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Histoires de Hendaye
11 février 2014

Guerre de 30 Ans SIEGE DE FONTARRABIE

Capture

 

1618 à 1648.
Les protagonistes
Louis XIII - Richelieu

                                                   

                                                    LOUIS XIII                  Anne d'AUTRICHE


                                              

                                                    Richelieu                      Philippe IV

L'ENJEU : Hondarribia

La situation en Europe et les causes


 Avec cette guerre c'est   un conflit militaire entre la France et l'Espagne qui recommence, en 1635, par l'intervention française dans la   guerre de trente ans , à laquelle participe déjà l'Espagne. La lutte entre les deux royaumes continuera jusqu'en  1659 avec la signature du traité des Pyrenées , alors que la guerre de Trente Ans  est terminée depuis 10 ans.
Pour l'Espagne et l'Autriche  qui règnent ensemble   , la France est un rival important.
La perspective d'une expansion territoriale de la France  les indispose  et est source de conflits.
 De son côté, la France cherche à affaiblir les Habsbourg sur leurs possessions limitrophes.
Multiples, les origines de la guerre de Trente Ans se chevauchent, en se renforçant parfois ou en s'opposant ; on ne saurait comprendre cette suite de désolations qui ruina l'Allemagne sans tâcher d'en saisir les causes essentielles. La première est l’opposition religieuse et politique entre catholiques et protestants luthériens ou calvinistes.

La prédication de LUTHER  alluma l'incendie


.D’autres ressorts : tentations hégémoniques ou d’indépendance, rivalités commerciales, ambitions personnelles, jalousies familiales y trouvèrent leur exutoire.
 Cette guerre se répandit dans toute l'Europe du Nord  , l'Allemagne, presque totalement ravagée, y perdit  40 % de sa population.
 Pendant ces trente années, la guerre changea progressivement de nature et d’objet : commencée en tant que conflit religieux, elle se termina en lutte politique entre la France et .la Maison d'Autriche
La France s'intéresse aussi aux affaires allemandes, car elle surveille avec méfiance son encerclement par les territoires soumis aux  Habsbourg. Son action est ambiguë et louvoyante, car le cardinal de Richelieu n'hésite pas à soutenir ou à s'allier aux princes protestants pour contrer la maison d'Autriche champion du catholicisme et de la chrétienté, contre les Turcs pendant le même temps qu'il combat les protestants en France.
.En 1635, la paix était sur le point de revenir grâce à la victoire des Habsbourg catholiques d'Autriche et d'Espagne sur la coalition protestante.
 Mais la France, qui s'était jusque-là tenue à l'écart, craint que se reconstitue l'empire de Charles Quint. Richelieu s'allie donc aux puissances protestantes du Nord et relance le conflit.
Les combats sévissent dans toute l'Europe et plus particulièrement en Allemagne, où les armées de mercenaires pillent et tuent à satiété, laissant le pays exsangue. Après une lutte incertaine, la France vainc les Espagnols à Rocroi, et dans le Roussillon huit ans jour pour jour après son entrée en  guerre.
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La situation sur les Pyrénées  et à Hendaye


Mais sur la frontière des  Pyrénées, la France était en proie à des raids incessants, des coups de mains, des rapines, une insécurité permanente, un désir de revanche.
L'Espagne battue au nord, n'avait pas abdiqué au sud.
 Prévoyant le pire Louis XIII et Richelieu décidèrent de fortifier la frontière
Les opérations antérieures avaient permis de se rendre compte des avantages des  Espagnols sur les Français protégés qu'ils étaient par le fort de Béhobia et la place forte de Fontarrabie, tandis que la France ne possédait aucun ouvrage de défense au nord de la Bidassoa .
L'Amiral Bonnivet avait bien fait élever à Hendaye quelques terrassements garnis de pieux, mais ces ouvrages étaient absolument insuffisants .
Aussi le roi désira-t-il de mieux fortifier cette frontière et, par décision du 20 Août 1618 il ordonna la construction d'un fort vis-à-vis de Fontarrabie   ( Gaztelu zahar )
 On peut encore voir quelques vestiges au bas de l'esplanade sur laquelle se trouve aujourd'hui le monuments aux morts.

Le projet comprenait six grands bastions et des logements pour trois ou quatre cents hommes.
Cette décision fut très mal vue des habitants qui adressèrent leurs doléances au roi
Celui-çi chargea le gouverneur du Labourd, le comte de Gramont, de les ramener à la raison.
Mais l'impartialité de Gramont était mise en doute car il avait été nommé gouverneur du fort avant même sa construction.
 Les choses traînèrent en longueur, beaucoup de temps s'écoula, lorsque le roi perdant patience donna l'ordre formel de commencer les travaux. Ceux-çi furent mollement exécutés et le fort n'était pas terminé lorsque se produisirent les  évènements de  de 1636 à 1638.                                                   
En attendant de Gramont fit  mobiliser et diriger les mille hommes de la milice vers la frontière. Bernard de Nogaret duc de La Valette fut chargé de la résistance.
 Ce fut un malheur, car La Valette général peu capable, intrigant et jaloux, joua pendant toute la durée des opérations un rôle néfaste et qui eut les plus déplorables conséquences sur l'issue de cette campagne. Nous retrouverons ce  fameux général lors du siège de Fontarrabie.

La résistance de Gramont

 

Mais les renforts s'organisèrent , les attaques,  se succédèrent, les espagnols battus évacuèrent

L'action des habitants devint efficace, la guérilla  périlleuse,  l'insécurité permanente pour l'occupant.

Les embuscades   lui causaient un mal considérable, elle ne reçevait aucun renfort et, en outre la fièvre et la maladie finirent par la décimer.

 De 12.000 hommes que comptait le corps d'occupation au début, il se réduisit à 4000.

 Le  gouverneur de  Bayonne, de Grammont  porta ses troupes fortes de 2000 hommes vers le haut d'Urrugne afin de secourir la milice locale.

Au mois de décembre , le comte de Gramont, a reçu des renforts. Ayant appris  que l'ennemi commençait à fortifier la pointe de Sainte Barbe, il lance une expédition, qui réussit à chasser de ce lieu et à le refouler sur Bordagain.

500 hommes  attaquent Bordagain  et le 25 février  les 60 hommes des frères d'Amou détruisent  le fort de Béhobie

Presque cernés du côté de la terre; harcelés dans les embuscades tendues par les gens du pays, décimés par la faim et la maladie, les Espagnols virent peu à peu leurs troupes défaites et en octobre 1637 les derniers battirent en retraite, se retirant par la mer pour rejoindre Fontarrabie.Ils évacuèrent en même temps Hendaye et Béhobie

 

LA GUERRE

 

  L'occupation, la menace qu'elle avait constituée pour Bayonne, avaient fait une mauvaise impression sur le roi et son premier ministre.

 Richelieu pensa que le meilleur moyen d'en éviter le retour était d'imiter les Espagnols-et d'occuper un point stratégique sur la rive gauche de la Bidassoa.

 Il décida de s'emparer de Fontarabie, place forte d'une valeur militaire de premier ordre.

 Mais l'exécution de ce projet n'allait pas sans présenter quelques difficultés.

 

Pendant les dernières opérations les généraux français s'étaient montrés très insuffisants ; il y avait eu entr'eux de fréquents désaccords, des rivalités de personnes et des questions de préséance qui avaient fâcheusement influé sur les résultats de la campagne.

Pour en éviter le retour, Richelieu confia le hautcommandement à Condé, qu'on appelait “ Monsieur le Prince ”,le père du grand Condé, qui par sa haute situation, devait, dans l'esprit du cardinal, imposer son autorité à tous.

 Ses principaux lieutenants étaient : le duc de La Valette, le marquis de La Force et le comte de Gramont.

 Leurs troupes réunies dépassaient le chiffre de douze mille hommes, effectif nécessaire, car Fontarabie était défendu non seulement par des ouvrages modernes pour l'époque, mais par des marais qui rendaient son approche des plus difficiles. 

Pour bloquer la place du côté de la mer, Richelieu envoya une flotte de soixante voiles dont quarante-deux vaisseaux de haut bord sous le commandement d'Henri de Sourdis cardinal-archevêquede Bordeaux.

 Mais auparavant et pour éviter les attaques de la flotte espagnole, Sourdis partit à sa recherche et la trouva dans la rade de Guétaria. Elle se composait de quatorze galions et de trois frégates sous le commandement de l'amiral Don Lope de Hoces.

 La flotte française détruisit tous les navires espagnols ainsi que le petit village de Guétaria. Tranquille de ce côté, Sourdis ramena sa flotte dans la baie du Figuier et dans la Bidassoa,

établissant ainsi un; blocus serré de la place.Le siège commença le 22 juin 1638 et l'investissement fut unfait accompli le 10 juillet.

 Au début tout sembla faire prévoir une prompte capitulation ; mais les choses ne tardèrent pas à changer de face. Des questions de personnes intervinrent donnant lieu à de fréquents conflits, des dissentiments s'élevèrent entre ces grands seigneurs et La Valette, par jalousie et mécontentement de n'avoir pas le commandement suprême, refusa de faire marcher ses troupes.

 Condé lui-même ne put pas briser cette résistance dans son conseil et c'est ainsi que, les choses traînant en longueur, firent échouer une opération sur laquelle on avait fondé les plus belles espérances.

 LA DEFAITE

 

Mais la place forte tardait à se rendre. Le cardinal de Sourdis, dont la flotte avait anéanti celle des Espagnols à Guétaria et était venue relâcher au large d'Hendaye, proposa d'enlever la place avec ses marins

. La Valette, arguant de ses prérogatives, refusa, alors que la garnison, décimée par la faim et la soif, comptait moins de cinquante hommes valides.

 Après avoir négligé ce concours, le duc de la Valette commit une seconde faute en évacuant Pasajes, sous prétexte de réduire l'étendue du front. Il permit ainsi à une armée espagnole de secours, au petit jour ,de s'emparer des hauteurs du JaïzquibeL   de fondre sur  l'ennemi endormi , de créer une panique  indescriptible. 

De la Guadeloupe à Fontarrabie

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 Ceux qui ne furent pas tués s'enfuirent, se jetèrent à la mer, à la Bidassoa, ou beaucoup périrent noyés

 Le prince de Condé, accouru sur les lieux et après avoir vainement tenté d'arrêter les fuyards, quitta le dernier le rivage espagnol pour reprendre la tête de sa gendarmerie campée, à Hendaye.

Cet abandon du siège fut une véritable déroute, une   honte pour les Français qui s'enfuirent de toutes parts, donnant un lamentable spectacle aux Espagnols tout surpris d'une victoireaussi facile


Dès lors s'explique-t-on difficilement l'inscription que l'on peut lire sur une maison de Fontarabie, d'après laquelle les conditions de la levée du blocus y auraient été discutées.

Richelieu fut consterné, le roi peiné . Ainsi traduisit-il devant un Conseil d'Etat extraordinaire le duc de La Valette qui, par ses intrigues et ses refus d'obéissance aux ordres de Condé, était responsable du désastre.

 

 

 La Valette s'empressa de fuir en Angleterre. Condamné par contumace pour haute trahison à la peine de mort,il fut exécuté en effigie.

 Mais, à la mort de Richelieu, il s'empressa de revenir en France et il ne tarda pas à être réintégré dans ses honneurs et prérogatives.

 Mais ils sortaient si épuisés de cette campagne qu'ils ne purent songer à tirer profit de la déroute de l'armée française, et même, pendant quelque temps, à continuer leurs vexations à l'égard des pêcheurs hendayais.

Nous venons de raconter un épisode local de la Guerre de Trente Ans qui, on le sait, prit fin avec le traité de Westphalie du 24 octobre 1848. En dépit de son échec devant Fontarabie, la France s'assurait par ce traité une situation prépondérante en Europe

. Lors des négociations, les Hendayais envoyèrent aux plénipotentiaires réunis à Munster une requête tendant à insérer l'article suivant : “ Que lesdits habitants d'Andaye pourront ancrer à la rade appelée le Figuier, entrer et sortir en la barre et naviguer sur toute l'étendue de la rivière de Vidassoa et prendre port à Andaye, y charger et descharger toutes sortes de marchandises et denrées avec chaloupes, pinasses et toute autre sorte de navires portant quille et non quille ; ensemble de pescher hault et bas ladite rivière et plaine mer avec retz, fillets et autres instruments servant à la pescherie, sans qu'à présent et à l'advenir les habitans d'Andaye soyent empeschez ni troublés par les Espagnols et commandant des forteresses de Fontarabie et du Figuier et autres subjets du Roy d'Espagne...

 Les questions relatives aux rapports entre la France et l'Espagne furent disjointes du traité, et la requête des Hendayais, quoique portant la recommandation de Mazarin, subit le même sort.

 

EPILOGUE

Il est un intéressant épilogue au siège de Fontarabie. Il y avait sur le Jaïzquibel une chapelle consacrée à Notre-Dame-de-la-Guadeloupe, patronne de Fontarabie et que ses habitants tenaient en grande dévotion. Dès l'arrivée des Français, ils sortirent sans armes de leur ville et se rendirent processionnellement, sans être inquiétés, à Notre-Dame-de-la-Guadeloupe pour y prendre la statue de cette vierge ; ils la placèrent dévotement dans leur église et ne cessèrent de l'implorer pendant le siège.

La précaution n'était pas inutile car le marquis de La Force, protestant sectaire, qui avait établi son quartier général à cet endroit, s'empressa de faire faire un prêche par son aumônier dans l'oratoire de la Guadeloupe.

“ Maintenant je mourrai content, dit-il, j'aurai entendu, au moins une fois, exposer publiquement la religion de Calvin eri Espagne. ” Il transforma ensuite la chapelle en écurie

pour ses chevaux. Après la levée du siège, il fallut un an aux Espagnols pour la remettre en état. La madone y fut replacée, en grande pompe, en 1639, le jour anniversaire de la libération de Fontarabie et, depuis lors, tous les ans, à la même date, une procession d'actions de grâce se rend de la ville à la chapelle de la Guadeloupe où l'on dit une messe.

Une fois de plus Fontarrabie continuera à rester seule propriètaire de  la Bidassoa et de Txingudi


 

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Fontarrabie chaque année fête cette victoire, par un défilé coloré,pour rendre hommage à la poignée d' intrépides , courageux et irréductibles soldats qui avaient battu l'armée française

C'est   << l'Alarde >> une joyeuse et fière parade.

 

Une victoire du courage contre la suffisance

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LETTRES DU ROI qui dicte à RICHELIEU  

le début des opérations

extrait

 

 


 

 

Une fois de plus les conséquences  pour Hendaye furent désastreuses 

La dernière phase de la guerre de Trente Ans s'achevait et

Hendaye pouvait revivre en paix.

Trouvant les moyens élémentaires de subsistance dans la pêche

et dans la culture des Joncaux, c'est dans l'exploitation de la

frontière, c'est-à-dire dans le commerce et le transit, que ses

habitants trouvaient le complément indispensable. Ils disposaient

aussi d'une industrie embryonnaire.

En 1662, cette activité était assez grande pour que le roi accordât

à la cité sa reconnaissance comme place de commerce et le droit

d'organiser un marché par semaine ainsi que deux foires par an.

Ce privilège consacrait sa vocation.


 

 

Là, s'échangeaient les marchandises importées ou exportées; lesdraps et les toiles, les cuirs, les jambons, la réglisse s'étalaient ainsique bien d'autres produits pourvoyant un trafic appréciable auXVIIIe s.

L'importation d'alcool, redistillé sur place et traité selon diversesformules, valut à ses eaux-de-vie cette renommée, déjà acquise ausiècle précédent, que notent les voyageurs en 1726, 1768 et bien plus

tard. En témoigne encore aujourd'hui une marque « La VéritableLiqueur d'Hendaye », devenue la propriété d'un distillateur bayonnais.Ce fut la première industrie du lieu. Au cours du siècle suivant

quelques fabriques artisanales s'y adjoignirent (salaisons, cidreries,chocolateries).Pour autant, ce tracé du cadre de l'économie de Hendaye  ne doit faire illusion sur son importance, car elle n'étaitactivée que par une très faible population :

270 feux en 1650,    356 habitants en 1726 et, en  1775, à la suite du déclin de l'armement

1775, à la suite du déclin de l'armement  1775, à la suite du déclin de l'armement

à la pêche, le bourg est décrit : « un affreux désert » ! (Doc.Arch. B.-P.).

Il est vrai qu'autour de cette petite communauté gravitaient les habitants des quartiers de Santiago et de Subernoa, encore propriété d'Urrugne L'autorité religieuse, qui n'avait à se soucier que des besoins

d'ordre spirituel de l'ensemble, avait superposé au cadre politique ses propres institutions.

La population, très chrétienne et aussi très éparse, était ainsi desservie par deux paroisses :

— celle de l'église Saint-Vincent, déjà citée.   

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1632 Le capitaine Rétigny, des garde-côtes de Socoa, saisit le 19 janvier une patache armée en course à Passages, et Fontarabie saisit en représailles des pêcheurs luziens

. Joannisco de Galbarette, premier jurât d'Hendaye, arme en course et ramène une prise anglaise qui est canonnée au passage par Fontarabie le 15 mars 1667.

Ainsi deux usages locaux signalent ce privilège qui permettait avec une lettre de marque, de capturer avec bénéfice des navires ennemis et ne disparut qu'avec le traité de Paris en 1856,

 

 

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11 février 2014

19 SIECLE

      HISTOIRES   DE   HENDAYE


3 ème TOME

 

Harrieta  171

 

SOMMAIRE

1815  Ier EMPIRE --RESTAURATIONS   HABITANTS  AGRANDISSEMENTS    -FERMES     --1831 PLAN PARCELLAIRE

 1830 MONARCHIE  de JUILLET --  CARLISME  1848--  2 ème REPUBLIQUE-- -

1856 traités de BAYONNE     1852-- 2 eme EMPIRE--1863 

  LE CHEMIN de FER -    1865 la MAIRIE

  1870 -GUERRE  FRANCO -   ALLEMANDE- de  1970--

 CANETA 1890  -  BAS-QUARTIER  3ème REPUBLIQUE  -

L'Arbre de la liberté-

 CHÂTEAU D'ABBADIE       VIDEO 

-LIEUX DE CULTE   HENDAYE VILLE --1887   1890

LOTI   1896 . Dernier et définitif agrandissement  de la Commune de Hendaye  les conflits politiques et religieux--1890-   SANATORIUM-

 

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APRES

LES GUERRES DE

1793 et de 1813

Hendaye mit de longues années à se relever de ses  ruines.

 Lors du passage de Wellington les habitants avaient fui, il ne restait plus que 50 personnes.

. En 1820 on ne comptait encore que 330 habitants.

 La ville de Hendaye n'existat plus, elle redevint pour quelques années un quartier d'Urrugne .

 

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L'église ne fut rendue au culte que vers 1807. Elle nécessitait des réparations urgentes qui ne purent être exécutées qu'en 1831, faute de ressources de la commune.

 En vue de les augmenter, celle-ci obtint du gouvernement la ,concession de l'herbe des terrains du vieux Fort,

Au cours des dix années suivantes, la ville ne reprit que très

lentement un peu d'animation; les habitants de retour (ils n'étaient

encore que 330 en 1820) travaillèrent courageusement à relever les

ruines de leurs maisons.

Un détail est caractéristique de la pauvreté des cultivateurs de

la commune en 1822 : les militaires n'y recensent que 4 paires de

boeufs, 4 paires de vaches ainsi que 4 charrettes.

Il était, en 1799,45 bêtes à cornes.

 Telle était la dimension d'un dommage de la

guerre presque dix ans après !

 Pendant longtemps encore Hendaye n'exista plus.

 Que sont devenus les habitants de ce lieu ? demandait unvoyageur, en 1820, à un vieillard d'Hendaye assis en guenilles

sur quelques ruines.

 Les uns sont morts, dit le Labourdin, en se levant, quelques-

uns ont émigré, la guerre a disséminé le plus grand nombre,

les autres sont ensevelis dans le grand champ derrière l'église.

 Quel champ ? demanda l'interlocuteur.

Le Basque regarda fixement l'homme frivole qui ne l'avait

pas compris et, faisant du bras un geste solennel, il montra...

l'Océan.

 

Dans un autre ordre d'idées, voici ce qu'écrivait, plus tard,en 1834, M. Lacour :

 « Hendaye n'existe réellement que sur la carte ; elle n'offre que des décombres. Ses habitants sont dispersés, son industrie tuée. Je vois partout la dévastation, la solitude et le deuil.

Quelques rares maisons s'élèvent à travers ses rues désertes et au-dessus  ces pans de murs cachés sous le lierre qui se plaît à les tenir embrassés, On croit se promener au milieu de catacombes.

 

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LE RENOUVEAU

 

Symboles  de la Liberté , les Maires et leur Conseil

Municipal  ont subi de nombreuses vicissitudes dans leur parcours en vue d'une plus grande autonomie.

Pour les cinq premier maires, les archives ayant été détruites par la guerre, nous ne savons rien pour le moment.

 Elles  sont revenues en 1826

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  Les MAIRES

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Martin Bidart (1796-1797) 

Etienne Lissardy (1797-1799)

Etienne Illaregui (1799-1800)

Etienne Pellot (1800-1801)

Martin Bidart (1801-1805

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Etienne Pellot (1805-1826) 

Etienne Joseph Durruty (1826-1835)

Jean Baptiste Barrieu (1835-1842)

Etienne Joseph Durruty (1842-1847)

Martin Hiribarren 1847-1849)

Jean Henri Lalanne (1849-1850)

Jean Baptiste Ansoborlo (1850-1852)

Claude Deliot (1852-1853)

Henry Lalanne (1853-1855)

Joseph Lissardy (1855-1860)

Jacques Darrecombehere (1860-1864)

Martin Hiribarren (1864-1868)

Jean-Baptiste Dantin (1868-1871)

Antoine d’Abbadie 1871-1875)

Jean-Baptiste Dantin (1875-1876)

Jean-Baptiste Ansoborlo (1876-1888)

Auguste Vic (1888-1912)

Ferdinand Camino (1912-1919)

Jean Choubac (1919-1925)

Léon Lannepouquet (1925-1944)

André Hatchondo (1944-1947)

Philippe Labourdette (1947-1950)

Auguste Etchenausia (1950-1953)

Laurent Pardo (1953-1965)

Jean-Baptiste Errecart (1965-1981)

Raphaël Lassallette (1981-2001)

Kotte Ecenaro (2001-2008)

Jean-Baptiste Sallaberry (2008-2014)

Kotte Ecenaro (2014

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Et puis, Hendaye, lentement , se remit à vivre.

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PREMIER MAIRE

 

bidart 1

An 5 de la république

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 Directoire

2/9/1795  au 9/11/1799

Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Avec Thermidor (juillet 1794), la constitution instaurée le 22 août 1795 (5 fructidor), met en place les municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participe à l'administration de la municipalité cantonale. L'agent municipal passe sous l’autorité des "présidents des municipalités cantonales".

Coup d 'état du 18 brumaire 9/11/1799

 

lissardy

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Consulat

11/11/1799     18/5/1804

 

illaregui

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pellot

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Premier Empire

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bidart 2

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pellot 2

 

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premier empire 

En février et mars 1814 l’Empereur Napoléon défend ses possessions, contre toute l'Europe coalisée. Les Alliés finissent par arriver devant Paris tandis que Napoléon veut les arrêter à Saint Dizier Mais il arrive trop tard et doit se replier àFontainebleau.

Il charge son grand écuyer Caulincourt de négocier avec le tsar Alexandre 1er descendu chez Talleyrand, rue Saint-Florentin. Caulaincourt négocie une abdication en faveur du roi de Rome, fils de Napoléon, âgé de 3 ans. Le tsar n’y est pas opposé, mais apprenant la défection du maréchal Marmont, placé en avant-garde en Essonne, il impose l'abdication sans conditions de Napoléon, désormais à découvert, au Château de  Fontaibleau

Pour ne pas laisser une guerre civile se développer, Napoléon abdique après avoir vainement essayé de rallier les maréchaux

1et 2 restauration

 

La Restauration est une période de l'histoire de France comprise entre la chute du Premier Empire le 6 avril 1814 et la révolution des Trois Glorieuses du 29 juillet 1830. La Restauration consiste en un retour à la souveraineté monarchique, exercée dans le cadre d'une monarchie limitée par la Charte de 1814, sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, frères de Louis XVI

Cette période est entrecoupée par les Cent-Jours du 20 mars au 22 juin 1815 pendant lesquels Napoléon reprit le pouvoir 

1815. Commence la reconstruction de Hendaye sous le mandat du maire Pellot cousin du corsaire. Le consensus antirévolutionnaire parcourt l’Europe après Waterloo.

1815   Ferdinand VII, roi d'Espagne, appuie Louis XVIII contre le retour en France de Napoléon 1er.

Le comte de Labisbal passe la Bidassoa le 27 août avec 15 000 Espagnols et se retire sans combats.

 1815. Une armée espagnole pénètre en France pour s’opposer à Napoléon

 

Le projet de reconstruction du Vieux Fort, après plusieurs atermoiements, avait été définitivement abandonné en 1820, sur avis du général Lamarque, qui considérait que cet ouvrage était incapable d'opposer le plus léger obstacle aux mouvements 

d'une armée ennemie.

La commune avait son territoire réduit à la surface occupée par le bourg et le bas quartier

 

 Le premier étage du clocher, en bon état, servait de mairie et d'école. Il fut endommagé par la foudre en 1836. Les services municipaux se transportèrent alors à la maison Imatz et y demeurèrent jusqu'au jour où, en 1865, fut construite une nouvelle mairie

La commune avait son territoire réduit à la surface occupée par le bourg et le bas quartier

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nombre

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courbe

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URRUGNE / HENDAYE

Pendant des siècles les deux bourgades se sont, en tout ou partie,confondues; leurs habitants ont vécu, dans la même foi, la même vie de travail, à la terre ou à la mer; ils ont connu les mêmes

événements. Longtemps, ils partagèrent la même histoire A lire ces deux histoires complémentaires, l'on trouve, en outre,le grand intérêt d'une comparaison d'actualité entre des réactionstrès différentes en face de ce qu'il est convenu d'appeler le progrès :Urrugne resté village basque, encore fidèle aux traditions, et Hendaye porté au rang de ville.Et l'on s'attarde à réfléchir, à savoir qui choisit le meilleur sort ? La réponse relève de la philosophie et non de l'histoire !                                     (F)                            

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HENDAYE

 

 Surmontée de trois harpons, deux en sautoir et un en pal,et accompagnée en chef d'une couronne royale accostée des lettres capitales H à dextre, E à sénestre.(Extrait de l'étude de Jacques Meurgey, cf. Bulletin n° 8, 1931, de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne.)

La couronne atteste la reconnaissance vouée par Hendaye au roi qui, en  1654, lui a accordé son érection en communauté.

Pour une raison inconnue, et depuis le 19 s. seulement, les harpons ont disparu du blason de la ville et la baleine a été remplacée par un dauphin, qui, ici, n'a aucune signification.

Cette erreur historique se double d'une ingratitude à l'égard des pêcheurs de baleine, qui furent à l'origine de la fortune ainsi que de la gloire de la cité. Il serait juste que l'une et l'autre soient

aujourd'hui réparées.

Il serait bien que le blason de Hendaye puisse ainsi retrouver sa place entre ceux de Biarritz et de Fontarabie, qui, depuis le 14 s. continuent à honorer, par le signe de la baleine et de harpons, les

marins, qui s'illustrèrent aux côtés des hendaiars ! (').

Remarquons la perpétuité, à travers plus de six siècles, du nom de Handaye ainsi écrit dans ce document comme il l'est aujourd'hui, à une voyelle près. Il a résisté à la déformation en Andaye, qui fut assez fréquemment adoptée aux 17ème et 18 ème s. par les géographes du roi ainsi que par deschroniqueurs et des militaires.

Autre remarque : dans ce manuscrit le H est aspiré ( hôpital de Handaye) ; il l'est encore dans les textes officiels et doit être ainsi dans les écrits ainsi que dans la prononciation sous peine de commettre l'erreur qui choque surtout dans certaines publicités.

A ce propos, nous devons une réponse aux très nombreux curieuxde l'étymologie du nom de leur ville, en basque Hendaia; ils ne sauraient exiger plus que des hypothèses, personne ne pouvant détenir la moindre certitude.

Les uns imaginent une explication dans handi-ibaia, grande rivière, les autres dans handi-aya-, grande pente. Pour notre part,le jeu des contractions tellement usuel dans la langue basque nous

amène à partir de: handi-ibia, grand passage à gué, dans la même ligne que Behereco-ibia, Béobie, le gué d'en-bas et que Ondarrabia, vieux nom de Fontarabie, le gué dans le sable !                          (F)

 

Les agrandissements successifs    


 

Hendaye a en 1806 295 habitants

 

1815 Ferdinand VII, roi d'Espagne, appuie Louis XVIII contre le retour en France de Napoléon 1er.

Le comte de Labisbal passe la Bidassoa le 27 août avec 15 000 Espagnols  

La commune avait son territoire réduit à la surface occupée par le bourg et le bas quartier

1820Le projet de reconstruction du Vieux Fort, après plusieurs atermoiements, avait été définitivement abandonné en 1820, sur avis du général Lamarque, qui considérait que cet ouvrage était incapable d'opposer le plus léger obstacle aux mouvements d'une armée ennemie.

 

1823Louis XVIII appuie Ferdinand VII contre les Cortes.Le duc d'Angoulême est envoyé par le roi son oncle avec 70 000 hommes au-delà de la Bidassoa, en avril, et repasse le pont de l'Ile des Faisans en novembre 1824

1823  Le pont de bateaux anglais est remplacé par un nouveau pont de bois à piles de pierre au passage de Béhobie, en 1823, et par le pont tout en pierre de 1856.

1823  En avril 1823, le Comte d'Artois, à la tête d'une armée levée pour secourir le Roi Ferdinand menacé par l'insurrection, entre à Irun aux acclamations de la population et occupe Fontarabie. Lorsque le 22 novembre, il revint en France, il franchit la rivière sur le pont de pierre et de bois qui venait d'être réparé et qu'il baptisa alors du nom de son fils, le Duc d'Angoulême

 1823 l’armée du Duc d’Angoulême traverse la Bidassoa pour aller en Espagne jusqu’à Cadix où il gagne la bataille du fort de Trocadéro «libérant » ainsi Ferdinand VII de la constitution qui lui a été « imposée » par la révolution libérale de 1820.

Lors de la première guerre carliste en Espagne durant les années 1833 à 1839  Hendaye reçoit quelques balles des soldats anglais qui aidaient l’armée libérale espagnole à déloger les carlistes de Fontarabie.

1826   En cette année, le maire, Etienne Pellot, est accablé par la perspective des travaux de reconstruction à entreprendre alors qu'il ne dispose que d'une seule recette, l'affermage de la jouissance des terres des Joncaux

 603 f par an, dont 500 f sont absorbés par les traitements du secrétaire de mairie (100 f), du maître d'école et du desservant  !

 Il n'est pas étonnant que dans de telles conditions l'administration et le partage de cet unique bien communal fassent l'objet d'un règlement très étudié et strict, dont un extrait résumé :

— Conformément à l'usage immémorial, tous les 8 ans, au mois de novembre, il sera procédé au renouvellement du partage en jouissance des terres Joncaux entre les habitants, chefs de famille, de cette commune classés en trois catégories :

ceux originaires ou alliés de la commune, c'est-à-dire y ayant des parents (ils sont 55 en 1835) ;

ceux propriétaires de maisons, ni originaires, ni alliés (ils sont 68 en 1835) •

les locataires ou métayers.

La répartition est faite au sort et par ordre de classe, le tirage commençant par le Grand Joncau et chaque ménage ne pouvant jamais avoir qu'un arpent (34 ares).

La jouissance est accordée moyennant :par an 9 f pour couvrir la dépense communale, 3 f par arpent.

Obligation de bonifier les terres au moyen, par arpent, de 4 gabarres de sable ou l'équivalent en engrais d'autre espèce et de vider les rigoles tous les deux ans.

Droit du maire à la jouissance gratuite d'un arpent, sans préjudice de son droit, à un second comme habitant de la commune. (Cette gratification, jugée illégale par le Préfet, lui fut retirée en 1857.)

Droit semblable accordé au garde-champêtre ainsi qu'au « mande- commun » ou valet de la mairie.

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Par la suite ce règlement ne subit d'autre modification que celle relative au mode d'attribution: bail à ferme en 1848, adjudication en 1857.

Si, dans ce chapitre, nous donnons la première place à ces terres, c'est non seulement parce qu'elles constituaient la seule ressource de la commune, mais aussi parce qu'elles furent à l'origine d'un litige, qui opposa Hendaye et Urrugne, pendant près de quarante ans, de 1830 à 1867.

En 1848,leur surface (26 hect. 55) était louée à 70 habitants

 En 1868, bien que d'autres ressources eussent apparu, cette location représentait 65 % des recettes communales

 Il est bien naturel dès lors que Hendaye se soit tellement acharné à la défense de ce bien et se soit peu inquiété de contredire le fabuliste affirmant que «c'est le fonds qui manque le moins !»

Un exposé de ce très long litige serait fastidieux, mais un résumé vaut d'en être fait parce que, d'une part, dans son issue favorable, Hendaye a trouvé le second stade de son expansion (et bien plus important que le premier en 1668), et que, d'autre part, il met en évidence la volonté de vivre et de grandir d'une commune jusqu'alors très pauvre.

1826  Reconsidérant la vie de la cité à notre point de départ, 1826, nous ne pouvons qu'admirer ses gestionnaires, leur art de tirer le meilleur parti de leurs maigres ressources du moment et rendre non moins hommage à l'énergie déployée par tous les habitants pour relever ces ruines dont le spectacle émut l'Impératrice encore en 1857, pour remettre en état les Joncaux, redresser les batardeaux, refaire les canaux, etc.

Combien ces ressources étaient faibles qui, outre la location des Joncaux, ne furent longtemps procurées que par l'adjudication (200 f par an) des herbes des glacis du Vieux-Fort ainsi que par la vente, fort rare d'ailleurs, de quelques petites parcelles de terrains vagues, quand une dépense exceptionnelle y contraignait !

 

 

 

 

 

 

 

etienne durruty 

Hendaye à env. 350 habitants

. En 1830, les dunes de la plage lui furent annexées. Mais elle avait perdu les Joncaux, rattachés sous la Révolution à Urrugne.  Cette île ne lui fut rendue que par la loi du 19 juin 1867.

 La superficie de la commune d'Hendaye passait ainsi à 228 hectares comprenant les maisons d'Otatx, Hinda, Ayzpurdi, Uristy. Larrun, Sascoénia, Ondaralxu et les dunes, et sa population de 617 à 918 habitants.

 Mais il subsistait deux anomalies : Hendaye restait séparée des Joncaux par une bande de terre d'un kilomètre de longueur qui suivait le cours de la Bidassoa depuis la pointe de Santiago jusqu'au pont de Béhobie.

 En outre, alors que le domaine d'Irandatz et le quartier de Zubernoa étaient à proximité du bourg d'Hendaye, ils dépendaient administrativement de celui-ci d'Urrugne, distant de plus de cinq kilomètres.

1830 Au moment de l'acquisition des dunes de mer, la commune d'Hendaye augmentée d'Ondarraïtz dépasse 300 habitants, avec un maire à la tête de son Conseil municipal.

 

1831 Plan de Hendaye ville dit plan Napoléon --seules les parcelles rouges sont construites.

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11 février 2014

1789 arbre de la liberté

Capture

 

Prise de la Bastille


Le premier arbre de la liberté

à l'angle de la Place de la République et de la rue du Port

il donnera lieu à plusieurs querelles et divisera les xuriak et les gorriak

( voir 2eme partie)

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  La Révolution française est la période de l'histoire de France comprise entre l'ouverture des États généraux en 1789 et, le coup d'État du 18 brumaire (9-10 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte. Il s'agit d'un moment crucial de l’histoire de France, puisqu'elle marque la fin de l'Ancien Régime, avec le passage à une monarchie constitutionnelle, puis à la Première République.

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Cela va concerner une fois de plus Hendaye et aboutira à sa destruction quasi totale

Quelques repères

La Monarchie absolue est abolie le 22 septembre 1792

 et est remplacée par La République.

Le 22 septembre a été le jour 1 de la première République. Nous ne sommes plus en mil sept cent quatre vingt douze (1792), mais en l'an I de la République Française

.Cette révolution suscite une grande inquiétude à l'étranger par les idées des lumières qu'elle diffuse, et l'Europe composée de royautés se sent menacée

Une première coalition se dresse contre la France que la victoire de Valmy  maitrise Le 21 juin 1791,

 Louis XVI tente avec sa famille de rejoindre à l'étranger ses troupes fidèles afin de rétablir son autorité. Mais il est reconnu dans une auberge, arrêté à Varennes et ramené à Paris. Dès lors,   les évènements se précipitent  : le 11 décembre louis XVI est mis en accusation et son procés est ouvert, le 15 janvier il est déclaré coupable, le 17 condamné à mort et le 21 janvier guillotiné.

Les royautés de toute l'Europe, solidaires et affolées, réagissent, un roi de droit divin, cousin de toutes monarchies, est éxécuté.

 Une coalition se  forme,la guerre de la Convention est déclarée

 Elle comprendra l'Autriche , la Grande  Bretagne et l'Espagne

Après  l'exécution, Manuel Godoy l'Homme fort de l"Espagne signe avec la Grande Bretagne son adhésion  à la première coalition contre la France

Bien que la République française se mobilise la première, et attaque l'Espagne le  7 mars à travers la frontière  Pyrénéene.

 La guerre de la Convention contre l'Espagne ne figure pas dans les manuels français d'histoire. Les manuels espagnol lui donne le nom de "Guerra contra la Convencion."

 Une lacune de l'histoire de notre pays difficile à nous satisfaire.

Le mutisme de cet événement n'a fait qu'amplifier la mémoire

On parle plutôt de guerre du Roussillon,  alors que les combats ont eu lieu des deux côtés de la chaîne des Pyrénées.

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Mais voyons  les conséquences de la Révolution au Labourd

En 1451, le Labourd s'était donné à la France et  il resta toujours attaché a ses rois, qui eurent la sagesse de reconnaître, continuer et renouveller les divers privilèges, dont notre province bénéficiait.

 Ces privilèges comportaient l'exemption de nombreux impôts : aide, taille, gabelle,la liberté de la pêche, de la chasse

.Les droits féodaux n'existaient pas au pays basque ou la noblesse était à peine figurée, et en nom seulement.

Les prestations  n'existaient pas. La plus grosse charge, qui pesait sur le pays, consistait dans l'entretien d'une milice de mille basques pour la garde de la frontière

François Ier en 1542, Henri II en 1554, François II en 1559, Charles IX en 1565 1568 et 1574, Henri III en 1575, et 1576, Henri IV en 1594 et 1598, Louis XIII en 1606 et 1617 Louis XIV en 1650, 1668 , et 1683 confirmèrent tous ces privilèges par lettres patentes à ces dates, et toujours pour le même motif : << récompense des services signalés, à la guerre, par mer et par terre et principalement à la garde de la frontière par leur régiment de mille hommes, pour leur pauvreté, l'infertilité de leur sol, pour les aider à vivre et les attacher à leur pays >>

Henri IV et louis XIV furent particulièrement généreux, étendant l'exemption à toutes sortes d'impositions, tant ordinaires qu'extraordinaires présentes et futures.

Il n'est pas étonnant que dans ces conditions la Révolution de 1789 ait été peu populaire au Labourd

 Dès les premiers évènements, la province adressa à Louis XVI le témoignage , etc,.de sa fidélité  L'assemblée du baillage, siègeant à Ustaritz, et ou Urrugne était représenté par Dornaldéguy, protesta auprès de l'Assemblée  nationale contre toute modification de la forme administrative, contre l'union du Labourd au Béarn, dans un département, contre l'abolition des privilèges de la province, la création d'impôts, portés pour le Labourd, de 253 livres sous les rois à 60.000 livres , etc .

 Mais cette protestation  fut évidemment sans effet, aucune résistance de fut possible et chacun ne put que conserver dans son coeur le ressentiment que lui inspiraient des mesures si directement contraires à ses intérêts  et surtout à sa foi, telles que la constitution civile du clergé, les proscriptions, les exécutions, la suppression du Bilçar, le cours forcé, les assignats, etc.

L'exécution de Louis XVI, l'invasion qui suivit, mirent un comble à la révolte  des esprits. Il n'en faut que davantage admirer le patriotisme et l'héroïsme  de nos  compatriotes, qui, malgré cet état d'esprit se joignirent aux volontaires pour défendre leur commune contre l'envahisseur

Ce que furent les premières années de la Révolution   Elles furent sans doute assez calmes, comme dans tout le Labourd jusqu'au moment de la guerre de 1793.     (f)

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1794. L’Armée Nationale française prend le dessus et  traverse la Bidassoa,  occupe Fontarabie, démolit les remparts qui font face à Hendaye et  creuse les restants pour les miner;

Le déclin de Fontarabie va s’approfondir privée de fortifications et les changements stratégiques aidant (les perfectionnements de l’artillerie).

 

1794 Le général Delaborde passe par Maya sur la Bidassoa. le général Castelner force Biriatou et la redoute Louis XIV, et leurs 7 000 hommes réunis poussent jusqu'à Oyarzun le 1er août, pendant que La Tour d'Auvergne passe en barque avec les grenadiers de sa Colonne Infernale et surprend Fontarabie.

1794 Annexion temporaire de Hendaye détruit à Urrugne. Suppression du prieuré de Santiago et de sa paroisse, dont dépendait Biriatou d'où les habitants sont déportés 7 mois dans les Landes pour relations avec l'ennemi.

1797. Une armée française traverse la Bidassoa pour s’unir à une autre espagnole et attaquer le Portugal, allié de leur ennemi commun la Grande Bretagne 

Le XVIIIe siècle, malgré la collaboration franco-espagnole, se termine en disgrâce totale pour Hendaye: à la destruction de la ville et de ses archives, à la fuite de ses habitants, s’ajoute l’envasement du port de Belzenia

 Abolition du Biltzar du Labourd dans le cadre de la construction de l’état-nation. Simon Amespil maire-abbé de Hendaye sera le dernier représentant hendayais dans la dernière réunion de cette institution abolie en 1790 quand l’Assemblée Nationale approuve la division de la France en 83 départements, dont celui qui réunit le Labourd, La Basse Navarre et la Soule avec le Béarn.

1795 Simon d'Aragorry, marquis d'Iranda, s'entremet à Saint-Sébastien pour la paix et à partir d'août le général Moncey ramène en France ses troupes de Bilbao.

1795. Simon d’Aragorry,  hendayais qui déploie ses affaires en France et en Espagne, et qui a été fait Marquis d’Iranda par Charles III d’Espagne, intervient pour obtenir la paix entre les deux pays qui concluent le Traité de Bâle, qui ouvre jusqu’en 1808 une alliance entre la France et l’Espagne face à la Grande Bretagne.

Le XVIIIe siècle, malgré la collaboration franco-espagnole, se termine en disgrâce totale pour Hendaye: à la destruction de la ville et de ses archives, à la fuite de ses habitants, s’ajoute l’envasement du port de Belzenia.

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Comme sur cette dernière commune la Révolution de 1789 semble avoir glissé sur le bourg de Hendaye sans le marquer du fer rouge des atrocités, dont furent victimes plusieurs communes peu éloignées.

La vie politique étant, ici et à cette époque, dominée par la religion, la plus grande exaction, dont souffrit la population, fut l'application, en 1792, de la loi sur la Constitution civile du clergé.

Dominique Galbarret, enfant de Hendaye, curé de la paroisse Saint-Vincent depuis 1768, refusa de prêter le serment imposé et, à l'exemple de son confrère d'Urrugne, il s'exila.

 Il choisit Fontarabie tout proche d'où, bon pasteur, il put continuer à veiller sur son troupeau, administrant les Sacrements à ses paroissiens, qui venaient clandestinement jusqu'à lui.

Il était, en cette année 1792, à Ciboure, un prêtre assermenté, Dithurbide, que les commissaires du peuple avaient espéré pouvoir y imposer comme curé. C'était, de leur part, bien mal connaître la population, qui rendit l'existence tellement intolérable à ce malheureux curé, qu'il dut demander son changement. Il fut affecté à Hendaye, mais devant l'insuccès qu'il connut là encore, il n'y demeura guère plus d'un an. Quant aux autres conséquences des lois révolutionnaires, elless'effacèrent dès 1791 devant les menaces de la guerre, puis devant la guerre elle-même.

