux réfugiés qui passaient en Espagne.Le groupe de Saint Jean de Luz se trouva quelque peu privé de ressources . pour laider Dédée le chargea du change des pesetas, ce qui laissa au groupe de Luziens habitués à ce type de transactions une large marde bénéficière.
Le 13 juillet 1943, le groupe de Maritxu est arrêté par la Gestapo. Trois de ses membres sont déportés en Allemagne – d’où ils revinrent, mal en point mais vivants – et Maritxu réussit à se sauver.
Sa manière d’agir, indépendante et personnelle, n’était guère appréciée à Londres et elle n’obtint aucune des médailles généreusement réparties après la Libération, quoiqu’elle ait sauvé 39 Juifs et 113 aviateurs. En 1945, Maritxu revient à Irun, où elle dirige sa propre agence en douane dans les années 1960 Mariée à Angoso.
Le seul détail mémorable est celui d’un pilote, qui lui demanda quelle place il occupait sur sa liste. Elle lui dit qu’il était le 68ème aviateur qu’elle avait aidée et, un an et demi plus tard, elle reçut un collier de 68 perles… Elle mourut le 27 août 1981 , à l'âge de 88 ans
Elle avait obtenue la Médaille américaine " For freedom " Certains auteurs espagnols écrivent qu'elle avait aussi la Légion d'Honneur
Un groupement féministe de Irun réclame pour Maritxu, que le nom d'une rue lui soit arttribué.
(extrait du livre de Mikel Rodríguez Espías vascos, Ed. Txalaparta, 2003)
extraits du livre de Juan Carlos Jimenez de Aberasturi ed. Ville d'Anglet
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Un rapport d'évasion
Ils quittent cette ferme (Maison Thomás-Enea, chez Françoise HALZUET épouse IRASTORZA, dite Frantxisca) le soir et marchent dans le noir sous la pluie quand deux soldats (gendarmes) français surgissent en criant. Ils tirent des coups de pistolet. Le reste du groupe détale, mais Watson est pris et fouillé.
Lorsqu'il leur dit qu'il est Anglais, les gendarmes deviennent très amicaux, malgré le coup à la tête qu'il avait porté à l'un. En revenant, ils évitent d'ailleurs une patrouille allemande à sa demande. Il passe la nuit en cellule à Béhobie. Le 19, il est interrogé à 07 heures par un sergent au sujet de l'organisation d'évasion. A la fin, le gendarme accepte de le faire passer cette nuit en Espagne. Maritxu ANATOL est également intervenue auprès des gendarmes, qu'elle connaît bien.
Sa cellule n'est pas verrouillée et il est bien nourri. A 22 heures, ce gendarme lui montre une carte et explique comment éviter les patrouilles Allemandes. Il le conduit à un endroit où il peut nager en Espagne. Il se rhabille et marche jusque San Sebastian. Il demande le chemin mais est remis à la police espagnole. Il est détenu de 05 à 10 heures et interrogé par un homme en civil. On lui enleva ses affaires et possessions et il fut détenu six semaines. On le transféra à Miranda le 29 août 1942. Watson
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Dédée
Durant la deuxième guerre mondiale au 3, calle Marina à St Sébastien, Monsieur et Madame Armendariz ont mis à la disposition de DEDEE une chambre de sûreté où se succèdent les agents de Comète en activité comme Dedée, ou les membres "grillés" comme Yvonne et Robert Lapeyre après les arrestations de Bayonne.
. C’est, dans cette chambre que Yvonne trouvera cette feuille tombée d’un livre, écrite de la main de Dédée. Elle la ressentit comment la profession de foi la plus intime d’une jeune âme vouée jusqu'à la mort au destin qu'elle s'est choisi.
· Yvonne s'interdira de divulguer cette lumineuse méditation jusqu'à la mort de Dédée. C'est dans les journées de deuils qui suivirent sa disparition qu'elle livrât ces lignes à la postérité tel le point d'orgue final d'une vie exceptionnelle.
Prés de 70 ans plus tard ces lignes n’ont pas pris une ride.
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En entier
le film du Réseau COMETE
durée 1h20
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Aimablement mis à notre disposition par
Maria Luisa GARAYAR
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