Dès après la signature du Concordat par Pie VII et Bonaparte, le curé Dominique Galbarret put rentrer de son exil, en 1803, et se consacrer à la reconstruction de l'église. Il ne disposait d'autres ressources que celles que lui offraient ses paroissiens désargentés et, cependant, quatre ans plus tard, il eut la joie de l'ouvrir de nouveau au culte.

Comme vestiges du passé il ne put conserver — et il reste encore — que l'écusson des rois de France et de Navarre, dont la moitié fut martelée pendant la Révolution, sur le linteau de la porte Sud ainsi que la croix de pierre dressée à l'extérieur, près de cette porte; elle provient sans doute de l'ancien cimetière.  (F)                                               

Rapport du Comité de salut public

sur les idiomes  (8 pluviôse an II: 27 janvier 1794)

Bertrand Barère de Vieuzac

 

Vers une autre extrémité de la République est un peuple neuf, quoique antique, un peuple pasteur et. .navigateur, qui ne fut jamais ni esclave ni maître, que César ne put vaincre au milieu de sa course triomphante dans les Gaules, que l'Espagne ne put atteindre au milieu de ses révolutions, et que le despotisme de nos despotes ne put soumettre au joug des intendants : je veux parler du peuple basque.

 Il occupe l'extrémité dés Pyrénées-Occidentales qui se jette dans l'Océan.

 Une langue sonore et imagée est regardée comme le sceau de leur origine et l'héritage transmis par leurs ancêtres. Mais ils ont des prêtres, et les prêtres se servent de leur idiome pour les fanatiser ; mais ils ignorent la langue française et la langue des lois de la République.

 Il faut donc qu'ils l'apprennent, car, malgré la différence du langage et malgré leurs prêtres, ils sont dévoués à la République qu'ils ont déjà défendue avec valeur le long de la Bidassoa et sur nos escadres.

 

 

 

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25 mars 2014

Publicité ville d'HENDAYE


Publicité Syndicat d'Initiative de la ville de Hendaye 1933

 

Horaire des Chemins de Fer : 10 heure pour aller à Paris.

 

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4 février 2014

FRANCOIS Ier La RANCON

Capture

 


François Ier

 vers 1527 par Jean Clouet

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François Ier (1494 – 1547), , est sacré roi de France le 25 janvier 1515 dans la cathédrale de Reims, et règne jusqu’à sa mort en 1547.

 Son règne permet un développement important des arts et des lettres en France. Sur le plan militaire  le règne de François Ier est ponctué  nombreuses de guerres en Italie

Il a un puissant rival en la personne de Charles Quint et doit compter sur les intérêts diplomatiques du roi Henri VIII d’Angleterre

L'antagonisme des deux souverains catholiques a de lourdes conséquences pour l’Occident chrétien

 Il facilite la diffusion de la Réforme naissante et surtout permet à l'Empire ottoman de s'installer aux portes de Vienne

En 1525 Au cours d'une de ces guerres  d'Italie il est fait prisonnier  à Pavie
Alors que les canons français  mettent à mal les ennemis espagnols  le roi, dans la précipitation et l’impatience de vaincre, se lance au galop à l’assaut des rangs adverses. De peur de blesser le roi, les tirs de l’artillerie française cessent aussitôt. Les Espagnols en profitent pour agir et encercler le monarque. L'armée de François Ier est complètement massacrée, pendant que le roi est fait prisonnier avec plusieurs de ses généraux. François Ier sera enfermé à la chartreuse de Pavie puis transféré en Espagne où il deviendra l'otage de Charles Quint

Afin d'être libéré il signe le traîté de Madrid le 14 janvier 1426

.  Il s’engage alors à céder la Bourgogne et à renoncer à toutes ses prétentions sur l’Italie,et surtout à verser la rançon pharamineuse  de 1 million deux cent mille écus d'or représentant une fois et demi le budget de la France

 Ses deux enfants resteront prisonniers en Espagne en attendant la remise de cette rançon. Tout celà aura lieu à Hendaye à l'île des faisans,    le 1 juillet 1530

. François Ier s'empressera de renier cet accord et s'alliera avec les princes italiens et le pape au sein de la Ligue de Cognac, contre Charles Quint. Il s'alliera même avec le sultan ottoman Soliman le magnifique qui arrivera jusqu'aux  portes de Vienne

Et La guerre reprendra aussitôt.

 

La RANCON

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Charles-Quint avait proposé à François 1er la restitution de Fontarabie en échange de Tournai qu'il assiégeait.

Mais cette offre fut dédaignée. Tournai tomba bientôt au pouvoir des Impériaux, Fontarabie resta pendant près de deux ans en la possession des Français, jusqu'au moment où les Espagnols, étant parvenus à franchir la rivière à Béhobie, ravagèrent le Labourd et le Béarn sans pouvoir s'emparer de Bayonne, mais se fixèrent le long de la rive droite de la Bidassoa.

La garnison de Fontarabie, déjà affaiblie par la trahison de Philippe de Navarre qui était passé à l'ennemi avec les troupes qu'il commandait, et dès lors privée de toute communication avec le reste des troupes françaises, se rendit aux Espagnols le 24 Mars 1524.

 

La Défaite de Pavie

Château vieux Bayonne

 

La Rançon à Bayonne 

1.200.000 écus d'or

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un événement exceptionnel au Château Vieux :

dépôt de la rançon des enfants royaux

François Ier, fait prisonnier à Pavie le 24 février 1525, fut libéré par le traité de Madrid de janvier 1526. Aux termes de ce traité, outre l'abandon du Milanais, de la Bourgogne et des villes de la Somme et la promesse d'épouser Eléonore d'Autriche, sœur de Charles Quint, le roi de France s'engageait à verser la fabuleuse rançon d'un million deux cent mille écus d'or. En outre, il rendait à l'empereur une fleur de lys enrichie de pierres précieuses et accompagnée d'une parcelle de la vraie croix, ayant jadis appartenu au père de Charles Quint puis au roi Henri VIII d'Angleterre, qui l'avait offerte à son filleul, le duc d'Orléans.

En attendant le versement de cette rançon, les deux enfants royaux, le dauphin François âgé de 10 ans et son frère puîné, Henri âgé de 8 ans, seraient remis en otage aux Espagnols.

La reine mère, Louise de Savoie, les accompagna à Bayonne où elle fut reçue en grande pompe le 15 mars 1526.

Le 17 mars, François Ier franchissait la Bidassoa et à peine sur le sol de France il s'écriait “ Je suis encore le roi de France... ”, bien décidé à ne pas appliquer le traité de Madrid. Les enfants de France, que François Ier avait embrassés et bénis en leur promettant de venir bientôt les reprendre, débarquèrent alors en Espagne accompagnés de quelques seigneurs que les Espagnols renvoyèrent du reste rapidement. En fait de prochaine libération annoncée par leur père, les deux jeunes hommes restèrent quatre ans prisonniers de Charles Quint et ne retrouvèrent leur liberté au milieu de la Bidassoa que le 1er juillet 1530, un an après le traité de Cambrai qui mit fin à la guerre entre Charles Quint et François Ier.

 

• La sévère captivité des enfants de France

Les deux enfants sont mis en prison, d'abord à la forteresse de Berlanga puis au lugubre château féodal de Pedrazza de la Sierra dans la province de Segovie. Ils disposent de deux pièces d'un total inconfort, glaciales l'hiver, étouffantes l'été, sans aucune tendresse, aux fenêtres munies de barreaux. Privés de domesticité française, ils en oublient leur langue maternelle au point que Bodin, huissier de Louise de Savoie, venu leur annoncer leur prochaine libération, est obligé, à leur demande, de s'exprimer en espagnol.

Isabelle de Portugal, la jeune épouse de Charles Quint, informée de ce cruel régime imposé aux jeunes princes, essaya d'adoucir leur sort mais sa discrète intervention se limita à la distribution de vêtements dont avaient bien besoin les jeunes captifs. 

Rassemblement de la rançon

Le maréchal Anne de Montmorency, grand maître de l'artillerie, compagnon de captivité de François Ier, est désigné pour rassembler à Bayonne l'énorme rançon qu'il aura quelques difficultés à accumuler.

Le maréchal arrive à Bayonne le 22 mars 1530, accompagné de l'archevêque de Bourges, François Tournon, de deux généraux aux finances et d'une importante suite.

Pour collecter cette énorme somme, il envoie des messagers dans tout le royaume et les contributions des diverses provinces sous forme de dons ou d'impositions ne parviennent qu'au bout de trois mois au Château Vieux, où elles sont entreposées en toute sécurité en attendant leur livraison à l'Espagne,

Dans deux grandes salles du Château côté nord, on entasse les écus d'or sur de grands tapis verts étendus à terre. Afin de faciliter des comptes des trésoriers, les fonds de l'épargne sont déposés dans une pièce et ceux des dons dans l'autre. L'appel en faveur de la libération des enfants royaux est si bien entendu que le 29 avril on a dépassé le montant de la rançon et qu'on doit renvoyer à Bordeaux un excédent de cent mille marcs.

Le décompte, en présence des Espagnols, va s'avérer difficile en raison de la complexité de ce trésor comprenant les pièces les plus diverses, allant de l'écu royal au florin ou au ducat, et de la méfiance du scrupuleux délégué espagnol. Cette méfiance sera d'ailleurs justifiée par une supercherie qui, au dernier moment, faillit remettre tout en cause. Mais à ce sujet, laissons la parole au commandant de Blay :

“ Les délégués de l'Espagne sont alors appelés pour constater l'existence de la somme et vérifier les divers bordereaux. Don Pedro, connétable de Castille, muni des pleins pouvoirs pour représenter l'empereur, attendait à Fontarabie que la rançon fût prête, il avait envoyé à Bayonne Don Alvaro de Lugo et le trésorier des Flandres pour procéder aux vérifications. Pendant plus de deux mois, les commissaires comptent et pèsent. Don Alvaro de Lugo n'est pas aisé à contenter. Il est vrai que dans la quantité des pièces d'or, il y en a de fausses, et un plus grand nombre de poids insuffisant ; de là un déficit qui monte à quarante mille écus. La somme est forte et l'on attribua à la cour cette supercherie au chancelier du Prat. Le grand maître hésite à payer ce supplément ; il en réfère à François I" qui l'autorise à fournir l'appoint nécessaire. ”

La sécurité de cet important trésor était assurée par le sénéchal d'Agenais qui avait amené avec lui cent archers de ses gardes du corps, choisis parmi les plus sûrs. Le dispositif est en ordre, complété par les trois cents hommes de guerre à pied de la gar­nison de Bayonne, sur les ordres du gouverneur Saint-Bonnet.

Quatre années furent nécessaires pour se procurer les douze cent mille écus d’or qui devaient constituer la rançon.

  Quand  la reconaissance fut terminée on s’occupa de fixer la date à laquelle se ferait l’échange. Après bien des pourparlers on convint du 1er juillet 1530 et il fut décidé qu’on observerait le même cérémonial que pour l’échange de François 1er et des enfants. Ceux-ci étaient accompagnés, à leur retour, d’Eléonore d’Autriche, sœur de Charles Quint, qui devait épouser le roi de France.

Anne de Montmorency, grand-maître et maréchal de France et gouverneur du Languedoc, avait été chargé par François 1er de la remise de la rançon à l’Espagne.

 

L'OR  CONTRE

Messieurs les Enfants

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• Transport de la rançon,

 Libération des enfants, entrée en France de la reine Eléonore

L'acheminement vers la frontière d'un convoi de trente mulets, chacun de quarante mille écus, et d'un trente et unième porteur de la fameuse fleur de lys et des bordereaux, peut susciter des convoitises. Il n'est pas à l'abri d'un coup de main, aussi est-il entouré d'un imposant dispositif de sécurité confié au sénéchal d'Agenais que ne quitte pas Don Alvaro.

Le convoi se met en marche le 30 juin escorté de cent hommes de guerre à pied, suivi, deux heures après son départ, de trois cents hommes d'armes. Ce convoi rejoint Montmorency à Saint- Jean-de-Luz qui l'y a devancé avec une importante troupe.

Le 1er juillet 1530, avant l'aube, cinquante cavaliers partent en éclaireur sur la route de Hendaye et à 7 heures du matin le convoi atteint les bords de la Bidassoa, pensant profiter de la pleine mer pour traverser le fleuve et procéder à l'échange. Mais Don Pedro n'est pas au rendez-vous.

Averti par un espion qu'une imposante troupe française de cinq cents hommes à cheval et trois mille hommes de pieds se trouverait à Saint-Jean-de-Luz, dans le but d'enlever les enfants de France et de récupérer la rançon, le connétable de Castille, qui le matin avait amené ses précieuses personnes sur les bords de la Bidassoa, devant ce danger, les a repliées à Renteria.

 

Le convoi qui la transportait arriva à Saint-Jean de Luz le jeudi 30 juin 1530 à une heure de l’après-midi. Montmorency était accompagné du cardinal de Tournon, de don Alvaro de Lugo, délégué espagnol, et d’un grand nombre de gentilshommes. Trente mulets portaient les coffres contenant les écus ; ils étaient accompagnés de cent hommes de pied, sans armes, chargés de les conduire.

De crainte d’une surprise, de sérieuses mesures de précaution avaient été prises. Le convoi était escorté de six archers, de trois cents hommes d’armes sous le commandement de M. de Saint-Bonnet, gouverneur de Bayonne, et de deux cents cavaliers sur des chevaux d’Espagne. Toutes ces troupes avaient des chausses aux couleurs de la reine Eléonore, c’est-à-dire jaunes, noires et blanches. A leur arrivée à Saint-Jean de Luz, les coffres furent déposés à l’hôtellerie de l’ ”Etoile sur le sable ”, sous bonne garde. Montmorency lui-même, qui avait conscience de sa responsabilité, ne les perdit pas de vue et ne se coucha pas de la nuit.

Le pont reliant Saint-Jean de Luz à Ciboure avait été gardé depuis la veille par dix archers et la circulation avait été interdite au public. Par mesure de prudence, des postes de soldats avaient été échelonnés le long de la route de Ciboure à Hendaye.

A huit heures du matin, le convoi se remit en marche à peu près dans le même ordre que la veille. Il était précédé par des gens de pied commandés par les capitaines Saint-Estève, Olergui et Montault. Puis venaient les mulets suivis de quarante gentilshommes et de cent cinquante hommes d’armes à cheval armés de lances ; enfin arrivait le grand-maître Montmorency, revêtu d’une robe de cheval de velours noir chamarrée de gros fils d’or, monté sur un destrier d’Espagne très ardent et portant sur la tête un panache à ses couleurs. Suivaient les seigneurs et leurs gens.

Par suite de circonstances diverses et de malentendus provenant de la méfiance réciproque des Espagnols et des Français, les choses ne se passèrent pas à Hendaye ainsi qu’il avait été prévu !. Mais Don Pedro n'est pas au rendez-vous.

Averti par un espion qu'une imposante troupe française de cinq cents hommes à cheval et trois mille hommes de pieds se trouverait à Saint-Jean-de-Luz, dans le but d'enlever les enfants de France et de récupérer la rançon, le connétable de Castille, qui le matin avait amené ses précieuses personnes sur les bords de la Bidassoa, devant ce danger, les a repliées à Renteria

.Eléonore, qui le 20 mars a épousé François Ier par procuration, pressée d'entrer en France, intervient alors vigoureusement auprès de Don Pedro et l'échange a lieu dans la journée au milieu de la Bidassoa.

 Il en résulta un retard important dans la remise des coffres contenant la rançon, et la reine et les princes, qui auraient dû débarquer à Hendaye dans la matinée, n’y arrivèrent que fort tard dans la soirée.

 Ils en repartirent tout de suite pour Saint-Jean de Luz où ils arrivèrent à onze heures du soir.

le retour

La reine et les enfants royaux passèrent la nuit à Saint-Jean de Luz. Ils firent le lendemain leur entrée solennelle à Bayonne, la reine dans une literie recouverte d'un drap d'or et les jeunes frères montés sur des chevaux blancs. Accueilli par le corps de ville en grande pompe et sous les salves une heure durant des canons des remparts et des châteaux, le cortège entouré par soixante-dix ecclésiastiques porteurs de torches fit son entrée dans la cathédrale où fut entonné un Te Deum Laudamus.

Le soir, la reine assista à une comédie et le 3 juillet avec les jeunes princes, elle quitta Bayonne pour Bordeaux où l'attendait son royal époux.                            (N)

 

ECUS  D'OR AU SOLEIL


Exemple d'Ecu d'or frappé sous le règne du roi Louis XII  FRANCE ROYALE, Louis XII (1498-1514), AV écu d'or au soleil,

  Droit : Ecu de France couronné sous un soleil

. Revers : Croix fleurdelisée 

Quelques années plus tard, en 1534, Bayonne reçut Antoine de Bourbon, roi de Navarre, récemment nommé gouverneur de Guyenne, accompagné de son épouse Jeanne d'Albret, parents du futur Henri IV, qui descendirent vraisemblablement au Château Vieux.

Par contre Charles Quint se rendant à Gand, châtier les Gantois en révolte, ne fit que passer à Bayonne en 1539.

Mais, insigne honneur pour une bonne ville du royaume, Bayonne allait recevoir la cour de France un mois durant en 1565.

 

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Eléonore était dans une litière d’or frisé ayant auprès d’elle le Dauphin et le duc d’Orléans. Elle était suivie par un petit nombre de gentilshommes espagnols, mais ses demoiselles d’honneur étaient nombreuses et magnifiquement habillées. Montées à la mode du Portugal sur des haquenées luxueusement harnachées et caparaçonnées de velours, elles suivaient la litière deux à deux. Aux portières se tenaient, sur leurs mules aux harnachements dorés, d’un côté le cardinal de Tournon, de l’autre l’évêque d’Aire.

Quand le cortège fut en vue de Saint-Jean de Luz, cinq cents jeunes gens allèrent à sa rencontre avec chacun une torche allumée et formèrent autour des illustres voyageurs une pittoresque et resplendissante escorte. A son arrivée au pont, la reine y trouva le bayle, les jurats, les notables, et le clergé avec la croix et l’eau bénite, tenant tous une torche allumée. Le peuple se pressait en foule autour d’eux, les femmes “ portant un habillement avec de grans cornes sur la teste, au nombre de vingt-cinq ou trente, ce qui était la coiffure du pays ”. De tous côtés dans la ville et ses alentours on percevait des feux de joie devant les maisons, même celles des plus pauvres.

Le bayle fit sa harangue et le clergé chanta le “ Te Deum laudamus ”, tandis que le peuple ne cessait de crier ”France, France, vive le roi, vive la reine et Monseigneur le Dauphin ”.

Eléonore arriva ainsi escortée au logis qui lui était réservé et descendit de sa litière en tenant les petits princes par la main.-

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 vers 1100  Fontarrabie Les réduits nord de la poudrière seraient les vestiges de ce château fondé peut-être par Sanche abarca sous le régne de Sanche le savant et les deux fenêtres en lancettes encadrant sa grande porte sont du même style  gothique primitif

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Par contre Charles Quint se rendant à Gand, châtier les Gantois en révolte, ne fit que passer à Bayonne en 1539.

Mais, insigne honneur pour une bonne ville du royaume, Bayonne allait recevoir la cour de France un mois durant en 1565.


FRANCOIS 1er fait prisonnier à PAVIE

par

Juan de Urbieta

 

PREMIERE PARTIE DU RECIT 

sur

DOCUMENTS

 

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1501 Premier tarif conservé des droits à la Lonja ou douane de Fontarabie. 

1509 La juridiction du Parlement de Bordeaux s'exerce en matière de sorcelle­rie sur Hendaye, et le tambourinaire Ausugarto, Domingina Maletena et Marie de la Parque (Laparca) à 20 ans, sont entre autres brûlés par le conseiller de Lancre, puis Catherine de Barrendéguy le 3 septembre 1610 à Bordeaux. 

1509 Les Hendayais arment leur tour plusieurs fois ébrêchée et colmatée, de 3 canons battant l'eau et le fort d'en face, et une autre tour française est entreprise à Béhobie, sans suite. 

1509. La tour de Hendaye, reconstruite, l’artillerie de la forteresse de Fontarabie la démolit.

Le corregidor de Guipúzcoa traverse la Bidassoa muni de sa barre de justice, signifiant la souveraineté espagnole sur la rivière et la rive droite par elle mouillée, pour s’entretenir avec le sénéchal de Lannes à propos d’un différend sur le trafic commercial sur la Bidassoa.

En 1510 les habitants de la rive droite de la Bidassoa navigueront avec des barques sans quille d’après la sentence prononcée à l’unanimité par une commission mixte franco-espagnole qui ne se prononce pas sur la propriété de la rivière: espagnole d’après Fontarabie, partagée entre les deux royaumes d’après le seigneur d’Urtubie

1510 Après les saisies du trafic navarrais en juin et septembre, et une entrevue fin 1509 entre le sénéchal des Lannes et le corrégidor de Guipuzcoa tra­versant avec sa vara ou barre de justice en signe de souverainté sur la rive française, une seconde commission mixte est composée de :

Me Mondot de la Martonie, président du Parlement de Bordeaux.

Me Guillaume de Laduchs, sénéchal des Lannes (de Bayonne).

Don Cristóbal Vasquez de Acuña, du Conseil de Castille.

Don Francisco Tellez de Ontiberos, corrégidor de Guipuzcoa (à Tolosa).

Ne se prononçant pas sur la souveraineté que Fontarabie proclamait exclusivement espagnole et que le châtelain d'Urtubie réclamait mi-fran­çaise et mi-espagnole, leur sentence du 10 avril à Saint-Jean-de-Luz recon­naissait un usage commun du fleuve, avec un port à Hendaye mais sans l'usage de barques à quille.

1510 ...A la suite d'une saisie du trafic navarrais par Pierre de Bouniort, remettant en question la sentence provisoire, la commission réunit en 1511 les mêmes Espagnols avec Me Compaignet d'Armendaritz et Me Jean d'Ibarrole, et elle en est encore là en 1520 avec toujours les mêmes Espa­gnols et Jean de Calvimont et François Cadenet, conseillers au Parlement de Bordeaux.

Construction rive gauche d’un Château fort en Face du gué de Béhobie -appelé plus tard Gasteluzar- ordonné par Ferdinand le Catholique.

1512 Ferdinand est roi catholique, allié à Henri VIII, roi d'Angleterre ; Louis XII est roi de France allié à Jean d'Albret, roi de Navarre.

Jean d'Albret et le Duc d'Angoulême, futur François 1er de France, revenant d'assiéger le duc d'Albe à Pampelune, passent sur la Bidassoa par les cols de Velate et de Maya, et les Anglais débarqués à Passages de Fontarabie se rembarquent après avoir dévasté Hendaye. Une trêve d'un an est signée à Urtubie le 1"" avril 1513.

 

 

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4 février 2014

La conquête de la NAVARRE

HISTOIRES DE HENDAYE

 

 

TOME 2

SOMMAIRE

1512  Fin de la royauté de NAVARRE du nord  VIDEO

 17 eme AGE d'OR de la COURSE  suhigaraychipi

1615  ILE Des FAISANS mariages PRINCIERS

Paroisses Saint Vincent  et STE ANNE

SORCELLERIE

ile de RÊ

 Guerre de 30 Ans SIEGE DE FONTARRABIE  VIDEO

 1658 LIQUEUR DE HENDAYE

LA CROIX   VIDEO

1654  HENDAYE  devient commune indépendante

TRAITE DES PYRENEES  Ile des FAISANS  VIDEO

MARIAGE DE LOUISXIV

 d albarrade    PELLOT   ARRAGORI

1789 arbre de la liberté

GUERRE DE LA CONVENTION  1789 et 1793

GUERRE D'ESPAGNE DE NAPOLEON BONAPARTE 1813

 

1856. Fin des conflits avec Fontarrabie Le Traité des limites établit la frontière au milieu de la Bidassoa et permet la libre navigation et la pêche aux riverains de deux rives.

 

 

 

La Navarre, c'est la France ! Depuis qu'une noblesse de Champagne y régna, les châteaux sont d'une architecture plus semblable aux castels français qu'aux casas y torres des hidalgos castillans voisins ; ainsi en atteste le Palais des rois de Navarre,

 

Capture

 

Capture

La petite Navarre était une proie facile pour le Royaume espagnol,

Le roi de Castille Ferdinand II d'Aragon, après la victoire sur les musulmans était devenu le maitre de la presque totalité de la péninsule Ibérique. Manquait la Navarre qui depuis la mort sans descendance de Sancho  VII - el grande - était passée par héritages successifs,  depuis Thibault de  Champagne ,

----- Ce royaume médiéval (Haute-Navarre) fut conquis en 1512 par le royaume d'Aragon et de Castille- et fut intégrée en 1516 dans l'actuel royaume d'Espagne

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les ACTEURS


     

                            Henri II                Jeanne d'Albret         Antoine de Bourbon          Henri IV

Rois et Reine de NAVARRE

Soutenus par la France

   

                                            Ferdinand II                    Charle-Quint              Isabelle la Catholique

 

 

Les PRETENDANTS

La Castille et l'Aragon

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L'origine de ce royaume fut le Royaume de Pampelune (Reino de Pamplona), puis celui de Navarre fondé en 821 par Eneko Arista, premier roi de Navarre, fondateur d'une dynastie qui régna sur la Navarre jusqu'en 1234.  Le dernier roi  basque fut Sancho VII - el grande -  qui mourut sans descendance directe -

Avec   son  neveu et successeur , en  1234 Thibaut de Champagne, commence une séries de  nouvelles dynastie Franco-Navarraise

Soit 16 dynasties Navarraises suivies de 21 dynasties Franco/Navarraises

Maison de Champagne-Capétiens-Evreux-Trastamare-Foix-Albret-Bourbon-

 qui se succèderont jusqu'à l'intégration de la partie nord-pyrénéenne dans le Royaume de France

 et dans celui d'Espagne de la partie du sud des Pyrénées.

La Navarre ( Nafarroa en basque, )  

 Ce royaume médiéval (Haute-Navarre) fut conquis en 1512 par le royaume d'Aragon et de Castille- et fut intégrée en 1516 dans l'actuel royaume d'Espagne

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Tout ceci ne se fit pas sans drame, et sans conséquences pour Les Hendayais subirent le contrecoup des guerres de Navarre, lorsque Ferdinand le Catholique s'empara en 1512 , de la partie des Etats de Jean d'Albret ( Roi de Navarre ) située au sud des Pyrénées

On connait les tentatives du roi de Navarre pour reconquérir ses possessions, en 1512 et en 1521. Après cette dernière, Henri II dût se résigner à ne conserver de son royaume que la << mérindad d'Ultra-puertos >>appelée de nos jours, Basse-Navarre.

Si les principales opérations de cette campagne eurent d'autres régions pour théatre, la vallée de la Bidassoa n'en subit pas moins le contrecoup des hostilités.

 1513 une armée anglaise alliée de l'Espagne, occupa pendant quelques jours Hendaye au grand dommage de ses habitants.

.Pendant les années qui suivirent, le calme régna dans le pays jusqu'au jour où en 1521, lors de la seconde guerre de Navarre l'amiral Bonnivet fit une diversion dans le Guipuzkoa.

 Après avoir pris le fort de Béhobia de construction récente, il s'empara de Fontarrabie .

 Cette place resta en possession des  Français jusqu'en septembre 1523 et fut reprise alors par les armées de Charles-Quint.

 Hendaye se ressentit de ces opérations car elle fut souvent traversée par des convois de troupes, de ravitaillement, de munitions et aussi par les incursions des Espagnols qui faisaient des razzias dans le Labourd.

 Ce n'est qu'après  la reprise de Fontarrabie par les Espagnols et lorsque les hostilités eurent  été portées ailleurs ,que les Hendayais connurent une longue période de paix. 

Depuis 1425 la guerre civile sévit en Navarre..

Pour de multiples raison la noblesse Navaraise  se divise en deux : les Beaumontais et les Agramontais. Il s'en suit une période de troubles et de violences. Une guerre civile. dont seule la Basse - Navarre échappe
Ferdinand d'Aragon devenu entre temps roi d'Aragon et de Castille, avec l'aide de Rome , finit par imposer temporairement la paix aux deux parties en partageant entre elles les charges du royaume.
La mésentente aidant, la guerre civile reprend  : elle ne s'achèvera que par l'invasion et l'occupation de la Navarre par la Castille en 1512.  .
Cette conquête est facilitée par deux évènements importants
- une partie de la noblesse navarraise est passée du côté de la Castille, en échange de promesses de titres et de carrières dans l'armée et l'administration castillanes.
- Rome dépouille les souverains navarrais de toute légitimité après que le pape ait rédigé une bulle qui excommunie les "Basqites cantabres";
.Depuis 1492 et la fin de l'occupation musulmane l'existence du Royaume de Navarre est une  entrave à l'ambition de la Castille qui veut devenir une puissance mondiale et réaliser l'unité de la péninsule ibérique.

 Les souverains de Navarre résideront désormais à Pau en Béarn

    Jean III  de NAVARRE  (1484-1516)  tente de reconquérir son royaume, une première fois en 1512, mais échoue malgré une aide timide française, et une deuxième fois en 1516, date à laquelle il meurt.

1521 Son fils Henri II de Navarre obtient l’appui du roi de France
François Ier, qui est opposé à Charles Quint, mais qui préfère ne pas l’affronter directement (voir sixième guerre d'Italie. Il fournit une armée à Henri II sous le commandement de Lesparre.
Cette armée, forte de 12 000 hommes commence par prendre le 15 mai, après trois jours de siège, Saint-Jean-Pied-de-Port (15 mai 1521) qui commande l'accès à l'Espagne par le col de Roncevaux.
 L’offensive franco-navarraise bénéficie d’une révolte en Castille, qui oblige les Espagnols à dégarnir leurs défenses
.Profitant de la révolte des communeros , Henri d'Albret continue son offensive
. Le 19 mai, la ville de Pampelune  se rend, ainsi que son château, quelques jours plus tard.
Lesparre continue sa campagne, s’empare de la Rioja et met le siège devant Logroño
. Mais l’armée castillane a battu le 21 avril les villes révoltées à Villalar.
 Devant son avancée, elle lève le siège, recule vers Pampelune, et campe au sud de la sierra de Erreniega qui barre le passage vers la capitale navarraise.
 L’armée espagnole contourne le col de Zubiça de nuit par un sentier muletier.
. Elle établit son campement au nord de la sierra, et coupe la retraite à l’armée française.
Lesparre doit affronter les Espagnols pour rejoindre la capitale de la Navarre.
 Il se trouve en infériorité numérique, et commet l’erreur de ne pas attendre le renfort des 6 000 hommes qui sont restés à Pampelune et dans les environs, ainsi que les 2 000 hommes qui se trouvent vers Tafalla.
Deux heures avant le coucher du soleil, il fond sur le camp espagnol, et le bouscule quelque peu.
 Mais la cavalerie espagnole soutient son infanterie qui commençait à reculer.
 Les fantassins castillans s’emparent de l’artillerie française, avant d’enfoncer le reste de l’armée qui est mise en déroute en moins d’une heure.
L’armée franco-navarraise compte plus de 6 000 morts, et de nombreux prisonniers, dont son chef
.La résistance des Navarrais a été acharnée, elle se termine en juillet 1522 à Maya (Amaiur), où des Basques de toutes les provinces sont venus défendre les souverains navarrais.
 La répression est féroce Les élites aristocratiques, religieuses et intellectuelles qui n'ont pas rallié les Castillans sont supprimées ainsi que les minorités musulmanes et juives qui se trouvaient en Navarre.
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Conséquences


Cette défaite clôt une importante tentative de reconquête de la Navarre, qui ne subsiste plus qu’à travers la Basse-Navarre
.En 1527 Une nouvelle tentative de reconquête de la Navarre ne réussit que partiellement  , avant que Charles Quint abandonne l’idée de conquête de la Basse-Navarre.
 Craignant de nouvelles revendications sur la Haute-Navarre, Charles Quint fait proclamer son fils Philippe roi de Navarre par les États de Navarre.
La Navarre est dès lors séparée en deux entités : la Haute-Navarre (aujourd'hui Communauté Forale de Navarre, en Espagne), où un vice-roi représente le roi d’Espagne, et la Basse-Navarre, où le roi légitime ne possèdera qu’une petite vallée.
Ces évènements ont provoqué un débat qui dure depuis presque cinq siècles.
 La version officielle nie qu’il s’agît d’une conquête et relativise la viabilité de la Navarre comme État indépendant.
 Ils insinuent que la Navarre était au bord de l’effondrement et que, de ce fait, l’intervention espagnole s’est limitée à accélérer l’inévitable
. Ils en sont arrivés à affirmer que l’invasion a été providentielle parce qu’elle a sauvé la Navarre de la mainmise du royaume de France ou de se saigner en une interminable guerre civile.
On nous a parlé de pactes, d’annexions librement consenties, de redditions volontaires.
 Mais tous ceux qui ont analysé honnêtement les faits, sont parvenus à la même conclusion: ce fut une invasion.
Assimilant le royaume de Navarre à un État basque indépendant, les nationalistes basques voient dans cette bataille la fin des libertés pour le peuple basque, et le début de “ la régression culturelle ” basque.
 Un monument a été élevé à Noain, en souvenir de cette bataille, et les partisans de l’indépendance du pays basque s’y réunissent tous les ans en juin pour fêter l’indépendance du pays basque

Il y eut ensuite deux autres tentatives de reconquête de la Navarre, l’une par Henri II en 1527, l’autre par Antoine de Bourbon en 1559. Elles échoueront toutesles deux.
 

BATAILLE DE NOAIN

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. La première bataille de San Martial, le 30 juin 1522, dans laquelle le bataillon du peuple d'Irun, celui même qui évoluait pendant les démonstrations armées statutaires, plus 24 cavaliers d'Irun, menés par les capitaines bidasoans, Juan Pérez de Azcue et Miguel de Ambulodi et soutenus en outre par 200 cavaliers de la cavalerie du Capitaine Général Don Beltrán de la Cueva, qui était en garnison à Saint-Sébastien, et que les capitaines irunais durent convaincre pour qu'il intervienne dans une entreprise qu'ils voyaient très difficile.

Cette troupe vainquit les troupes du roi de Navarre, qui disposait de l'appui du roi de France, composées d'un contingent de 3 500 lansquenets (lansquenetes) et d'un bataillon de 1 000 Labourdins, qui essayaient de reconquérir le royaume de Navarre. De leur côté, les Castillans comptaient 1.000 lansquenets (mercenaires allemands habituels en ces temps-là).

 

 

 

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En 1519 Charles Quint est désigné empereur et devient maître de l'Allemagne.

François 1er qui était candidat, avait dépensé une fortune pour acheter le vote des électeurs, 400 000 écus ( une tonne et demie d'or) mais Charles Quint lui  avait signé des traites à valoir après son élection pour 851 000 florins (2 tonnes d'or).

Les électeurs empochèrent des deux cotés et François ne fut donc pas élu.

C'était un début.

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1521 Au recensement on compte 300 habitants à Fontarabie, plus la garnison et non compris Irun, Lezo et Passages.

1521 Charles Quint est empereur en Espagne et François 1er roi de France.

 

L'amiral Guillaume Gouffier de Bonnivet, gouverneur de Guyenne, passe sur la Bidassoa par le Col de Maya avec 7 000 hommes, s'appuie sur Biriatou pour prendre le fort Gasteluzar, brûle tout Irun et affame Fontarabie, où Diego de Vera capitule le 15 octobre après 10 jours de siège.1521 ..

.Avec 3 000 gascons, Jacques du Lude reste dans la place, contre D. Pedro de Urdanibia embusqué à Irun.

1521. L’amiral Bonnivet qui a traversé la Bidassoa, pris Gasteluzar, incendie Irun . Il s’est rendu maître de Fontarabie et il  décide la construction d’une autre tour de défense sur la rive hendayaise.

 

1522 D. Beltran de la Cueva, vice-roi de Navarre et capitaine général de Guipuzcoa, futur duc d'Albuquerque, bloque Fontarabie et l'alcalde et capitaine Ochoa de Asua occupe Gasteluzar depuis avril.

 Pierre de Semper (Saint Pée) et le sire d'Urtubie passent la Bidassoa avec les 1 000 hommes de la milice du Labourd et des mercenaires allemands, et s'installent en haut d'Aldabe.

 Juan Perez de Azcue et Miguel de Ambulodi avec chacun 400 guipuzcoans les délogent de nuit le 30 juin, Don Beltran culbutant les Allemands.

L'hermitage de Saint-Marcial avec le blason d'Albuquerque y honore le saint de ce jour, avec une grande procession annuelle. Le maréchal de Chabannes de la Palice débloque la Bidassoa avec 4 000 hommes, mais en décembre le connétable de Castille, Inigo de Velasco, franchit le Pas de Béhobie avec le prince d'Orange.

1524. Le connétable de castille passe la Bidassoa ravage le Prieuré de Santiago et le bourg de Hendaye et le reste du  Labourd, sauf Bayonne; de retour en Espagne il réussit à déloger les français de Fontarabie.

 

1524Revenant de ravager le Labourd sauf Bayonne et laissant la peste à Saint-Jean-de-Luz, le connétable et Philibert de Chalon, prince d'Orange, repassent la Bidassoa et le 24 mars 

 

1524 Ayant repris possession de Fontarabie, Charles Quint donne à son château carré des murs massifs épais de 3 mètres et organise les murailles de la ville en un système continu reliant le bastion nord de la Madeleine, aigu, au bastion sud de la Reine, rond et flanquant la porte, par les 2 bastions San Nicolas et Leyva au pied du mont.

 

1531 Sous peine d'avoir le bâteau brûlé, le déchargement obligatoire à la Casa Lonja ou douane de Fontarabie, est le privilège reconnu par l'article 106 de ses statuts municipaux et s'impose à tous de tout temps et même aux Hendayais.

1531 A Hondarribia  Le 31 mars l'empereur confirme des ordonnances instituant en sus des alcaldes et du prévôt, 6 jurats dont 2 majeurs, gardiens du sceau et des comptes, et 4 mineurs, inspecteurs du commerce, avec un procurateur syndic chargé des procès et un écrivain, secrétaire tenant le livre des actes, tous élus chaque année.

1531 Nasse du châtelain d'Urtubie, au pas de Béhobie

 Nasse du prieur de Santiago, au pas de Santiago

 Nasse de Fontarabie, en aval de Santiago

 

1535  Les joncaux de Fontarabie, au confluent du Jaïzubia, sont endigués par tranches et mis en culture par permission du capitaine général. A partir d'une lettre du vice-roi de Navarre le 12 mai 1535 et jusqu'à 1542, la rectification de la Bidassoa navigable depuis Santestevan est reprise mais reste imparfaite.

L'ordonnance royale prohibant port et maisons en pierre à Irun est rap­portée en 1564 et la construction en est dès lors entreprise autour de l'église sur pilotis.

1538 La sentence provisionnelle de 1510 ne tolérant que le seul moulin du prieur de l'hôpital, Fontarabie affirme son droit et fait détruire au canon un moulin neuf du châtelain d'Urtubie.

1542 D. Sanche de Leyva, capitaine général, vice-roi de Navarre, refoule de la Bidassoa la milice du Labourd, brûle Urtubie et pousse jusqu'à Saint- Jean-de-Luz avant de repasser.

1542-1558. A nouveau la guerre entre la France et l’Espagne, et si les grands affrontements auront lieu loin de la Bidassoa (seul Saint Jean de Luz sera assiégé), les différends  entre les habitants de deux rives de la Bidassoa à propos des nasses et moulins dégénèrent en affrontements violents: les autorités de Fontarabie seront malmenés et les espagnols qui vivaient du coté droit de la rivière subiront des représailles.

 

1545 Bulle séparant de Fontarabie l'église d'Irun, où résidait déjà un clerc bénéficier suivant la bulle de Pie II en 1459, confirmée pour l'administra­tion des sacrements par le décret de l'évêque de Bayonne du 4 février 1517.

 

1549 Consécration de l'église paroissiale de Fontarabie par Jean de Cauna, évéque de Bayonne.

1558   Philippe II, roi d'Espagne, et sa femme Marie Tudor, reine d'Angleterre, sont contre Henri II, roi de France.

Sous les ordres du duc d'Albuquerque, le capitaine général Diego de Carvajal s'avance rapidement de Fontarabie et brûle entièrement Saint- Jean-de-Luz le 31 juillet, ainsi que le rapporte l'historien Garibay qui participa à l'expédition. Le roi de France donna 18 000 livres pour recons­truire le quai.

En retour, Antoine de Bourbon avec les troupes protestantes de sa femme Jeanne d'Albret, reine de Navarre, échoue contre Fontarabie

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1560               L'affaire Martin Guerre

 est une affaire judiciaire d'usurpation d'identitè

 jugée à Toulouseen 1560, qui a dès cette époque suscité un vif intérêt.

En 1561,Jean de Coras l'un des magistrats instructeurs, publie le récit de l'affaire.  et

L'affaire elle-même tient en quelques lignes : Martin Guerre, paysan d'Artigat dans le Comté de Foix, qui avait quitté son village et sa famille, dépose plainte contre Arnaud du Tilh qui a usurpé son identité pendant douze ans, confondant même son épouse, Bertrande de Rols. À l'issue d'une longue et complexe procédure judiciaire, Arnaud du Tilh est déclaré coupable. Il est pendu ou, selon d'autres sources, pendu et brûlé.

 


 

 

1560. Les habitants de Hendaye demandent une “ petite église ” au Vicaire général de Bayonne étant donné le nombre croissant d’habitants de la bourgade, où il-y-a environ deux cents maisons, et la grande distance de l‘église d‘Urrugne.
 Ils demanderont le consentement du seigneur d’Urtubie, du curé et des habitants d’Urrugne. Le Prieur de Zubernoa, en désaccord, sera désavoué par l’Evêque.


1565     Charles IX de France
Catherine de Médicis, sa mère
Elisabeth de Valois, sa sœur mariée à Philippe II d'Espagne.
Transportés à la rame “ à un lieu appelé Endaye ” le 14 juin, le roi et les deux reines y prirent une riche collation avant de gagner Bayonne et après 17 jours de fêtes la reine mère a raccompagné sa fille à Hendaye.
  1565
Quelques années plus tard, le 13 juin 1565, les Hendayais devaient voir un autre souverain, le roi Charles IX, qui se rendit à Hendaye pour recevoir sa soeur Elisabeth, reine d'Espagne.
Mais on manque de renseignements sur cet événement qui ne fut qu'un épisode après les dévastations que les Espagnols commirent dans le Labourd, en 1542, sous Sanche de Leiva et, quelquesannées plus tard, sous Bertrand de la Cueva, duc d'Albuquerque,vice-roi de Navarre. Pendant plusieurs années, la concentrationsur la frontière de troupes espagnoles destinées à être envoyéessur divers théâtres d'opérations de guerre, troubla bien souventle repos des Hendayais jusqu'au jour où la paix de Vervins
(1598) leur assura une période relativement longue de tranquillité.

1565. L’entente retrouvée entre les deux royaumes, sur la rive de Hendaye Charles IX et Catherine de Médicis sa mère rencontrent sa sœur et fille Isabelle, reine d’Espagne car épouse de Philippe II.

1565 Charles IX étend à Urrugne et Hendaye la franchise douanière (assise) déjà accordée à Saint-Jean-de-Luz par Louis XI, pour moitié, et géné¬ralisée par Henri II. Il fut souvent difficile d'en faire admettre le privi¬lège à L'entrée de Bayonne.
1566 Bref de Pie V rattachant administrativement à l'évêque de Pampelune les paroisses espagnoles de l'évêché de Bayonne.
1566 Les statuts de la Confrérie maritime de San Pedro ( à Hondarribia ) sont consignés en 30 ordonnances qui prévoient l'élection annuelle, par cooptation et tirage au sort, d'un majordome majeur, trois mineurs, et deux juges consuls avec leurs six remplaçants. Le coffre ou caisse est alimenté individuellement par un droit d'inscription, une cotisation annuelle et un dédit de radiation des confrères marins ; par un droit d'entrée des bateaux dit droit de basilage et un droit de un demi pour cent sur les bénéfices des confrères marchands, sans compter les amendes prononcées par les juges consuls et exigibles par le prévôt municipal.
Société de secours mutuels et de sacrements (enterrements et messes en commun), la confrérie a aussi le privilège de vérifier les rôles d'équipages payés à la part ou à la solde, et de sanctionner tous manquements.
1566 Poste de guet entretenu par la confrérie de San Pedro en haut de San Telmo, pour les baleines.
Les baleines franches noires (sardes, 15 mètres de long) pêchées au harpon à l'époque de la sardine et très nombreuses au XIIeme  siècle dans le golfe de Biscaye, reculèrent progressivement et les Basques spécialistes uniques de leur pêche, les suivirent de plus en plus au nord jusqu'aux baleines franches boréales (mysticetus, 25 mètres de long) de l'arctique.
Les armes de Biarritz apposées dès 1351 sur un traité flamand, illustrent leur baleinière à quille courbe de 8 mètres, à une pointe le harponneur et ses deux fers encordés, le barreur et son aviron à l'autre pointe, 3 rameurs au milieu creux d'un mètre et large moitié plus, avec leurs 3 lances pour la mise à mort.


1568  La construction de l'Eglise est autorisée par l'Evéché

domaine public

1567 costumes paysans                       domaine public
1574 Nasse d'Irun, au pas de Santiago, temporaire.
1574 Fontarabie oppose son monopole théorique aux Français, par lettre du 5 juin, et l'oppose en fait à Irun, dont elle fait démolir la nasse par le corrégidor de Gipuzoa
1592 Modification de l'élection annuelle de la municipalité, mélange de tirage au sort et de vote. La confirmation royale est du 13 octobre
1595 Une bulle du pape Clément VIII reconnaît la confrérie de San Pedro.
1598.
En 1598, Hendaye obtint de construire sa propre église, et se détacha de celle d'Urrugne. L'autorisation lui fut accordée par l'évêque Bertrand d'Etchaux :
« Comme soit ainsi qu'en l'année mil cinq cens quatre vingt dix huit, les habitans du lieu de Hendaye qui dépendoient tant au spirituel qu'au temporel de la paroisse d'Urrugne, eussent obtenu permission de construire une église à part pour la commodité du peuple qui estoit beaucoup accru audit Hendaye, à condition néanmoins qu'elle soit une annexe de l'église matrice dudit Urrugne et le sieur Urtubie en seroit le patron. »

1598 Philippe II a doublé la muraille à l'extérieur par le boulevard Saint- Philippe à l'ouest, le boulevard de la Reine au sud. Il a élevé au cap Figuier un château de mer confié au Capitaine Général Velasquez. On compte cette année de sa mort 40 artilleurs et 30 fantassins dans la place, dont l'escarpement est renforcé à l'est par un mur qui s'effondre dans l'eau peu après.
1599.Les habitants de la rive droite de la Bidassoa ont osé naviguer dans des barques à quille. Fontarabie dénonce le fait au roi Philipe III d’Espagne qui admet, le cas échéant, pouvoir effectuer des tirs dans l’eau.

 

 

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11 février 2014

1615 ILE Des FAISANS mariages PRINCIERS

A la fin du 16 ème s. Hendaye n'est encore qu'un modeste hameau,un quartier d'Urrugne, mais qui, déjà, aspire à son autonomie,sans doute ses gens ont-ils été mis en goût par l'exemple de Ciboure,qui vient d'obtenir sa libération de la tutelle d'Urrugne !

 Comme il était de règle que, plus ou moins tôt, l'institution d'une paroisse engendrât celle d'une communauté, les Hendaiars commencèrent astucieusement par réclamer, d'abord, un lieu de culte qui leur soit propre...

 Il leur fut facile d'arguer de la grande distance qui les séparait de l'église paroissiale d'Urrugne, de la difficulté qu'ils en éprouvaient « pour recevoir les Sacrements et suivre lesoffices divins ». Effectivement, ils obtinrent de l'évêque de Bayonne,en  le droit de construire une chapelle de secours desservie par un vicaire et le curé d'Urrugne

. Ainsi, ils franchissaient unepremière étape et abordaient aussitôt la seconde.

S'adressant au Parlement de Bordeaux, ils réclament et obtiennent quelques droits par  des arrêts de

1603 et 1630, dont, malheureusement,nous ne connaissons pas le détail.

 Il nous suffit de savoir qu'Urrugne réagit vivement, repoussant toute désunion, sous une forme quelconque, paroisse ou jurade et réclamant le maintienintégral, à son profit, de la police, de l'intendance et des pacages communaux.                                                                                                                          (F

1604 Par arrêt français en Conseil des Finances, le poisson de Hendaye à Capbreton est excepté de l'édit d'embargo pour être débité en Espagne malgré la guerre.

1607Une embarcation d'Hendaye, pour avoir tiré une baleine sur le sable d'Ondarraïtz sans passer à Fontarabie, y est brûlée le 16 février.

Les embarcations de Fontarabie disputent une baleine à celles d'Hendaye en 1618 et aussi le 16 janvier 1619 et ont le dernier mot : on peut dater de cette époque un accord disposant entre autres, que si les Hendayais ont le pouvoir de harponner la baleine, le privilège de l'achever et de la fondre moyennant prélèvement revient à Fontarabie.

Malgré l'évolution des rapports suivant la paix des Pyrénées, une baleine et son baleineau furent disputés le 4 février 1688 encore avec le même sort.

1609 Jean d'Espagnet, premier président du Parlement de Bordeaux, enquête pour Henri VI sur les privilèges en Bidassoa.

1609 La juridiction du Parlement de Bordeaux s'exerce en matière de sorcelle­rie sur Hendaye, et le tambourinaire Ausugarto, Domingina Maletena et Marie de la Parque (Laparca) à 20 ans, sont entre autres brûlés par le conseiller de Lancre, puis Catherine de Barrendéguy le 3 septembre 1610 à Bordeaux.

 LA TOUR DE MUNJUNITO

1609 Les Hendayais désarment la tour de Munjunito des canons qu'ils y entre­tenaient.

Dès le xv° s. une tour, dite de Munjunito, s'élevait près du port; une carte de 1680 la situe encore, bien qu'elle ait été désarmée,en 1609.

En 1521, après s'être emparé de Fontarabie, l'amiral Bonnivet la jugea insuffisante et fit construire, plus loin, par ses troupes,une autre tour fortifiée

.Au cours de la guerre de 1636, cette fortification joua pleinementson rôle d'observatoire et concourut à la victoire navale, hélas ! sans lendemain, qui fut remportée par notre flotte en face de Fontarabie.L'expérience ayant prouvé qu'à ce rôle devait s'ajouter celui d'une défense renforcée, la principale de ces tours fut remise en état en 1664 et armée de canons servis par 30 hommes du roi.

Pour autant l'ouvrage n'apparut pas bien redoutable à Louis de Froidour, qui, voyageant par ici en 1672, nous en a laissé une description succincte, mais précise et imagée :

« Le fort de Hendaye n'est, à proprement parler, qu'un pigeonnier,une tour carrée sans autre bâtiment. Au fond, une chambre pour les munitions; au-dessus, la chambre du commandant et des officiers;plus haut, celle des soldats. Au-dessus, une plate-forme et 4 guérites avec des canons. Il y a en bas du côté de la rivière ou de la mer une petite plate-forme où il y a du canon et cela regarde Fontarabie

et est comme une vedette pour voir ce qui s'y passe. »

1610On pratique alors sur les plages une pêche à pied avec un long filet porté sur les têtes derrière les vagues, puis hâlé à la corde en groupe. Depuis 1900 on porte le filet en barque.

1611 La juridiction du Saint Office s'exerce en matière de sorcellerie sur Fontarabie où Isabel Garcia est condamnée à 13 ans avec un groupe de sorcières après que l'inquisiteur de Logroño ait brûlé Marie Zozaya de Rentería le 6 novembre 1610.

1612 Fontarabie maintient ses avantages en interdisant, en mars, une barque à quille au prieur de Santiago, Harostégui, et, en août, en prélevant des droits à la Lonja sur Miguel de Amezaga, de Saint-Jean-de-Luz, pour flottage de bois navarrais sur la Bidassoa.

 1615 En octobre eut lieu le passage de deux fiancées royales

.Le projet de ce double mariage avait été ébauché par Henri IV ;il fut réalisé cinq ans après sa mort, en 1615. Elisabeth deFrance, soeur de Louis XIII, épousa l'infant d'Espagne qui devaitdevenir le roi Philippe IV, tandis que la soeur de ce dernier, Anne d'Autriche, devenait reine de France par son mariage avec le roi Louis XIII.

ILE DES FAISANS

 MARIAGES PRINCIERS

 Voici dans quelles circonstances se fit l'échange des deux princesses .

Il existait, dans la Bidassoa, à proximité du lieu où l'on construisit plus tard le pont de Béhobie, une petite île, à peu près à égale distance, à cette époque, de la rive française et de la rive espagnole.

 On l'appelait primitivement “ île des cygnes ”, puis“ île de l'hôpital ”, lorsqu'elle devint la possession du prieuré de Subernoa. Plus tard elle prit le nom “ d'île de la Conférence ”après le mariage de Louis XIV, et enfin celui “ d'île des Faisans ”sous lequel elle est surtout désignée de nos jours

.Depuis longtemps cette île était considérée comme un terrai neutre entre la France et l'Espagne et c'est là que se réunissaient les délégués des deux nations, quand ils avaient à régler des questions de frontière.

C'est sans doute pour cette raison que cet endroit fut choisi pour l'entrevue et l'échange des deux reines.

Un pavillon avait été aménagé dans l'île ; deux autres, exactement semblables, sur les deux rives du fleuve sur lesquelles étaient rangées les troupes et de nombreux musiciens

.Les deux reines arrivèrent en même temps, l'une de Saint-Jeande-Luz, l'autre de Fontarabie.

 Les barques qui devaient servir à la traversée du fleuve étaient au pied de chaque pavillon, gardée spar des soldats et montées par des marins revêtus de costumes uniformes.

 A son arrivée, Anne d'Autriche, donnant la main au duc d'Uceda s'embarqua en même temps que Madame, accompagnée du duc de Guise qui, lui aussi, la tenant par la main, prenait place, de l'autre côté du fleuve dans l'autre barque, semblable à la première.

 Les deux barques atteignaient l'île un instant après et les deux reines entraient, en même temps, dans la salle de l'entrevue.

Le cérémonial, minutieusement réglé à l'avance, comportait un discours du duc de Lerma, au nom du roi d'Espagne, et une réponse du duc de Guise pour le roi de France.

 Puis les deux reines s'étant embrassées, chacune entra dans son nouveau royaume, au son des vivats poussés par les troupes, des accords des musiques et des coups de canons qui remplissaient de leurs échos la vallée généralement si tranquille de la Bidassoa. sur la frontière de troupes espagnoles destinées à être envoyées sur divers théâtres d'opérations de guerre, troubla bien souvent le repos des Hendayais jusqu'au jour où la paix de Vervins (1598) leur assura une période relativement longue de tranquillité.  (N)

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1615 Le capitaine général s'installe en permanence à Saint-Sébastien, et laisse un alcalde commander à Fontarabie où le périmètre est refermé à l'est par les ouvrages de l'Estacade, de Notre-Dame et de los Cestones. Au XVIII' siècle l'alcaïde prendra le titre de Gouverneur.


 

Plan du fort de Vauban

 

1617 Juan Sanz de Aldumbe, prévôt de Fontarabie, débordant sur la rive Hendayaise à la poursuite d'un meurtrier, est saisi avec sa barre de justice le 17 janvier, sa suite emprisonnée avec lui et sa barque brûlée.

Un poteau-frontière en pin est planté au milieu de l'eau, que les Espagnols viennent brûler le 19 janvier après avoir saisi 3 navires et emprisonné des marins d'Hendaye. Le 14 novembre ils reviennent brûler un poteau replanté, remplacé par un troisième le 29.

A la suite d'un échange manqué le 2 mai 1617, les prisonniers français s'évadent le 24 février 1618, les Espagnols sauf un le 27 septembre 1619. L'affaire est liquidée en novembre 1620 par la restitution du dernier espagnol et des 3 navires d'Hendaye où des préparatifs de fortifications ont été faits

 

1617 On note trois navires hendayais dans la baie, en partance en janvier pour Terre Neuve où les Basques avaient monopolisé la morue après les baleines.

Ces voiliers, armés au Labourd et désarmés à Passages bien souvent, pouvaient avoir jusqu'à 50 hommes d'équipage franco-espagnol, pour quel­ques cents tonneaux, les barques citées en 1663 et les pataches en 1667 dans les sentences, étant des caboteurs plus petits.

Fontarabie est au premier rang des Basques tant pour ce cabotage cantabrique dont elle avait le monopole d'origine avec Saint-Sebastien, que pour les navires de Flandre ramenant toiles et draps, ou encore la grande pêche, outre une flottille de mer comptant 19 chaloupes, pinasses réduites de moitié environ

.La première fois qu'Aragorri est mentionné dans des documents historiques remonte  à 1617. ( Archives de Fontarrabie )

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Jean Aragorri et jean d'Harismendi dit " Olasso ", armateurs de trois navires de 160 tonneaux, montés par 150 marins de Hendaye et des environs, pour la pêche de la morue et de la baleine à Terre Neuve et en Norvège. Ils savaient signer de leur propre écritures.

Jean d'Aragorri occupait une importante situation dans la localité, en tant que propriétaires de navires, associé d'un tiers  avec d'Harismendi.

 

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11 février 2014

1658 LIQUEUR DE HENDAYE

1725. L’Eau de Vie de « Andaye », très réputée, est mentionnée par écrit pour la première fois  

liqueur hendaye

1658     Enfin Hendaye attache son nom à la fabrication d'une certaine eau-de-vie.

 C'est à Jean Darmore que revient la paternité de cette création

Le 20 novembre 1658, il rapporta de Bayonne une chaudière “ à fère eau-de-vye ”.

 La liqueur, improprement appelée “ eau-de-vie d'Hendaye ”, était en réalité un produit de la raffinerie de l'alcool soumis à une deuxième distillation. Son bouquet lui venait du fenouil, distillé en même temps que l'alcool. On ajoutait ensuite le sirop qui sucrait la liqueur en la ramenant au degré voulu. N’est-ce pas, en définitive, ce “ secret ” que M. Paulin Barbier recueillit en 1860 auprès de quelques anciens habitants et qu'il utilisa dans la restauration de la “ Véritable Liqueur d'Hendaye ” ?

Malgré ses qualités, et malgré quelques débouchés coloniaux qu'elle s'était assurés à l'origine, cette eau-de-vie ne connut pas la fortune des grandes liqueurs françaises.

 

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Les Eaux de vie de HENDAYE

 et la liqueur  I Z A R R A

 

                                                                                                             Marcel Marc  D O U Y R O U


HISTOIRE  ENTIERE  DANS

 DOCUMENTS

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1644 Monseigneur d'Olce, évêque de Bayonne, approuve une Confrérie maritime de Sainte Anne, à Hendaye, avec sa chapelle dans les dunes. Constituée en société de secours mutuel comme la confrérie de San Pedro, elle n'en conserve pas le privilège, qui revient ici à l'Amirauté de Bayonne, de vérifier les rôles d'équipages payés à la part avec “ grosse aventure ” (avance aléatoire à 25 % d'intérêt), et fixe minimum garanti pour certains morutiers.

En 1647 , la marche vers la libération ayant été poursuivie, la deuxième étape s'achève. L'évêque érige une paroisse qui est mise sous le patronage de Saint Vincent

(F)

    Hendaye à une superficie de  7 hectares , et avec l'apport des Joncaux  26 hectares sera de 33 hectares.

1647 Avec l'accord du châtelain d'Urtubie et des jurats d'Urrugne, le 25 mai, la paroisse Saint-Vincent devient entité administrative séparée, alors que Biriatou dépend d'Urrugne jusqu'à la Révolution, et Béhobie jusqu'à maintenant.

1647   La séparation communale entre Hendaye et Urrugne fut concomitante à celle des paroisses.

Le 25 mai 1647, date de l'accord passé avec le Sire d'Urtubie au sujet de la paroisse, les habitants d'Hendaye et ceux d'Urrugne signaient une transaction dont les termes ne nous sont malheureusement pas connus, au sujet de l'administration des deux communautés.

 Des lettres patentes de novembre 1654 homologuèrent les statuts d'Hendaye.

 Auparavant, le bourg était administré par un syndic nommé par la municipalité d'Urrugne, puis, depuis le milieu du XVI" siècle, par cinq jurats élus par les habitants mais dépendant toujours de l'assemblée communale d'Urrugne.

Comment les Hendayais s'y étaient-ils pris pour obtenir le consentement de leurs concitoyens d'Urrugne qui s'étaient toujours montrés acharnés à  conserver l'intégrité de leur territoire, et n'eurent-ils pas à se heurter à l'opposition violente qui s'était manifestée à l'égard de Ciboure, dans des circonstances analogues, un demi-siècle auparavant ?

 En ce qui concerne la situation religieuse, la facilité avec laquelle ils triomphèrent des difficultés créées par le prieuré et l'empressement que mit l'évêché à répondre à leur requête laissent entrevoir une influence favorable de l'Evêque de Bayonne

. Mais, dans le domaine administratif, aucune influence de ce genre ne pouvait s'exercer utilement. Le résultat fait honneur à la diplomatie des Hendayais. Ils ne s'en tinrent pas là, et, sous prétexte de se protéger des incursions de leurs voisins espagnols sur l'Ile des Joncaux qui dépendait de la nouvelle commune, mais que les Hendayais ne pouvaient atteindre sans traverser le quartier de Zubernoa, ils réclamèrent en 1689 l'annexion de ce quartier.

Un accord fut passé à cet effet ; mais la question du partage des terrains communaux en ajourna l'application. jusqu'à la fin du XIXe siècle.

 Nous avons dit qu'à l'origine le bourg d'Hendaye était surtout peuplé de cultivateurs. Alors comme aujourd'hui, l'objet principal de l'exploitation rurale était le bétail à cornes et la culture du blé et du maïs.

Mais, si certains Hendayais restaient attachés à la terre, très vite d'autres s'affirmaient comme d'excellents marins dont Joannès de Suhigaraychipy, dit Croisic, et Etienne Pellot furent les plus célèbres.

 Bien qu'ayant moins de panache que la piraterie, la pêche en haute mer exerçait un attrait sur les Hendayais et était non moins exempte de profit

. La pêche à la baleine et à la morue étaient pratiquées couramment.

Une autre source de profit pour les Hendayais résidait dans le transit de marchandises. Entre leurs mains passent de l'huile, du réglisse, du saumon, de la morue, des sardines, du jambon, de la cire, des articles de quincaillerie et de mercerie

 

Nombre de feux en 1650  

   Pour estimer le nombre d'habitants d'après celui donné en feux on peut appliquer le coefficient multiplicateur 5. Ainsi pour une population de 34 feux on obtient 170 habitants   :   égalerait 1250 habitants

 

1653 Le 4 juillet des lettres patentes de Louis XIV ratifient l'accord de bonne correspondance autorisant sous passeport le trafic des barques et marchan­dises entre le Labourd et le Guipuzcoa.

Depuis 1516 ce privilège toujours renouvelé (1667, 1675, 1690, 1719) repre­nait les accords traditionnels sauvegardant les relations côtières en paix comme en guerre et datés de 1236 à 1446 pendant la période anglaise, par exemple ceux de 1294, 1306, 1309, 1311, 1328 ou ce traité du 21 décembre 1353, confirmé le 9 juillet 1354, par lequel Bayonne et Saint-Sébastien s'interdisaient réciproquement les saisies en mer.

1654   Par lettres lettres patentes le roi consacre en novembre la séparation communale. Comme dans toutes les paroisses du Labourd, il y a toujours 5 jurats élus

.1662 On ne cite que 4 noms de jurats de Hendaye, chargés d'un rapport sur les limites de leur juridiction le 27 novembre de cette année, et le 23 décem­bre de la suivante le roi constitue Hendaye en place de commerce en accordant à ses jurats d'organiser un marché par semaine et 2

foires par an

 

 

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11 février 2014

LA CROIX

 

Capture


     

  

 

 reportage TVPI

LA CROIX

 

 Il n'y a, dans toute la commune, qu'un objet jugé digne de figurer sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ; c'est une croix de pierre

.Elle se trouvait autrefois dans le cimetière qui entourait l'église  comme dans toutes les paroisses du Pays Basque. Depuis son inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, elle a été placée tout près de l'église, à côté d'un bras du transept où elle est mieux protégée que précédemment.

La croix elle-même est des plus simples. Sur le bras, on peut lire, gravée en champlevé, l'inscription courante : « O crux ave spes unica » Mais ce qui attire surtout l'attention, c'est le socle

sur lequel elle repose. Il a la forme d'un cube sur les quatre faces  verticales duquel sont gravés des dessins assez curieux. Sur l'une on voit un écartelé avec un A dans chaque canton.

 Peut-être a-t-on voulu représenter l'initiale de la ville à une époque où Hendaye s'écrivait Andaye. Sur la face voisine est sculptée une grande étoile ; sur une autre, un croissant de lune à profil humain avec un oeil largement ouvert. Enfin, la quatrième face, ou plutôt la première, attendu qu'elle est parallèle au bras de la croix, présente une tête de monstre avec une large gueule ouverte. Si l'on rapproche ce dernier dessin de l'inscription dela croix, on semble fondé à penser que l'auteur a voulu représenter la porte de l'Enfer opposée à l'espérance du ciel donnée par l'inscription. On trouve en effet assez souvent des motifs similaires dans l'iconographie du Moyen Age. Il n'est pas possible de fixer la date de cette croix. Tout au plus pourrait-on la faire remonter au milieu du XVIIe siècle à l'époque de la constructionde l'église, lors de la création de la paroisse

Du côté extérieur de l'église, près de l'entrée latérale, on peut voir la célèbre croix de pierre avec ses signes astraux, que d'aucuns- à tort ou à raison- qualifient de cabalistique. Les bras, aux extrémités dentelées portent l'incription

                                        O CRUX AVES PES UNICA

La croix est placée sur un socle.Sur la face antérieure est représenté un soleil dont le cercle enferme une tête de monstre et est cantonné par quatre étoiles. Sur la face latérale droite, un cerclr partagé en quatre cantonsdon chacun porte un  A  , initiale de andaye.Sur la face postérieure une étoile. Sur la face latérale de gauche, un croissant de lune à profil humain.

Cette croix provient du cimetière communal. Elle fut  transportée en 1842..Son origine est inconnue; peut être fin du 17 eme siècle ou début du 18°

Elle fait partie des traditions ésotériques de l'antique philosophie d'Hérmés

Curieusement  l'Eglise ne l'a jamais condamnée.Pourquoi ?

On lit sur le bras transversal

O CROUX AVES PES UNICA

Tout un chacun peut lire            O CRUX AVE SPES UNICA      Salut Ô Croix, unique espoir

Mais ladisposition des lettres, disposition voulue, signifie en langage secret ,

" Il est écrit que la vie se réfugie en un seul endroit "

La situation de cet endroit, d'où les élus ( enfants d'Elie ) seront sauvés,il nous appartient de le trouver. Cela se fera si nous arrivons au stade de disciples du Christ lumière

 

I.N.R.I

  signifie pour tout chrétien  -Jesus Nazaremus Rex judeorum - Jesus de Nazaret roi des Juifs

Pour d'autres " Igne Natura Renovatur Intégra " La Nature sera rénovée intégralement par le feu.

FACE 1 :  :Le  soleil   symbole du principe actif et chaud soleil

                          FACE  2 : La Lune  symbole du principe du symbole du principe passif et froid

Soleil et lune ne peuvent être dissociés

                          FACE 3  l'étoile, symbole de la lumière spirituelle

 

                          FACE  4  la plus ésotérique, si l'on peut dire. C'est un  simple cadre de deux diamètres en forme de Croix, partagés en quatre secteurs, avec la lettre  A   qui les désigne comme les  quatre âges du monde : or  argent  bronze  et feu  , qui reviennent périodiquement.

Le cercle c'est le monde, et la croix, c'est sa rédemption

Au moyen âge, les quetre A étaient par les quatre évangélistes entourant le Christ

, figure humaine et vivante de la Criux rédemtptrice

Plusieurs savants se sont penchés sur l'étude de cette croix ésotérique. Parmi eux Fulcanelli, dans son livre " le mysyère des Cathédrales

 

Quant à l'origine de cette croix, elle est inconnué. Toutefois en prenant pour base de supputation la forme du soubassement et celle de la colonne, elle ne saurait être antérieure à la fin di XVII°

siècle

Quoi qu'il en soit de son ancienneté. la croix de Hendaye, par la décoration de son piédestal, se montre bien le plus singulier monument du millénarisme primitif , la plus rara traduction symbolique du chiliasme que nous ayons jamais rencontré. On sait que cette doctrine faisait partie de la tradition ésotérique de l'antique philosophie d'Hermés

La naïveté des bas- reliefs , leur exécution malhabile, amènent à penser que ces emblèmes lapidaires ne sont pas l'oeuvre d'un professionnel  du cideau et du burin, mais nous devons reconnaître que lobscur artisan de ces images incarnait  une science profonde et de réelles connaissances cosmographiques

Sur le bras transtraversal de la croix- une croix grecque - on relève l'inscrtion commune bizarrement taillée en saillie sur deux lignes parallèles, aux mots presque soudés

Il semblerait que la déformation du mot SPES ( espérance ) e PES (pied ) par ablation de la colonne initiale, soit le résultat involontaire d'un manque absolu de pratique chez notre lapicide.

Un examen de celle-ci permet d'établir que les que les caractères en sont nets, sinon élégants, et ne se chevauchent pas. Il faut écarter toutr erreur survenue pendant la taille. Cette erreur évidente a été, en réalité voulue.                                                                                   ( og )

 

 

 

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11 février 2014

d albarrade PELLOT ARRAGORI

 

Capture

 

Bien évidemment, le XVIIIème siècle commence

par les attaques des corsaires français

. C'est à ce moment-là que commence à s'éffacer le monde corsaire qui nous occupe aujourd'hui et qui occupa encore davantage nos ancêtres pendant des siècles

.En 1802, l'Ordonnance d'Immatriculation établissait que "pour qu'un navire puisse être armé en corsaire, le Commandant

dee Marine doit en être avisé", perdant ainsi tout l'attrait de l'imprévu.
Cependant, jusqu'à la signature du "Traité de Paris" en 1856, les lettres de marque, qui n'avaient pas été utilisées depuis longtemps, ne furent pas officiellement et définitivement supprimées.
Les hommes de nos ports durent se livrer à des activités qu'ils n'avaient jamais abandonnées totalement . Le chemin suivi par le destin est irréversible. Les temps modernes sont venus confirmer la mort de nos anciens corsaires.

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Ichetebe Pellot, né à Hendaye en 1765, fut connu par ses ruses, ses astuces et son audace, et ses exploits se répandirent sur tous les océans.

 

 

XVIIIe SIECLE: de 1700 à 1789

 LES NOUVELLES IDEES ET LES ALTERNATIVES A LA SOCIETE FEODALE.

LE RAPROCHEMMENT FRANCO-ESPAGNOL

 

C’est le “ siècle des lumières ”: la raison doit “ éclairer ” la réalité pour découvrir et mettre en pratique ce qui est utile pour le bonheur de l’homme. Le progrès technique est énorme, ainsi que l’expansion commerciale ultra maritime qui fait du XVIIIe  un grand siècle pour le commerce colonial (et pour la traite des noirs). Les niveaux de vie et d’instruction augmentent. Les rois (devenus absolus dans presque tous les pays) protègent et promeuvent tous ces progrès appuyant les entreprises d’une bourgeoisie de plus en plus riche et puissante.

L’Angleterre est en train de contrôler les mers, rivalisant avec la Hollande, la Russie veut s’occidentaliser, les grandes civilisations de l’extrême orient déclinent et la France, grande puissance continentale, ne voit plus une rivale dans l’Espagne des Bourbons. En 1700 Charles II d’Espagne meurt sans héritier et Philipe d’Anjou petit-fils de Louis XIV est proclamé Roi. les Bourbons règnent des deux cotés des Pyrénées.

 

Des nouvelles idées se répandent partout en Europe, et dans les colonies américaines; des idées qui veulent l’égalité, la liberté et des droits pour tous les hommes et, donc, plus de privilèges et une même loi pour tous, et non différentes lois selon l’appartenance d’après la naissance à un des états de la société féodale, plus de monarchie absolue mais des gouvernements  assis sur le consentement des gouvernés, ne plus être des sujets mais des citoyens.

A partir de 1789 ces idées, qui ont déjà inspiré la “ Glorieuse Révolution ” anglaise des années 1680 et l’indépendance des colonies britanniques qui a donne naissance aux Etats Unis d’Amérique en 1783, voudront se faire réalité en France et ce sera la révolution en France et en Europe.

 Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle commence un développement des nouvelles sources et formes d’énergie qui automatisent les machines ce qui permet l’accélération de la production et des transports et donc, une économie dynamique. Tout cela va provoquer des mutations dans le travail, dans les relations sociales, dans les habitudes et dans les mentalités; en même temps les conditions de vie s’améliorent pour certaines classes tandis que la nouvelle classe sociale, les ouvriers de l’industrie, est la plus nombreuse et subit la pauvreté.

A partir de 1789 la Révolution française dont les principes se veulent universelles provoque la guerre, d’abord contre les puissances et les pouvoirs de “ l’Ancien Régime ”, ensuite entre les autres européens partisans de ces valeurs et la suprématie française, napoléonienne notamment. Néanmoins la liberté, l’égalité civile, la société des classes et les systèmes parlementaires -libéralisme politique- vont s’installer en Europe Occidentale dans le cadre des nouveaux états-nation.

La nouvelle industrie et les libertés consacrent le capitalisme industriel et la théorie libre échangiste (libéralisme économique)

MARINS de Haute-MER  et  CORSAIRES


Création de l’Ecole d’Hydrographie de Hendaye:

 les Dalbarade. : 1735

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Le corsaire Hendayais

Etienne Pellot.    1755-1856

 

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Pour survivre, les Basques furent les premiers à chasser les baleines dans le golfe de Gascogne. Le premier document écrit date de 670 et parle de la vente de 40 pots d'huile de baleines au nord de la France par des Basques venus du Labourd La première fois que l'on note l'activité maritime en Atlantique nord des Basques est daté de 1412.

 Les Islandais notèrent la présence d’une vingtaine de baleinières basques situées à 500 miles à l'ouest de.Grundarfjorour
On présume que les Basques faisaient déjà depuis quelques décennies de la pêche à la baleine une activité commerciale dans ces eaux. La pêche à la baleine était une activité très lucrative, et une ressource qui semblait inépuisable. De nombreux ports se construisent au XIII eme siècle dont l'ancien port de pêche à la baleine de Gétaria, fondé en 1204, ou le port de Lékéitio. Cependant, dans ce dernier, on parle déjà en  1344 d'un déclin de la baleine ce qui oblige Alphonse XI de Castille a déclarer 5 années de moratoire sur la pêche afin de laisser se renouveler les stocks.

 Il faut donc suivre les  baleines et aller chercher ailleurs.
Au XVe siècle, les Basques viennent régulièrement pêcher la baleine et la morue au Canada dont, l'Islande et le  Groenland sont des passages obligés. Au moins neuf avant-postes de pêche étaient établis au Labrador et à Terre-Neuve et le plus grand établissement était à Red Bay avec environ 900 personnes.

Les relations entre Islandais et les baleiniers basques n'ont pas toujours été pacifiques. Il y a un épisode sanglant lié à leur présence quand environ 50 marins basques sous le commandement du capitaine de Pedro de Aguirre, Esteban de Tellería et Martín de Villafranca sont assassinés pour des raisons un peu obscures. Ces événements ont eu lieu dans les Fjords de l'ouest (Vestfiroir ), entre 1615-1616, après le naufrage de trois bateaux baleiniers. 

1701   si aucun fait saillant ne se produisit dans le courant du XVIIIe siècle, les Hendayais n'en eurent pas moins l'occasion de voir passer bien des grands personnages. Le roi d'Espagne Charles II avait désigné, en mourant, pour son successeur, le duc d'Anjou petit-fils de Louis XIV. Ce dernier ayant accepté le testament, le nouveau roi se rendit dans son royaume en passant par Hendaye, le 17 juillet 1701. Il n'y eut aucune réception officielle à cette occasion. Les deux frères du duc d'Anjou, les ducs de Bourgogne et de Berry l'accompagnèrent jusqu'à Hendaye, d'où ils revinrent à Bayonne, tandis que le roi d'Espagne continuait son chemin jusqu'à Madrid.

 

1704 Louis XIV de France défend son petit-fils Philippe V d'Espagne. La guerre qui suivit cet événement, fut l'occasion du passage de nombreuses troupes.

 Le maréchal de Berwick, chargé de porter secours au roi d'Espagne, était passé le premier. En février on vit dix régiments d'infanterie, onze de cavalerie, deux compagnies decanonniers, de nombreux détachements de recrues et des convois de prisonniers. Ces passages intermittentscessèrent après la victoire d'Almanza qui mit fin aux hostilités,

 

1704  Le duc de Berwick passe la Bidassoa avec 12 000 hommes, et des ren­forts successifs passent en Espagne pendant 3 ans.

1708 Un règlement particulier modifie les vérifications et nominations annuelles de la confrérie de San Pedro. Désormais tirés au sort par 6 électeurs, les 6 pêcheurs de son état major se nommeront au XX* siècle l'abbé majeur, les 3 abbés mineurs et les 2 alcaldes de mer.

1712 Par échange du 12 février avec le chapitre de Roncevaux, l'évêque de Bayonne renonce en fait à ses revenus des paroisses espagnoles, la juri­diction théorique n'étant abandonnée qu'avec le concordat français de 1801.

1718   La guerre ayant recommencé , cette fois avec l'Espagne,le maréchal de Berwick revint avec une armée et mit le,siège devant Fontarabie qui capitula en juin 1719.

 Les hostilités se poursuivirent loin de la frontière, jusqu'à la conclusion de lapaix en 1720. Le 22 août de cette année, les troupes qui avaient pris Fontarabie et Saint-Sebastien repassèrent la frontière.

 Le traité de paix avait prévu le mariage du roi Louis XV avec l'infante d'Espagne et celui de Mlle de Montpensier, fille du régent, avec le prince des Asturies. L'échange de ces deux princesseseut lieu à Hendaye avec le cérémonial accoutumé, le 9 janvier 1722.

 

Les Hendayais virent bien d'autres grands personnages : la reine Marie-Anne de Neubourg, la princesse de Beaujolais, Marie-Antoinette dauphine et beaucoup d'autres grands seigneurs

et grandes dames.

En 1718 Hendaye compte 1375 habitants

1719   Philippe V d'Espagne est l'ennemi du Régent de France.

Avec 40 000 hommes le duc de Berwick, envoyé par le Régent au-delà de la Bidassoa en avril, rase le fort de Gazteluzar, occupe sans éclat Fonta­rabie le 18 juin et tout le Guipuzcoa pendant 2 ans

 

1719. Les hostilités se poursuivirent loin de la frontière, jusqu'à la conclusion de la paix en 1720. .

Dans le cadre de la guerre de la Quadruple Alliance contre L’Espagne provoquée par ses visées expansionnistes en Italie et le non renoncement à ses droits de succession à  la couronne française, le complot de l’ambassadeur espagnol contre le Duc d’Orléans, Régent de Louis XV, pousse la France à déclarer la guerre à l’Espagne et Le duc de  Berwick traverse la Bidassoa et occupe une grande partie du Guipúzcoa qui était en claire infériorité militaire par rapport aux forces françaises.   

Les affrontements entre les habitants des deux rives sont moins fréquents et facilement résolus car de caractère économique mineur, leurs protagonistes principaux ne sont encore pas hendayais puisqu’il s’agit du Prieuré de Subernoa et son annexe " Biriatu," des vicomtes d’Urtubie et leurs nasses respectives en litige avec Fontarabie.

Malgré tout il y eut quelques exceptions:

Au mois de février 1737 un petit bateau breton chargé de sel s’échoua sur la rive hendayaise, les hondarribitars accourent et s’emparent de la cargaison devant des hendayais indignés qui ne trouvent de la part du gouverneur de Hendaye aucun appui contre l’argument de Fontarabie qui ressuscitait l’idée que le fleuve appartenait tout entier à la couronne d’Espagne et donc, les hondarribitars n’avaient fait qu’user de ses droits et prérogatives.

Deux mois après neuf soldats Français enrôlés au service de l’Espagne s’échappent du château de Fontarabie et à la nage gagnent les terres de Hendaye poursuivis loin de la côte par des soldats espagnols qui tirent quelques coups de feu. Les jurats hendayais à cette occasion protestent auprès du lieutenant du Roi à Bayonne qui fait faire une enquête par le commissaire des guerres.

 

 1722.Les Hendayais virent bien d'autres grands personnages : la reine Marie-Anne de Neubourg, la princesse de Beaujolais,Marie-Antoinette dauphine et beaucoup d'autres grands seigneurs et grandes dames.

Mais la Révolution approchait et les habitants d'Hendaye allaient connaître, une fois de plus, les vicissitudes de la guerre d'une manière encore plus cruelle que précédemment.

1722 Louise Elisabeth d'Orléans, femme de Louis Ier d'Espagne,

fille du Régent de France, est échangée le 9 janvier dans l'île des Faisans avec Marie Anne d'Espagne, fiancée à Louis XV de France. La fille du Régent régna 7 mois, la fille de Philippe V ne régna pas sur la France

.1725 L’Eau de Vie de “ Andaye ”, très réputée, est mentionnée par écrit pour la première fois dans le Dictionnaire Universel de 1725

1726     356 habitants  à Hendaye , à la suite du déclin de l'armement

à la pêche, le bourg est décrit : “ un affreux désert ” ! (Doc.Arch. B.-P.).

1727 II y a 30 chaloupes à Fontarabie, péchant dans le golfe de Biscaye la sardine et le thon à la saison, toujours le chipirón, encore le maquereau et pratiquement plus la baleine.

1735. Ecole d’Hydrographie de Hendaye. Etienne d’Albarade abandonne  Biarritz attiré par l’offre hendayaise de diriger une école de formation technique et humaine des gens de la mer.

 

albarrade

 

Epoux de  Marie Capdevielle, Etienne d'Albarrade enseignait à Biarritz,

vers le milieu du XVIII° siècle, outre l'écriture et l'arithmétique, l'hydrographie et l'art de la navigation.

La communauté de Hendaye  lui ayant offert  des appointements plus avantageux ( 280 livres plus le logement ), il s'établit dans  cette ville un peu avant 1750 avec sa famille dont un jeune enfant,

 Jean, né le 31 août 1743 à Biarritz.

Arrivé à Hendaye de 4 ans

 Le père acheta à Hendaye  la maison  << Franchessénéa >>

Quelques années plus tard, les autorités de Biarritz tentèrent de le faire revenir vers sa ville natale, ce qu'il refusa. Après son inspection en 1781, Mard-Antoine Chardon, écuyer, maître  de requètes et commissaire  pour la visite  des ports, précisait dans son rapport qu'Arbelade  ( Dalbarrade  ) enseignait le pilotage à Hendaye depuis quarante ans,  et qu'il était payé par  la municipalité

. D'autres  enfants naquirent dans cette paroisse, dont Guillaume Pierre et Louis qui devinrent tous marins.

Jean l'ainé fit une brillante carrière de marin , et devint Ministre de la Marine et des  Colonies et fut nommé contre Amiral.

Guillaume né vers 1752. admis capitaine le 12 février 1752,fut fait prisonnier par les Anglais. La durée de sa captivité n'est pas connue En 1786 il commandait un navire pour la Martinique.Il mourut lors de ce  voyage. Un service funèbre fut célébré le 26 février 1787 à Hendaye

Son frère Pierre né à Hendaye vers 1754 après une brillante carrière de corsaire, et qui avait joué un rôle important durant  la période révolutionnaire, fut retrouvé flottant dans l'eau à Ciboure, certainement assassiné par vengeance par ceux dont leurs membres étaient morts à l'échafaud

Louis  né à Hendaye  vers 1758 corsaire et marchand trouva la mort à l'île aux  princes en Guinée.

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la pêche à Terre Neuve

Mais l'histoire maritime d'Hendaye continuera, Alfred Lassus, dans son “ Hendaye, ses marins et ses corsaires ” , ( il en recense 200) les sort de l'oubli, et dans son épilogue nous dit: “ Des études réalisées, il ressort que les marins du pays du Labourd étaient avant tout des pêcheurs, pratiquant principalement la pêcherie et sécherie des morues à Terre Neuve, ou à la chasse et fonte des baleines vers les mers du nord (de la Norvège, du Groenland ou de l'Islande).

 Mais ceux d'Hendaye se livrèrent surtout à cette dernière pêche durant tout le XVII éme siècle et le début du siècle suivant. La spécialisation des marins basques était bien connue, car dans les archives hollandaises sont mentionnés de 1617 à 1670 une centaine d'entre eux, natifs de Saint Jean de Luz, de Ciboure, d'Hendaye et de Bidart, qui furent au service des capitaines hollandais, principalement en qualité de harponneurs.

Une lettre datée du 26 juillet 1988 adressée à la bibliothèque municipale de Bayonne, par le Dr. Lourens Haquebord en donne la liste. Mais il est difficile d'identifier ces marins, les noms basques ayant été mal reproduits dans les dites archives. Ainsi pour citer quelques exemples concernant les hendayais: de Gaistaialde, de la Rane, Deuretia, de Sansdire, d'Aurich... probablement pour: de Gastainalde, de Haraneder, d'Urrutia, de Sandoure, Darreche...

.... Des capitaines hendayais commandèrent encore pour le voyage de la baleine en 1765 et en 1766. Il est rappelé que c'est encore l'un d'eux, Pierre Betton, qui fut en 1784 capitaine de la frégate du Roi, le Restaurateur de Bayonne (480 tx) destiné à relancer cette pêche, mais qui malheureusement fit naufrage dans une baie d'Islande.

Parmi les deux cent capitaines ici mentionnés, cinquante environ commandèrent des navires corsaires armés à Saint Jean de Luz, Ciboure, Bayonne, Bordeaux, Brest, Saint Malo et même à Hendaye. Parmi cette cinquantaine, vingt-neuf d'entre eux s'emparèrent au moins de cent trente-cinq bâtiments ennemis dont six furent simplement rançonnés.... En outre vingt autres bâtiments ennemis furent coulés ou incendiés, dont deux par Jean Dalbarade et dix huit par Joannis de Suhigaraychipy dit Croisic, agissant en compagnie de Louis Harrismendy de Bidart. Dans cette guerre de course, les Hendayais firent preuve d'audace et de détermination, n'hésitant pas à attaquer l'ennemi par l'abordage comme Croisic, Jacobé de Larroche, Jean Dalbarade et son frère Pierre, pour ne citer que les principaux.

... les statistiques prouvent que 60% d'entre eux mouraient en dehors de leur ville ou village et à un âge moyen de 30 à 35 ans, ce qui explique que l'âge moyen de vie des marins était de 42 ans seulement contre 52-53 ans pour la population masculine non maritime.

Devant tant de courage et d'abnégation, nous leur devons admiration et reconnaissance. En rappelant qu'il y eut très peu de négriers à Hendaye , quelques marins de cette ville franchirent le Cap de Bonne Espérance: Jean Dalbarade, Jean Haristoy, Mendigain et Étienne Pellot, ainsi que probablement quelques autres qui sont à identifier. Il est exceptionnel en outre que neuf capitaines aient reçu en même temps, envoyée par le Roi, une médaille d'or en mai 1684, car à cette date il ne restait que 6 capitaines dans cette ville.

 Pour terminer il y a lieu de citer quelques familles d'Hendaye dont les fils devinrent de grands capitaines; Dalbarade, Daccarrette, Darancette, Darmore, Darragorry, Daspilicouette, Destebetcho, Detcheverry, Dibildoz, Diparraguerre, Dotace, Duhalde, Durruty, Galbaret, Garat, Gellos, Harremboure, Hirigoyen, Laparque, Larroche, Léremboure, Morcoitz, Passement, Pellot, Querbes, Romatet, Sainte Marie, Sallaberry et Suhigaraychipi-Croisic. ”

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1737 A la suite de conflits de nasses et d'une poursuite par les Espagnols de fugitifs jusqu'à la rive française, M. de Hureaux et Don Antonio de Llson sont nommés commissaires, sans suite.

1740 Les soldats de la garnison de Fontarrabie deviennent éligibles.

On construit la casa consistorial pour y tenir les réunions du Conseil qui siégeait auparavant à l'église.

 

etienne pellot 1

 

               

 

 

C'est encore un marin dont on peut apercevoir l'ancienne demeure, plus en amont, au bord de la Bidassoa, maison toute moderne appelée Priorena.

 Il s'appelait Pellot-Montvieux et il appartenait à une de ces nombreuses familles de marins basques qui, de père en fils, « couraient sus à l'Anglais »

. En 1627, lors du siège de La Rochelle par les armées du roi Louis XIII, un de ses

ancêtres avait commandé un navire qui faisait partie d'un convoi de ravitaillement pour l'île de Ré bloquée par la flotte de Buckingham

Le succès de cette entreprise avait valu aux Hendayais la possession de la rive droite de la Bidassoa jusqu'à l'île des Faisans. Etienne Pellot-Montvieux avait donc de qui tenir et il dépassa, en audace, ceux qui l'avaient précédé.

Agé de 13 ans il débuta à bord du corsaire ""Marquise de Lafayette "" . Ce baptême du feu où il fût blessé marqua   l'esprit  de Pellot. il devint un de ces marins dont le caractère indépendant ne pouvait pas se plier à la discipline de la marine royale et qui, aux honneurs et aux dignités,préféraient la vie imprévue et pleine d'aléas qui était celle des corsaires encore à cette époque.

Ensuite Jean d'Albarade  , futur amiral et ministre de la Marine.

 le prit sous son aile , et il fit campagne victorieuse  sur la  frégate  "" l'Aigle ""

A l'âge de 17 ans il s'embarqua sur le vaisseau  "" le Fier "" soutint combat près du cap de Bonne Espérance et prit part contre les Anglais dans le golfe du Bengale à une bataille navale.

En 1784  il embarque à Lorient sur un baleinier qui fait naufrage sur les côtes d'Islande.

En 1793  avec le titre de premier lieutenant il embarque sur le ""Général Dumouriez ""

En 1795 à l'âge de 30 ans, avec le grade  d'enseigne il est sur la corvette "" la Suffisante «  puis  sur ""Coro "" en qualité de second capitaine .

Mais l'année suivante il reprend son ancien métier de corsaire et commande le ""Flibustier ""

En 1798 il prend le commandement du bâtiment  "" les deux amis ''

 L'année suivante à 34 ans il embarque  comme second commandant  sur le nouveau corsaire "" le Bordelais ""

 En 1800 il tient la mer sur le ""Retour""

De nouveau la guerre éclate contre l'Anglais . Cette course,sur le "" Général Augereau "" est sans doute  la plus importante et la  plus sûre du point de vue historique, de toutes celles auxquelles Pellot a participé

Puis on le retrouve sur le corsaire  "" l'Aigle "" et sa dernière course il la fera sur  le ""Général d'Armagnac ""

Embarqué, en 1778, à l'âge de 13 ans, il devint un de ces marins dont le caractère indépendant ne pouvait pas se plier à la discipline de la marine royale et qui, aux honneurs et aux dignités,préféraient la vie imprévue et pleine d'aléas qui était celle des corsaires encore à cette époque.

On ne saurait, dans un ouvrage comme celui-ci, raconter lesprouesses de Pellot. Nous renvoyons ceux que le sujet intéresse aux biographies qui ont été écrites sur lui

 Voir « Le dernier des corsaires ou la vie d'Etienne Pellot-Montvieux de Hendaye » par le capitaine Duvoisin et l'ouvrage plus récent :« Le Corsaire Pellot par Thierry Sandre » publié par « La Renaissancedu Livre ».

 Pendant les guerres de la Révolution, du Consulat et de l'Empire, jusqu'en 1812, Pellot fit une chasse continuelle aux Anglais avec des navires armés par les armateurs de Bayonne

ou de Saint-Jean-de-Luz et souvent à ses frais. Sa vie, pendant ses 34 années de course, est un véritable roman d'aventures.

Six fois prisonnier des Anglais, il s'échappa six fois par les moyens les plus invraisemblables. Il était la terreur des Anglais comme, avant lui, Jean Bart, Duquesne et Tourville et aussi

Sùrcouf, son contemporain. A défaut d'autres preuves, il suffira de rappeler qu'une prime de 500 guinées était promise à qui le ferait prisonnier, tandis que cette prime était de 5 guinées seulement pour la capture d'un capitaine ordinaire.

Sa carrière se termina en 1812 à l'âge de 47 ans . Il se retira dans ses foyers. Sa vie avait  été suffisamment agitée pour qu'il put aspirer à quelque repos. Il avait eu un fils et une fille. Son fils décéda à Cuba ,tout jeune  d’une fièvre .

Retiré à Hendaye en 1812, il y vécut à Prioréna, maison familiale petits-enfants jusqu'au jour de sa mort survenue le 30 avril 1856.Cet homme qui avait mille fois exposé sa vie au milieu des pires dangers, la conserva jusqu'à 91 ans !  

PRIORENIA

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VOIR dans

 DOCUMENTS

 PELLOT  par M. Maillebiau

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1757

 Le majordome boursier, chargé des maravédis de la commune et des gabelles de Saint Sébastien et précédemment élu, serait nommé pour 3 ans par la Province ; mesure théoriquement rapportée en 1758.

.1757 Une batterie est installée à la chapelle Sainte-Anne, dans les dunes.

1766 Après avoir soutenu ses droits de port et de pêche par un procès contre Fontarabie en 1754, l'Université d'Irun en est juridiquement séparée par une cédule royale.

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Si aucun fait saillant ne se produisit dans le courant du XVIIIe siècle, les Hendayais n'en eurent pas moins l'occasion de voir passer bien des grands personnages.

 Le roi d'Espagne Charles II avait désigné, en mourant, pour son successeur, le duc d'Anjou petit-fils de Louis XIV. Ce dernier ayant accepté le testament, le nouveau roi se rendit dans son royaume en passant par Hendaye,

le 17 juillet 1701. Il n'y eut aucune réception officielle à cette occasion. Les deux frères du duc d'Anjou, les ducs de Bourgogne et de Berry l'accompagnèrent jusqu'à Hendaye, d'où ils revinrent à Bayonne, tandis que le roi d'Espagne continuait son chemin jusqu'à Madrid.

La guerre qui suivit cet événement, fut l'occasion du passage de nombreuses troupes. Le maréchal de Berwick, chargé de porter secours au roi d'Espagne, était passé le premier.

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1766 La première référence écrite relative à Irun apparaît en 1203. Il s'agit de la charte au Peuple accordée à Fontarrabie par Alfonse VIII de Castille, donnée à Palencia  le 18 avril 1203. Par cette lettre au peuple, Irun est inclus dans la juridiction civile et criminelle de la ville de Fontarrabie.

 L'Université d'Irun-Uranzu a maintenu toutefois sa juridiction propre pour la politique, l'économique et le secteur militaire.

 Cette situation a provoqué des procès séculaires et des confrontations entre les localités de Hondarribia et de Irun, celle çi supportant mal la tutelle de sa voisine.

 L'indépendance totale d'Irun a été seulement atteinte quelques siècles plus tard ( 563 ans )  par la Cédule royale du 27 février 1766, accordée par le roi  Charles III d'Espagne.

 

Capture

Non loin de Priorenia , sur la hauteur , au milieu 

d'arbres centenaires  on peut apercevoir une très vieille maison qui conserve l'apparence des habitations du XVIII° siècle  . On l'appelle Iranda

la ferme d'Irandatz

 . De là est sorti un homme dont l'existence bien différente de celle de Pellot-Montvieux n'en est pas moins des plus curieuses et rappelle celle de certains héros de romans.  Iranda était une ancienne  seigneurie qui figure dans des actes du XII° siècle .Au XVIII° siècle elle appartenait à un Hendayais, Nicolas Arragorry.  qui eut trois enfants, un garçon et deux filles.

Simon le fils, après avoir passé quelque temps dans son pays   se décida à aller chercher fortune en Espagne et il l'y trouva

.En très peu de temps il arriva à une des plus hautes situation que l'on put espérer même à cette époque ; il devint un favori du roi  Charles III qui le nomma conseiller honoraire en son conseil des finances. Il est probable qu'Arragorry remplit ses fonctions avec distinction car, un peu plus tard le roi, en considération des services qu'il en avait reçus lui conféra un titre de Castille sous la dénomination particulière de << marquis d'Iranda >> pour lui et ses héritiers par lettres patentes du 9 novembre 1764 .

Devenu conseiller d'Etat, Arragorry fut chargé, en 1795, de négocier la paix avec le général Servant commandant en chef de l'armée des Pyrénées occidentales. La fortune qu'il réalisat était considérable et il en fit un noble usage en venant en aide à ses compatriotes lors de la destruction de Hendaye par les espagnols  .Il mourut sans postérité et laissa son titre et ses biens à un neveu , fils d'une soeur mariée au seigneur d'Arcangues .. Ce titre fut reconnu pour la France par lettres patentes de Louis XVI en 1782, confirmées par Napoléon Ier et Napoléon III en faveur des descendants du premier titulaire. La famille est encore représentée dans le pays par M Pierre d'Arcangues, marquis d'Iranda                           (N)

Maison Aragorri

La famille Aragorri était propriétaire  de la maison. Par suite du mariage de Catherine Aragorri avec Jean de Fagadi, le domaine et la maison passèrent  à la famille Fagadi, vers le milieu du XVII siècle.

Esteben de Fagadi, leur fils fut trouvé noyé dans une chaloupe,victime des violences des pêcheurs de Fontarrabie Ce sont donc les descendants de la famille Aragorri qui occupèrent la maison ou la ferme. La dernière fut la famille Detcharry., qui vendit  les terrains du domaine à Antoine d'Abaddia en 1885.

Contrairement à ce qui est dit en début de chapitre, Mr d'Abbadie  devint propriétaire des 330 hectares (?)  par des achats échelonnés. D'après le cadastre d'Urrugne le premier achat date de 1856 ( 6 hectares et 3 ares ).

-En 1631 M.d'Aragorri est nommé maître charpentier maison "Aragorri" elle même était comprise dans l'achat des terres..D'après le cadastre cité, cette parcelle n'aurait été achetée que vers les années1882-1885.

C'est donc en 1858, 1869, 1882 et 1885  que Monsieur d'Abbadie acheta la pluspart des terres formant l'immense propriété de l'illustre savant..Une tradition orale place le séjour de Mr et Mme d'Abbadie pendant la contruction du château, dans la maison Arragorri. Furent ils de simples locataires , Lorsque les archives seront bien établies, on pourra répondre à la question.

La première fois qu'Aragorri est mentionné dans des documents historiques remonte  à 1617. ( Archives de Fontarrabie )

Jean Aragorri et jean d'Harismendi dit " Olasso ", armateurs de trois navires de 160 tonneaux, montés par 150 marins de Hendaye et des environs, pour la pêche de la morue et de la baleine à Terre Neuve et en Norvège. Ils savaient signer de leur propre écritures

Jean d'Aragorri occupait une importante situation dans la localité, en tant que propriétaires de navires, associé d'un tiers  avec d'Harismendi

_  En 1662  M. d' Aragorri est nommé maître charpentier

- en 1662 Perucho d'Aragorri apparaît comme quatrième jurat d'Hendaye

En 1682 , Marie d'Aragorri veuve de Martin d'Extail, est propriétaire de la maison Martarena

- En 1768 Sisson d'Agorri acheta une terre près  de Chouriénia

-  En 1769 Detchar D'Aragorri , maître de la maison d'Aragorri, fut étranglé dans sa chaloupe par des Espagnols

-  En 1737 Simon fils de Nicola d'Aragorri fut pécheur de baleines dans la Saint Laurent

- En 1762 Nicolas d'Aragorri fut commissaire de la Marine à Saint Sébastien

- en1795 Simon d'Aragorri,  marquis d'Iranda, fut porteur d'une lettre du roi d'Espagne chargé de négocier la paix

1771 Don José Beltran de Portu y Jausuro, alcalde de Zarauz, et M. d'Elisalde, d'Espelette, sont nommés commissaires par Irun et Hendaye pour accorder le 1er mai leurs privilèges sur une nasse espagnole empiétant en France, et démolie sur ordre du Conseil de Castille du 31 janvier 1775 en conséquence du privilège exclusif deFontarabie.

1771. Hendaye et Irun font cause commune face à Fontarabie qui nie le droit d’Irun (indépendant de Fontarabie depuis 1766)  d’avoir sa nasse sur la rive de Hendaye qui recevrait en échange 50 ducats en argent. Les habitants des deux villes font fuir le Capitaine Général de Guipúzcoa et s’attaquent aux pêcheurs hondarribiars.

 En 1775 Fontarabie réussit la démolition de la nasse ordonnée par le Conseil de Castille.

 1771 Nasse d'Irun, en aval de Béhobie, temporaire.

1775 Lettre des jurats de Hendaye à Louis XV en novembre, protestant que leur exclusivité de pêche en Bidassoa n'est pas respectée par des Labourdins non frontaliers

1775 le bourg de Hendaye à la suite du déclin de l'armement est décrit comme

 " un affreux désert "

1784 Le roi Louis XVI accorde l'exemption totale de droits de coutume ou douane par lettres patentes supprimant toutes “ formalités et perceptions ” au sud-ouest de la Nive, mais cette franchise complète du commerce est trop tardive pour revigorer la grande pêche défaillante.

 

 

 

 

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4 février 2014

Les GRANDES INVASIONS

LES GRANDES INVASIONS

celles qui sont passées par Hendaye

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Les mouvements migratoires du IIe au Ve siècle

 

406  Commencement des Invasions des Barbares.

Les Burgondes (venus du bassin de la Wartha) (Allemagne), puis les Francs (venus d'entre Weser, Main et Rhin) pénètrent successivement par petites bandes armées, dans la Gaule romaine.

 Après eux viennent les Wisigoths (originaires des bords du Danube).

 

406 à 409  Orose, historien et théologien de Tarragone mort en 418, restitue quelques scènes de dévastation : " Les peuples des Alains, mais aussi des Suèves des Vandales et bien d'autres  avec eux, piétinèrent les Francs, traversèrent le Rhin, envahirent les Gaules, et, progressant d'un seul trait, atteignirent les Pyrenées.

Prosper d'Aquitaine raconte "

Celui qui labourait la terre avec cent boeufs il n'y a pas si longtemps a du mal à trouver une paire de boeufs.

 Celui qui circulait en ville dans des chars magnifiques, n'a plus que ses pauvres pieds fatigués pour rentrer dans sa demeure rurale vide. (...) La paix a déserté la terre et vous voyez que c'est la fin de tout.""

 P.Courteault dans son Histoire de la Gascogne  et du Béarn, nous parle d'une célèbre lettre de saint Jérôme qui décrit l'invasion des Vandales, Alains et Suèves, qui en 406 s'étendit à l'Aquitaine et à la Novempopulanie, - se dirigeant vers l'Espagne- qui furent ravagées;

les villes closes furent seules épargnées. Ces invasions ruinèrent les provinces :

 << Nos bestiaux, nos fruits, nos grains, nous ont été ravis ; nos vignes, nos oliviers détruits; nos maisons des champs ruinées; à peine reste-t-il quelque chose dans les campagnes... Les barbares n'ont épargné ni la faiblesse de l'âge ni celle du sexe. Les hommes et les enfants, le bas peuple et les plus puissants, tous ont été indistinctement frappés par le glaive.

 Ils ont brûlé les églises , pillé les vases sacrés. Ils n'ont respecté ni la sainteté des vierges ni la pitié des veuves... les évèques ont souffert les mêmes épreuves que les fidèles : ils ont été enchainés , fustigés , brûlés.>> 

Les populations furent aussi affectées par des soulèvement de '' bagaudes ''Les bagaudes  étaient, sous l'empire romain du 3 ème et du 4 ème siècle, le nom donné aux bandes armées de brigands, de soldats déserteurs, d'esclaves en fuite et de paysans sans terre qui rançonnaient   pour survivre.

Les révoltes bagaudes reprendront au  4 ème siècle, lors des invasions germaniques en Gaule et en Espagne.

 Les ravages exercés sur la population rurale et urbaine, et l’anarchie développée par le recul de l’autorité impériale, parfois remplacée par celles des dominateurs barbares.,seront considérables.

Elles se termineront vers l'an 600                                                                                         (A)

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L'arrivée des Francs, des Mérovingiens et des Carolingiens

 

 

MEROVINGIENS  

 428/ 750       338 ans de pouvoir

sont la dynastie qui régna sur une très grande partie de la France et de la   Belgique actuelles, ainsi que sur une partie de l' Allemagne et de la Suisse du  5ejusqu'au milieu du VIII°siècle.

Cette lignée est issue des peuples de  Francs Saliens qui étaient établis au Ve siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai en Belgique ( Childeric Ier . L'histoire des Mérovingiens est marquée par l'émergence d'une forte culture chrétienne parmi l'aristocratie, l'implantation progressive de l'Église dans leur territoire et une certaine reprise économique survenant après l'effondrement de l'Empire romain.

Le nom mérovingien provient du roi Merovée ancêtre semi-mythique de Clovis

 

 

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FIN  de l'ANTIQUITE

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 L'expansion du pouvoir

 FRANC (481-814)

Les Francs


La lutte entre Vascons, Wisigoths et Francs

En 507 les francs dominent l’Aquitaine, la corniche cantabrique de l’Hispanie et le nord de la vallée de l’Ebre.

A partir de 561une alliance  entre les Vascons et les Aquitains empêche la complète domination des francs.

 

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Les CAROLINGIENS .     751-987

Les Francs constituent un peuple germanique apparaissant sous la forme d'une confédération de tribus au moment des grandes invasions. Une partie d'entre eux joue un rôle central dans l'histoire de France, des Pays-Bas, de Balgique et d'Allemagneà compter de leur sédentarisation en Gaule  romaine. Ils ont donné leur nom à la France et aux Français
Les Carolingiens (ou Carlovingiens jusqu'à la fin du XIX siècle forment une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l'Europe occidentale de 751 jusqu'au X° siècleet dont la généalogie remonte à saint Arnoul(v. 582/640  évèque de Metz.
Le terme carolingien, en latin médiéval karolingi, est dérivé de Carolus, qui est à la fois le prénom latinisé de Charles Martel (690-741), l'aïeul de cette dynastie, et celui de son petit-fils, Charlemagne (742?-814) considéré comme le plus illustre des rois de cette lignée.

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Une pièce avec pour effigie Charlemagne
et autour l'inscription KAROLVS IMP AVG

Ils doivent leur nom au plus illustre des leurs, Charlemagne
236 ans de présence

Les CAPETIENS
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Capétiens sont une dynastie prles CAPETIENSincière d’origine franque qui commence avec Hugues Capet, roi des francs, et qui règne, notamment sur la France avec sa branche directe, de 987 à 1328. La dynastie se poursuit avec les branches collatérales des Valois, jusqu’en 1589, puis avec les Bourbons à partir de Henri IV jusqu'en 1848, avec une interruption pendant la Révolution Française jusqu'en 1814 Louis XVIII, Charkes X et Louis-Philippe Ier, sont les derniers représentants de la dynastie capétienne.
Les Capétiens forment la troisième dynastie des rois de France(également appelée « troisième race»), après les Mérovingiens et les Carolibgiens. Ils ont aussi régné sur d’autres états d’Europe (comme le Portugal, la Savoie, la Bourgogne, Naples, l’Espagne…) et du monde le Brésil. De plus, avec un seul degré de descendance féminine, presque toutes les dynasties princières européennes sont capétiennes
, les Capétiens constituent la plus ancienne dynastie royale en succession masculine du monde. De fait, , la dynastie d’Hugues Capet a donné trente-sept rois à la France. Les Capétiens donnent également treize rois à Naples et à la Sicile dix rois à l’Espagne quatre rois à la Hongrietrois rois à la Pologne, deux grands-ducs au Luxembourg , trois empereurs de Romanie et par voie illégitime trente-deux rois au Portugalet deux empereurs au Bresil

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invasion musulmane

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمنِ الرَّحِيمِ.

Rocher de Gibraltar d'où débuta la conquête de l'Hispanie    

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   En l’année 622, Mahomet débute la prédication d’une nouvelle religion monothéiste, l‘Islam, en Arabie.

 Cette nouvelle religion va se propager rapidement ,

 et ,avant la moitié du VIIe siècle, elle aura atteint le Caucase au nord, les frontières de la Chine et de l’Inde à l’est, le nord du continent africain et les Pyrénées .

En 711 des chefs arabes commandant des troupes berbères traversent le Détroit de Gibraltar pour aider une des factions wisigothes en lutte pour le trône de Tolède.

 Cette armée musulmane provoque la fin  du Royaume wisigoth de Tolède.

 L’ancienne Hispanie romaine est intégrée dans l’empire islamique et renommée Al Andalous.

 Les chefs arabes et leurs troupes Berbères et Mauresques, trouvent une péninsule sans défense louable et de ce fait l'occupent en un temps record.En moins de cinq ans

les envahisseurs sans rencontrer de résistance notable,éliminent le pouvoir wisigoth

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Conquête musulmane de la péninsule Ibérique - Wikipédia

Réduction du royaume wisigoth de 711 à 714

 

 A partir de  leurs nouvelles bases les musulmans décident d’avancer en Europe et d’autres armées traverseront les Pyrénées, mais en 721 Eudes duc de Vasconie  Lupus I duc d’Aquitaine et de Vasconie   les repoussera une première fois  à Toulouse  et définitivement à Poitiers (ou Tours) 

Une conquête simple mais une reconquête autrement délicate. Il aura fallu sept siècles de luttes incessantes avec les musulmans entre eux ,  les musulmans contre les wisigoths,  les francs et les Vascons de Navarre.

Al Andalous connaitra son apogée lors du Califat de Cordoue

de 929 à 1031 quand la splendeur économique et culturelle allait de pair avec la direction suprême politique et religieuse des califes andalous sur une bonne partie du monde musulman en concurrence avec les califes de Bagdad. 

 

     L’unité est réalisée par les Omeyyades, dynastie arabe, qui fixe la capitale à Cordoue en 756. Son souverain le plus prestigieux, Abd ar-Rahman III (912-961), prend le titre de calife. Le califat de Cordoue, 7 millions d’habitants vers l’an 1000, était un des pays les plus peuplés d’Occident. Le calife, "commandeur des Croyants et défenseur de la vraie foi", a un pouvoir absolu et personnel. C’est un mécène qui rassemble des artistes et des savants dont les oeuvres alimentent l’éclat et le raffinement de sa cour. Le plurilinguisme des élites et le brassage ethnique favorisent la floraison culturelle du califat de Cordoue qui a fasciné les chrétiens.

 

La fin d’Al Andalous aura lieu quand les chrétiens réfugiés dans le nord  s’organiseront en royaumes qui lutterons pendant plus de  sept siècles contre les musulmans -la Reconquête-, et feront rétrécir la superficie d’Al Andalous dès la fin du Califat de Cordoue et sa décomposition en plusieurs royaumes jusqu’en 1492, quand le petit Royaume  de Grenade sera  reconquis par Les Rois Catholiques   (A)d’Espagne


Fichier:Pt-Reconquista2.jpg libre

Il y eut  des conflits permanents entre les Francs débordant les Pyrénées et les occupants Arabes et leurs séides les Wisogoths islamisés, tels les Banu Qasi.
Au milieu de tout cela, les Vascons encore inorganisés, alliés tantôt avec les uns, tantôt avec les autres, et prenant des coups des deux côtés jusqu'au moment où ils finiront par se rassembler afin de pouvoir lutter de manière cohérente, en se donnant un roi en la personne de Eneko Arista.
La Reconquête commence en 718 lorsque les Musulmans sont défaits à la bataille de Covadonga par Pélage (Pelayo), noble d'origine wisigothe. Elle se terminera en 1492.
De ce fait, seule la frange nord de l'Espagne, correspondant aux actuels Pays Basque, Cantabrie, Asturies et Galice, restera sous domination chrétienne, au sein du royaume des Asturiesl

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La fin d’Al Andalous aura lieu quand les chrétiens réfugiés dans le nord  s’organiseront en royaumes qui lutterons pendant plus de  sept siècles contre les musulmans -la Reconquête-, et feront rétrécir la superficie d’Al Andalous dès la fin du Califat de Cordoue et sa décomposition en plusieurs royaumes jusqu’en 1492, quand le petit Royaume  de Grenade sera  reconquis par Les Rois Catholiques d’Espagne -

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Naissance de l'Etat basque
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La lutte contre les musulmans dura longtemps.
Il fallut l'alliance  de tous les Vascons pour lutter d'une façon effective contre l'occupant. Ils se donnèrent d'abord un roi  "  le roi de Pampelune" puis  après ses succès militaires il devint
 le '' Roi de Navarre''

Ce fut Sancho Garces (905-925) qui forgea ce royaume de Navarre en s'opposant aux Musulmans.
Il arriva à reconquérir les terres riches occupées par les  Banu Qasi, ( autochtones islamisés ) et ce fut alors que l'Ebre servit de frontière
 En 921, les Basques et les Léonais  s'unissent contre les Musulmans .
 Ils participeront à la bataille  de las Navas de Tolosa  en 1212
qui verra  la fin de de l'expansion musulmane ,avant qu'ils ne soient chassés définivement en 1492.

 

Que s'est-il passé en Navarre

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Dire ce qu'il s'est passé à cette époque là en Navarre est une entreprise très compliquée.

Pour faire simple il y a eu conflits permanents entre les Francs débordant les Pyrénées et les occupants Arabes et leurs séides les visogoths islamisés ,tels les Banu Qasi.

 Au milieu de tout celà les Vascons encore inorganisés alliés tantôt aux uns tantôt aux autres et prenant des coups des deux côtés jusqu'au moment ou ils finiront par se rassembler  afin de pouvoir lutter de manière cohérente, en se donnant un roi en la personne de Eneko Arista.

 La Reconquête commence en 718 lorsque les musulmans sont défaits à la bataille de Covadonga par Pélage (Pelayo), noble d'origine wisigothe . Elle se terminera en

De ce fait, seule la frange nord de l'Espagne, correspondant aux actuels Pays basque, Cantabrie, Asturies et Galice, restera sous domination chrétienne, au sein du royaume des Asturies.

 Mais ce ne sont que plusieurs siècles plus tard que les chrétiens envisageront  leur  reconquête comme un effort commun pour restaurer le royaume chrétien d'Espagne.

Mais les combats contre les Maures n'empêchent pas les royaumes chrétiens de s'affronter entre eux ou de s'allier aux souverains musulmans.

Par exemple, les premiers rois de  Pampelune (Eneko Arista et ses successeurs) sont apparentés aux Banu Qasi (Wisigoths convertis à l'islam) .

 Les souverains maures ont souvent des épouses ou des mères chrétiennes.

La vulnérabilité et les divisions des royaumes chrétiens les amènent, pour nombre d'entre eux, à devoir acquitter un tribut aux seigneurs maures dans ce qui apparaît comme une forme de vassalité.

La Réconquista commence en 718 et s'achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille, les “ Rois catholiques ” (Los Reyes Católicos), chasseront le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade, achevant l'unification de l'essentiel de l'actuelle Espagne — excepté la Navarre, incorporée en 1512                                                                 (A)

Quelques dates

714   premiers contacts basco -  arabes

718  Al-Hurr à Pampelune

732 Bataille de Poitiers

778  15 Août Charlemagne battu par les Vascons à Roncevaux

 

781 Abd el Rahman s'empare de Pampelune et bat Ximeno el Fuerte

799  le parti " carolingien" de Pampelune assassine le gouverneur musulman Murarrif, qui avait dû être désigné par la coalition Inigo- Qasi, avec l'accord de l'émir

812Le parti carolingien ayant dû être évincé, le roi d'Aquitaine, à la tête d'une puissante armée, est venu rétablir un gouverneur francophile dans la capitale Navarraise; et c'est au retour de cette mission de restauration, qu'aura lieu dans les ports pyrénéens un  " deuxième Roncevaux "... à l'envers , puisque un Basque qui  s'apprêtait à donner le signal d'un nouvel assaut, à payé de sa vie son courageux projet

 

814expédition de Louis le Débonnaire à Pampelune. Incident au retour à Roncevaux

816   Révolte Gasconne après la déposition du duc des Vascons

 824 nouvelle expédition franque à Pampelune , troisième Roncevaux, organisé par Inigo Arista et Musa ben Musa, marquera la fin des rêves carolingiens

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L'affrontement basco-arabe se jouera  essentiellement au au sud des Pyrénées

Avec des nuances importantes qui le différencieront de la " manière asturienne et castillane.

Non seulement parce que il n'y aura pas, au sens mythique du mot, de Covadonga basque, mais parce que le peuple basque n'aura même pas la pensée de profiter d'une dramatique occasion pour étendre son domaine par les armes

Pour la même raison il refusera une trop dangeureuse " protection " carolingienne  ou asturienne, préférant pour l'heure, à un moment capital de son Histoire une intelligente politique à la fois matrimoniale et militaire avec une puissante et ambitieuse famille wisigoths les Banu QuasiLa fin d’Al Andalous aura lieu quand les chrétiens réfugiés dans le nord  s’organiseront en royaumes qui lutterons pendant plus de  sept siècles contre les musulmans -la Reconquête-, et feront rétrécir la superficie d’Al Andalous dès la fin du Califat de Cordoue et sa décomposition en plusieurs royaumes jusqu’en 1492, quand le petit Royaume  de Grenade sera  reconquis par Les Rois Catholiques d’Espagne -                                                                                                                 (A)

 

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EPOPEE BASQUE

RONCEVAUX

 

En 778. lors de la  Bataille de Roncevaux. Les Vascons déciment l’arrière garde du futur Charlemagne qui quittait la vallée de l’Ebre

où il voulait établir une Marche défensive contre Al Andalous.


778

RONCEVAUX

Chapelle du Saint Esprit   

La chapelle du Saint Esprit, pré-romane,

 possède une crypte, qui servait d'ossuaire pour les pèlerins

qui décédaient à l'hôpital...

La légende indique qu'elle se trouve à l'endroit précis où

 Charlemagne demanda d'édifier le tombeau de Roland,

et d'y recueillir les restes des soldats morts à la bataille en 778...libre

                   

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Roncevaux a toujours été un passage pour accéder à la péninsule ibérique. De Roncevaux ont pénétré les celtes, les barbares (409), les Wisigoths qui s'établiront le long de la Ribera del Duero et, naturellement, Charlemagne avec la plus puissante armée du VIIIe siècle, en route vers Saragosse.

 

Charlemagne, après l'échec de son expédition à Saragosse, décida de réduire en cendres Pampelune, la capitale du royaume de Navarre.

 En rentrant en France, via les Pyrénées et, entre le col d'Ibañeta et le ravin de Valcarlos, il dut subir une embuscade des natifs basques de cette région.

 Ce fut la bataille de Roncevaux.

 La chanson de Roland, écrite quelque part en France à la fin du XI siècle, attribue la victoire, localisé entre Roncevaux et Burguete, aux attaquants qui étaient des Basques et non des Sarrasins.

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Il ne semble pas que les musulmans aient séjourné au Labourd. Mais pendant toute leur présence en Navarre ils représentèrent un danger pour les pélerins qui allaient et revenaient de Compostelle. C'est pour celà qu'ils préférèrent emprunter " el camino françés del norte '' en longeant la côte cantabrique.

 Le prieuré-hôpital de Zubernoa devint  de ce fait un lieu de passage priviliégé.

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Capture

 

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La péninsule ibérique en 1030 : plus grande extension de la Navarre (orange foncé)


Arrano Beltza (l'aigle noir en basque)

BREVE HISTOIRE des VASCONS

 pour la compréhension des autres évènements

 

Le Royaume de Navarre nait en 824 autour de Pampelune, ville fondée par Pompée -.

Ce Royaume atteint son apogée au XIe siècle et

dans la première moitié du XIIe.

En 1512 une fois conquis par Ferdinand le Catholique il est integré à la Couronne d'Espagne tout en conservant ses fors et le titre de royaume

 En 1530 la partie du royaume au nord des Pyrénées, la Basse  Navarre, est dévolu au roi Henri II par Charles V et en 1589 Henri III de Navarre devient Henri IV roi de France et de Navarre.

 En1789 La Navarre française perd ses fors et le titre de royaume en s'intégrant dans le Département des Basses Pyrénées et en 1841 la Navarre espagnole subit le même sort convertie en Province Forale puisqu'elle conservera quelques petites parcelles de ses anciens fors.

 

A partir de Pampelune ce royaume va se développer sur l'espace qui d'après les romains était peuplé par les vascons à l'aube de l'ère actuelle, et qui s'étendait sur les Pyrénées de l'Océan à la moitié de l'actuel Aragon et sur le versant sud jusqu'à l'Ebre en partant de la partie orientale de l'actuel Guipuzcoa et ensuite en pasant par l'Alava et la Rioja.

Le versant sud de cet espace va être romanisé contrairement aux hauteurs pyrénéennes.

A l'époque des invasions barbares cet espace va subir le passage des Suèves, des Wisigoths des Francs et enfin des Arabes.

Devant s'opposer à deux ennemis redoutables les Francs et les Musulmans d'Al Andalous qui veulent tous les deux les Pyrénées comme frontière, les Vascons qui y habitaient,  en permanence entre guerres et trêves , décidèrent de s'organiser.

Dès le VIIe siècle les grandes familles Vascones, très nouvellement christianisées et qui contrôlaient les vallées, s'allièrent avec les'' Banu Qasi '' ancienne famille hispano-wisigothe islamisée et toute puissante dans la vallée de l'Ebre.

A partir de 824

De ce rapprochement est donc né le Royaume de Pampelune, puis de Navarre ,destiné à défendre l'indépendance des Vascons qui habitaient les Pyrénées, quand en 824 les basques  écrasent une seconde fois l'armée franque à Roncevaux et Eneko Aritza (mort en 851 )est proclamé Roi de Pampelune. 

 Il est le premier des 16 rois basques qui se succèderont de 824 à 1234  

Cet avènement ne s'est pas faite sans heurts, tant sur le plan intérieur en raison de l'opposition d'une partie de la population chrétienne ( minoritaire ) à l'alliance avec les  musulmans, qu'extérieur , la menace au sud de l'émirat de Cordoue, de plus en plus puissant, et de l'impérialisme carolingien.

Les alliances et les affrontements qui se suivent avec les rois de Léon, d'Angleterre ( qui étaient aussi ducs d'Aquitaine et de Gascogne), les comtes (puis rois) d'Aragon, les émirs (ou les califes de Cordoue) vont permettre l'expansion territoriale   du royaume appelé de Navarre sur l'ancien espace vascon et même au-delà, surtout du temps de Sanche III, le Grand, au début du XIe siècle.

C'est Sancho III qui voulant dominer jusqu'à la Garonne crée la Vicomté du Labourd, s'appropie la Soule et ce qui deviendra la Basse Navarre et tout cela permettra jusqu'au XIII siècle à la Navarre d'intervenir dans la Gascogne en concurrence avec les rois de France de Castille et d'Angleterre.

Lorsque meurt sans descendance Sanche VII le Fort 1194-1234 dernier roi  vascon, qui avait désigné Jacques Ier d'Aragon comme son successeur, les seigneurs Navarrais, refusant de voir le Royaume de Navarre réuni avec le puissant voisin Aragonais  font appel au comte Thibaud IV de Champagne (que l'évêque de Pampelune ira chercher à Provins).

 Thibaud était le fils de Blanche de Navarre, sœur de Sanche VII le Fort.

 Un mois après la mort de son oncle ,Thibaud se présenta à Pampelune où il jura fidélité aux Fueros du Royaume, fournissant ainsi à la couronne de Navarre une dynastie bien installée, de puissants vassaux dans le nord du royaume de France. C'est ainsi que fut établie la “ Maison de Champagne ” et que commence le déclin de la Navarre entourée des puissantes royaumes d'Aragon, de Castille et de France. 

Thibaud sera le premier de la longue lignée de 21 rois

d'origine non directement basque

Lui succèderont les Dynasties de

CHAMPAGNE - CAPETIENNE - D'EVREUX - TRASTAMARE

FOIX -  ALBRET- BOURBON

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CHASSE A LA BALEINE 

 

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viking

 


 

Expansion viking du VIIIe au XIe siècle. NB : La coloration jaune du sud de l'Italie résulte d'une confusion Vikings /

domaine public :Fichier:Viking Expansion.svg

Après avoir subi les grandes invasions  barbares de l'an 400 à l'an 600 , avec le déferlement de populations venues du nord ou de l'est  , chassées de leur pays par les Huns ,voici un nouveau danger venu cette fois de la mer qui va essaimer sur toutes les côtes et plus profondément sur les fleuves dans presque toute l'Europe.

 Phénomème hallucinant  qui durera deux siècles et qui verra de redoutables marins et guerriers partir à la conquête de tous les trésors.

Venus du froid  et de leur nuits interminables,les vikings dès le retour du soleil , partaient à l'assaut de l'Europe , à bord de leurs bateaux d'une conception inédite et remarquable : les drakars

Ils seront, en Angleterre en France , en Espagne, ils seront à Paris , ou sur les bords de  la méditerranée : en 800 ils sont en Aquitaine et ils défieront les francs de Charlemagne

Toujours à l'abri de criques ou d'estuaires,opportunistes, insaisisables,

en 799 ils combattent les musulmans aux côtés du roi des Asturies

 C'est à ce moment qu'eut lieu l'une des incursions les plus audacieuses des Vikings en territoire vascon. La victime en fut le roi d'Iruñea Garcia Iñiguez, qui avait succédé à son père Eneko Aritza. Ibn Hayyan en fait le récit dans son livre “Al Muqtabis” : “les Normands arrivèrent à Iruñea en bateau” certains auteurs pensent que la Bidassoa était plus facilement navigable que de nos jours et “attaquèrent les baskunis, en tuèrent beaucoup et firent prisonnier leur émir”.

Ils seront aussi à Hendaye puisque

 Ibn Hayyan en fait le récit dans son livre “Al Muqtabis” : “les Normands arrivèrent à Iruñea en bateau” remontant la Bidassoa, et“attaquèrent les baskunis, en tuèrent beaucoup et firent prisonnier leur émir”.

Les Vikings demandèrent une rançon démesurée de 70 000 pièces d'or. Les Iruindarra étant incapables de réunir la somme demandée, plusieurs fils de Garcia Iñiguez se constituèrent otages des Normands.

 L'Histoire ne dit pas ce qu'il advint d'eux, mais il est probable qu'ils ne revirent jamais leur terre

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La baie de Txingudi était l’objet des disputes entre le Royaume de Pampelune, les Vikings et même le Royaume des Asturies ,puisque au milieu du IX siècle les chroniques des rois des Asturies Ramiro I et Ordoño I parlent des ravages causés par les Vikings à Bayonne et sur la rive droite de la Bidassoa

Pour survivre, les Basques furent les premiers à chasser les baleines dans le golfe de Gascogne.

 Le premier document  date de 670 et parle de la vente de 40 pots d'huile de baleines au nord de la France par des Basques venus du Labourd

 Peu  d'écrits, peu ou pas de vestiges, et pourtant ils séjournèrent souvent sur les côtes  des Pays Basques de France ou d'Espagne. On dit même que ce sont eux qui apprenèrent aux habitants de ce pays  l'art de la navigation en haute mer et la pêche à la baleine des mers arctiques

Il est à supposer qu'il séjournèrent souvent à Hendaye et à Hondarribia, la baie de Xingudi offrant un abri sûr.

DRAKKAR


musée oslo

 

dixieme

LE DUC DE GASCOGNE CHASSE LES VIKINGS DU LABOURD
 ET SE DECLARE VASSAL DU ROI DE PAMPELUNE
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SANCHO EL GRANDE
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Sanche III Garcés (v. 990 – 18 octobre 1035), dit le Grand est Roi de Pampelune entre 1004 et 1035, comte de Sobrarbe et Ribagorce (1018-1035), de Castille, Alava et Monzón (1029-1035). Il fut le monarque le plus puissant des royaumes chrétiens de la péninsule ibérique pendant le XIe siècle. en même temps qu’il intervenait en Gascogne en s’appropriant des territoires du nord des Pyrénées -Soule et Basse Navarre-), c’est probablement lui qui créa la Vicomté du Labourd, et revendiqua, sans succès, le duché de Gascogne.
Pendant son royaume apparait le nom de Guipúzcoa pour désigner, sans contours précis, la province d’outre-Bidassoa
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Enlevé du sein de sa mère morte et élevé par Fortunio de Guevara , il aurait aimé une jeune fille parfaitement belle ( Gustiz Ederra )et constitué pour ses descendants légitimes Justiz le domaine d'Ederra sur cette montagne.
Un monument dressé sur la pointe du
Jaizquibel est visible depuis la plage de Hendaye
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Renaissance Germanique L'approche de L'an mil correspond à une période de renaissance, qui se fait sentir dès les années 950 et associée à une période de réforme religieuse :L'ordre de  Cluny est fondé en 909. Il va rayonner sur une grande partie de l'occident. Premiers contacts avec la civilisation arabo-musulmane en Espagne  Evolution de la féodalité La terre donnée en usufruit viager devient la base de tout système de relation.
⦁    Le Califat de Cordoue est alors très florissant

 

 

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SANCHEZ GARCES III ,'' le grand " de NAVARRE en revendiquant la GASCOGNE crée la Vicomté du  LABOURD

La paroisse d'URRUGNE  apparait sur un document


 

 

·         1031: Effondrement du Califat Omeyade de Cordoue   Morcellement politique  d-Al Andalous, permettant une impulsion décisive à laReconquête , avec la prise de Tolède 1085 notamment.

1059 premiers documents sur la pêche à la baleine sur le littoral basque

·         1066 :Bataille de  Hastings , début de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le  Conquérant

·          : à la clôture du Concile de Clermont, le pape Urbain II appelle à la première croisade

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URRUGNE  :

 son église, apparait dans les documents d’engagement

des seigneurs du Labourd à coté  de Sanche “ le Grand ”.

En 1083 Fortun-Sanche, vicomte de Labourd fait donation à la cathédrale de Bayonne de l’église Saint Vincent d’Urrugne à l’occasion de la consécration de son fils Ramire Sanche devenu moine.

Jusqu’au XVIIe siècle Urrugne possédera un vaste territoire, de la Nivelle à la Bidassoa et du La Rhune à l’Océan; avant ce siècle Hendaye sera un lieu, un quartier sous sa juridiction.


La pierre tombale de Sanche III Garcés

musée Léon 


rois de Navarre :

de gueules aux chaînes d'or posées

 en orle, en croix et en sautoir,

chargées en cœur d'une émeraude au nature

Entre 1058 et 1086 le comté-duché de Gascogne va devenir propriété des Ducs d’Aquitaine d’abord avec Guillaume VIII de Poitiers et surtout Guillaume IX “ le Troubadour ” Comte de Poitiers, Duc d’Aquitaine et duc de Gascogne.

 

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1130 ALFONSE 1er roi de NAVARRE envahit le LABOURD et y reste 2 ans
 

 

Arrano beltza

 sceau du roi Sanche VII de Navarre - le fort -

 (1170-1234 )

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le château

d'URTUBIE


Les premiers seigneurs d'Urtubie apparaissent à la cour du vicomte de Labourd au début du XIIème siècle. Bonion 1er, seigneur d'Urtubie, est mentionné vers 1120. On ne sait que peu de choses sur les premières familles d'Urtubie qui ne semblent pas avoir possédé de maison forte sur la seigneurie.Les premiers seigneurs d'Urtubie apparaissent à la cour du vicomte de Labourd au début du XIIème siècle.

Le Château d'Urtubie

Appartenant à la même famille depuis sa construction en 1341, ce château fortifié a été agrandi aux XVIe et XVIIIe siècles pour devenir aujourd’hui un Monument Historique très accueillant, meublé et décoré avec raffinement.

Les pierres d’Urtubie racontent plus de six siècles de l’histoire du Pays Basque.

Le roi Louis XI y séjourna en 1463 et Louis XIV érigea le domaine en vicomté en 1654.

Au XIX° siècle, Soult puis Wellington y passèrent lors des guerres napoléoniennes.

Vous y trouverez des meubles d'époque du XVIème, XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle, des tapisseries de Bruxelles du XVIème ; d'Aubusson du XVIIème et de Beauvais du XVIIIème siècle.

A l’extérieur du château vous pourrez vous balader dans le parc et les jardins à l'anglaise. Sans oublier la visite de la chapelle, de la salle de bain du XIXème et de l’orangerie du XVIIIème siècle.

                                                                                                                                             .

L'Histoire complète dans

 Documents

 

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La Bidassoa devient la limite sud du

duché d’aquitaine-Gascogne  

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 vers 1100  Fontarrabie Les réduits nord de la poudrière seraient les vestiges de ce château fondé peut-être par Sanche abarca sous le régne de Sanche le savant et les deux fenêtres en lancettes encadrant sa grande porte sont du même style  gothique primitif

 

1120 Les premiers seigneurs d'Urtubie apparaissent à la cour du vicomte de Labourd au début du XIIème siècle. Bonion 1er, seigneur d'Urtubie, est mentionné vers 1120.

 1124/1169  le vicomte du Labourd est Bertrand fils de Semen Fortun  et petit fils de Fortun Sanche II

1126. Alphonse VII roi de Castille imposa son protectorat sur la Navarre

 

 le roi d'Aragon (“ le Batailleur ”) assiège Bayonne sans succès.

 Les rois de Navarre ne renoncent pas à la Gascogne et pour cela comptent sur la rive gauche de la Bidassoa:

 Sanche VI “ le Sage ” et Sanche VII “ le Fort ” améliorent les fortifications de Fontarabie jusqu’à la fin du XIIe siècle

 

 Au lendemain de l' éclatante victoire de   Cutanda,( 1120 )  contre les Maures ,Alphonse était passé en France à la fois pour accroître son influence dans le sud ouest de la France, Béarn et Gascogne, et pour recruter de nouveaux contingents de troupes en vue de nouvelles expéditions.

 

Alphonse Ier roi de Navarre et d'Aragon dit le Batailleur (v.1073-1134), roi d'Aragon et de Navarre de 1104 à 1134 ; passe par Andaye envahit le Labourd  et assiège  Bayonne.mais rappelé en Navarre pour refouler les Maures, il fut tué en 1132 au cours d'une bataille qu'il perdit

1149 Acte passé par l'évêque de Bayonne et Sanche de Donnezain, prieur des Bénédictins, avec G. de Zubernoa et B. de Irandatz pour l'érection d'une chapelle paroissiale à l'hôpital de Santiago (Saint Jacques de Compos­telle), fondé en 1135.

1150 La ville de Hondarribia est citée en 1150 dans la charte de ville accordée à Donostia par le roi de Navarre Sanche le Sage.

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Alphonse Ier le Batailleur,

roi d'Aragon,

par Francisco Pradilla,

Alphonse Ier le Batailleur (1104-1134) roi de Navarre et d'Aragon, envahit le Labourd et s'y maintient pendant 2 ans

.Grand conquérant il double la superficie du royaume d'Aragon        


Il y a malheureusement peu de traces  du long séjour des Anglais en Guyenne, car en partant ils ont emporté leurs archives avec eux.

 

 

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ALIENOR d'AQUITAINE

C'est à l'abbaye de Fontevraux, où elle s'est retirée, que meurt la reine de France et d'Angleterre, épouse successive du roi de France Louis VII le Jeune  , et de Henri II d'Angleterre.

Aliénor d’Aquitaine représentée sur un mur de la chapelle Sainte Radegonde de Chinon.


Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), par Joos van Cleve 

(Musée d'histoire de l'art de Vienne).

 

Empire Plantegenet

Angleterre et France après le mariage avec Henri dePlantagenet

 


 

De 1337 à 1453, la rivalité entre les royaumes de France et Pendant tout le temps de l'occupation du Labourd par lesAnglais, les communications entre la France et l'Espagne se firent surtout par Dax, Saint-Jean-Pied-de-Port et Pampelune. Mais, après le retour de cette province à la France, cet itinéraire fut un peu délaissé et on passa plus volontiers par Dax, Bayonne,Hendaye et Tolosa.

 

1152. Le duché d’Aquitaine s’intègre dans le Royaume d’Angleterre quand Henri Plantagenet, époux de la Duchesse Aliénor, devient Henri II d’Angleterre.

Aliénor épouse le roi d'Angleterre en 1152.Cette alliance confère à Bayonne de nombreux privilèges commerciaux. Les Bayonnais deviennent les transporteurs des vins de Bordeaux et d'autres produits du sud-ouest comme la résine.

1170 à 1565 la  langue Gascone sera la langue officielle à Bayonne, donc aussi à Hendaye et ce pendant 400 ans ( André Pées )

1177, Richard  intervient contre les vassaux du roi de Najambon ou le pastel vers l'Angleterre.

 Bayonne est aussi une base militaire importante détenant des chantiers navals et de nombreux marins. En 1177, Richard Coeur  de Lion intervient contre les vassaux du roi de Navarre, en guerre contre lui. 

Richard Coeur de Lion sépare Bayonne en 1177 de la vicomté de Labourddont la capitale devint alors Ustaritz

 et y perd Bayonne et le Labourd

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Les rois de Navarre ne renoncent pas à la Gascogne et pour cela, ils  comptent sur la rive gauche de la Bidassoa: Sanche VI “ le Sage ” et Sanche VII “ le Fort ” améliorent les fortifications de Fontarabie jusqu’à la fin du XIIe siècle.

 

1193  La Navarre, en guerre contre lui.Le vicomte de Labourd, Guillaume Raymond, cède ses droits au roi d'Angleterre, Henri Plantagenet déjà devenu duc d'Aquitaine par son mariage

 

1194 Une bulle du pape Célestin III confirme en novembre que les pouvoirs de l'évêché de Bayonne s'étendent expressément et proprement au val d'Oléarzu à partir de Saint-Sébastien.

 

La Bidassoa devient la limite sud du duché d’aquitaine-Gascogne .C’est la conséquence de la rivalité entre les ducs     aquitains-gascons et les rois de Navarre avec leurs domaines au nord de Pyrénées et leurs prétentions sur la Gascogne.

 

En 1130 Alphonse Ier roi de Navarre et d’Aragon et prétendant

 aussi à la couronne de Castille, envahit le Labourd et y reste 2 ans

Santiago (Saint Jacques de Compos­telle), fondé en 1135.

 

1149 Acte passé par l'évêque de Bayonne et Sanche de Donnezain, prieur des Bénédictins, avec G. de Zubernoa et B. de Irandatz pour l'érection d'une chapelle paroissiale à l'hôpital de Santiago

 

De 1337 à 1453, la rivalité entre les royaumes de France et d'Angleterre, vieille de plus de deux siècles, se manifeste par une série de guerres entrecoupées de longues trêves: c'est ce que l'on appelle, improprement, «la» guerre de Cent Ans. Sur ce conflit majeur se greffent des conflits secondaires qui impliquent les alliés des deux rois (Aragon, Castille, Ecosse, princes des Pays-Bas et d'Allemagne rhénane), les papes et, dans la succession des guerres civiles, les grands féodaux français et anglais.

Au-delà des luttes féodales, et même si son prétexte est dynastique,- la guerre de Cent Ans- est en réalité l'expression du premier grand conflit de deux Etats souverains.

Et le Labourd ne fut pas absent de cet éternel conflit. Le déroulement des faits, d'une complication extrême n'offre pour nous que peu d'intêret. Ce qui nous importe c'est de savoir ce qui s'est passé sur notre sol et les conséquences qui en ont résulté.

Appartenant à la Gascogne jusqu'en 1152 notre province du Labourd passa alors sous la domination anglaise, à la suite du mariage d'Héléonore d'Aquitaine et d'Henri Plantagenet ; elle y demeura jusqu'en 1451 Le régime féodal connut peu d'altérations, les relations avec l'Angleterre étant presque exclusivement limitées au versement de contributions.

Après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, en 1152, les terres du Labourd passeront sous la dépendance de la couronne anglaise et elles seront l'objet de multiples intrigues, dont l'un des principaux protagonistes sera le fameux Richard Cœur de Lion, artisan du développement commercial et économique de Bayonne.
Cette influence anglaise dura jusqu'en 1450, quand le Labourd revint à la couronne française, après la signature du traité de paix au château d'Ayherre.

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Le prince noir_Toutefois, on doit mentionner que depuis son arrivée en Aquitaine en 1355, jusqu'à son retour définitif en 1371 pour cause de maladie, il a organisé pendant seize ans une interminable suite de chevauchées, tant contre ses adversaires en dehors de ses provinces que contre quiconque osait contester son autorité sur ses terres. Souvent implacable et brutal, il se conformait néanmoins aux terribles « usages » en vigueur en temps de guerre, savoir pillages, démolitions, ravages, incendies.

 

 

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4 février 2014

PRIEURE-HOPITAL de ZUBERNOA -- PELERINAGE DE COMPOSTELLE

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 Les plus anciens domaines que nous voyons exploités sur le territoire d'Hendaye sont ceux de Zubernoa, baigné par la Bidassoa, et d'Irandatz, qui lui était contigu
. Dès le XIIe siècle, nous trouvons Guillaume de Zubernoa et Bernard d'Irandatz apposant comme témoins leur signature au bas d'un acte du 1er janvier 1149. Le Vicomte ou Gouverneur de Bayonne fait appel aux chefs de ces deux maisons en qualité de conseillers, suivant la coutume féodale alors en vigueur dans le Labourd.
 Par la suite, le nom de Zubernoa cessa de s'appliquer au domaine, mais s'étendit par contre, de la nouvelle paroisse qui allait être créée, aux maisons qui formèrent la Campagne d'Hendaye et une partie de celle d'Urrugne. Quant à celui d'Irandatz, il subsiste encore, et après avoir passé entre les mains de la famille Laroulette, au XVIIè siècle, puis entre celles de la famille d'Aragorry au XVIII siècle, il est, depuis le mariage en 1752 de Rose d'Aragorry avec Michel d'Arcangues, la propriété des descendants de ce dernier

.Achetée par la Ville, cette vieille ferme qui avait nom d'Irandatz, est devenue la Maison de la petite
Enfance 

L'acte du 1er janvier 1149 dont nous venons de parler était un compromis passé entre l'Evêque de Bayonne, les seigneurs de Zubernoa et d'Irandatz et le Prieur de l'Abbaye Bénédictine d'Arthous dans les Landes. Celui-ci, Sanche de Donnezain, avait fondé quelques années auparavant, en 1135, sur les terres données par Guillaume de Zubernoa, un hospice pour les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il était question, dans ce compromis, de l'édification d'une chapelle que justifiait déjà l'importance de la population, et dont l'emplacement est encore aujourd'hui marqué d'une croix, à l'intersection des chemins de Béhobie et de Santiago.

 

Ordre de l'Epée rouge
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L’Hôpital de Saint Jacques est crée sur la rive droite de la Bidassoa en 1135, quelques mètres en amont de l’actuel pont Saint Jacques. l’Ordre de l’Epée Rouge (Ordre -militaire et religieux- de Saint Jacques)  sous la protection des roi de Castille et de Navarre, prendra dans un premier temps sa direction. Cet endroit était le passage des pèlerins qui, suivant le Chemin de la Côte, voyageaint à pied, le gué de Béhobie étant le passage des autres pèlerins qui allaient à Compostelle sur des cavaleries ou en charriot.

Le PRIEURE-HOPITAL de ZUBERNOA, résulte de la création de la
Chapelle de l’Hôpital Saint Jacques en 1149, qui se convertira en paroisse, et comprendra aussi le lieu de Biriatou avec son église. Sur le document de création figurent les noms de Guillaume de ZUBERNOA (sur les terres duquel se plaçaient hôpital et chapelle) et Bertrand d’IRANDATZ propriétaires respectivement des domaines du même nom
Ses fondateurs le voulurent là parce qu'il commandait le point le plus étroit du  passage de la rivière , non seulement par ses riverains des deux bords ( qui en firent usage jusqu'au XX ° s ) , mais aussi par les pélerins visant Fontarrabie et la route de la côte  cantabrique .
 Servir les uns et les autres entrait pleinement dans la vocation de ces religieux hôspitaliers.
D'ailleurs pour assurer leur propre subsistance et celle de leurs hôtes, ainsi que pour pourvoir aux dépenses d'entretien de la maison du prieur et de l'hôpital, ils jouissaient de biens étendus, que le manuscrit de 1305 énumère
<< l'annexe de Biriatou, son moulin, sa nasse, ses dimes et droits, ses champs, paturages , forêts, bois, terres cultes et incultes, ses péages, ports ou passages de Hendaye à Fontarrabie, de Béhobie à Irun, privilèges de chasse et de pêche , ses maisons et tous autres biens , fruits et revenus, questes, cens et appartenances >>
.Ces biens  étaient grands, mais nous sommes au Moyen- Age  en ces temps ou au Labourd, il était plus de terres incultes que de cultivées.
 Les fonds ne manquaient certes pas, mais si aux religieux il offrit quelque richesse, c'est à leur travail qu'ils la dûrent
.Peu à peu ils cédèrent aux uns et aux autres la plus grande partie des terres qu'ils avaient mises en valeur dans toute la vallée -- rive droite -- de la Bidassoa, tellement que nous  trouvons leurs propriétés et droits bien réduits au XVII ° s.
Ils sont, en effet, ainsi précisés dans un acte signé par Louis XIV, mettant fin à un litige d'ordre territorial avec l'Espagne:
-- à Urrugne, le passage de Béhobie ;
--à Hendaye , le passage de l'hôpital Saint-Jacques et aussi la grande île et autres terres dits  des Joncaux
( fait dans la barraque de l'île des Faisans, située au milieu de la rivière de la Bidassoa .)
Au commencement les biens sont inventoriés;25 journées de terres labourables 6 à 7 hectares, des vergers, une vigne et ...une nasse pour la pêche du saumon, celle-là qui valut au prieur  tant de jalousies de la part des Hendaiars !
Ce religieux ne cessa d'être leur bête noire ! Ainsi en 1775, dans une requête au roi relative aux diffilcultés qu'ils éprouvaient de la part des pêcheurs de Fontarrabie, les Hendaiars allaient jusqu'à accuser le prieur << d'une trop parfaite intelligence >> avec ces derniers ainsi qu'à rejeter  sur lui et bien d'autres, l'état de leur misère.
 Leur plainte ne manque pas d'humour ! Du prieur ils disent ; << non content d'exercer un état que les disciples du Sauveur du Monde avaient quitté pour Le suivre, il s'approprie 2 arpents de terre comme joignant l'île d'Insura
.Il a fait construire une baraque pour l'utilité de sa nasse, il y fait traîner ses filets et s'oppose à ce que les opposants les mettent en culture.
Les habitants de Fontarrabie ont fait  << un pacte de famille >> avec le prieur, ils pêchent en commun avec lui.Ce prieuré est assez rentable pour fournir au titulaire la plus honnête subsistance >>
 .Il est vrai que bien d'autres ne sont pas épargnés dans cette plainte, tels les habitants des paroisses d'Ustaritz, Cambo et Larressore, << qui se permettent de venir pêcher sur la Bidassoa...,non contents  de disposer à leur gré de la Nive où abonde le saumon et autres poissons .>>
Considérant à nouveau l'activité du prieuré, nous ne disposons d'aucun texte qui nous éclaire tant soit  peu sur ce qu'elle fut aussi bien autant des religieux de l'Ordre du Saint Esprit. c'est à dire jusqu'en 1530, qu'au cours du long siècle qui suivit, sous les Prémontrés , jusqu'en 1650;
Il n'est pas douteux qu'au cours de tous ces siècles l'activité du prieuré - hôpital  se développa pleinement dans le cas de la vocation de ses religieux; il est également certain que le nombre des pélerins alla en déclinant.
 Le fait est que de 1650 à 1792, les registres de l'hôpital ne mentionnent que deux décès :
-- en 1683 , celui de S...de Bontour, du diocèse de Sens, venant de Saint Jacques en Galice et qui fut enterré dans l'église >>
-- en 1752, celui d'un bas-navarrais, de 70 ans environ .
Par contre, seuls depuis au moins 1650, le prieur et son vicaire concentrèrent toute leur activité dans le domaine spirituel
.Ayant ajouté aux bâtiments primitifs une église comprenant deux chapelles intérieures ( Saint- Bernard et Sainte-Croix ) ils reçurent de l'évêque  la juridiction d'une paroisse comprenant l'annexe de Biriatou ainsi que le quartier dit de Subernoa, prélevé sur la vaste paroisse d'Urrugne
et soulageant d'autant son église-mère.
L'Evêque, malheureusement, ne prit pas la précaution de délimiter très exactement cette nouvelle paroisse.
 Il en résulta une belle confusion, dont deux cents ans plus tard, Hendaye ne manqua pas  de tirer profit !
 Pour autant la paroisse Saint Vincent d'Urrugne conserva jusqu'en 1792 la coutume d'une procession annuelleà l'église de l'hôpital Saint- Jacques de Subernoa. c'était au temps des rogations et deux jours lui étaient consacrés.
 Le premier, ce sont les gens de Subernoa qui venaient en procession à leur ancienne église-mère; le lendemain, ceux d'Urrugne faisaient la procession inverse, toujours par le Pas-de-Béhobie ( trajet aller et retour environ 20 km ). La fatigue était grande, mais la communauté, généreuse, savait y apportait quelque soulagement !
De ce prieuré,de ce grand domaine du Moyen-Age, situé sur le bord de la Bidassoa , près du pont de Santiago, il ne reste plus que le bénitier conservé à l'église Saint Vincent                                             (F)
 et quelques pierres conservées à Priorenia
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Pour conclure citons une chanson guipuzcoane à propos du pèlerinage.
 En effet à la frontière franco-espagnole d’Irun il semble que l’on accueillait les pèlerins revenant de Saint-Jacques de Compostelle par un chant où les paroles espagnoles se mêlent aux paroles basques:

Pelegrino,pelegrino,
una limosnita
por amor de Dios.
Zingar, arraultze
bat ez bada bertze
bertze...
Pelegrinuac datoz Santiagotican,
Atea irequi beza, icusiagatican;
Chomin,jozac trompeta.
Pello, non duc conqueta?
Berdin baldic baciagoc
Ecarri beteta

<Pèlerin, pèlerin, l’aumône pour l’amour de Dieu. Jambon, oeufs sinon un, plusieurs, plusieurs...Les pèlerins viennent de Saint-Jacques; ouvrez la porte pour les voir.Chemin sonne trompette. Pierre, où est ta terrine? Si cela t’est égal apporte-la  pleine>                                                                       (F)

le passage vers Compostelle

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Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle  est un pèlerinage catholique, dont le but géographique est le tombeau légendaire de l'apôtre saint Jacques, , situé dans la crypte de la cathédrale -de-Compostelle en Galice
Mais c'est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne des Rois catholiques, Ferdinand d'Aragon et Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI 1492 à 1503) a déclaré que Compostelle était, avec Rome et Jérusalem, le lieu d'un des “ trois grands pèlerinages de la Chrétienté ”.
Le mot “ tombeau ” a disparu des discours des deux derniers papes.
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Deux routes conduisaient de France en Espagne à travers les Pyrénées Occidentales : celle de Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux et Pampelune et celle de Saint-Jean-de-Luz à Irun et Burgos par Santiago
. La première était la moins pénible ; c'était la voie naturelle de la traversée des Pyrénées. Les armées de Charlemagne et de Louis le Débonnaire l'empruntèrent au IXè siècle : on sait ce qu'il leur en coûta. A plus forte raison les pèlerins inoffensifs, proie facile pour les bandits qui infestaient le pays et pour les indigènes qui, bien qu'adonnés à la culture, n'avaient pas perdu l'habitude de détrousser les voyageurs, ne pouvaient s'y aventurer sans danger.
Beaucoup préféraient donc suivre le second itinéraire malgré les inconvénients qu'il présentait. De Saint-Jean-de-Luz à Santiago, la route passait à 500 mètres du bourg d'Urrugne, montait à Postaenea, un relai de poste, sans doute situé à la Croix des Bouquets, et, négligeant les lacets actuels de la descente sur Béhobie, atteignait la Bidassoa plus à l'ouest de ce bourg en dévalant la colline d'Aldapa.
 C'était le chemin suivi par les équipages et les courriers qui allaient de France en Castille et à Madrid. La chaussée était assez mal pavée, mais sans ornières. En hiver, par mauvais temps, les diligences avaient du mal à escalader ce que l'on appelait « la montagne de Béhobie ». Une diligence partait deux fois par semaine de Bayonne pour Madrid. Dans l'intervalle on devait louer des mules. Pour bénéficier de la poste et des relais, il fallait retenir sa place à l'avance et le prix était exorbitant : en 1722, le prix du voyage en poste de Paris à Hendaye était de 2.400 livres pour un fonctionnaire accompagné de deux valets, et autant pour le retour. Il ne faut pas oublier que la monnaie d'alors avait une toute autre valeur que notre  franc.

Les dégradations causées par l'eau au gué de Santiago obligèrent dans la suite à modifier l'itinéraire, On utilisa le Pas de Béhobie à proximité de l'île des Faisans et dès lors fut créé un nouveau tracé de route qui, au pied de la redoute Louis XIV, suivant à peu près le tracé actuel, rejoignait l'ancienne route à la Croix des Bouquets.
On passait la rivière dans un grand bac qui transportait voyageurs, bêtes de somme, carrosses et charrettes. Les droits étaient perçus avant l'embarquement. Le tarif n'empêchait pas les bateliers de rançonner les voyageurs, aussi bien d'un côté que de l'autre. Toutes les relations de voyage le constatent. Pour en finir avec les exigences des passeurs, le roi de Castille avait, dès 1525, ordonné la construction d'un pont, mais l'exécution ne suivit pas. En 1701 existait un pont de bois, traversant l'île des Faisans. Mais ce pont fut alternativement détruit et reconstruit au cours de chaque guerre. On le remplaça dans la seconde moitié du XVIIIè siècle par un pont en pierre qui fut lui-même détruit en 1813 par l'armée française battant en retraite. Les Anglais lui substituèrent des pontons. En 1823, à la suite du passage de l'armée du comte d'Artois, il fut refait en pierre et en bois et appelé « pont du duc d'Angoulême ». Le pont actuel a été construit en exécution du traité de 1856.
Quant au passage entre Hendaye et Fontarabie, enlevé aux habitants d'Hendaye qui n'avaient pas le moyen d'en assurer le trafic et concédé en 1634 à la maison d'Urtubie en reconnaissance des services qu'elle avait rendus au cours du siège de La Rochelle, il semble n'avoir été que peu utilisé malgré l'existence d'une assez bonne route qui, prolongeant la rue Agorette à Ciboure, suivait les falaises de Socoa jusqu'à Haïçabia, pour s'enfoncer ensuite dans les terres, et par Dorrondéguy, Errondonia et Chorrioenia atteindre Irandatz.
Les pèlerins n'étaient pas les seuls voyageurs passant par Santiago. Un courant d'affaires s'établit de très bonne heure entre le Labourd et le Guipuzcoa. Cette province basque espagnole, montagneuse et au sol pauvre, avait besoin de blé et de bétail qu'elle importait de France avec laquelle elle communiquait plus facilement qu'avec le reste de la Péninsule. En échange, elle fournissait du vin, du fer, du charbon et du bois. Le Guipuzcoa jouissait de tout temps de l'exemption des droits de douane et de la liberté du commerce, et de leur côté, les habitants du Labourd résistaient victorieusement aux tendances centralisatrices du pouvoir royal.                                              (OG)

Carte montrant les chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle

L'endroit où les pélerins embarquaient pour accoster à quelques encablures en Espagne
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 Ce sera le début des grands itinéraires qui draineront tous les pèlerins des pays de l'Europe et de l'Angleterre

Plus tard ces cheminements en groupe se firent d'autan plus rares qu'à la suite d'abus ils furent interdits par les rois.
 Ne furent autorisés que les pélerins voyageant isolément, munis d'une attestation du curé de leur paroisse. C'est cette pièce qui nous a heureusement permis de connaître le point de départ de ceux d'entre eux qui vécurent leur dernière heure à Urrugne .
 Bien d'autres documents font ressortir la faveur dont jouissait notre route auprès les pélerins: des guides et des itinaires publiés à leur intention, des notes de voyage, des chansons, des cantiques spirituels et même des images d'Epinal.
 Le suprême tèmoignage demeure dans les pierres: sculptures dans nos lieux de prière, souvenr à l'état de ruines dans les hôstelleries et dans les hôpitaux qui jalonnaient les routes jacobites, marquant les gîtes d'étape desservis par les ordres hospitaliers ou religieux.
La route qui , fut la plus fréquentée est celle qui illustre au Moyen-Age le nom de Roncevaux.
De nombreuses et très sérieuses études l'ont mise en pleine lumière ainsi que le courant qui l'alimentait.
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 Mais ,avant elle, il y eut notre route, le première en date du milieu du X° s, elle fut un peu abandonnée dès le recul de la domination musulmane  et rendit celle de Roncevaux plus sûre , à partir du XII°
 Elle rentra toutefois dans le circuit normal de bien de pélerins. Normalement elle drainait les Bretons, les Normands,les Anglais, venus par la mer et qui après avoir débarqué à Soulac, en Gironde arrivaient à Bayonne par la route des lacs.
A Dax elle recueillait ceux, partis de Paris et Bordeaux, qui avaient choisi la route la moins accidentée en direction de Bayonne .De là tous avançaient vers Saint-jean-de-Luz (Donibane ) et Ciboure où de son hôpital il reste la Croix blanche.
 De même il était des pélerins, débouchant de Vézelay ou de Toulouse, que la vue des Pyrénées avait fait réfléchir, au fur et à mesure de leur approche et qui, finalement, avaient décidé de respecter leur majesté.
 Alors, sans s'avancer jusqu'à Ostabat, les uns, à Orthez ralliaient Bayonne. A tous Urrugne offrait trois points d'entrée en Espagne Béhobie, Hendaye -Zubernoa et Ibardin.

 

Puis à l'aide de gabarres, et avec l'aide de bateliers Hendayais, après un séjour à l' hôpital de Zubernoa,ils débarquaient  en terre encore Navarraise., à Irun d'ou commence la '' Voie Royale''
" nous fûmes bien étonnés quand nous fûmes à Sainte-Marie. Tous mes compagnons et moi dîrent adieu à la France jolie. Et en pleurant nous mîmes à dire : adieu les nobles fleurs de lys. En Espagne nous faut suivre. C’est un étrange pays ".

Le “ Chemin Français ”, itinéraire  fut établi au XIe siècle par le Roi Sanche le Grand de Navarre. Cette vague humaine de pèlerins que ce chemin canalisait était alimentée par une série d'affluents qui augmentaient son débit.
 L’un d’eux, sans doute l’un des plus importants de la Péninsule, passait par Irun. Le chemin de Gipuzcoa a pour point de départ Irun.
D'ailleurs cette voie fût empruntée depuis  la plus haute antiquité, vieille voie romaine dont les fouilles aux alentours de l'Eglise de Irun, ont révélé
d 'intéressants vestiges.

devraient pas en payer. Les péagers osent frapper des personnes à la recherche d'une quête spirituelle.
La perception du tribut est don exercée de manière injuste.
Les passeurs en chargeant les embarcations plus que cela n'est possible, mettent en péril la vie des voyageurs.
Alors que la religion chrétienne diffuse un message de paix et de charité, les péagers commettent tout ces abus, ce qui est intolérable pour l'Eglise, a fortiori que les pèlerins en sont les premières victimes.
 Nous nous sommes du Labourd et ce récit ne devrait pas nous concerner.
 Encore que - mais ceci est une légende - le bouche à oreille des anciens laisse entendre qu'à  Hendaye dans des temps trés reculés, la traversée de la Bidassoa se faisait de la manière suivante : les bagages étaient mis dans une barque, les pélerins dans une autre: la barque des bagages arrivait toujours à destination, celle des pélerins chavirait quelques fois. Je le répête ceçi ne peut être qu'une légende malveillante .
Dans le Guide du Pèlerin de St Jacques de Compostelle de 1139, Aymery Picaud décrit:

 "Puis près des ports de Cize on trouve le Pays des Basques qui possède une ville, Bayonne, sur le rivage, vers le septentrion
 Cette terre, à la langue barbare, est boisée, montueuse, dénuée de pain et de vin et de tous aliments corporels, mais, en revanche, on y trouve des pommes, du cidre et du lait ...
Ils sont féroces et la terre où ils habitent est aussi féroce, sylvestre et barbare; la férocité de leur visage et de même la barbarie de leur langue, épouvantent les coeurs de ceux qui les voient...(...)
Ils s'habillent vraiment mal et mangent et boivent mal.
 En effet, toute la famille d'un Navarrais, tant serviteur que maître, tant servante que maîtresse, a l'habitude de manger tous les aliments mélangés en une seule marmite, non avec des cuillères, mais avec les mains, et de boire à un même vase.
 Si tu les voyais manger, tu croirais voir manger des chiens ou des porcs.
 Si tu les entendais parler; tu te souviendrais de chiens aboyants.
En effet, ils ont une langue tout à fait barbare; (...)
 Ce peuple est un peuple barbare, différent de tous par ses coutumes et son essence, dénué de honte  , de teint noir; laid à voir, dépravé, pervers, perfide, dénué de bonne foi et corrompu, libidineux, ivrogne, savant en toutes violences, féroce et sauvage, mal honnête et réprouvé, impie et dur, cruel et querelleur, ignorant de tout ce qui est bon, savant en tous vices et iniquités, semblable en malice aux Gètes et aux Sarrasins, ennemi en tout de nos gens de France.
Pour un sou seulement, le Basque ou le Navarrais tue, s'il le peut, un Français. Dans certaines régions, soit en Biscaye et en Alava, quand les Navarrais se réchauffent, l'homme montre à la femme, et
la femme à l'homme, leurs parties honteuses. Les Navarrais usent même de la fornication incestueuse avec leurs bestiaux; on dit en effet que le Navarrais suspend au postérieur de sa mule et de sa jument un cadenas, afin que nul autre n'y parvienne. !

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LES FORS
Le for est un texte constitutionnel négocié entre les petits États basques et leur nouveau roi. Quand les Romains s'installèrent en 194 avant J.C. dans l'actuel Pays basque, les fors étaient faits verbalement, et les libertés des Basques étaient assurées.
Il fallut attendre 1155 pour que les premiers fors soient écrits et signés en Navarre.. D'ailleurs aujourd'hui, dans le nom de la Communauté forale de Navarre, l'adjectif forale vient de For.
 Les fors protégeaient la population basque des empiètements des seigneurs et des rois contre la liberté du peuple. Quand ils accédaient au trône, ils devaient s'engager par serment à respecter ces fors; ce n'est qu'ensuite qu'ils étaient reconnus par les représentants des provinces basques. Les fors des provinces basques avaient une force juridique supérieure aux édits royaux.
 Si une loi adoptée était en contradiction avec le for provincial, l'assemblée apposait la formule: "se obedece pero no se cumple", c'est-à-dire, "nous obéissons mais nous n'appliquerons pas". Cette formule garantissait la liberté des communautés basques vis à vis des rois de France ou de Castille. Elle établissait dans les fait un statut d'union entre égaux. Ces libertés furent détruites en France lors de la nuit du 4 août 1789.
 En Espagne, dans les faits, ces libertés furent sapées dans leurs fondement quand la loi de 1839 établit que les fors des provinces basques étaient conservées, pour autant qu'elles ne portaient pas atteinte à la Constitution espagnole. Les fors étaient alors réduits à une simple règle, modifiable à volonté par les autorités espagnoles.
Droit espagnol
Les fors locaux ou municipaux correspondaient à l'ensemble des statuts juridiques suivants:les coutumes de chaque localité,les privilèges octroyés par les rois,l'ensemble des dispositions qui protégeaient la noblesse, le clergé, et la vassalité d'une zone.
Il s'agissait d'un pacte solennel entre les peuples et le roi, et aussi, par extension les lois qui régissait telle ou telle contrée ou localité. Ils furent abrogés par Philippe V au début du XVIII ème siècle par le biais des décrets de Nueva Planta.                                                          M.Lafourcade

 

 

Capture


Carte de l'Europe au 13ème siècle.

Le Saint Empire romain germanique n'est pas un état unitaire mais un ensemble complexe de royaumes, duchés, principautés (dont certaines ecclésiastiques) et villes-républiques, l'empereur étant élu parmi les souverains par les électeurs palatins.

En rouge l'Aquitaine anglaise

 

La Bidassoa devient la frontière

entre la Gascogne anglaise et la Castille

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En 1203 Alphonse VIII de Castille octroie les

 Fors à Hondarribia.

D’après ces Fors  la ville est propriétaire de la BIDASSOA

et de la baie de TXINGUDI

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1203.  La charte de Fontarabie lui accorde avec les 2 rivières d'Oyarzun  , la franchise totale de péage en Castille, et moyennant 500 maravédis par an le port d'Asturiaga. On peut le localiser comme port fluvial , pour communiquer sur l'Uruméa avec Saint-Sébastien (Donostia), ou comme port de mer dans l'anse du Figuier, terminus de la navigation fluviale depuis Santestevan (Donos- tibiri). Le port dans la Bidassoa devait y être toutefois dès l'origine car le prieur de Zubernoa était obligé d'y faire repasser la nuit la gabarre qui lui était concédée le jour sur la rive d'en face.

 

1203. FOR (charte municipale) DE FONTARABIE, octroyé par Alphonse VIII de Castille considère comme sa propriété l’espace qui va du chenal de Pasajes “  usque ad ribum de Fonterabia ” (jusqu’à la rivière de Fontarabie -la Bidassoa-) des Trois Couronnes et Lesaca  jusqu’à la mer… et Irun et ses habitants, ainsi que le port de Asturiaga (où le prieur de Santiago de Subernoa sera obligé de faire passer les nuits la gabarre qui pendant la journée servait à faire traverser la Bidassoa aux pèlerins).

Naissance de HONDARRIBIA 1203

 

1203 Une charte du roi de Castille, nouveau souverain du Guipuzcoa, détache (?) cette vallée, de Saint-Sébastien dont elle relevait d'après la charte accordée par son ancien souverain le roi de Navarre Sanche le Savant. Elle octroie au conseil de Fontarabie, avec Irun, Lezo et Passages, le statut même de Saint-Sébastien, la franchise générale de péages et le droit d'élire chaque année son alcalde et son prévôt, “ prepositum et alcaldem ”. Datée du 18 avril 1203 par divers auteurs, la copie diplomatique de 1510 la date du 18 avril 1246, mais elle est en tous cas de cette même époque de la charte de Rouen accordée à Bayonne en 1215 par le roi d'Angle­terre.


En dehors de ces pèlerins et de ces marchands, Santiago, puis Béhobie, vit passer des guerriers appartenant aux armées françaises, espagnoles ou anglaises. Du XIIe siècle au début du XIXè siècle, les deux nations voisines se mesurent en des querelles meurtrières qui, presque chaque fois, prennent fin sur des échanges de princes, pour mieux se rallumer quelques années après. Et même en état de paix officielle, la possession de la Bidassoa, avec le droit de navigation et de pêche qui en découle, ne cessera d'opposer Ondarrabiars à Hendayais sous l'œil indifférent et même parfois avec la complicité tacite ou expresse du pouvoir central de chacun des deux pays.

L'histoire de ces incidents de frontières et de ces conflits qui s'échelonnent sur sept siècles forme à elle seule plusieurs chapitres du manuscrit entrouvert, devant vous. Pour abréger, il suffira d'en donner les principaux traits.

Les habitants de Fontarabie, qui n'avaient pas pris ombrage de l'établissement de leurs émigrants sur l'autre rive de la Bidassoa, ne mirent bientôt que plus d'acharnement à leur interdire l'usage de cette rivière. Confondant la possession de fait avec le droit de souveraineté, les Espagnols invoquaient la jouissance qu'ils avaient exercée, depuis la fondation de leur cité, sur le fleuve et ses deux rives jusqu'à la limite de la marée haute, per­cevant des droits de port et interdisant à tous autres de naviguer, de jeter l'ancre et de pêcher, à moins de concessions expresses, telles que celles accordées aux moines de Santiago et à quelques amis. Ils ajoutaient que les eaux de la Bidassoa étaient grossies par un cours d'eau venant de leur montagne.

Les Labourdins rétorquaient qu'ils bénéficiaient pour la pêche el la navigation d'une prescription plus que trentenaire et que la plus grande profondeur du fleuve se mesurait près de la rive française et non du côté de Fontarabie. De plus, si les Guipuzcoans avaient un affluent sur leur territoire, eux-mêmes en comptaient trois aujourd'hui disparus : le Crasper, le Dalentchet et la Vertébie. Ils avaient établi trois nasses ou pêcheries alors que ceux de Fontarabie n'en avaient que deux qui, elles, payaient des redevances aux sires d'Urtubie. De ces trois nasses, deux appartenaient à l'hôpital de Santiago et la troisième à la maison d'Ayzpurdi qui apparaît ainsi comme l'un des plus anciens domaines d'Hendaye, après ceux de Zubernoa et d'Irandatz. Des arguments, on en vint aux mains. Cet état d'hostilité avait dû commencer au plus tard dans la deuxième moitié du XIV siècle ; vers le milieu du siècle suivant, il était devenu une situation presque permanente, remontant à une date dont on avait perdu le souvenir. Il fut marqué par les habituels coups de surprise, destruction de nasses ou de filets, capture d'embarcations et de matelots, et parfois d'incidents  tragiques.


La légende raconte que le roi Sanche de Navarre << lors de la réconquista sur les maures >> a traversé la dernière défense, avec une troupe choisie spécialement pour sa bravoure, et a cassé les chaînes qui entouraient les réserves de Yaqub ben Yusuf.

En mémoire de son geste, le roi de Navarre aurait incorporé les chaînes à son blason et qui apparaissent de même dans le quart inférieur droit des armes d'Espagne.

La recherche historique penche plutôt pour une évolution d'un écu à rais d'escarboucle vers l'écu actuel, mais la légende est belle.

 1204 Alphonse VIII de Castille traverse la Bidassoa, occupe le Labourd et la Soule, reçoit l’hommage des seigneurs de Béarn, de Tartas, d’Armagnac et d’Orthez.

Fait un don à la cathédrale de Bayonne, il prend Dax et incendie sa cathédrale. 

Alphonse se voudra maître du duché de Gascogne de 1204 à 1214, néanmoins  ses héritiers ne réussiront pas à le garder.

L’ancienne ville de Lapurdum/Labourd se nomme dorénavant Bayonne, et cède à Ustaritz le titre de capitale de la province du Labourd. Bayonne est devenue ville libre en dehors de la région à laquelle elle avait donné le nom.


XIIe siècle, premières années: Alphonse VIII de Castille marié à Aliénor, fille de Henri II de Angleterre et d' Aliénor d’Aquitaine, enlève à la Navarre les territoires basques péninsulaires dans le cadre de son projet de se rapprocher du duché de Gascogne que sa femme avait reçu comme dot.

1204  Alphonse VIII de Castille où il venu sanctionner l'arbitrage du sire d'Albret entre Bayonne et le Labourd et passé en Espagne pour battre à Najera, Henri de Transtamare et Du Guesclin

Il est difficile de croire que ce roi, à qui le Gipuzcoa s'est donné en 1200 qui a donné sa charte à Hondarribia en 1203  et qui tenait sa cour à St Sébastien en 1204 n'est pas venu alors jusqu'à la Bidassoa

1215  Jean sans terre , duc d'Aquitaine accorde à Bayonne et alentours une charte qui en fait une république autonome

1245 Thibaut de Champagne pille Saint Jean de Luz. Les doléances des habitants ne portent que sur des volailles, des cochons des chèvres et des récoltes

1245 La déclaration de bonne correspondance avec la Navarre signale l'origine de ce trafic descendant laine, vin, charbon et fer ou argent de la haute Bidassoa, jusqu'à Fontarabie monnayant ses droits de port franc.

1245 Un traité de bonne correspondance avec la Navarre mentionne à Fonta­rabie prévôt, jurats et conseil.

1254. L’Ordre de Santiago donne au diocèse de Compostelle ses hôpitaux en Gascogne, Bordeaux, Rocamadour et Toulouse.

Dernier quart du XIIIe siècle. Il parait probable que la baie de Txingudy  a vu passer des troupes françaises; voulaient-elles prendre Fontarabie et ainsi œuvrer pour les droits au trône de Castille des héritiers de Fernando de la  Cerda? Ou s’agissait-il des chevaliers égarés qui voulaient chasser les anglais de la Gascogne? 

1276 Machin Arsu, guidant les troupes castillanes par les sentiers du Jaïzquibel, (?) aurait permis la surprise d'une armée française et tué 5 chevaliers, dont les têtes figurent dans son blason décrit par Diego de Urbina, roi d'armes de Philippe III d'Espagne, le 24 mars 

1280, c'est au tour de Philippe le Hardi de venir assiéger Fontarabie pour obliger le roi de Castille, Alphonse le Sage, à rendre aux Infants, ses propres neveux, la liberté dont il les avait privés. On raconte que les hommes d'armes espagnols, ayant enveloppé de draps les sabots de leurs chevaux, surprirent l'armée assiégeante et l'attaquèrent avec tant d'impétuosité qu'ils l'obligèrent à se retirer en déroute, décimant l'entourage du roi de France qui, lui-même, eut sa vie en danger.

 

 

quatorzieme

 

XIVe-XVe SIECLES CRISE ET TRANSITION A L’AGE MODERNE

 

Siècle de crise générale: du changement climatique aux crises religieuses et spirituelles  en passant par la crise économique, les luttes sociales, la peste bubonique et la guerre de Cent ans entre la France et l’Angleterre, et qui éclaboussa aussi les autres royaumes, l‘Europe occidentale  en est ébranlée.Vers la fin du XVe siècle ,quatre grands changements se pointent: un commerce de plus en plus mondialisé après les découvertes d’un nouveau continent et de nouvelles routes ultra maritimes, la bourgeoisie comme classe sociale de plus en plus puissante, une autorité croissante des rois qui autour de leurs personnes vont créer l’état moderne et, enfin, une nouvelle vision de l’homme et du monde.

 
En 1305 Le nom de Hendaye 

apparait pour la première fois dans un document.

La Bidassoa traversée par troupes castillanes.

Début de la guerre de cent ans

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. Quant à la Bidassoa,elle s'appelait, dans les temps anciens, “ Almichu ”.  ( N )

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Parmi les rares documents qui font mention d'Hendaye il en est un qui fait allusion à un pont la reliant à Fontarabie.

 En 1309 en effet, des difficultés s'étant produites entre les habitants d'Hendaye et ceux de Castro-Urdialés, sans doute sur des.questions de pêche, deux députés français et deux espagnols se réunirent “ au milieu du pont de Fontarabie ” pour aplanir ce litige. Les cartes anciennes tant françaises qu'espagnoles indiquent en effet les vestiges d'un pont qui dût sans doute disparaître au cours des nombreuses guerres entre les deux pays. Quoiqu'il en soit puisqu'un pont avait été justifié c'est qu'il y avait sur les deux bords du fleuve deux localités assez importantes et entretenant des relations suivies. C'est tout ce que l'on peut dire car les documents que l'on possède sur la région dans les temps anciens sont des plus rares,les Anglais, quand ils durent évacuer le pays, en 1450, ayant emporté leurs archives avec eux. Il faut donc arriver à la seconde partie du XVe siècle pour entrer dans la période véritablement historique, car on trouve alors, dans

 

1337. Début de la Guerre de Cent Ans entre la France et L’Angleterre; Edouard III d’Angleterre et duc d’Aquitaine -Guyenne pour les anglais- non seulement il ne fait allégeance au Roi de France en tant que duc de Guyenne mais il se proclame héritier légitime du trône français à l’avènement de la dynastie des Valois par extinction des Capétiens.  

1341 Edouard III d’Angleterre et duc de Guyenne-Gascogne autorise au seigneur d’Urtubie la construction d’un château sur la route d’Espagne près d’Urrugne. Alphonse XI de Castille était allié du roi de France de même que Philippe III de Navarre de la maison d’Evreux.

1347 Un acte du 29 mars concerne les facilités particulières accordées à Domi­nique de Lastaola, pour l'usage de la rivière, que Fontarabie lui refuse le droit de transmettre, objectant ainsi son monopole 

 1355 une troupe navarraise est concentrée dans le Prieuré de Santiago prête à partir pour la Normandie lutter contre les anglais.

1355  le prince noir d'Angleterre_Toutefois, on doit mentionner que depuis son arrivée en Aquitaine en1355, jusqu'à son retour définitif en1371pour cause de maladie, il a organisé pendant seize ans une interminable suite de chevauchées, tant contre ses adversaires en dehors de ses provinces que contre quiconque osait contester son autorité sur ses terres. Souvent implacable et brutal, il se conformait néanmoins aux terribles “ usages ” en vigueur en temps de guerre, savoir pillages, démolitions, ravages, incendies.

1357 Par provision royale les alcades ordinaires dans le Guipuzcoa sont en posses­sion de leurs pouvoirs classiques, à la fois maires et juges avec la vara ou barre de justice.

1365 Bajel ou bachot

Embarcation flottable et portable, pour la descente de la Navarre selon le traité de commerce de Fontarabie avec Charles le Mauvais.

1365 Charles le Mauvais, roi de Navarre, met en œuvre un pont sur la Bidassoa et un magasin général à Andara, par un acte de 1365 où Fontarrabie de son côté se charge de rectifier et dérocher le cours d'eau et ses chemins muletiers jusqu'à l'embouchure.

1367   Prince Noir d'Angleterre fils d'Edouard III et père de Richard II. Il doit être cité car la maison Bouniort de Biriatou porte encore son nom, en souvenir d'un séjour qui a pu coïncider avec l' année ou il est venu sanctionner l'arbitrage du sire d'Albret entre entre Bayonne et le Labourd, et passé en Espagne pour battre à Najera, Henri de Transtamarre

1367 Charles de Navarre après l'entrevue de Peyrehorade, autorisa le Prince Noir à passer par Roncevaux avec 8000 hommes et ses archers gallois qui débouchèrent dans les plaines de Pampelune pour combattre Don Pedro.

 Celui-çi avait  comme capitaine Bertrand Duguesclin, fait comte de Borjo  berceau de la famille des Borgia

1373 II y a deux alcaldes à la tête de la cité de Fontarrabie

1377La Bidassoa est traversée par les troupes du roi Henri II de Castille allié du roi de France, (il l’a aidé en plus à monter sur le trône éliminant le roi légitime Pierre aux velléités pro anglaises); ils vont prendre Saint Jean de Luz aux anglais et assiéger Bayonne.

1377 le Roi de Castille allié du roi de France contre le roi anglais, lance ses troupes piller le sud de la Gascogne

Henri II de Transtamare, roi de Castille est allié de Charles V de France ; Edouard III d'Angleterre et le prince noir meurent .. Henri fait passer la Bidassoa  à 20.000 hommes , envoie Ruy diaz de Rochas avec 200 bateaux le long de la côte, prend SaintjeandeLuz aux Anglais et les  assiège dans Bayonne

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Capture

Guerre civile de Navarre

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Louis XI de France

 reconnait au roi de Castille

la propriété de toute la Bidassoa.

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14.. ? Les Joncaux d'Hendaye, en aval de Béhobie, sont successivement endigués et mis en culture.

1419 Ferran Peritz de Ayala avec 8 000 castillans va brûler l'église de Saint- Jean-de-Luz et repasse la Bidassoa.

1425. Blanche de Navarre est mariée à l’héritier d’Aragon Jean. Le contrat de mariage prévoit que les deux royaumes ne fusionneront pas, et que le premier fils hérite du royaume de Navarre.

Un Syndic pour l’administration de Hendaye est nommé par les Jurats

d’Urrugne sous la supervision du seigneur d’Urtubie.

1439. Le routier castillan Rodrigue de Villandrando, “ l’empereur des brigands ”, “ l’écorcheur ”,  plus que notable mercenaire au service du roi de France Charles VII contre les anglais, et un moment compagnon de Jeanne d’Arc, sévit en Guyenne-Gascogne et, peut-être il s’approcha de la Bidassoa. Il terminera anobli. 

1451 A la suite du traité de Ayherre signé en mai au château de Belzunce, où le Labour reconquis sur les Anglais par Gaston VII de Béarn devient définitivement français, un premier groupe de 40 maisons se bâtit à Hendaye, appuyé par une tour-frontière, et les jurats d'Urrugne, patronnés par le châtelain d'Urtubie depuis le XIe siècle, y nomment un syndic pour l'administrer

 

Capture

 

La guerre civile de Navarre est un conflit successoral qui débute en 1451, dix ans après la mort de la reine Blanche Ire de Navarre, alors que la couronne est usurpée par son second époux, le roi Jean II d'Aragon, qui refuse de la céder à leur fils Charles de Viane

. Sur ce conflit successoral se greffe la rivalité de deux partis nobiliaires navarrais, les Agramontais et les Beaumontais, et les appétits d'expansion territoriale des puissants royaumes voisins de Castille et d'Aragon.

Le conflit est en réalité peu sanglant, constitué de sabotages et d'escarmouches, au cours duquel on ne déplore que deux assassinats.

 Ses conséquences n'en sont pas moins importantes puisque cette guerre civile ouvre les portes à l'annexion du royaume par la couronne castillano-aragonaise un demi-siècle plus tard.        (A)

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1451. La tour de Munjunito est élevée du pied de la falaise d'Hendaye, couronnée en maison forte, probablement vers le port de la ville.. On décide que quarante maisons et une tour de défense seront construites à Hendaye, une fois le Labourd devenu français suite au traité d’Ayherre après la conquête française de Bordeaux et de Bayonne

A la tour du Guardiagafia, mentionnée alors près d'Irun, on peut ratta­cher toute une génération d'une vingtaine d'ouvrages antérieurs au XVIII” siècle, avec entrée par échelle escamotable à 4 mètres du sol, et à hauteur maximum d'une lance de cavalier suivant le vieux principe navarrais. On en voit encore 4 jusqu'à Oyarzun, et 4 couronnent le Jaïzquibel, dont Erramutz, Sante Barbara et San Enrique.

 À la mort de Blanche en 1441, Jean d'Aragon conserve la Navarre, spoliant son fils Charles de Viane.Charles de Viane est soutenu par les Beaumont et les Luxe, qui s’opposent aux Gramont, alliés aux vicomtes de Béarn et aux vicomtes de Dax.

 Après la mort de Charles de Viane, la guerre est temporairement résolue par l’arbitrage de Louis XI de France et d’Henri IV de Castille à l’entrevue du pont d'Osserain, en 1462 Jean d'Aragon conserve la Navarre jusqu’à sa mort ; ensuite, le royaume va à sa fille Éléonore de Navarre, qui meurt la même année.

 La couronne reste dans la famille de Béarn.La solution ne satisfait que partiellement les deux partis, qui guerroient sporadiquementjusqu’au début du XVIe siècle.

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1458 La première commission mixte franco-espagnole reconnaît à l'Espagne la propriété du fleuve dans tout ce qu'il recouvre à hautes eaux, mais ce texte dont l'original brûlé en 1498 ne put être produit par la suite, demeure lettre morte au moins en ce qui concerne la tour de HENDAYE, dont le pied était dans l'eau. Un poteau-frontière en pin aurait été planté alors sur la rive française.

 1458 Fontarabie détruit la tour, appelée de Munjunito, que l’on avait commencéà construire à Belzenia pour défendre le port de Hendaye.

 Les commissaires de Castille et de France se réunissent et dictent une sentence unanime par laquelle tout ce que la Bidassoa et le bras de mer recouvrent depuis Endarlaza jusqu’au cap du Figuier appartient au Roi de Castille. La sentence écrite en langue gasconne disparut dans l’incendie de Fontarabie de 1498. 

En 1463 rencontre sur la rive hendayaise entre Henri IV de Castille et Louis XI de France qui voulait arbitrer les différends entre la Castille et l’Aragon. Le roi de Castille dit au roi de France “ qu’il était chez lui car tout ce qui inondaient les plus hautes marées étaient ses terres

1650 Hendaye compte 1250 habitants”.

 

louis xi


Portrait de Louis XI  

Occupé par ailleurs Louis XI se désintéressa

du sort de la BIDASSOA

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Très nombreux furent alors les rois, les reines, les princes, les ambassadeurs, les généraux et les grandspersonnages qui traversèrent la Bidassoa ou vinrent dans le pays. On ne saurait les mentionner tous mais il n'est pas sans intérêt d'indiquer les passages qui furent les plus sensationnels. Un des premiers événements qui marqua le retour du pays de Labourd à la France fut le voyage du roi Louis XI.

 

Ce souverain n'était pas mû seulement par le désir de visiter une province rattachée depuis peu à son royaume, il était aussi chargé d'un arbitrage entre Henri IV, roi de Castille, et Jean II, roi d'Aragon, afin de rétablir la paix troublée par les Castillans.

 Ces derniers, profitant des luttes engagées entre Jean II et son fils, Charles de Viane, s'étaient emparés d'une partie de la Navarre méridionale.

 Le roi de France alla s'installer au château d'Urtubie situé à Urrugne. De cette résidence, il se rendait à Hendaye où avaient lieu les conférences. Il prononça, dans ce village, le 4 mai 1464, une sentence arbitrale en vertu de laquelle la province d'Estella était enlevée à la Navarre et passait à la Castille.

Par ses allures et sa manière de se vêtir, le roi de France provoqua quelques sarcasmes dissimulés car il eut été dangereux de faire la moindre allusion désobligeante à son sujet. Il n'en fit pas moins une bizarre impression sur les Castillans ainsi que le raconte Commines dans les termes suivants :

“ Notre roy se habilloit court et si mal que pis ne povaits et

” assez mauvais drap aucune fois ; et portoit ung mauvais chap-

” peau différent des aultres, et une imaige de plomb dessus. Les

” Castillans s'en moquèrent et disaient que c'était par chicheté.

” En effect, ainsi se despartit cette assemblée pleine de mocque-

” rie et de picque : oncques puis ces deux roys ne s'aimerent et

” se dressa de grans brouillis entre les serviteurs du roy de Cas-

” tille qui ont duré jusqu'à sa mort et longtemps après et I'ay

” veu le plus povre roy, habandonné de ses serviteurs que je veiz

                                                                 (N)                                    

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Ce voyage de Louis XI ne fut pourtant pas entièrement perdu pour les Hendayais. Le roi, ayant conservé un bon souvenir de son séjour à Saint-Jean-de-Luz, accorda à ses habitants l'exemption de la moitié des droits d'assise que la Couronne se réservait sur les marchandises vendues à Bayonne et à Saint-Jean-de-Luz. Cette franchise devait être étendue en 1565 à Urrugne et à Hendaye.

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1462  Après un grand incendie en 1462 et l'incendie totale  de 1499, n'épargnant que 9 maisons, Fontarabie se reconstruit à neuf.

1463 Louis XI de France - Henri IV de Castille ,

Médiation de Louis, entre Henri et Jean II d'Aragon : Par l'accord de Bayonne le 9 mai 1462, Louis avait appuyé Jean contesté en Catalogne, Jean abandonnant à Louis sa fille Blanche et ses droits sur le Roussillon. Sollicité le 20 janvier 1463 à Bayonne, le 4 mai à Urtubie Louis s'entremet : Henri abandonne ses droits sur la Catalogne à Jean, et reçoit le Merindad d'Estella que Jean détache de la Navarre dont il avait pris la régence. Philippe de Commines rapporte que le roi de France, mal vêtu, et le roi de Castille, ostentatoire, se rencontrèrent au milieu de la Bidassoa et se séparèrent peu satisfaits.

1476Le 20 mars, le roi confirme à la ville  de Fontarrabie le droit qu'elle avait dû laisser perdre, de nommer chaque année son chef de police, et cette charge de prévôt exécutif bénéficie du tiers des saisies avec confirmation renou­velée en 1503 et 1563.

1476. Castille en guerre civile: Henri IV meurt et deux reines sont proclamées, Isabel sa sœur, appuyée par les provinces basques et mariée à Ferdinand héritier de la Couronne d’Aragon, et Jeanne sa fille qui était soutenue par une armée française aux ordres d’Aman d’Albret; cette armée va assiéger Fontarabie qui résiste grâce à l’artillerie envoyée par Isabel.

 Isabel victorieuse est reconnue Reine de Castille, royaume qui s’unira à l’Aragon quand en 1479 son époux héritera de la couronne d’Aragon.

 L’Espagne des Rois Catholiques est née, ils vont créer des institutions politiques et appuyer la bourgeoisie et le peuple à fin d’imposer leur autorité sur les féodaux.

Par la conquête du Royaume musulman de Grenade et par l’expulsion  des Juifs en 1492 les Rois Catholiques recherchaient tant la cohésion territoriale et religieuse que l’obtention de recours financiers dans une visée d’expansion territorial et ultramarine. Ce sera la première étape d'une longue ambition qui verra le royaume de Navarre annexé par les rois Catholiques   ()

1478Ferdinand et Isabelle sont rois catholiques en 1474, le 23 septembre 1475

Louis XI de France s'allie contre eux à Alphonse V de Portugal et envoie 40 000 hommes avec Alain d'Albret, qui du 14 février 1476 met plus de 50 jours pour emporter le passage de la Bidassoa jusqu'à Fontarrabie, défendue par Juan de Gamboa.

 Arrivé le 8 avril sous la place, le sire d'Albret (Labrit) s'en écarte le 11 pour ravager Oyarzun et Renteria, repasse sous ses murs le 11 mai et la Bidassoa le 15.

La paix est signée à Saint-Jean-de-Luz en 1478.

1499 Les Joncaux d'Hendaye, en aval de Béhobie, sont successivement endigués et mis en culture.

Après un grand incendie en 1462 et l'incendie total de 1499, n'épargnant que 9 maisons, Fontarabie se reconstruit à neuf.

1480Une ordonnance royale conservant le privilège de Fontarabie, prohibe port et maisons en pierre à Irun-Uranzu, défense du monopole confirmée en 1496.

1489 Nasse ou pêcherie

Une ligne de pieux plantés dans le courant permet, à un endroit resserré, de tendre en travers un filet à saumons, et le 14 janvier Fontarabie obtient de tirer le filet de sa nasse en bas de Biriatou sur les terres riveraines de la maison de Bouniort, moyennant un saumon et 6 ducats par an

 

1492  FIN DU MOYEN AGE

 

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LE XVI  IÈME SIÈCLE  :  La guerre de Course

Le XVI Ième siècle de notre histoire est dominé par les conflits qui affrontent l'Espagne à la France et à l'Angleterre pour des motifs politiques et religieux: les guerres et les paix successives amorcées par les rois Charles V et Philippe II entre les deux royaumes sont fréquentes, et auront parfois la mer comme cadre.
Les corsaires basques ne seront donc pas étrangers à ces fluctuations: ils y prendront plutôt une part active, soit grâce à leurs lettres de marque, soit en agissant pour leur propre compte.
En règle générale, nous pouvons considérer le XVIème siècle comme le premier siècle où les corsaires basques commencèrent à agir sous une réglementation bien définie 

 Les corsaires du Labourd furent les plus importants de tout le Pays Basque; ils opéraient dans toutes les eaux, avec ou sans permission, et ils arrivèrent même à s'immiscer dans le domaine de la piraterie. Les corsaires basco-français les plus renommés de ce siècle furent Duconte, Harismendi et Dolabarantz.

 On signa donc un accord à Hendaye en 1536 entre les deux parties voisines, qui instaurait une clause très pragmatique selon laquelle les deux parties s'engageaient à ce que, si leurs rois respectifs se déclaraient la guerre, ceux d'entre eux qui recevraient les premiers l'ordre de guerre ou les lettres de marque devraient en aviser rapidement l'autre partie sur ce qu'ils allaient faire.

 

 

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11 février 2014

Paroisses Saint Vincent et STE ANNE

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1617. Hendaye devient paroisse prenant pour patron Saint Vincent de Dax, évangélisateur présumé des alentours de la Bidassoa, remplacé plus tard par Saint Vincent de Huesca dont la fête est en janvier quand les pêcheurs de baleine sont à terre. Le coût de la construction de l’église est à la charge des hendayais.

A la fin du XVI°s.Hendaye n'est encore qu'un modeste  hameau, un quartier d'Urrugne, mais qui, déjà , aspire à son autonomie, sans doute ses gens ont-ils été mis en goût par l'exemple de Ciboure qui vient d'obtenir sa libération de la tutelle d'Urrugne. Comme il était de règle que, plus ou moins tôt, l'institution d'une paroisse engendra celle d'une communauté, les Hendaiars commencèrent astucieusement par réclamer,d'abord, un lieu de culte qui leur soit propre...Il leur fut facile d'arguer de la grande distance qui les séparait de l'église paroissiale d'Urrugne, de la difficulté qu'ils en éprouvaient << pour recevoir les Sacrements et suivre les offices divins >> Effectivement ils obtinrent de l'évêque de Bayonne  en 1598, le droit de construire une chapelle de secours desservie par un vicaire et le curé d'Urrugne. Ainsi ils franchissaient une première étape et abordaient aussitôt la seconde .

S'adressant au Parlement de Bordeaux ils réclament et obtiennent quelques droits  par des arrêts de 1603 et 1630, dont, malheureusement. nous ne connaissons pas le détail. Il nous suffit de savoir qu'Urrugne réagit vivement, repoussant toute désunion, sous une forme quelconque, paroisse ou jurade et réclamant le maintient intégral, à  son profit, de la police, de l'intendance et des pacages communaux. (F )

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Au reste Urrugne joua pleinement . en 1634, son rôle tutélaire ; la preuve s'en trouve dans un document archivé à Urrugne . Apprenant que  << le roi d'Espagne a assemblé un grand nombre de gens de guerre en la ville de Fontarrabie, qui pourraient traverser la rivière et se saisir de la frontièresi elle n'était gardée >> le Gouverneur de Bayonne ordonne à la communauté d'Urrugne de mobiliser le nombre d'hommes nécessaires pour défendre la frontière.

Le jurat de la Place , dont dépend << le hameau de Hendaye >>,objecte qu'il convient d'exempter les habitants de ce lieu

<< qu'ils  sont pour la plupart absents et en voyage sur mer vers Terre-Neuve, Flandres et autres contrées d'outre- mer  où ils ont accoutumé d'aller pour la pêche de la baleine ou autres choses et demeurent absents les huit mois de l'année. A cause de quoi il est besoin et nécessaire que les autres habitants du quartier de la Place fassent la garde pour eux 

Il fut donc envoyé 100 de nos hommes  le long de la côte << Socobouroua >>

( à l'extrémité ouest de la plage.), << au pied de laquelle passent les navires : l'évêque érige une paroisse qui vont et viennent de Fontarrabie >>.

Autre document Hendaye ne comporte que 100 maisons qui se serrent alentour du port et jusque dans  la baie de Belcenia , aujourd'hui comblée, dans ce Bas-Quartier, autrefois dit le quartier des Pirates,quelques rares maisons témoignent   encore  de son activité au  XVII °s. 

 

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Louis XIII décide la construction de forts à Socoa et à Hendaye; Urrugne y est opposée et Fontarabie renforce sa garnison.

 1620 .Plutôt que du roi de France Philippe III le Hardi, intervenant en faveur des Infants de la Cerda, il pourrait s'agir des comtes Bernard de Foix et Robert d'Artois, généraux de Philippe IV le Bel arrivés à Dax le 15 août 1295 pour reprendre la Gascogne aux Anglais, et qui auraient débordé la Bidassoa.

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1617-1620. Les pires années dans les différends Hendaye-Fontarabie.

Toujours sur la question de la propriété de la Bidassoa (exclusive de Fontarabie ou partagée entre les deux royaumes) les conflits se succèdent: humiliation, emprisonnement des autorités de Fontarabie, séquestration des navires de part et d’autre, prisonniers hendayais à Fontarabie et hondarribitars à Bayonne, médiations sans succès du seigneur d’Urtubie, commissionnés des deux royaumes à propos des limites frontaliers…

1620, le calme s’impose lors de l’intervention de Philippe III ordonnant la libération des labourdins prisonniers à Fontarabie.

 

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11 février 2014

1830 MONARCHIE de JUILLET

 

 

 

monarchie de juillet 

Proclamée le 9 août 1830 après les émeutes dites des « Trois Glorieuses », la monarchie de Juillet (1830-1848) succède en France à la Restauration. La branche cadette des Bourbons, la maison d'Orléans, accède alors au pouvoir.

Louis-Philippe Ier n'est pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français.

 Son règne, commencé avec les barricades de la Révolution de 1830, s'achève en 1848 par d'autres barricades, qui le chassent pour instaurer la Seconde République.

La Monarchie de Juillet, qui a été celle d'un seul homme, marque en France la fin de la royauté.

 1833-1839. Première guerre carliste en Espagne, Hendaye essuie quelques balles perdues et reçoit quelques vaincus carlistes.

 1834 Don Carlos (V).passe sur la Bidassoa par Maya, le 10 juillet, pour rejoindre Zumalacarregui et se faire reconnaître roi d'Espagne.

 1836, lorsque la foudre tomba sur l'église et fendit du haut en bas le clocher, qui, dans sa tour, abritait, au premier étage, la salle de la mairie avec ses archives, servant aussi d'école. Tout dut être évacué et transféré en face, dans la maison Imatz.

 La superficie de la commune d'Hendaye passait ainsi à 228 hectares comprenant les maisons d'Otatx, Hinda, Ayzpurdi, Uristy. Larrun, Sascoénia, Ondaralxu et les dunes, et sa population de 617 à 918 habitants. ,.

 La superficie de la commune d'Hendaye passait ainsi à 228 hectares comprenant les maisons d'Otatx, Hinda, Ayzpurdi, Uristy. Larrun, Sascoénia, Ondaralxu et les dunes, et sa population de 617 à 918 habitants.

 Mais il subsistait deux anomalies : Hendaye restait séparée des Joncaux par une bande de terre d'un kilomètre de longueur qui suivait le cours de la Bidassoa depuis la pointe de Santiago jusqu'au pont de Béhobie.

 En outre, alors que le domaine d'Irandatz et le quartier de Zubernoa étaient à proximité du bourg d'Hendaye, ils dépendaient administrativement de celui-ci d'Urrugne, distant de plus de cinq kilomètres.

 Il faudra attendre un décret d'octobre 1896 pour voir disparaître ces anomalies. Désormais, le territoire d'Hendaye se rapprochait sensiblement de ses limites naturelles :

Dès  1836 .Hendaye souffre de quelques balles perdues lors de la première guerre carliste en Espagne quand des soldats anglais aident l’armée libérale espagnole à déloger de Fontarabie les forces carlistes qui voulaient comme roi, l’anti libéral Charles (Vème de son nom pour ses partisans)  à la place d’Isabelle II, fille de Ferdinand VII, frère puiné de Charles.

En 1836, la ville de Fontarrabie est attaquée pendant les guerres carlistes par un corps expéditionnaire britannique

Ces soldats anglais en prenant des bains de mer et de soleil étonnent la population des deux cotés de la Bidassoa qui croyaient malsaines ces pratiques

.1839 Don Carlos (V) prétend à la couronne d'Espagne contre la régente Marie- Christine.

Désarmé par l'accord de Vergara, Don Carlos repasse la Bidassoa avec quelques milliers de partisans  

jean baptiste barrieu

 

Hendaye à env ..400 habitants


Le premier étage du clocher, en bon état, servait de mairie et d'école. Il fut endommagé par la foudre en

1836, lorsque la foudre tomba sur l'église et fendit du haut en bas le clocher, qui, dans sa tour, abritait, au premier étage, la salle de la mairie avec ses archives, servant aussi d'école. Tout dut être évacué et transféré en face, dans la maison Imatz.

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 La superficie de la commune d'Hendaye passait ainsi à 228 hectares comprenant les maisons d'Otatx, Hinda, Ayzpurdi, Uristy. Larrun, Sascoénia, Ondaralxu et les dunes, et sa population de 617 à 918 habitants.

 Mais il subsistait deux anomalies : Hendaye restait séparée des Joncaux par une bande de terre d'un kilomètre de longueur qui suivait le cours de la Bidassoa depuis la pointe de Santiago jusqu'au pont de Béhobie.

 En outre, alors que le domaine d'Irandatz et le quartier de Zubernoa étaient à proximité du bourg d'Hendaye, ils dépendaient administrativement de celui-ci d'Urrugne, distant de plus de cinq kilomètres.

 Il faudra attendre un décret du 14 octobre 1896 pour voir disparaître ces anomalies. Désormais, le territoire d'Hendaye se rapprochait sensiblement de ses limites naturelles : partant du cimetière de Béhobie, passant à proximité des maisons Maillarrenia, Erreca, Oriocoborda, Mentaberry qu'elles laissent en dehors, ces limites suivent le cours du ruisseau Mentaberry jusqu'à Haiçabia.

 La superficie de la commune d'Hendaye passait ainsi à 228 hectares comprenant les maisons d'Otatx, Hinda, Ayzpurdi, Uristy. Larrun, Sascoénia, Ondaralxu et les dunes, et sa population de 617 à 918 habitants

  •  Don Carlos ( V prétend à la couronne 'Espagne  contre la régente Marie-Christine. Désarmé par l'accord de Vergara Don Carlos repasse la Bidassoa avec quelques milliers de ses partisans

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LE CARLISME

La Croix de Bourgogne,

drapeau traditionnel des carlistes

LE CARLISME        

Le carlisme est un mouvement politique légitimiste apparu dans les années 1830 qui revendique le trône d'Espagne pour une branche alternative des Bourbons . De tendance conservatrice et anti-libérale, il est à l'origine de trois guerres civiles qui déchirent le XIX siècle espagnol et marquent profondément le pays.

La première civile eut lieu de  1833 à 1840

la seconde de 1846 à 1849

la troisième de 1872 à 1876

Elles   eurent leur importance dans la vie quotidienne des  hendayais

 

1834 Don Carlos (V).passe sur la Bidassoa par Maya, le 10 juillet, pour rejoindre Zumalacar- regui et se faire reconnaître roi d'Espagne.

 

, 1839 Don Carlos (V) prétend à la couronne d'Espagne contre la régente Marie- Christine.

Désarmé par l'accord de Vergara, Don Carlos repasse la Bidassoa avec quelques milliers de

partisans 

  1841. L’Essor d’Irun commence. En cette année la construction en Espagne de l’état-nation fait d’Irun le siège d’une des principales douanes espagnoles et de ce fait le développement des activités administratives, commerciales et industrielles est garanti car de l’autre coté de la Bidassoa se trouve le marché européen en expansion.

 

1845 Fontarrabie La loi municipale générale supprime tous les statuts particuliers avec effet au 1er janvier 1848.

 La population de Fontarrabie passe à 3 000 âmes.

etienne joseph durruty

 

Hendaye à env.470 habitants

 

Deuxième guerre carliste (1846-1849)

Pratiquement limitée à la Catalogne, elle n’est en réalité qu’une lutte de guérillas sans grande transcendance.

Troisième guerre carliste (1872-1876)

La troisième Guerre Carliste débute en 1872 et se déroule principalement sur les territoires du Pays Basque, de Navarre et de Catalogne. La restauration des Borbons par le biais d’Alphonse XII entraîne, peu après, l’affaiblissement du carlisme et mène à la fin de la guerre en 1876.

 La fin de cette Troisième Guerre Carliste, avec la défaite des Carlistes traditionalistes, entraîne l’abolition des Fueros en Alava, Bizkaia et Gipuzkoa et l'incorporation de ces trois territoires aux autres provinces de l’État.

A chaque guerre, de nombreuses familles navarraises, viendront se réfugier à Hendaye et  y resteront

martin hibarren

 

Hendaye à  438 habitants en 1846

 

1847,Déjà, en 1847  la faveur des bains de mer incitait le Préfet à ordonner aux municipalités de la Côte de prendre « des mesures pour que, chaque année, il ne soit pas constaté des accidents et souvent des malheurs.

Des enfants, de grandes personnes même se jettent à la mer pour se baigner; enlevés par les vagues, ils périssent faute de secours, victimes de leur imprudence.

 Il serait à désirer que, dans chacune des localités dont le territoire est baigné par la mer, le maire pût envoyer sur la côte aux heures où l'on se baigne habituellement un ou deux bons nageurs avec mission de veiller sur les baigneurs, soit en leur indiquant les dangers qu'ils pourraient courir, soit en leur portant au besoin secours ou tout au moins qu'il y eût le plus souvent sur la côte quelque préposé qui interdira de s'y baigner, s'il n'est d'autre sûreté possible ».

 

deuxieme republique

 

La Deuxième République, aussi appelée Seconde République, est le régime politique de la France du 24 février 1848, date de la proclamation provisoire de la République à Paris, jusqu'au sacre de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1852, sacre amorcé - jour pour jour l'année précédente - par un coup d'État. Elle fait suite à la Monarchie de Juillet et est remplacée par le Second Empire.

 

jean henry lalanne

Hendaye à env. 466  habitants en 1851

 

 

jean baptiste ansorborlo

 

Hendaye à  env .. 470 habitants

 

claude delio 2

1851. Création de la Commission de délimitation des Pyrénées pour établir les frontières entre La France et l’Espagne.

1854  C'est à partir de 1854 que, sur la Côte, grandit l'affluence des baigneurs et des touristes, entraînés par l'exemple que leur offrirent l'Empereur et  l'Impératrice.

Bien avant son mariage, alors qu'elle n'avait que 24 ans, Eugénie de Montijo était venue, en 1850, avec toute sa famille, séjourner, l'été, à Biarritz déjà centre d'attraction de la grande société espagnole.

Mariée en 1853, dès l'année suivante elle y revint régulièrement avec Napoléon III, même au cours de cette année, 1856, où elle mit au inonde le Prince Impérial, événement que Hendaye célébra fastueusement

. A Biarritz, Eugénie se baignait sur la grande plage; souvent, elle aimait venir excursionner par ici, marquant une particulière prédilection pour Béhobie et Hendaye.

Cette vogue de Biarritz devait naturellement exciter l'envie des Hendayais d'autant plus que, plus près encore, Ciboure commençait à s'organiser pour l'accueil des baigneurs.

1854. La municipalité de Hendaye devient propriétaire du vieux fort moyennant la somme de 500 francs.

 Les restes du fort serviront de carrière pour les particuliers et pour les travaux publics.

 

 

incident de peche

Les Intérêts commerciaux entre  l'Espagne et la France que, même pendant les guerres si

fréquentes entre ces deux nations, il se faisait des traités de commerce entre ces localités. Les députés français et espagnols se réunissaient dans l'île des Faisans et convenaient de tous les articles de ces traités qu'on appelait« de bonne correspondance ».

 Ces traités étaient ensuite ratifiés par les rois. Ainsi, pendant toute la durée des hostilités, les relations commerciales continuaient au grand profit de Hendaye qui assurait les échanges. Ces traités s'appliquaient aussi aux relations par mer. Le premier dont on ait trouvé trace porte la date

du 29 octobre 1353. Il y en eut beaucoup d'autres par la suite jusqu'au XVIIIe siècle.

La mer, il paraît superflu de le dire, a toujours joué un grand rôle dans l'existence des Hendayais, qu'ils fussent marins ou pêcheurs. Le régime incertain des eaux de la Bidassoa n'ayant jamais

permis d'y créer un port, les marins s'enrôlaient sur des navires équipés par les armateurs de Bayonne ou de Saint-Jean-de-Luz

Quant aux pêcheurs qui étaient le plus grand nombre, ils pêchaient avec des embarcations en mer ou sur la rivière.

Mais l'accord ne régnait pas toujours entr'eux et les pêcheurs espagnols. Les incidents étaient fréquents et se terminaient souvent d'une manière tragique. Voici la relation d'une affaire qui montre combien les rapports pouvaient être tendus entre les riverains des deux nations.

Les Espagnols prétendaient que la rivière leur appartenait sur toute sa largeur. Partant de ce principe et au mépris des revendications françaises, l'alcade de Fontarabie vint, le 23 janvier

1617, jusque sur le rivage d'Hendaye, à la poursuite d'un "malfaiteur", étant porteur de son bâton de justice (1). Arrêté à son tour, avec les bateliers qui le conduisaient, il fut envoyé par les autorités d'Hendaye au gouverneur de la province, M. de Gramont, qui les emprisonna à Bayonne jusqu'à ce qu'une enquête eut été faite.

Mais, avant qu'elle fut terminée, les Espagnols, usant de représailles, arrêtèrent et emprisonnèrent plusieurs pêcheurs français qui naviguaient paisiblement sur les eaux de la Bidassoa.

Ils firent plus ; ils saisirent trois navires de Saint-Jean-de-Luz armés pour la pêche à la baleine qui, à cause du mauvais temps, s'étaient réfugiés dans la baie de Fontarabie.

L'affaire se compliquait. Le comte de Gramont signala la situationau roi Louis XIII qui traita la question par voie diplomatique.

Il donna l'ordre de relâcher les Espagnols contre remise des prisonniers français. Cet échange eut lieu le 4 mai 1617.

Mais, au moment où les pêcheurs français libérés abordaient sur la côte d'Hendaye, le château de Fontarabie leur envoya, en guise d'adieu, une volée de dix coups de canon. Personne heureusement ne fut blessé par ces décharges ; mais l'une d'elles endommagea sérieusement le clocher de l'église.

Cette nouvelle affaire donna lieu à une seconde enquête suivie de longues conférences internationales dont le siège fut, comme toujours, l'île des Faisans. Les délégués français et espagnols n'avaient pas encore pu se mettre d'accord, lorsque les négociations pour la paix des Pyrénées commencèrent le 13 août 1659. Mazarin et don Luis de Haro abordèrent aussi la question de la Bidassoa, mais elle ne fut pas suivie d'une solution immédiate. Les négociations se poursuivirent entre d'autres plénipotentiaires et se terminèrent par un traité signé le 9 octobre 1685 et qui reconnaissait des droits égaux aux habitantsdes deux rives de la rivière.                                                                                  (N)

 Aujourd'hui encore, en Guipuzcoa, le bâton est l'insigne des alcades

et des agents de police.                                                (n) 

Depuis cette époque un stationnaire français et un stationnaire espagnol séjournent en permanence dans la Bidassoa. Leurs commandants veillent à l'exécution du traité et règlentles différends de leur compétence qui peuvent se produire. En ce qui concerne la pêche, à la saison du saumon et de l'alose, c'est-à-dire pendant les mois du printemps, et pour éviter les incidents entre pêcheurs français et espagnols, il fut décidé qu'ils pêcheraient à tour de rôle. Au coup de midi, à l'église d'Irun, un des stationnaires devait tirer un coup de canon et lespêcheurs de sa nationalité pouvaient seuls pêcher jusqu'au coup de canon de l'autre stationnaire le lendemain à midi, et ainsi desuite. Le règlement de 1685 a été modifié à plusieurs reprises notamment en 1856, 1857 et 1879.

 Plus récemment de nouvelles conventions ont modifié cette situation et rendu la pêche librepour tous et en tous temps dans la Bidassoa 

1856  Reprenant l'accord de 1685, un traité de délimitation de frontières fut signé avec l'Espagne le 2 décembre 1856, L'art. 9 stipulait que, depuis Chapitelacoarria, un peu en-dessous d'Enderlaza, jusqu'à l'embouchure de la Bidassoa, la frontière suivait le milieu du cours principal, sans changer la nationalité des îles, celle de la Conférence restant indivise entre les deux nations. La navigation, le commerce et la pêche sont déclarés libres sur les eaux de la Bidassoa (art 29 et 21)

. Tout barrage est désormais interdit (art. 23 et 24). Le pont de Béhobie, reconstruit à frais communs, appartiendra aux deux nations (art. 26).

 L'éponge était ainsi passée sur de longs siècles de querelles ou de violences ; les deux peuples voisins pouvaient désormais vivre côte à côte. Il est vrai que, la pêche n'étant pour ainsi dire plus pratiquée par les Hendayais, les motifs de discussion avaient à peu près disparu. Il est vrai aussi, que, du côté espagnol, on a eu à enregistrer souvent la violation des règlements frontaliers et qu'il n'est pas rare de voir, la canonnière française donner la chasse aux pêcheurs espagnols en maraude dans les eaux françaises.                         (OG )

 

1856.Le Traité des Limites -ou de Bayonne de 1856 qui fait suite au Traité des Pyrénées à jours alternés.

 

Les riverains des deux cotés ont les mêmes droits de navigation et de pêche qu’ils pratiqueront à jours alternés. Avec postériorité deux petits canons seront placés l’un dans le « puntal » de Fontarabie, l’autre dans la Station Navale de Hendaye pour signaler chaque jour, de février à la fin juillet, le tour de l’une ou l’autre rive,  l’heure officielle étant l’heure de l’horloge de l’église du Juncal d’Irun.

Des couleurs spécifiques distingueront les bateaux  des villes riveraines -blanc et bleu pour ceux de Hendaye-

Les nasses sont supprimées.

dernière nasse, unique, démolie et rachetée à Fontarabie par traité.

de 1659, précise  que la Bidassoa  constitue la frontière entre La France et lEspagne à partir de son embouchure et jusquà Endarlatza - où confluent les Pyrénées Atlantiques, lAragon et la Navarre- la ligne qui divise les deux états étant  située au centre du courant principal du cours deau.

Le Traité stipule aussi que les riverains des deux cotés de la Bidassoa frontalière ont les mêmes droits de navigation et de pêche quils pratiqueront

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18 février 2014

LE CHEMIN de FER -

 

1863

chemin de fer 

 


  

 

La Douane


Le train venant de Madrid arrive à Hendaye


le buffet

et de la Bidassoa !

L'ouverture de la ligne de chemin de fer de Paris à Madrid a été le signal de la renaissance de cette petite localité qui, depuis les guerres du Premier Empire, n'avait fait que végéter. Non seulement les formalités de douane pour le passage des marchandises d'un pays à l'autre, mais aussi leur transbordement,conséquence de la différence de voiesen France et en Espagne, amenèrent beaucoup d'étrangers qui se fixèrent à Hendaye, en même temps qu'un nombre élevé

d'employés de chemin de fer. C'est alors que commença à se former le quartier dit de la gare.

A l'origine, c'est-à-dire en 1857 on ne savait pas encore ce que donneraient les chemins de fer. Beaucoup, parmi les personnes les plus éclairées, ne pensaient pas qu'ils dussent prendre une extension aussi considérable que celle qu'ils ont prise. Les résultats de l'expérience n'ont pas tardé à lever les doutes et à

montrer que la conséquence de ce nouveau mode de transport a été une véritable transformation de la vie sociale. Depuis cette époque, le trafic de la gare d'Hendaye a beaucoup varié

Le tonnage expédié par cette gare en 1913 a été de 199.000 tonnes ; celui de l'année 1932 a atteint 390.581 tonnes par suite de diverses circonstances et en particulier des suivantes. Ces dernières années, en raison de nouveaux tarifs douaniers et d'accords entre les compagnies de Chemins de fer, un très gros trafic d'oranges s'est créé entre l'Espagne, la France et certains pays du Nord qui en recevaient une petite quantité auparavant. Pour s'en faire une idée, il suffira de citer quelques chiffres concernant  l'année considérée, c'est-à-dire 1932. Il a été expédié d'Hendaye, venant d'Espagne, 32.000 wagons transportant 146.000 tonnes d'oranges et ayant rapporté aux compagnies françaises 42 millions de francs. On conçoit qu'un semblable trafic justifie l'emploi de beaucoup de monde. Le nombre des commissionnaires en douane, qui est  habituellement d'une cinquantaine, atteint 105 pendant la campagne  des oranges et chacun emploie une moyenne de trois commis.Le transbordement nécessite 60 équipes de manoeuvres à  hommes chacune, soit 300 personnes, sans compter les journaliers  permanents évalués à une centaine d'hommes. Le personnel fixe de la gare est de 300 hommes ; celui de la Douane de 120.  Il faut dire que tout ce monde n'habite pas Hendaye ; beaucoupvivent à Irun. On n'en peut pas moins évaluer à 600 ou 700 le  nombre de personnes dont la présence est justifiée par le trafic transitant par la gare d'Hendaye. On voit donc l'influence considérable que sa création a eue sur la renaissance de cette ville.'( N)


Cependant il ne faudrait pas conclure de ce qui précède qu'Hendaye n'a été une localité de transit que depuis la création du chemin de fer . Sa situation sur la frontière l'a mise en relations, à toutes les époques, avec les villes voisines de la France et de l'Espagne entre lesquelles elle servait d'intermédiaire. Les intérêts commerciaux en jeu étaient si importants que, même pendant les guerres si fréquentes entre ces deux nations, il se faisait des traités de commerce entre ces localités. Les députés français et espagnols se réunissaient dans l'île des Faisans et convenaient de tous les articles de ces traités qu'on appelait « de bonne correspondance ». Ces traités étaient ensuite ratifiés par les rois. Ainsi, pendant toute la durée des hostilités, les relations commerciales continuaient au grand profit d'Hendaye qui assurait les échanges. Ces traités s'appliquaient aussi aux relations par mer. Le premier dont on ait trouvé trace porte la date du 29 octobre 1353. Il y en eut beaucoup d'autres par la suite jusqu'au XVIIIe siècle.( N )


Pont sur le chemin de fer sera détruit. lors la constuction de Zubi Etan

 

 

 

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1865   Napoléon III et l'impératrice Eugénie Isabelle II et le roi Françoisd'Assise

pour l'ouverture officielle du chemin de fer sur la Bidassoa, échangent des visites les 9 et 11 septembre à Saint-Sébastien et Biarritz, où la chapelle N.-D. de la Guadeloupe est inaugurée au Palais.

Louis 1" et la reine de Portugal font leur visite inaugurale le 10 octobre à Biarritz.

Napoléon et Eugénie avaient déjà visité Fontarabie sur le vapeur « Le Pélican » en septembre 1856, et l'île des Faisans les 18 août 1854 et 29 septembre 1861, avant et après la construction du monument commémoratif.

Il est compréhensible qu' Urrugne, conservant la nostalgie d'une souveraineté qui, jusqu'au XVIIe s., s'étendait de la Nivelle à la Bidassoa, ait cherché à épuiser, jusqu'à leur extrême limite, toutes les ressources, tous les recours possibles auprès de la Justice.

Il est même naturel, et bien dans la manière paysanne, qu'après avoir perdu plusieurs procès et appels, la municipalité ait cherché un ultime refuge dans la force d'inertie, tardant, par exemple, au maximum, à accomplir les formalités administratives auxquelles la loi l'assujettissait !

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 Hendaye Plage



  ECHECS SUCCESSIFS DES PROMOTEURS  


Une première tentation leur vint, en 1861, d'aliéner le terrain de la baie de Chingoudy; elle leur fut offerte par un spéculateur aussitôt repoussé comme tel

 A ce dernier motif le Conseil municipal ajouta qu'il lui paraissait inopportun d'examiner une proposition quelconque, car « dans un avenir prochain, une concurrence s'établira évidemment pour l'acquisition de ce terrain et, alors seulement, il pourra y avoir des avantages réels pour la commune ».

Pour cette raison plusieurs demandes d'acquisition de parcelles situées sur les dunes sont refusées de 1862 à 1867.

Une seule exception : en 1862, la vente de 12 ares, à 30 f l'are, « sur les dunes de la côte près la ruine de l'ancienne chapelle Sainte-Anne pour y bâtir une maison et un jardin d'agrément, au profit de Mr Didelin, professeur de dessin à Aire ». Ce maître en prospective autant qu'en perspective s'inscrit certainement en tête des bâtisseurs des villas en bordure de la plage

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Un autre mouvement d'expansion de la population et d'activité des affaires se porta du côté de la plage. Jusqu'alors, tant parce que la pratique des bains de mer n'était pas répandue à cause des difficultés d'accès seul un étroit chemin longeant la baie de Chingoudy reliait le bourg aux dunes l'exploitation de la plage n'avait tenté personne. Et même après l'élargissement de ce chemin d'accès en 1869, personne n'osait encore se lancer dans une entreprise qui paraissait hasardeuse.

L'exploitation de la plage se résuma tout d'abord dans l'installation d'un établissement de bains

 

jacques darrecombehere

Hendaye à env 456 habitants


1860, la première idée lui vint d'endiguer la Bidassoa; à la vérité, elle lui fut suggérée par une lettre du Préfet, l'invitant « à s'inspirer de la pensée du Souverain de rendre productif les communaux incultes », dont le spectacle dut impressionner l'Empereur au cours de ses séjours à Biarritz et de ses nombreuses excursions dans notre région.

Le Conseil municipal alors délibère :« considérant qu'il existe dans la commune un terrain de plus d'un km de long sur 300 m de large (30 hect.) baigné par les mers et qui serait d'une prodigieuse fertilité s'il était conquis à l'agriculture en endiguant le chenal de la Bidassoa, considérant que ledit terrain avait attiré l'attention de l'Impératrice lors de sa visite en 1857 en demandant pourquoi on n'avait pas essayé de le livrer à l'agriculture,

les dispositions de ladite lettre impériale du 5 février 1860 fournissant les moyens de rendre ce sol productif, à défaut de ressources communales...

persuadé de l'immense avantage pécuniaire qu'en retirerait l'Etat et la commune,estime intéressant de faire étudier sérieusement cette question par MM. les Ingénieurs et la sollicitude de l'Administration.  

Ce projet ne tomba pas littéralement à l'eau ! faute d'être subventionné, il reprit forme bien plus tard, avec la grande différence qu'il entra dans le cadre de l'urbanisme et non plus de l'agriculture. 

Deux faits devaient lui imprimer cette nouvelle forme: ce furent, d'abord, la vocation, s'affermissant, de Hendaye station balnéaire, puis la création de la ligne de chemin de fer Paris-Irun avec une gare internationale à Hendaye.

 

Ce que nous appelons aujourd'hui la plage, son boulevard ainsi qu'une zone atteignant une profondeur de 300 m environ, tout cela constituait alors « les dunes », que l'Etat conseillait de couvrir de plantations; de ces dernières il ne reste plus que de-ci de-là quelques genêts.

 

Mais les Hendayais ne s'attardèrent pas dans cette orientation. Ils préférèrent et l'avenir leur donna combien raison ! miser sur l'attraction de la mer et se préparer à recevoir les baigneurs, à l'exemple des autres plages de la Côte.

 

C'est à partir de 1854 que, sur la Côte, grandit l'affluence des baigneurs et des touristes, entraînés par l'exemple que leur offrirent l'Empereur et l'Impératrice.

 

Bien avant son mariage, alors qu'elle n'avait que 24 ans, Eugénie de Montijo était venue, en 1850, avec toute sa famille, séjourner, l'été, à Biarritz déjà centre d'attraction de la grande société espagnole.

 

Mariée en 1853, dès l'année suivante elle y revint régulièrement avec Napoléon III, même au cours de cette année,

 

Le pont du chemin de fer est construit sur l'ancien passage de Santiago en 1864.

 

La route provinciale d'Irun à Fontarabie, construite en 1865, est com­plétée par la route communale de Fontarabie à la Guadeloupe en 1885.

 

A Hendaye, le chemin de Belcénia à Ondarraïtz élargi en 1869 est repris en 1887 par le pont de Belcénia et le boulevard de la plage avec 600 mètres de digue de mer.

 

1862Avant le jugement du tribunal d'arrondissement de Bayonne rendant à

Hendaye les Joncaux retenus par Urrugne, et lui ajoutant tous les terrains

 d'alluvions jusqu'à la mer, la commune compte plus de 600 habitants. La cour d'appel départementale des Basses-Pyrénées confirme..

 

1863  Le premier train direction France-Irun arrive à Hendaye le 22 octobre 1863, et le premier train Madrid-Paris arrive à Hendaye le 15 août 1864

martin hiribarren

Hendaye à env 617 habitants

 

1864   Mais, par-dessus tout, comme nous l'avons déjà dit, 1864 marque une date capitale dans l'histoire de Hendaye parce qu'elle est celle du prolongement jusqu'à la gare internationale de cette ville de la ligne de chemin de fer Paris-Bayonne. Cet événement eut une répercussion considérable sur les vies économique et politique de la cité.

L'afflux de fonctionnaires (douanes, police, etc.), d'employés de la C" de Chemin de Fer du Midi, l'implantation de nouveaux commerçants, qui devait normalement s'ensuivre, accrûrent la population à un rythme très rapide, la doublant en dix ans, la triplant en vingt ans. Cette invasion ne pouvait qu'altérer profondément le caractère du pays. 

 Les Basques furent submergés par cette vague d'étrangers à la région.

 Aussi grand et amical que fût l'attachement que ces derniers marquèrent pour leur nouvelle petite patrie, il était fatal qu'ils eûssent, surtout dans les domaines politique et religieux, des réactions différentes de celles qui étaient inspirées par de vieilles traditions 

 Le fait est particulièrement manifeste au cours des années suivantes. 

Dans un registre des archives municipales nous trouvons la réconfortante vue qu'offrait Hendaye à la fin de la période traitée dans ce chapitre :

« On voit alors les ruines disparaître, les maisons s'élever, le commerce s'établir et la prospérité naître où naguère végétaient pariétaires (plantes, qui poussent dans les murs) et orties. On pourrait dire que la commune renaît de ses cendres comme le Phénix ! »___ 

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1865 un château-observatoire, conçu par Viollet-le-Duc, commence à sortir de terre dans le lieu jusqualors connu comme Aragorry qui avait été acheté par le savant et voyageur Antoine dAbbadie qui donnera son nom à ce lieu.

 

1865   Napoléon III et l'impératrice Eugénie Isabelle II et le roi Françoisd'Assise

pour l'ouverture officielle du chemin de fer sur la Bidassoa, échangent des visites les 9 et 11 septembre à Saint-Sébastien et Biarritz, où la chapelle N.-D. de la Guadeloupe est inaugurée au Palais.

Louis 1" et la reine de Portugal font leur visite inaugurale le 10 octobre à Biarritz.

Napoléon et Eugénie avaient déjà visité Fontarabie sur le vapeur « Le Pélican » en septembre 1856, et l'île des Faisans les 18 août 1854 et 29 septembre 1861, avant et après la construction du monument commémoratif

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Un autre mouvement d'expansion de la population et d'activité des affaires se porta du côté de la plage. Jusqu'alors, tant parce que la pratique des bains de mer n'était pas répandue à cause des difficultés d'accès seul un étroit chemin longeant la baie de Chingoudy reliait le bourg aux dunes l'exploitation de la plage n'avait tenté personne. Et même après l'élargissement de ce chemin d'accès en 1869, personne n'osait encore se lancer dans une entreprise qui paraissait hasardeuse.

L'exploitation de la plage se résuma tout d'abord dans l'installation d'un établissement de

de bains édifié en 1877 au-dessous du monticule où se dresse actuellement le Nid Marin. C'était une construction en planches comportant une trentaine de cabines avec un restaurant-buvette, que je revois dans mes souvenirs d'enfance, car il ne disparut que vers 1913, lors du prolongement de la digue vers les Deux Jumeaux.

1865 un château-observatoire, conçu par Viollet-le-Duc, commence à sortir de terre dans le lieu jusqualors connu comme Aragorry qui avait été acheté par le savant et voyageur Antoine dAbbadie qui donnera son nom à ce lieu.

 

1865   Napoléon III et l'impératrice Eugénie Isabelle II et le roi Françoisd'Assise

pour l'ouverture officielle du chemin de fer sur la Bidassoa, échangent des visites les 9 et 11 septembre à Saint-Sébastien et Biarritz, où la chapelle N.-D. de la Guadeloupe est inaugurée au Palais.

Louis 1" et la reine de Portugal font leur visite inaugurale le 10 octobre à Biarritz.

Napoléon et Eugénie avaient déjà visité Fontarabie sur le vapeur « Le Pélican » en septembre 1856, et l'île des Faisans les 18 août 1854 et 29 septembre 1861, avant et après la construction du monument commémoratif

Un autre mouvement d'expansion de la population et d'activité des affaires se porta du côté de la plage. Jusqu'alors, tant parce que la pratique des bains de mer n'était pas répandue à cause des difficultés d'accès — seul un étroit chemin longeant la baie de Chingoudy reliait le bourg aux dunes — l'exploitation de la plage n'avait tenté personne. Et même après l'élargissement de ce chemin d'accès en 1869, personne n'osait encore se lancer dans une entreprise qui paraissait hasardeuse.

L'exploitation de la plage se résuma tout d'abord dans l'installation d'un établissement

de bains édifié en 1877 au-dessous du monticule où se dresse actuellement le Nid Marin. C'était une construction en planches comportant une trentaine de cabines avec un restaurant-buvette, que je revois dans mes souvenirs d'enfance, car il ne disparut que vers 1913, lors du prolongement de la digue vers les Deux Jumeaux.


 
1865 Le premier étage du clocher, en bon état, servait de mairie et d'école.
 Il fut endommagé par la foudre en 1836. Les services municipaux se transportèrent alors à la maison Imatz et y demeurèrent jusqu'au jour où, en 1865, fut construite une nouvelle mairie

LA MAIRIE

1865


Depuis 1865 la nouvelle Mairie partage ses locaux avec l'école des garçons.Dans une salle de celle_çi était l'école de musique.En 1920 une nouvelle école sera construite au vieux fort

1865.

La commune avait son territoire réduit à la surface occupée par le bourg et le bas quartier

 

 

Conflits politico religieux 

 

 1865, le curé, le maire et son conseil municipal avaient unanimement demandé au Père Cestac, fondateur du Refuge d'Anglet, l'envoi de Servantes de Marie. Il en vint aussitôt trois, qui prirent en charge l'école des filles.

Tout alla très bien jusqu'au jour où le maire s'acharna à leur chercher noise et à demander leur départ sous les prétextes les plus fallacieux

. Il prétextait, par exemple, l'insuffisance de leur enseignement, ce à quoi l'inspecteur d'académie répondait que leur école était une des meilleures du département !

Mais il fut une .force plus puissante et, en 1880, les Sœurs durent abandonner l'école communale.

 L'opposition demeura vive, en particulier celle d'Antoine d'Abbadie, qui la manifestera encore huit ans plus tard.

Comme le conseil municipal lui avait rappelé qu'il ne tenait plus son engagement de verser, chaque année, un don de 100 f destiné à l'amortissement des intérêts d'un emprunt, il répondit : « ainsi je proteste contre la laïcisation de l'école; faites-moi un procès », ce dont on se garda bien ! Et l'on fit même très bien, car, sans davantage de rancune, Antoine d'Abbadie ajouta à ses bienfaits le cadeau d'une source dont la commune avait le plus grand besoin; en retour, celle-ci le gratifia du suprême honneur en son pouvoir traduit par la citation : « A bien mérité de la Ville de Hendaye. »

Quant aux familles chrétiennes, très attachées à la liberté de l'enseignement, elles firent les sacrifices nécessaires pour conserver les Soeurs. Dès la rentrée suivante, celles-ci ouvraient une école dans une maison louée et, en 1884, les familles pouvaient mettre à leur disposition une nouvelle construction, qui leur permit d'ouvrir une école maternelle.                                                                 ( F )

Limites d'Urrugne, Hendaye, Biriatou

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S'ils étaient avides d'accroître leur aire, c'est parce que les Hendayais pressentaient la fortune qui devait leur venir de la force d'attraction de la frontière, de la mer, ainsi que de la seule beauté du site.

Pour garder les Joncaux ils avaient beau jeu de pouvoir se référer à la donation de Louis XIV, d'autant plus que celle-ci leur accordait également l'exclusivité du droit de passage de la Bidassoa en face de l'hôpital Saint-Jacques.

 Pour le reste, ils arguaient simplement du peu d'intérêt qu'apparemment la municipalité d'Urrugne portait au secteur de leurs environs (chemins mal entretenus, etc.)

. Ils faisaient non moins valoir la peine qu'éprouvaient les gens du quartier de Subernoa pour se rendre à la mairie d'Urrugne, distante de 7 km, pour l'accomplissement des formalités et démarches auprès de leurs autorités officielles.

D'un autre côté, il est compréhensible qu' Urrugne, conservant la nostalgie d'une souveraineté qui, jusqu'au XVIIe s., s'étendait de la Nivelle à la Bidassoa, ait cherché à épuiser, jusqu'à leur extrême limite, toutes les ressources, tous les recours possibles auprès de la Justice.

Il est même naturel, et bien dans la manière paysanne, qu'après avoir perdu plusieurs procès et appels, la municipalité ait cherché un ultime refuge dans la force d'inertie, tardant, par exemple, au maximum, à accomplir les formalités administratives auxquelles la loi l'assujettissait !

1866. Le Conseil Municipal, pour mettre fin à certains abus, fixe le prix du passage de Caneta à Fontarabie sur le bac utilisé à cet effet

1867 Au moment du décret consacrant cette augmentation cadastrale, les Hendayais du territoire et les nouveaux amenés par le chemin de fer sont plus de 900, autour d'une mairie neuve de 1865.

1867. Agrandissement du territoire de la Commune de Hendaye. « Pour  des raisons géographiques, religieuses, de police et de citoyenneté » la superficie comprise entre une ligne verticale qui partait de l’actuelle église Ste. Anne de la plage et rejoignait le boulevard de l’Empereur, la rue d’Irandatz et celle du commerce actuelles à la Gare et de celle-ci au Joncaux longeant la Bidassoa, cesse d’appartenir à Urrugne et devient hendayaise.

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Agrandissement de la commune de Hendaye aux dépens d’Urrugne

 qui perd la plage, les terrains de la Gare et la rive qui va de la Gare à Béhobie.

 

 Comme déjà dit, l'issue favorable d'un long procès avec Urrugne, en 1867, le gain d'une notable superficie, n'avaient pas apaisé la soif d'expansion de Hendaye.

 1867, au terme de plusieurs procès et même d'une pétition, qui fut directement adressée par les habitants à l'Empereur, Napoléon III, Hendaye arrachait à Urrugne 195 hectares.

L'affaire commença en 1830 par une initiative du Service du Cadastre (Contributions Directes) qui, dans un but de simplification, et certainement aussi parce que considérant que ce bourg n'était plus que ruine, proposa que, de nouveau, Hendaye ainsi que les Joncaux soient rattachés à Urrugne.

A Urrugne comme à Hendaye l'unanimité se fit pour repousser cette velléité, du moins contre une fusion totale,

 Urrugne faisant remarquer que sa voisine constituait une paroisse distincte. L'Administration n'insista pas sur ce point, mais, en dépit de la vigoureuse réaction des Hendaiars, elle persista à vouloir inscrire les terres des Joncaux dans le cadastre d'Urrugne.

Dès lors, l'Administration se heurta jusqu'en 1867 à onze municipalités, affirmant toutes successivement avec une égale ténacité leur volonté absolue, non seulement de sauvegarder la plénitude du territoire communal, mais, plus encore, d'obtenir son extension.

Il est compréhensible qu' Urrugne, conservant la nostalgie d'une souveraineté qui, jusqu'au XVIIe s., s'étendait de la Nivelle à la Bidassoa, ait cherché à épuiser, jusqu'à leur extrême limite, toutes les ressources, tous les recours possibles auprès de la Justice.

Il est même naturel, et bien dans la manière paysanne, qu'après avoir perdu plusieurs procès et appels, la municipalité ait cherché un ultime refuge dans la force d'inertie, tardant, par exemple, au maximum, à accomplir les formalités administratives auxquelles la loi l'assujettissait !

Dès cette même année, le conseil municipal « plantait un jalon » pour obtenir davantage, c'est-à-dire le rattachement intégral des quartiers de Subernoa et de Santiago. Il y avait là, en effet, en particulier aux abords de la gare, une enclave appartenant à Urrugne et qui séparait même Hendaye de ses terres des Joncaux.

Au début sa réclamation se fait très douce :

« Non, Hendaye ne demande pas une annexion violente! Elle est comme une mère qui ne cherche pas de nouveaux enfants, mais qui est prête à accueillir ceux qui librement veulent venir à elle ! »

Et ses arguments ne manquent pas. Le plus fort est celui qui repose sur l'ancienne existence de la paroisse de Subernoa. Ainsi, en réclamant « la consécration administrative de ce qui existait religieusement », le conseil municipal ne fait rien d'autre que se conformer à la règle la plus antique, les paroisses ayant toujours présidé à l'institution des communes.

Hendaye plaide non moins la topographie, la difficulté éprouvée par les habitants de ce quartier de Subernoa pour se rendre à la mairie d'Urrugne, suivre les annonces légales, y accomplir les actes d'état civil, etc. Les employés de la gare sont particulièrement victimes de cet éloignement...

D'autres raisons se rapportent à l'avenir.

Tout éloigne d'Urrugne, est-il affirmé, et porte vers Hendaye les habitants de ces quartiers; ils en sont, en particulier, distraits par le nouveau courant commercial créé par la gare. Et le plaidoyer s'achève sur une vue de l'avenir: Hendaye, devenu station balnéaire florissante quand une bonne route aboutira à la plage : au reste, l'industrie y prospère depuis que les Hendayais ont retrouvé la recette de la fameuse eau-de-vie...

Suit l'argument de choc !

« Sa Majesté l'Empereur a donné 10 000 f pour la construction de cette route (celle qui part du château de Mr Antoine d'Abbadie et aboutit à la gare) et il semble vraiment que le Souverain en personne ait désigné du doigt aux habitants de ce quartier qu'ils devaient associer leurs destinées à celles des Hendayais. »

Ensuite, le ton de la plaidoirie devient plus aigu; Urrugne est accusé de ne pas veiller à l'entretien du chemin que M. A. d'Abbadie avait fait construire à ses frais, aboutissant au bourg de cette commune. Il n'est cependant d'intransigeance de la part de ces fins renards, qui veulent bien « accepter d'accorder aux habitants d'Urrugne toujours et à perpétuité toutes les facilités nécessaires pour aller chercher des engrais à la mer ». Ils n'avaient évidemment pas pu prévoir la valeur qui est aujourd'hui celle du varech dans l'emploi qu'en fait l'industrie.

Sans se lasser, à plusieurs reprises, au fil des ans, Hendaye réitère sa demande d'annexion, en dépit de la non moins constante obstruc­tion d'Urrugne, et quand il n'y eut plus d'Empire, c'est la République qu'elle implore en termes aussi émouvants et toujours avec le précieux soutien d'Antoine d'Abbadie.

Finalement, une fois encore, la victoire se porte à ses côtés; le décret du 14 octobre 1896 lui vaut le gain de 495 hectares. Ces der­niers couvraient les secteurs liés à son expansion ainsi qu'à sa fortune : au bord de la mer, la zone s'étendant de Sainte-Anne à la baie de Haiçabia, y compris donc le    château d'Aragorry, propriété d'Abbadie, la plage dans toute sa longueur, au Sud la bande de terre s'étalant de la gare au cimetière de Béhobie, le long de la Bidassoa, sans aucune solution de continuité.

Bref, Hendaye cessait d'être hanté par le spectre d'Urrugne à ses portes, à 200 m de sa place publique et d'avoir à subir son voisinage au bord de la mer, jusqu'à Sainte-Anne. N'accuse-t-elle pas cette commune, en 1893, d'avoir loué une partie des dunes à un groupe de Hendayais «désireux de faire échec à l'établissement de bains de Hendaye et qui ont construit une baraque avec quelques cabines» ?

La ville trouvait ses limites actuelles, définitives (peut-être ?) et sa population atteignait 2 100 habitants

 Il lui fallut bien, en définitive, subir celle du 19 février 1867, qui consacrait le triomphe de la cause des Hendayais emportant un trophée de 195 hectares.

 La surface de leur ville était portée à 228 hectares et sa population à 918 habitants (gain de 180 hectares).

Comme nous le verrons plus loin, cette défaite d'Urrugne ne fut pas sans lendemain, car, pour autant, Hendaye demeurait inassouvi ! 

1867 Au moment du décret consacrant cette augmentation cadastrale, les Hendayais du territoire et les nouveaux amenés par le chemin de fer sont plus de 900, autour d'une mairie neuve de 1865.

1867. Agrandissement du territoire de la Commune de Hendaye. « Pour  des raisons géographiques, religieuses, de police et de citoyenneté » la superficie comprise entre une ligne verticale qui partait de l’actuelle église Ste. Anne de la plage et rejoignait le boulevard de l’Empereur, la rue d’Irandatz et celle du commerce actuelles à la Gare et de celle-ci au Joncaux longeant la Bidassoa, cesse d’appartenir à Urrugne et devient hendayaise.

1867. Agrandissement de la commune de Hendaye aux dépens d’Urrugne qui perd la plage, les terrains de la Gare et la rive qui va de la Gare à Béhobie

 1867, au terme de plusieurs procès et même d'une pétition, qui fut directement adressée par les habitants à l'Empereur, Napoléon III, Hendaye arrachait à Urrugne 195 hectares.

L'affaire commença en 1830 par une initiative du Service du Cadastre (Contributions Directes) qui, dans un but de simplification, et certainement aussi parce que considérant que ce bourg n'était plus que ruine, proposa que, de nouvel Hendaye ainsi que les Joncaux soient rattachés à Urrugne.

A Urrugne comme à Hendaye l'unanimité se fit pour repousser cette velléité, du moins contre une fusion totale,

 Urrugne faisant remarquer que sa voisine constituait une paroisse distincte. L'Administration n'insista pas sur ce point, mais, en dépit de la vigoureuse réaction des Hendaiars, elle persista à vouloir inscrire les terres des Joncaux dans le cadastre d'Urrugne.

Dès lors, l'Administration se heurta jusqu'en 1867 à onze municipalités, affirmant toutes successivement avec une égale ténacité leur volonté absolue, non seulement de sauvegarder la plénitude du territoire communal, mais, plus encore, d'obtenir son extension.

Tiréedu sein d'Urrugne en 1654 la commune de Hendaye vit sa croissance marquée par plusieurs dates :

en 1668, elle sort du premier âge; un cadeau royal accroît

son espace vital;

— de 1793 à 1814, temps de grande souffrance et de destruction;

en 1864, la création de la gare internationale donne à la vie

de la cité une très nette impulsion;

— en 1867, son territoire s'enrichit d'un important prélèvement

sur la commune d'Urrugne;

— en 1896, autre arrachement, qui, s'ajoutant aux terrains

gagnés sur la mer, donne à la commune son importance actuelle, et

peut-être définitive ?

— l'étape finale vit naître son satellite, Hendaye-Plage.

1867 Comme déjà dit, l'issue favorable d'un long procès avec Urrugne, en 1867, le gain d'une notable superficie, n'avaient pas apaisé la soif d'expansion de Hendaye

Dès cette même année, le conseil municipal « plantait un jalon » pour obtenir davantage, c'est-à-dire le rattachement intégral des quartiers de Subernoa et de Santiago. Il y avait là, en effet, en particulier aux abords de la gare, une enclave appartenant à Urrugne et qui séparait même Hendaye de ses terres des Joncaux.

Au début sa réclamation se fait très douce :

« Non, Hendaye ne demande pas une annexion violente! Elle est comme une mère qui ne cherche pas de nouveaux enfants, mais qui est prête à accueillir ceux qui librement veulent venir à elle ! »

Et ses arguments ne manquent pas. Le plus fort est celui qui repose sur l'ancienne existence de la paroisse de Subernoa. Ainsi, en réclamant « la consécration administrative de ce qui existait religieusement », le conseil municipal ne fait rien d'autre que se conformer à la règle la plus antique, les paroisses ayant toujours présidé à l'institution des communes.

Hendaye plaide non moins la topographie, la difficulté éprouvée par les habitants de ce quartier de Subernoa pour se rendre à la mairie d'Urrugne, suivre les annonces légales, y accomplir les actes d'état civil, etc. Les employés de la gare sont particulièrement victimes de cet éloignement...

D'autres raisons se rapportent à l'avenir.

Tout éloigne d'Urrugne, est-il affirmé, et porte vers Hendaye les habitants de ces quartiers; ils en sont, en particulier, distraits par le nouveau courant commercial créé par la gare. Et le plaidoyer s'achève sur une vue de l'avenir: Hendaye, devenu station balnéaire florissante quand une bonne route aboutira à la plage : au reste, l'industrie y prospère depuis que les Hendayais ont retrouvé la recette de la fameuse eau-de-vie...

Suit l'argument de choc !

« Sa Majesté l'Empereur a donné 10 000 f pour la construction de cette route (celle qui part du château de Mr Antoine d'Abbadie et aboutit à la gare) et il semble vraiment que le Souverain en personne ait désigné du doigt aux habitants de ce quartier qu'ils devaient associer leurs destinées à celles des Hendayais. »

Ensuite, le ton de la plaidoirie devient plus aigu; Urrugne est accusé de ne pas veiller à l'entretien du chemin que M. A. d'Abbadie avait fait construire à ses frais, aboutissant au bourg de cette commune. Il n'est cependant d'intransigeance de la part de ces fins renards, qui veulent bien « accepter d'accorder aux habitants d'Urrugne toujours et à perpétuité toutes les facilités nécessaires pour aller chercher des engrais à la mer ». Ils n'avaient évidemment pas pu prévoir la valeur qui est aujourd'hui celle du varech dans l'emploi qu'en fait l'industrie.

Sans se lasser, à plusieurs reprises, au fil des ans, Hendaye réitère sa demande d'annexion, en dépit de la non moins constante obstruc­tion d'Urrugne, et quand il n'y eut plus d'Empire, c'est la République qu'elle implore en termes aussi émouvants et toujours avec le précieux soutien d'Antoine d'Abbadie.

Finalement, une fois encore, la victoire se porte à ses côtés; le décret du 14 octobre 1896 lui vaut le gain de 495 hectares. Ces der­niers couvraient les secteurs liés à son expansion ainsi qu'à sa fortune : au bord de la mer, la zone s'étendant de Sainte-Anne à la baie de Haiçabia, y compris donc le château d'Aragorry, propriété d'Abbadie, la plage dans toute sa longueur, au Sud la bande de terre s'étalant de la gare au cimetière de Béhobie, le long de la Bidassoa, sans aucune solution de continuité.

Bref, Hendaye cessait d'être hanté par le spectre d'Urrugne à ses portes, à 200 m de sa place publique et d'avoir à subir son voisinage au bord de la mer, jusqu'à Sainte-Anne. N'accuse-t-elle pas cette commune, en 1893, d'avoir loué une partie des dunes à un groupe de Hendayais «désireux de faire échec à l'établissement de bains de Hendaye et qui ont construit une baraque avec quelques cabines» ?

La ville trouvait ses limites actuelles, définitives (peut-être ?) et sa population atteignait 2 100 habitants

 

 

jb dantin

 

1868  Isabelle II d'Espagne quitte Saint-Sébastien pour s'exiler en France le 30 septembre.

1869. La construction d’un chemin de Belzenia à Ondarraitz, est proposée par la mairie pour concurrencer la plage de Saint Jean de Luz

 

 

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18 février 2014

1870 Guerre / CANETA / l'Arbre de la liberté

guerre franco allemande

 

Appelée guerre franco-prussienne, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés (allemands). Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l'Allemagne qui était alors une mosaïque d'États indépendants. La défaite entraîna la chute de l'Empire Français et 1870 la perte pour le territoire français de l'« Alsace-orraine

NAPOLEON III ET BISMARCK

 


 

médaille des vétérans de 1970

Capture03

Campagne 1870 / 1871

 

En 1870, année de guerre, il n'est question que de la mobilisation de la garde nationale, de l'accueil des blessés et de l'installation d'une ambulance servie par les religieuses.

Et, s'il est une progression, c'est dans une direction bien inattendue, celle de la contrebande, dont la forme nouvelle contraint le maire à intervenir auprès des alcades d'Irun et de Fontarabie « pour qu'ils l'aident à y mettre bon ordre ».

« A bord d'embarcations, des individus, qui jusqu'ici passaient à volonté d'une nationalité à l'autre, débitent du tabac, du sucre et surtout une eau-de-vie fabriquée par eux-mêmes, qui empoisonne le corps des pères et même des mères de famille, des jeunes gens et jeunes filles et des enfants attirés par les bas prix » !

La conclusion se veut pathétique : s'il est vrai que la santé et la moralité y perdent, l'Etat et le commerce local ne sont pas moins atteints dans leurs bénéfices !

1871. Projet d’urbanisation de la plage de Hendaye présenté par l’ingénieur Dupouy.

Etablissements de bains, hôtels, casino et construction des villas étaient prévus. Le projet n’aura pas de suite.

 

troisieme republique

 

La Troisième République est le régime politique de la France de 1870 à 1940.

La Troisième République est le premier régime français à s'imposer dans la durée depuis 1789. En effet, après la chute de la monarchie française, la France a expérimenté, en quatre-vingts ans, sept régimes politiques : trois monarchies constitutionnelles, deux républiques et deux Empires. Ces difficultés contribuent à expliquer les hésitations de l'Assemblée nationale, qui met neuf ans, de 1870 à 1879, pour renoncer à la royauté et proposer une troisième constitution républicaine.

 1879, pour renoncer à la royauté et proposer une troisième constitution républicaine.


maison Anatol

 

En 1871, la ville obtient sa poste

et cesse d'être tributaire de celle de Béhobie

Dès 1871, le Conseil municipal dresse un vrai plan d'urbanisme englobant l'ensemble de la cité et de la plage, « la plus belle du monde ! » L'objectif n'est pas modeste : Hendaye doit surclasser Biarritz et Saint-Jean-de-Luz ! Il est prévu qu'aux cabines en planches, installées sur les dunes, doivent succéder « des établissements attrayants, hôtels, cafés, théâtre, casino, jardins; une voie ferrée à établir à travers la baie et sur laquelle, en la belle saison, circuleront des omnibus, entraînés par la vapeur, entre le vieux port et la plage; des terrains horizontaux propres à la grande culture, au jardinage et à l'industrie aussi bien qu'à la fondation de villas...; l'alignement des rues du village, l'adoucissement des pentes, la création de trottoirs, la plantation de promenades ombreuses, l'établissement d'une distribution d'eau avec fontaines publiques, la substitution à la tour massive et informe de l'église d'un clocher svelte et élégant, entouré de galeries, accessible aux visiteurs ».

Il est remarquable que ce plan a été conçu par des hommes, qui étaient simplement d'esprit pratique, animés de bon sens et parfaitement capables d'imaginer la conversion de leur « village » en ville et dans tous ses impératifs.

Ce ne manquera pas d'étonner en ces temps où un projet de cet ordre ne saurait avoir d'existence légale que s'il a été engendré par des spécialistes officiellement institués, puis a subi, avec succès, l'épreuve de multiples commissions ainsi que des barrages dressés sur la voie... hiérarchique qui relie la commune à Paris !    (N

En 1873, les vols étant fréquents, les rues sont éclairées par des lanternes et une demi-brigade de gendarmerie est affectée au lieu, mesure d'autant plus utile que de nombreux Espagnols viennent s'y réfugier, à la suite de la guerre carliste, et s'y fixer. Ces deux gendarmes ont aussi à calmer les bateliers, qui se chamaillent violemment à l'arrivée des touristes et des voyageurs, ne se mettant d'accord que sur des prix abusifs !

Pour traverser la Bidassoa, il n'est encore de pont, hors celui propre au chemin de fer; le passage ne se fait que par le bac (150 passages par jour) en face de Priorenia. Des bateaux particuliers s'y ajoutent, qui, du port, mènent également à Fontarabie ou à la plage.  (N)

 

1873 Don Carlos (VII) prétend à la couronne d'Espagne au milieu de la révo­lution républicaine.

Le curé carliste Santa Cruz fusille les carabiniers d'Endarlaza en juin.

1873. La Station Navale de la Bidassoa siège sur la rive hendayaise pour garantir le suivi du Traité des Limites.

 

1873                      

Un grand bienfaiteur du pays apparut alors : Antoine d'Abbadie, dont le nom demeure attaché au château qui s'élève sur le promontoire d'Aragorry.

Né en 1815 d'un père appartenant à une antique famille souletine, originaire d'Arrast (canton de Mauléon), il se distingua par ses travaux scientifiques en matière d'ethnographie, de linguistique et d'astronomie ainsi que par ses grands voyages, en Ethiopie particulièrement.

Membre de l'Académie des Sciences dès 1867, une double élection le porta en 1892 à la présidence de cette illustre Académie ainsi qu'à celle de la Société de Géographie.

Rêvant d'une retraite en un lieu de beauté, en ce pays basque, qui fut toujours son grand amour, il porta son choix sur Hendaye et fit édifier le château, dont le style gothique surprend, à première vue, dans le cadre de notre campagne; c'est qu'il en confia la construction à l'architecte Viollet-Le-Duc, célèbre par ses nombreuses restaurations de monuments du Moyen-Age, par exemple la Cité de Carcassonne

Mieux encore, A. d'Abbadie prit une part active à l'administration ainsi qu'à l'équipement de la ville (dons de sources, de chemins, etc.), dont il fut le maire de 1871 à 1875.

Sa générosité s'étendait bien au-delà de sa commune d'adoption, au bénéfice de toutes les institutions vouées au maintien des tradi­tions basques. Les concours de poésie, les bertsulari, l'enseignement de la langue basque, les groupements folkloriques (danses, jeux) furent de préférence les points d'application de ses largesses, mais par-dessus tout, les jeux de pelote, en particulier le rebot, bénéficièrent de son encouragement et de ses primes.

Il légua son château à l'Institut de France, qui y maintient en service l'observatoire créé par lui-même pour ses propres études. Dans son premier acte de donation il exprimait la volonté que sa direction en fût toujours confiée à un prêtre

troisième guerre Carliste


la croix de Bourgogne Drapeau traditionnel des Carlistes


Caricature de la revue anticarliste La Flaca, publiée en 1870 et représentant le carlisme, ses idéaux (« Dieu, Patrie, Roi ») ainsi que ses principaux protagonistes de l'époque

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1874 Oyarzun est bombardée et brûlée, Irun est bombardée et assiégée par les Carlistes que le colonel D. Juan Arana et ses miquelets de Guipuzcoa repoussent à Saint-Martial le 25 novembre, pendant qu'à Fontarabie la ville se ferme face au faubourg carliste de la Marina.

Un autre mouvement d'expansion de la population et d'activité des affaires se porta du côté de la plage. Jusqu'alors, tant parce que la pratique des bains de mer n'était pas répandue qu'à cause des difficultés d'accès — seul un étroit chemin longeant la baie de Chingoudy reliait le bourg aux dunes — l'exploitation de la plage n'avait tenté personne. Et même après l'élargissement de ce chemin d'accès en 1869, personne n'osait encore se lancer dans une entreprise qui paraissait hasardeuse.

L'exploitation de la plage se résuma tout d'abord dans l'installation d'un établissement de bains édifié en 1877 au-dessous du monticule où se dresse actuellement le Nid Marin. C'était une construction en planches comportant une trentaine de cabines avec un restaurant-buvette, que je revois dans mes souvenirs d'enfance, car il ne disparut que vers 1913, lors du prolongement de la digue.

 

Adjudicataire depuis septembre 1881 des travaux ayant pour but " la création d'une ville d'eau", la Société civile immobiliaire de Hendaye-Plage acheva en août 1885 le programme qui lui  était imposé : l'édification d'un mur de défense en fond de plage, d'un hôtel à proximité , d'un casino et d'un établissement de bains comprenant cent-dix cabines. L'amer du premier plan date de 1879.

En 1881, le lancement de la plage était donné en adjudication à la « Société Civile Immobilière d'Hendaye-Plage » au capital de 800.000 francs.

 Des charges onéreuses étaient imposées à l'entreprise adjudicataire : la construction d'un quai, d'un casino comportant un nouvel établissement de bains, d'un hôtel, en regard du développement de la clientèle qui ne suivait qu'avec une lente progression, provoqua, dès l'origine, de telles difficultés dans la trésorerie de cette société, que celle-ci entra bientôt dans une agonie que seule son insolvabilité ne fît que prolonger.

L' ARBRE de la LIBERTE


Premier arbre de la République

planté Place de la République  en haut de la rue du Port,


les conflits politiques et religieux


 

 Pour clore cette période voici une anecdote bien révélatrice de l'état d'esprit politique ainsi que de l'esprit tout court du maire, qui administrait la cité en 1896; elle éclaire, non moins, la situation économique du moment.

Conseil Municipal - Délibérations du 4 juillet Explication du Maire

« Les musiciens (de la « Lyre municipale ») ont demandé à M. le Curé à assister à la Procession, ce qu'il avait accepté. J’ai d'abord répondu que chacun devait rester chez soi. Puis, j'ai réfléchi et pensé au premier mot de la devise républicaine « Liberté » et ai autorisé.

Au point de vue politique, j'ai considéré que la République, à Hendaye comme en France, était aujourd'hui incontestée et assez forte pour ouvrir ses portes aux bonnes volontés.

Au point de vue économique, nos intérêts compromis par l'élévation du change en Espagne et celle des droits, dits protecteurs, exigent que Hendaye tende la main aux étrangers et donc a besoin d'union dans le même but : le développement continu de notre station balnéaire. Car là est la seconde fortune du pays.

L'Assistance Publique de la Ville de Paris vient à nous et nous apporte un grand rayon d'espérance. Un tramway électrique est projeté... Mais tout celà, je le veux par la République et pour la République. Je veux faire apprécier l'Administration républicaine et prouver à nos adversaires et aux communes voisines (allusion évidente à Urrugne, la spectrale!) que les Républicains savent gérer les affaires et progresser vivement par la Sagesse et la Liberté.

... Aux musiciens nous ne demandons pas autre chose que de l'harmonie (!), afin de nous rassembler et égayer par les sons agréables de leurs instruments !

Conclusion : Jugez de la portée de mes actes, tout le fond nécessaire de ma pensée qui peut se résumer en deux mots : tout pour la République et tout pour Hendaye. »

A notre tour de résumer : Paris vaut bien une messe et Hendaye une procession !

N'est-ce pas là plus qu'une anecdote? mais le bon exemple d'un maire à la recherche d'une union

En 1870, année de guerre, il n'est question que de la mobilisation de la garde nationale, de l'accueil des blessés et de l'installation d'une ambulance servie par les religieuses.

Et, s'il est une progression, c'est dans une direction bien inattendue, celle de la contrebande, dont la forme nouvelle contraint le maire à intervenir auprès des alcades d'Irun et de Fontarabie « pour qu'ils l'aident à y mettre bon ordre ».

« A bord d'embarcations, des individus, qui jusqu'ici passaient à volonté d'une nationalité à l'autre, débitent du tabac, du sucre et surtout une eau-de-vie fabriquée par eux-mêmes, qui empoisonne le corps des pères et même des mères de famille, des jeunes gens et jeunes filles et des enfants attirés par les bas prix » !

La conclusion se veut pathétique : s'il est vrai que la santé et la moralité y perdent, l'Etat et le commerce local ne sont pas moins atteints dans leurs bénéfices !

Projet d’urbanisation de la plage de Hendaye présenté par l’ingénieur Dupouy.

Etablissements de bains, hôtels, casino et construction des villas étaient prévus. Le projet n’aura pas de suite.

1874-1876. Troisième guerre carliste en Espagne: Hendaye essuie à nouveau des balles perdues.

 En 1875 Charles VII, le prétendent carliste, vaincu, traverse la Bidassoa avec quelques 10.000 partisans peu après que le curée Santa Cruz et ses amis, ses partisans, aient détruit des lignes télégraphiques, abimé des lignes de chemin de fer et assassiné les gardes du poste de Endarlatza, là où la Bidassoa commence à diviser la France de l’Espagne.

Les carlistes voulaient comme roi l’Infant Charles (Vème de son nom pour ses partisans) à la place d’Isabelle II, fille de Ferdinand VII, frère ainé de l’Infant Charles.

Le carlisme était un mouvement  antilibéral en politique et intégriste en religion qui va survivre jusqu’au début du siècle actuel.

1875 Le nouveau roi d'Espagne Alphonse XII force Don Carlos (VII) à repasser au-delà de la Bidassoa le 28 février avec 10 000 fidèles.

 

 

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11 février 2014

1654 HENDAYE devient commune indépendante

Capture

 

les armoiries


Blasonnement : D'azur à la baleine d'argent nageant dans une mer au naturel, surmontée de trois harpons d'or, deux passés en sautoir et un en pal, accompagnée d'une couronne royale d'or, accostée des lettres H et E capitales de sable.

 

Surmontée de trois harpons, deux en sautoir et un en pal,et accompagnée en chef d'une couronne royale accostée des lettrescapitales H à dextre, E à sénestre.(Extrait de l'étude de Jacques Meurgey, cf. Bulletin n° 8, 1931, de

la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne.) La couronne atteste la reconnaissance vouée par Hendaye au roi qui, en 1654, lui a accordé son érection en communauté.

Pour une raison inconnue, et depuis le 19 s. seulement, les harpons ont disparu du blason de la ville et la baleine a été remplacéepar un dauphin, qui, ici, n'a aucune signification.Cette erreur historique se double d'une ingratitude à l'égard despêcheurs de baleine, qui furent à l'origine de la fortune ainsi quede la gloire de la cité. Il serait juste que l'une et l'autre soientaujourd'hui réparées.Il serait bien que le blason de Hendaye puisse ainsi retrouversa place entre ceux de Biarritz et de Fontarabie, qui, depuis le 14 s.continuent à honorer, par le signe de la baleine et de harpons, lesmarins, qui s'illustrèrent aux côtés des hendaiars ! (').

1) « Hendaiar », nom basque l'habitant que nous adopterons de préférence

à « hendayais » Histoire des siècles où le caractère basque de la ville fut le  marqué 

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Le Long chemin pour arriver aux limites actuelles 

URRUGNE / HENDAYE

 

Pendant des siècles les deux bourgades se sont, en tout ou partie,confondues; leurs habitants ont vécu, dans la même foi, la même vie de travail, à la terre ou à la mer; ils ont connu les mêmes

événements. Longtemps, ils partagèrent la même histoire  

C'est à ses marins ainsi qu'à la générosité du roi

 que ce port dut la première concession, qui lui fut faite, celle des terres nourricières des Joncaux couvrant 26 hectares environ.

Pour l'expliquer il nous faut remonter à 1627, à l'année d'un exploit que ne rappelle plus, semble-t-il, que le nom toujours donné à « la rade des Basques » dans le pertuis d'Antioche.

 Cet exploit est le comportement remarquable des marins de Hendaye lors du siège de la Rochelle et la bataille de  l'île de Ré  . En raison de leur de leur courage le roi XIII ne manqua pas de marquer une vive reconnaissance à ces derniers, leur faisant le très beau cadeau de l'île des Joncaux.

Faute, sans doute, de précisions suffisantes, cette donation,comportant le droit de labourer et de cultiver, fit l'objet de maints différends, qu'engendraient constamment entre les riverains français et espagnols les droits de pêche dans la Bidassoa ainsi que depassage à travers elle.

Il fallut attendre l'arbitrage des conseillers du roi, confirmé en 1668 par Louis XIV, pour que Hendaye se vît définitivement attribuer « la totalité des îles et joncaux qui sont en-deça le milieu de la rivière », l'exclusivité du droit de passage aussi bien en face de l'hôpital Saint-Jacques que vis-à-vis de Fontarabie; le droit de naviguer et pêcher sur la moitié de la rivière lui était également reconnu. Mais comme cette décision n'était qu'unilatérale, elle dut être confirmée par un traité signe à Madrid en 1685. En fin de compte la superficie de Hendaye était portée à  la surface dérisoire de 33 hect. Elle le demeura jusqu'en 1867.Par l'entrée en possession de cette grande terre des Joncaux, produisant de 800 à 1 400 kg de maïs à l'hectare, Hendaye cessait d'être un minuscule hameau sans autre labour que celui de la mer,sans autre subsistance que celle de la pêche. Dans son petit portla ville de demain avait trouvé son berceau.

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A la fin du 16 ème s.

 Hendaye n'est encore qu'un modeste hameau,un quartier d'Urrugne,

 mais qui, déjà, aspire à son autonomie,sans doute ses gens ont-ils été mis en goût par l'exemple de Ciboure,qui vient d'obtenir sa libération de la tutelle d'Urrugne !

Comme il était de règle que, plus ou moins tôt, l'institution d'une paroisse engendrât celle d'une communauté,

 les Hendaiars commencèrent astucieusement par réclamer, d'abord, un lieu de culte qui leur soit propre..

Il leur fut facile d'arguer de la grande distance qui les séparait de l'église paroissiale d'Urrugne, de la difficulté qu'ils en éprouvaient « pour recevoir les Sacrements et suivre les offices divins ». Effectivement, ils obtinrent de l'évêque de Bayonne,  le droit de construire une chapelle de secours desservie par un vicaire et le curé d'Urrugne.

 Ainsi, ils franchissaient une première étape et abordaient aussitôt la seconde.

S'adressant au Parlement de Bordeaux, ils réclament et obtiennent quelques droits par des arrêts de

1603 et 1630, dont, malheureusement, nous ne connaissons pas le détail. Il nous suffit de savoir qu'Urrugne réagit vivement, repoussant toute désunion, sous une forme quelconque, paroisse ou jurade et réclamant le maintien intégral, à son profit, de la police, de l'intendance et des pacages communaux.

Au reste, Urrugne joua pleinement, en 1634, son rôle tutélaire;la preuve s'en trouve dans un document archivé à Urrugne.

 Apprenant que « le roi d'Espagne a assemblé un grand nombre de gens de guerre en la ville de Fontarabie, qui pourraient traverser la rivière et se saisir de la frontière , si elle n'était gardée », le

gouverneur de Bayonne ordonne à la Communauté d'Urrugne de mobiliser le nombre d'hommes nécessaire pour défendre la frontière.

Le jurât de la Place, dont dépend « le hameau de Hendaye », objecte qu'il convient d'exempter les habitants de ce lieu« qui sont la plupart absents et en voyage sur mer vers la Terre-Neuve,Flandres et autres contrées d'outre-mer où ils ontaccoutumé d'aller pour la pêche de la baleine ou autres choses et demeurent absents les huit mois de l'année. A cause de quoi il est besoin et nécessaire

que les autres habitants dudit quartier de la Place fassent la gardepour eux... ».Il fut donc envoyé 100 de nos hommes le long de la côte « Soccobouroua » (à l'extrémité Ouest de la plage), « au pied de laquelle passent les navires qui vont et viennent de Fontarabie ».

Autre document: Hendaye ne comprend encore que cent maisons,

qui se serrent à I'alentour du port et jusque dans la baie de Belcenia ,aujourd'hui comblée, dans ce Bas-Quartier, autrefois dit le quartier des Pirates, quelques rares maisons témoignent encore de sonactivité au XVI s.

(1) La Bidassoa était déjà franchie dans tout son parcours à l'époque romaine. Recherches sur la Ville de Bayonne, tome III, V. Duhurnt H .1 11.Daranatz.)

En 1647, la marche vers la libération ayant été poursuivie, la deuxième étape s'achève:

l'évêque érige une paroisse,

 qui est mise sous le même patronage que celle d'Urrugne, ainsi saint Vincent de Xaintes ne perdra aucun de ses enfants. Malheureusement, il fallut bien, quelque temps plus tard, lui substituer son homonyme, ce saint Vincent, né à Huesca, archidiacre à Saragosse, dont la fête tombait le 22 janvier, plus opportunément que celle du premier.

A cette date, ils étaient, en effet, rentrés dans leurs foyers ces pêcheurs, qui constituaient un corps important de la paroisse et en étaient bien loin au mois de septembre, pour la fête desaint Vincent de Xaintes.(Il en fut exactement de même, et pour une raison identique, à Ciboure, où l'église, d'abord annexe de celle d'Urrugne, puis érigée en paroisse en  1555 avec le même titulaire que son ancienne église mère, adopta saint Vincent, diacre, peu de temps avant la Révolution.)

 

1654:   dernière étape

. Les Hendaiars atteignent ce but depuis si longtemps et ardemment convoité ! Anne d'Autriche, régente du royaume pendant la minorité de son fils, Louis XIV, a entendu favorablement leur supplications et, au mois de novembre de cette année, érige leur bourg en Communauté indépendante sous l'administration d'un maire-abbé et de quatre jurats.

Rubens vers 1622

Anne d'autriche      Reine de France

Née à Valladolid, Espagne, en 1601, morte à Paris en 1666, Anne d'Autriche est la fille du roi d'Espagne Philippe III. Elle épouse Louis IIIen 1615 et devient ainsi reine de France.Régente du royaume de 1643 à 1661,

Anne a entendu les doléances des Hendayais qui réclament leur autonomie.

« Les manans et habitans de Hendaye nous ont fait remontrer que lad. paroisse ayant cy devant composé un seul corps et une mesme communauté avec celle d'Urrugne, elle aurait durant l'espace de plusieurs années joui concommitamment avec lad. communauté d'Urrugne de plusieurs privilèges, droits et franchises concédés àl'une et à l'autre des deux paroisses spécialement de certains estatuts, octroys, règlements et police qui leur furent accordés en 1609 par Henri le Grand... Et bien que depuis quelque temps lesd.paroisses ayant été séparées les exposants n'ont néantmoins laissé de vivre sous les mêmes statuts. A présent pour mieux marquer lad. séparation ont désiré avoir leurs estatuts et privilèges distincts et séparés, lesquels, à ces fins, ils ont soubz nostre bon plaisir dressé et arrêté entre eulx en leur acte d'assemblée du 20 May dernier. »


Anne d'Autriche et  son fils Louis XIV

Le souverain ratifie tous les articles à lui présentés

 et que malheureusement il n'énumère pas, et  qui sera à l'origine du long conflit entre Urrugne et Hendaye  qui durera 211 ans.

La superficie de Hendaye est alors de 7 hectares ( ville et Bas-Quartier )  un confetti

 (S.L.A., 1932; Arch. Gironde   I B 27.)

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Les AGRANDISSEMENTS

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S'ils étaient avides d'accroître leur aire, c'est parce que les Hendayais pressentaient la fortune qui devait leur venir de la force d'attraction de la frontière, de la mer, ainsi que de la seule beauté du site.

Pour garder les Joncaux ils avaient beau jeu de pouvoir se référer à la donation de Louis XIV, d'autant plus que celle-ci leur accordait également l'exclusivité du droit de passage de la Bidassoa en face de l'hôpital Saint-Jacques.

 Pour le reste, ils arguaient simplement du peu d'intérêt qu'apparemment la municipalité d'Urrugne portait au secteur de leurs environs (chemins mal entretenus, etc.)

. Ils faisaient non moins valoir la peine qu'éprouvaient les gens du quartier de Subernoa pour se rendre à la mairie d'Urrugne, distante de 7 km, pour l'accomplissement des formalités et démarches auprès de leurs autorités officielles.

D'un autre côté, il est compréhensible qu' Urrugne, conservant la nostalgie d'une souveraineté qui, jusqu'au XVIIe s., s'étendait de la Nivelle à la Bidassoa, ait cherché à épuiser, jusqu'à leur extrême limite, toutes les ressources, tous les recours possibles auprès de la Justice.

Il est même naturel, et bien dans la manière paysanne, qu'après avoir perdu plusieurs procès et appels, la municipalité ait cherché un ultime refuge dans la force d'inertie, tardant, par exemple, au maximum, à accomplir les formalités administratives auxquelles la loi l'assujettissait !

1862Avant le jugement du tribunal d'arrondissement de Bayonne rendant àHendaye les Joncaux retenus par Urrugne, et lui ajoutant tous les terrains  d'alluvions jusqu'à la mer, la commune compte plus de 600 habitants. La cour d'appel départementale des Basses-Pyrénées confirme.

1865 Restitution des Joncaux

 au terme de plusieurs procès et même d'une pétition, qui fut directement adressée par les habitants à l'Empereur, Napoléon III, Hendaye arrachait à Urrugne 195 hectares.

L'affaire commença en 1830 par une initiative du Service du Cadastre (Contributions Directes) qui, dans un but de simplification, et certainement aussi parce que considérant que ce bourg n'était plus que ruine, proposa que, de nouveau, Hendaye ainsi que les Joncaux soient rattachés à Urrugne.

A Urrugne comme à Hendaye l'unanimité se fit pour repousser cette velléité, du moins contre une fusion totale,

 Urrugne faisant remarquer que sa voisine constituait une paroisse distincte

. L'Administration n'insista pas sur ce point, mais, en dépit de la vigoureuse réaction des Hendaiars, elle persista à vouloir inscrire les terres des Joncaux dans le cadastre d'Urrugne.

Dès lors, l'Administration se heurta jusqu'en 1867 à onze municipalités, affirmant toutes successivement avec une égale ténacité leur volonté absolue, non seulement de sauvegarder la plénitude du territoire communal, mais, plus encore, d'obtenir son extension.

1867 Partage   Agrandissement

 « Pour  des raisons géographiques, religieuses, de police et de citoyenneté » la superficie comprise entre une ligne verticale qui partait de l’actuelle église Ste. Anne de la plage et rejoignait le boulevard de l’Empereur, la rue d’Irandatz et celle du commerce actuelles à la Gare et de celle-ci au Joncaux longeant la Bidassoa, cesse d’appartenir à Urrugne et devient hendayaise.

1896 Partage   Agrandissement

  Irandatz et Zubernoa sont finalement transférés à Hendaye avec le château néo-gothique d'Abbadie, la limite d'Urrugne étant reportée derrière le ruis­seau Mentaberry, et les Hendayais passent à plus de 3 000, puis passent les 5 000 en 1930, avec l'essor de la plage, et les 8 000 maintenant.

 Autre arrachement, qui, s'ajoutant aux terrains gagnés sur la mer, donne à la commune son importance actuelle, et peut-être définitive ?

 l'étape finale vit naître son satellite, Hendaye-Plage.

Dernier et définitif agrandissement de la Commune de Hendaye; réclamé et obtenu par les mêmes raisons que celui de 1867: il implique la perte par Urrugne des terrains de Subernoa et d’Irandatz.

 

 

 

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11 février 2014

TRAITE DES PYRENEES Ile des FAISANS

 

Ctraite pyrenees

 

Monument sur l'île aux Faisans qui commémore la signature du traité des Pyrénées


 

 

 

Ile de la Conférence le 7 novembre 1659  

Plan de l'île de la Conrérence et des alentours . Il semble qu'il existe un pont entre Hendaye et Hondarribia

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Le 7 novembre 1659, un traité inespéré met fin à l'interminable guerre qui oppose depuis 1635 la France aux Habsbourg d'Espagne. Il consacre la prééminence de la France en Europe.

Ce traité des Pyrénées est l'oeuvre du cardinal Jules Mazarin, Premier ministre du jeune Louis XIV (21 ans). Il réconcilie les deux principales puissances d'Europe, entrées en guerre l'une contre l'autre un quart de siècle plus tôt !


Il est signé sur l'île des Faisans, au milieu de la rivière Bidassoa qui sépare les deux pays.


 

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Hendaye va être le témoin d'événements les plus gros de conséquences pour la paix de l'Europe, l'élaboration du traité des Pyrénées, en 1659, et l'entrevue de la Cour deFrance et de la Cour d'Espagne, en 1660. Lors de la conclusion du traité de Wesphalie qui mit fin à la guerre de Trente Ans, les négociations, en vue de la paix, n'aboutirent pas avec l'Espagne.

 Il fallut encore plus de dix ans de luttes et de négociations pour pouvoir arriver à une entente.

Mais, après la bataille des Dunes (1658) et la prise de Dunkerque, qui livra les Flandres à l'armée française, l'Espagne, déjà aux prises avec de sérieuses difficultés dans le Milanais et avec le Portugal, se montra mieux disposée aux accomodements.

Aussi les négociations ne tardèrent-elles pas à entrer dans une phase plus active et, dès le commencement de l'année 1659, Don Antoine Pimentel, ambassadeur d'Espagne et le marquis

de Lionne, pour la France, avaient arrêté les grandes lignes d'un traité de paix. Mais il était réservé aux premiers ministres des deux monarchies, le cardinal Mazarin et Don Luis de Haro, de

convertir ce projet en un traité définitif.On désigna, comme lieu des conférences, la petite île dont il a.déjà été question.

 Le cardinal, parti de Paris le 24 juin 1659, arrivait à Saint-Jean-de-Luz le 28 juillet accompagné du duc de Créquy, du ministre d'Etat de Lionne, des maréchaux de Villeroy, de Clerambault, de la Melleray, du commandeur de Souvray et d'une cinquantaine de grands seigneurs. Son équipage était magnifique.

En plus de cent-cinquante personnes de livrée, il y en avait autant composant sa suite, plus une garde de trois cents fantassins, vingt-quatre mulets avec des housses brodées de soie,huit chariots à six chevaux pour ses bagages, sept carosses pour sa personne et quantité de chevaux de main.

De son côté, le ministre espagnol était arrivé à Saint-Sébastien avec un équipage pouvant rivaliser avec celui de Mazarin.

Après des pourparlers assez longs sur des questions d'étiquette qui avaient une importance capitale à cette époque, on fixa la première entrevue au 13 août. L'île avait été somptueusement aménagée. Dans la salle destinée aux conférences, des deux côtés de la ligne imaginaire qui la divisait par le milieu, étaient disposés deux tables pareilles, deux fauteuils pareils et, un peu plus loin, la même disposition pour les secrétaires.

 Deux ponts de bois permettaient les communicationsavec les rives du fleuve.

Au jour fixé, le cardinal arriva en somptueux équipage. Trente carosses, attelés de six chevaux chacun, le portaient lui et sa suite. Ils étaient précédés et suivis par des gardes à pied et à

cheval vêtus de casaques d'écarlate aux armes de leur maître.

Mazarin mit pied à terre et s'engagea sur le pont entre les haies formées par ses gardes et deux cents mousquetaires.

Un quart d'heure après, don Luis de Haro se présenta, accompagné, lui aussi, de soixante personnes dont plusieurs grands d'Espagne et escorté par deux cents cuirassiers.

Le coup d'oeil des rives du fleuve couvertes de troupes et d'une foule considérable était des plus beaux.

Il y eut vingt-quatre conférences pendant lesquelles les Français et les Espagnols firent connaissance et furent remplis de prévenances les uns pour les autres. Au cours de la dernière

entrevue, le 7 novembre, le traité fut signé

 

Le Traité des Pyrénées prévoyait aussi d’ultérieures réunions pour traiter de la délimitation frontalière entre les deux royaumes, au niveau des Pyrénées et de la Bidassoa.

 

 Les commissaires des deux pays, qui se réunissent sur l’Ile des Faisans,  n’arrivent pas à se mettre d’accord, et les différends Hendaye-Fontarabie continueront

. La marche des négociations,les difficultés que Mazarin eut à surmonter, les heureuses conséquences du traité sont du domaine de l'histoire générale

et ne sauraient trouver place ici. Le 12 novembre les deux ministres eurent un dernier rendez-vous pour prendre congé l'un de l'autre. Ils échangèrent de riches présents et la séparation donna

lieu à un renouvellement d'effusions et d'accolades accompagnées des plus vives protestations d'amitié, tandis que le duc de Créquy prenait la route d'Aix, où se trouvait la cour, pour annoncer à

leurs majestés l'heureux événement.                                                                                     (N)

                                                                             

Le traité des Pyrénées fut un bienfait pour les riverains de la Bidassoa qui avaient tant souffert des hostilités entre la France et l'Espagne. Depuis lors jusqu'aux guerres de la Révolution,

c'est-à-dire pendant plus de 130 ans, ils ne connurent plus les horreurs de la guerre. Au contraire, les bonnes relations qu'ils entretenaient avec leurs voisins furent une cause de prospérité

relative. Néanmoins la ville ne s'était pas beaucoup étendue

 

. Au commencement du XVIIIe siècle on constate l'apparition d'un seul quartier nouveau dans les environs du prieuré de Subernoa.

Mais les divers documents sur l'importance d'Hendaye à cette  époque ne concordent pas. D'après les uns, la chapelle du prieuré était très fréquentée par les habitants des maisons voisines. On

y aurait compté quatre cents communiants. D'autres évaluent à trois cent cinquante seulement le nombre total des habitants en 1726. Quoiqu'il en soit, ceux-ci ne firent guère parler d'eux et

vécurent d'une vie uniforme et peu agitée qui fait penser que,comme les peuples heureux, ils n'eurent pas d'histoire.

 

1659 Pour signer la paix, le roi d'Espagne consent que la frontière coupe en deux l'île des Faisans, au milieu de l'eau, et le traité du 7 novembre est ratifié par les rois le 6 juin 1660 avec un article secret N° 8 nommant du reste le maréchal duc de Gramont, gouverneur de Bayonne, et le baron de Batteville, capitaine général de Guipuzcoa, pour un accord frontalier plus précis.

 

Un mariage lourd de conséquences

Le traité prévoit le mariage du jeune roi de France avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille du roi d'Espagne.

En guise de dot, l'Espagne apporte à la France le Roussillon, la Cerdagne, l'Artois et plusieurs places fortes en Flandre et en Lorraine : Gravelines, Thionville, Montmédy, Mariembourg et Philippeville. Le duché de Lorraine, amputé, est occupé par des garnisons françaises.

À noter que Philippe IV a fait inclure dans le traité la restitution au Grand Condé de ses titres et de ses biens.

 C'est pour le prince, coupable d'avoir combattu Louis XIV au cours de la Fronde, le début d'un retour en grâce.

L'année suivante, comme prévu, les futurs époux se rencontrent à Saint-Jean-de-Luz. Leur mariage est célébré le 9 juin 1660 par l'évêque de Bayonne dans une atmosphère de liesse. Il se soldera par six naissances... et d'innombrables infidélités du Roi-Soleil.

Selon les termes du traité, Marie-Thérèse renonce pour elle et ses descendants à ses droits sur la couronne d'Espagne «moyennant» le paiement d'une dot confortable de 500.000 écus. Or, l'habile Mazarin sait que l'Espagne n'aura jamais les moyens de payer cette dot.

Quelques années plus tard, le roi Louis XIV prendra prétexte de cet impayé pour revendiquer ses droits sur la succession espagnole

. Ce sera la guerre de «Dévolution», ainsi nommée d'après un terme de droit privé d'une vieille coutume du Brabant qui stipulait que les filles d'un premier mariage recueillaient l'héritage foncier avant les enfants d'un second mariage du défunt.

La France au pinacle

Le traité des Pyrénées est suivi par la paix dite «du Nord», signée le 3 mai 1660 à Oliva. Celle-ci met fin à l'attaque lancée par le roi de Suède Gustave X Adolphe contre le roi de Pologne Jean II Casimir qui contestait son accession au trône de Suède après l'abdication de la reine Christine.

Au terme de ces deux traités ainsi que des traités de Westphalie conclus onze ans plus tôt, la France du jeune Louis XIV s'affirme comme la première puissance européenne, par ses armées, son territoire, sa richesse, sa population et plus que tout le rayonnement de sa culture. (N)

FRANCE et ESPAGNE

 

Traité pour déterminer la frontière depuis l'embouchure de la Bidassoa  

On a vu qu'une fois de plus les Hendayais ne recueillirent de ce traité d'autres avantages que le souvenir des fastes historiques qui se déroulèrent sur leur territoire et qu'ils durent attendre vingt ans encore la reconnaissance du droit de libre navigation sur la Bidassoa.

 

Il faudra attendre les traités de Bayonne en 1856 - 1858

pour que la paix entre Hendaye et Fontarrabie soit définitive

Il aura  fallu attendre 653 ans

 

La borne frontière n°1 au-dessus de la Bidassoa, près du puente  deEnderlaza

robertauxbornesdespyrenees.kazeo

1660  Philippe IV d'Espagne Marie Thérèse, sa fille Anne d'Autriche, sa sœur Louis XIV de France, à marier à sa cousine.

Le 3 juin, en présence de Philippe IV, mariage par procuration de l'infante à Fontarabie. Le 6 juin, signature de la Paix des Pyrénées par les deux rois, en la somptueuse barraque de l'île des Faisans.

 Le 7 juin, réunion des deux rois et des deux reines dans la même barra­que au milieu de la Bidassoa. Le 9 juin, mariage.

 

 

 

 

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25 février 2014

1946/1954La guerre d'Indochine & 1954/1962La guerre d'Algérie

guerre d'indochine

 

La guerre d’Indochine est un conflit armé s'étant déroulé de 1946 à 1954 en Indochine française, et ayant abouti à la fin de cette fédération ainsi qu'à la sortie de l'Empire colonial français des pays la composant. Ce conflit fit environ plus de 500 000 victimes

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Saigon

 

quatrieme republique

 

Les origines de la Quatrième République

Après la Libération, le régime politique de la Troisième République ainsi que de nombreux politiciens sont discrédités pour avoir été incapables de mener la guerre contre l'Allemagne. Pour beaucoup d'autres, et en particulier de Gaulle, l'homme du 18 juin 1940, dont la popularité est immense, de nouvelles institutions s'imposent. À la question des institutions, se pose le problème de la représentativité et de la légitimité du pouvoir, car aucun de ces hommes qui aspirent au changement n'est élu.

 

PHILIPPE 

 

labourdette

 

1948. Ouverture de la frontière franco-espagnole.

 

 

 

etchenausia

 

1951. Le tennis club Hendayais, nouvelle association sportive à Hendaye.

 

   Aménagement du fronton de Gaztelu Zahar, un mur lisse - permet le dévelopement de l'aire de jeux - lors de la construction de la nouvelle Poste-

 

 

 

pardo

 

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guerre algerie

 


 

La guerre d’Algérie se déroule de 1954 à 1962 principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Elle oppose l'État français à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN)1.

 

 

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11 février 2014

MARIAGE DE LOUISXIV

Capture


 

 

 

 

 

L'île des Faisans retomba dans l'abandon, tout en conservant ses bâtisses en planches qui avaient abrité tant de splendeurs

. Mais l'hiver passa et de nouveau les ouvriers prirent possessionde l'île et de ses abords.

 Il fallait faire plus grand et plus beau pour l'entrevue des deux cours les plus puissantes de l'Europe et pour les préliminaires du mariage du roi de France avec l'infante Marie-Thérèse d'Autriche.

Le roi d'Espagne chargea le grand peintre Velasquez„ de la direction des travaux. Celui-ci resta installé, pendant deux mois, sur les bords de la Bidassoa  s'employant à l'accomplissement desa tâche de son goût sûr et son génie.

 Mais il fut mal récompensé de sa peine, car il contracta une fluxion de poitrine dont il mourut.

On transforma et on embellit les bâtiments qui avaient servi pour les conférences, chaque nation tenant à honneur de les rendre dignes des grands actes qui devaient s'y passer suivant un

cérémonial encore plus serré que précédemment. Chaque cour désirait en effet rester sur son territoire, tout en étant dans une salle commune. Aussi de chaque côté de la ligne de démarcation,

chaque partie était exactement semblable à l'autre. En outre, pour permettre l'accès du pavillon, on avait construit de nouveaux ponts à côté des précédents et on les avait recouverts de

galeries vitrées.

Tandis que Mazarin et don Luis de Haro revoyaient quelques points du traité qui n'avaient pas été assez précisés, on mettait la dernière main aux préparatifs de la réception. Les entrevues furent au nombre de deux, mais elles avaient été précédées d'une autre cérémonie exclusivement espagnole.

Le 3 juin, dans l'église de Fontarabie, en présence du roi d'Espagne, don Luis de Haro,représentant le roi de France, avait épousé, par procuration, l'infante Marie-Thérèze.

Le lendemain, eut lieu, dans l'île, une rencontre intime, de caractère exclusivement familial, entre la reine Anne d'Autriche, son frère, le roi d'Espagne, l'infante, le duc d'Anjou et Mazarin.

Les Français arrivèrent en carosse tandis que le roi d'Espagne et sa suite étaient transportés dans deux magnifiques galiotes richement décorées de peintures artistiques représentant des scènes de la mythologie.

Anne d'Autriche n'avait pas vu son frère depuis vingt-cinq ans. Aussi l'entrevue fut-elle des plus cordiales, autant du moins que le permettait l'étiquette espagnole renommée pour sa rigueur. On se sépara satisfaits les uns des autres.

Deux jours plus tard, on assista à une rencontre solennelle des deux rois. C'était un dimanche, par une belle journée de juin. La rivière était sillonnée de centaines de barques richement pavoisées,

une foule immense couvrait les deux rives le long desquelles s'échelonnaient des milliers de soldats. Quand les grands personnages qui devaient se rencontrer et qui étaient arrivés dans les mêmes conditions que la fois précédente, eurent pris place et échangé quelques paroles de politesse, les deux rois se placèrent à genoux sur des carreaux, en face l'un de l'autre, chacun avec sa table, son écritoire, son évangile et son crucifix, le tout exactement pareil. Après lecture du contrat, ils prêtèrent serment, la main sur l'évangile.

 A ce moment le cardinal ouvrit une fenêtre. C'était un signal convenu et aussitôt, des décharges de mousqueteries parties des deux rives annoncèrent au monde la conclusion de la paix.

L'infante regagna Fontarabie avec son père tandis que la cour de France revenait à Saint-Jean-de-Luz. Le lendemain seulement l'île des Faisans vit pour la troisième et dernière fois, les principaux personnages de la cour de France qui venaient chercher leur nouvelle reine et on assista à la séparation émouvante du roi d'Espagne et de sa fille qui ne devaient plus se revoir.


La maison de l'Infante  Saint Jean de Luz

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La petite île témoin de tant d'événements et appelée depuis lors, « l'île de la Conférence », retomba dans le silence et l'oubli.

Sous l'influence du courant elle se dégradait rapidement et menaçait de disparaître, lorsque, sous le second empire, on se préoccupa de la conserver et de l'embellir. On y planta des arbres, on y éleva un monument commémoratif du traité des Pyrénées et, un peu plus tard, fut conclu un arrangement entre la France et l'Espagne, en vertu duquel les commandants des stationnaires français et espagnols dans la Bidassoa sont chargés, à tour de rôle, de la surveillance et de l'entretien de l'île et de son monument.

 

Emprunterons à un narrateur de l'époque une description très suggestive des batelières de la Bidassoa, femmes de Hendaye .

 << C'est là que madame d'Aulnoye vit ces jeunes  paysannes , qui, avec autant d'habileté que de gentillesse, la passèrent sur la rive d'Andaye ou de Bidassoa,dont le cours marque les limites de la France et de l'Espagne . Ces filles sont grandes, ont la taille fine, le teint brun , de belles dents, les cheveux noirs et lustrés qu'elles laissent tomber sur les épaules avec les rubans qui les attachent. Elles ont sur la tête un petit voile de mousseline brodé de soie, qui voltige et couvre une partie de leur gorge.Elles portent des pendants d'oreilles d'or et de perles, des colliers de corail et des espèces de justaucorps à manches serrées, comme nos bohémiennes. L'air de gaieté, qui brille sur leur visage, le chant,la danse, le tambour de  basque donnent de nouvelles grâces à cet ajustement. On dit qu'elles vivent dans le célibat sous la direction de quelques unes des plus âgées et qu'elles ne souffrent ni hommes, ni femmes parmi elles. Mais , quand elles veulent se marier, elles vont à la messe dans la ville la plus voisine ; les jeunes gens choisissent celles qui sont à leur gré, en font la demande aux parents, s'accordent avec eux et si le parti plait à la fille, le mariage est conclu dans le moment >> 

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En 1680, cet ouvrage ( la tourt MUNJUNITO ) fut complété par deux autres tours de construction légère; il eut une belle occasion d'intervenir, l'année suivante.

 Pour venger des pêcheurs Hendaiars, qui avaient été massacrés par leurs concurrents de Fontarabie, Louis XIV fit tirer par la tour 1 000 coups de canon sur cette ville et ordonna la construction immédiate d'une redoute mieux équipée. Vauban vint en inspecter les travaux en 1693

.L'Administration ne perdant jamais ses droits, la tour abritait le percepteur des taxes d'ancrage, qui, en 1664, étaient de :3 livres par navire,40 sols par patache ou barque,20 sols par pinasse,1 carolus, valant 10 deniers, par chaloupe, gabarre ou autre petit bâtiment.

Voilà qui nous renseigne sur la diversité des bateaux, qui naviguaient dans les parages, sur la rivière ou au cabotage, tandis que ceux tarifés « navires » étaient au loin, à la pêche à la morue où ils retrouvaient leurs voisins d'Urrugne

C'était surtout à Terre-Neuve, où ces pêcheurs durent plus tard rencontrer Jean Daccarette, originaire de Hendaye, mais, sans doute,de la famille notable du même nom, qui demeurait en la maison Accarettebaita, à Urrugne.Quoi qu'il en soit, c'est ce compatriote dont l'histoire nous a laissé la preuve que son esprit d'entreprise fut le plus grand. Aucun de nos marins ne connut une telle fortune.

Ceci noté en marge de l'histoire des fortifications, il nous faut revenir à la redoute, qui était achevée à la fin du XVI s. sur le mamelon proche de Belcenia, àl'emplacement actuel du Monument aux Morts.

Son histoire sera brève; elle n'eut par la suite aucune occasion d'intervenir, du moins avec efficacité, comme nous le verrons plusloin.

1681 L'ingénieur de Vigny complète le système fortifié d'Hendaye, comprenant en sus des premiers ouvrages au niveau de l'eau, une batterie à deux étages de 6 canons chacun, en escarpe sur la Bidassoa, adossée à un glacis voûté en forme de carré avec au centre un double donjon en diagonale, à demi souterrain, le tout pour 100 hommes de garnison. Le surintendant des fortifications Vauban visite le pays pour les derniers travaux en 1693, et on y retrouve encore un M. de Gource gouverneur en 1737, puis un corps d'invalides militaires y tient garnison en temps de paix, vers 1770.

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Le 3 juin en présence de Philippe IV mariage par procuration de l'infante à Fontarrabie  le 6 juin   signature de la Paix des Pyrénées par les deux rois en la somptueuse barraque de l'île des faisans

le 7 juin réunion des deux rois et des deux reines dans la même barraque au milieu de la bidassoa

le 9 juin mariage béni et ratifié à saintjeandeluz par Monseigneur d'Olce

1685

 Dès 1680, Fontarabie se signale par tant de violence que la junte de Guipuzcoa l'exclut de la Sainte Hermandad le 21 mai.

Elle est réintégrée le 12 mai 1681 et le marquis de Lambert venu garantir la frontière avec 6 000 hommes laisse Hendaye avec un fort complet. Ensuite de quoi un traité est signé à Madrid le 19 octobre 1685 par l'ambassadeur de France, marquis de Feuquières, et son commissaire espagnol, marquis de los Balbases, conseiller d'Etat.

Bien que le texte en soit perdu, il ne fait pas de doute qu'il réservait la propriété du fleuve et en accordait l'égalité d'usage. 


En 1685, Vauban était venu dans la région pour inspecter les divers ouvrages militaires. Il s'adjoignit le marquis de Boufflers et F. de Ferry inspecteur général des fortifications de Guienne.

Après avoir visité le fort d'Hendaye, ils passèrent la Bidassoa et, s'étant rendus à La Madeleine, faubourg de Fontarabie, ils essuyèrent des coups de feu qui furent par trois fois dirigés sur eux par les Espagnols,

 Pour montrer le mépris qu'ils avaient de leur « tiraillerie », Vauban et ses deux compagnons ne quittèrent le territoire espagnol qu'une demi-heure après que leurs insulteurs se furent retirés.

 Mais, dans le compte-rendu de cette visite, adressé à M. de Seignelay, secrétaire d'Etat, Vauban proposait de prendre Fontarabie pour avoir raison des injures qu'il avait reçues ou bien de bâtir un fort pouvant contenir six ou sept cents hommes de garnison sur une langue de terre à l'embouchure de la Bidassoa, assurant que c'était le moyen de dominer la rade en même temps que les Espagnols et de permettre àux habitants d'Hendaye de sortir en mer, pour aller pêcher, sans que leurs voisins pussent les en empêcher. Le roi avait d'autres préoccupations et cette proposition resta sans suite.    ( N )

 

1689 Accord de principe pour le transfert d'Urrugne à Hendaye, des terres d'Irandatz et Zubernoa avec le prieuré de Santiago.

 

 

 

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25 février 2014

DOCUMENTS

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ANDAYE                                                                                                                            ( cliquer )

 

DOCUMENTS

  

 

1 LA LIQUEUR DE HENDAYE  *

2 les pinasses de l'île de RE           

3 D'ALBARRADE                                

4 ETIENNE PELLOT  

                                 par M.Maillebiau

5 UN CORSAIRE HENDAYAIS Coursic

6 Suhigaraychipi Bayonnais ou Hendayais

7   TRAITES DES PYRENEES

8  François Ier  1ere partie

9   LOTI  SAN MARTIAL

10  CANETA

11 MENDES SOUZA

 12  LES FERMES   à faire

13 De Lalanne  Histoire de Fontarrabie

14  URTUBIE

16  Naufrage d'un terre neuvas

17  BOTTIN

18 PUBLICITE

19 La Bidassoa par Theodoric Legrand

20 La reconnaissance de l'autonomie d'Euskadi

Bernard Detchepare

 

 

 

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La LIQUEUR de HENDAYE


1725. L’Eau de Vie de « Andaye »,très réputée, est mentionnée par écrit pour la première fois 1658

Enfin Hendaye attache son nom à la fabrication d'une certaine eau-de-vie. C'est à Jean Darmore que revient la paternité de cette création

Le 20 novembre 1658, il rapporta de Bayonne une chaudière " à fère eau-de-vye ".

La liqueur, improprement appelée " eau-de-vie d'Hendaye ", était en réalité un produit de la raffinerie de l'alcool soumis à une deuxième distillation. Son bouquet lui venait du fenouil, distillé en même temps que l'alcool. On ajoutait ensuite le sirop qui sucrait la liqueur en la ramenant au degré voulu.

N’est-ce pas, en définitive, ce " secret " que M. Paulin Barbier recueillit en 1860 auprès de quelques anciens habitants et qu'il utilisa dans la restauration de la " Véritable Liqueur d'Hendaye " ?

Malgré ses qualités, et malgré quelques débouchés coloniaux qu'elle s'était assurés à l'origine, cette eau-de-vie ne connut pas la fortune des grandes liqueurs françaises.

Ainsi, à la veille de sa destruction, Hendaye apparaît comme un gros bourg planté de maisons cossues, avec des boutiques nombreuses : ici un d'Irandatz concurrence les chocolatiers de Bayonne, un peu plus loin un certain Esteben tient atelier de forgeron ; en bas de la rue de Zubernoa, à l'extrémité de la baie de Belsénia, des marins réparent leurs filets en chantant ou devisant. Les rues s'animent au passage des muletiers, des pataches ou des carrosses qui vont en Espagne ou en reviennent

. Et les jours de foire — car à partir de 1783 les Hendayais eurent l'autorisation d'ouvrir un marché hebdomadaire qui se tenait le samedi, — sans compter une grande foire annuelle — les habitants sont toutes voiles dehors, tandis que là-bas, sur l'estuaire de Chingoudy d'autres voiles, celles des trois-mâts terre-neuviers, se gonflent au vent du large qui les conduiront vers les pêches lointaines.

La dernière phase de la guerre de Trente Ans s'achevait et Hendaye pouvait revivre en paix. plus tard.. Ce fut la première industrie du lieu . Trouvant les moyens élémentaires de subsistance dans la pêche et dans la culture des Joncaux, c'est dans l'exploitation de la frontière, c'est-à-dire dans le commerce et le transit, que ses habitants trouvaient le complément indispensable. Ils disposaient aussi d'une industrie embryonnaire.

En 1662, cette activité était assez grande pour que le roi accordât à la cité sa reconnaissance comme place de commerce et le droit d'organiser un marché par semaine ainsi que deux foires par an.Ce privilège consacrait sa vocation.

Là, s'échangeaient les marchandises importées ou exportées; les draps et les toiles, les cuirs, les jambons, la réglisse s'étalaient ainsique bien d'autres produits pourvoyant un trafic appréciable auXVIIIe s.

L'importation d'alcool, redistillé sur place et traité selon diverses formules, valut à ses eaux-de-vie cette renommée, déjà acquise au siècle précédent, que notent les voyageurs en 1726, 1768 et bien . Au cours du siècle suivant quelques fabriques artisanales s'y adjoignirent (salaisons, cidreries,chocolateries).

Pour autant, ce tracé du cadre de l'économie de Hendaye au XVIII s. ne doit faire illusion sur son importance, car elle n'était activée que par une très faible population :

270 feux en 1650,

356 habitants en 1726 et, en 1775, à la suite du déclin de l'armement à la pêche, le bourg est décrit : « un affreux désert » ! (Doc.Arch. B.-P.).

Il est vrai qu'autour de cette petite communauté gravitaient les habitants des quartiers de Santiago et de Subernoa, encore propriété d'Urrugne. L'autorité religieuse, qui n'avait à se soucier que des besoins d'ordre spirituel de l'ensemble, avait superposé au cadre politiqueses propres institutions.

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Les Eaux de vie de HENDAYE

et la liqueur I Z A R R A

Marcel Marc D O U Y R O U


toit d’un chai, bien style 1900, de la rive droite de l’Adour face à la ville de Bayonne, l’enseigne rouge IZARRA se refléta dans les eaux du fleuve durant plus de cinquante ans.

La fabrication de cette liqueur dont le nom en basque signifie « Etoile »

L’eau de vie, transformée en liqueur a fait la réputation d’Hendaye depuis le tout début du XVIII° siècle. Louis Moréri dans son Grand Dictionnaire Historique et le cartographe du Roi Michel Antoine Baudran (1633-1700) citent

« la ville d’ANDAYE, bourg de France sur la frontière d’Espagne, prés de l’embouchure de la Bidassoa, où l’on tient une foire renommée pour ses eaux de vie »

En 1705 cinq Hendayais brûleurs d’eau de vie, Dominique Dirandatz, Pierre Dottace, Martin Galbarret, Jean Duhalde et Martin Haranibar créent une distillerie à Bayonne, malgré les échevins qui veulent « interdire leur industrie dans la ville »et leur intentent un procès après avoir visité leurs fourneaux de distillation. Ils ont appris que dans la nuit du 2 au 3 juillet de cette année là, un incendie occasionné par une chaudière où l’on faisait de l’eau de vie a ravagé un quartier du quai des Chartrons à Bordeaux.

Dominique Dirandatz interjette appel contre les ordonnances de police du Corps de La ville

Finalement Martin Galbarret reçoit l’autorisation de construire une distillerie dans sa maison de la rue Gosse, promettant que le fourneau sera fermé de fortes murailles neuves et anciennes pour ne causer aucune incommodité ni aux voisins ni au public.

En 1717, Louis Dhuirat époux de Marie Dotace veuve de Dominique Dirandatz, installe à l’extrémité de la rue Vieille Boucherie sa distillerie, qui est inspectée par Léon de Roll premier échevin, l’ingénieur en chef du Roi et le Procureur du Roi.

Périodiquement les ordonnances de Police défendent de jeter sur les quais ou dans les fossés, les lies des eaux de vie dont il est dit « qu’il n’y a pas d’odeur plus pestilentielle » et leur recommande de les jeter dans un endroit « qui ne puisse incommoder le public »

Pour fabriquer cette eau de vie on emploie indistinctement le marc des raisins blancs ou celui des raisins rouges, ce dernier plus riche en alcool. On peut également en obtenir en distillant le cidre ou le poiré. La récolte de raisins est abondante aux portes de la Ville. On connaît également des vergers importants sur les rives de l’Adour et de La Nive : le domaine de Lauga de Mr de Seignanx, la pommeraie de Basseforest de Joannis de Haraneder-Poutil, la métairie de Beriotz du procureur du Roi Jacques de Lalande, le verger d’Aritzague de Pierre de Ségas.

Dans un documents conservé dans le Service des Archives Départementales, on peut mieux connaître l’une de ces familles de fabricants grâce au testament mystique rédigé par une main affidée et écrit en trois feuillets de Jeanne LISSARDY épouse depuis 1742 de Pierre DUCOS maître chirurgien.

Elle déclare en 1763 être propriétaire de quatre maisons à Saint Jean de Luz et une dans la paroisse de Serres (Ascain).

Elle lègue à sa fille Madeleine les alambics, les futailles et tous les ustensiles servant à la fabrication de l’Eau de Vie Douce appelée Eau de Vie d’Hendaye, qu’elle-même avait reçu de sa marraine Lissardy par testament du 28/10/1728.

Son fils aîné Gratien est étudiant en médecine à Toulouse.

Cette production est exportée vers Saint Domingue et le Canada. Dans ce dernier pays les gens du peuple apprécient l’eau de vie de canne et en font une consommation excessive malgré les remontrances du clergé. Les membres de l’élite de la Nouvelle France font figurer sur leur table au XVIII° siècle une grande variété d’alcools français, mais celui qui revient le plus fréquemment dans les registres comptables est l’Eau de Vie d’Hendaye.

Le père Labat écrivait en 1698 dans son « Voyage aux Antilles » que les eaux de vie les plus estimées et les plus recherchées alors aux îles, étaient celles de Nantes Cognac et Hendaye.

Maison fondée en 1857

Au début du XIX° siècle un distillateur nommé Paul BARBIER vint habiter ce coin du pays Basque. Il chercha et finit par trouver les vieilles formules de cette Eau de Vie tant appréciée.

Il créa son entreprise en 1857 pour commercialiser « La véritable Liqueur d’Hendaye » fabriquée dans la maison Margoenia, prés de la gare d’Hendaye Plage

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Ses bouteilles sont décorées de l’écusson de la ville et de sa signature P.BARBIER. La bouteille « Hendaye Jaune » de 75 cl est vendue 745 francs en 1951 et les Gds Flasks 230 francs

Lors des expositions régionales, il remporte quatre médailles d’argent, Bordeaux 1865, Saragosse 1868, Nice 1884. En 1907 il est de retour à Bordeaux, hors concours et membre du Jury de la grande exposition Coloniale et Maritime.

Au décès du fondateur, les demoiselles Barbier héritent de leur père vers 1904 de la SA « La véritable Liqueur d’Hendaye ».

 Liqueur de la côte Basque

                                                                                                                                                                           

 

Le créateur d’Izarra, Joseph GRATTAU est né en 1862 à Bordeaux où son père épicier et marchand de denrées coloniales 5 rue de Guyenne avait épousé en 1853 Clotilde FERRAUD dont le père était raffineur.

Joseph Grattau vint habiter vers 1890 à Bayonne où il acheta une petite raffinerie de sucre dans le quartier Mousserolles. Cette première entreprise ayant été détruite dans un incendie, Joseph Grattau se lança dans le négoce des vins et spiritueux.

Il apprit vers 1904 que les successeurs de Paul Barbier souhaitaient vendre leur marque et la petite raffinerie Hendayaise. Joseph Grattau confia à un confrère, connaissant bien Hendaye, son désir de se porter acquéreur, et ce dernier se proposa comme intermédiaire pour faciliter la négociation. Trahissant sa confiance l’interlocuteur proposa aux Barbier un prix supérieur à celui de J.Grattau et s’empara ainsi avec ses amis de la distillerie Hendayaise.

Joseph Grattau ne se tint pas pour battu, c’était un homme de caractère. Il décida de créer à Hendaye une liqueur jaune d’or avec des notes aromatiques.

Il lui donna le nom de Liqueur IZARRA Fine d’HENDAYE. Bien entendu ses concurrents lui firent un procès qu’ils perdirent en Cour d’Appel.

Encouragé par le succès de sa procédure, Joseph Grattau, transporta sa fabrication à Bayonne et supprima peu après de ses étiquettes le qualificatif d’Hendaye.de « IZARRA, vieille liqueur de côte Basque » avec son étiquette jaune ornée d’une étoile rouge, et l’écusson de la ville de Bayonne sur le goulot

En 1913 IZARRRA inaugure ses nouveaux locaux dans un grand bâtiment sur le quai Bergeret au cours d’une grande fête. Face à la ville, l’étoile rouge d’Izarra brille sur les rives de l’Adour.

Malheureusement la guerre 1914-18, porte un coup mortel à la fabrique. Ses deux fils, son directeur et plusieurs de ses ouvriers sont mobilisés. Pour maintenir la maison ouverte, Joseph Grattau abandonne provisoirement la fabrication de la liqueur et se lance dans l’importation de vin d’Espagne.

Au lendemain de la guerre, où l’un de ses fils est mort pour la France, Joseph Grattau secondé par son fils Gaston et ses deux gendres se lance à nouveau dans la fabrication de sa liqueur et crée en 1927 la SARL Distillerie de la Cote Basque.

Ce furent des années d’expansion considérable.La maison Grattau a recours à la publicité par l’affiche :

- Liqueur Izarra. Tout le caractère basque, Quatre joueurs de pelote trinquent devant une bouteille d’Izarra jaune et une d’Izarra vert.(auteur inconnu)

- Izarra Liqueur de la Cote Basque, par Raymond Ducatez. Un joueur de pelote en plein élan tient une bouteille d’Izarra dans sa chistéra

Mais le trait de génie de Mr Grattau, ce fut de faire appel à l’affichiste le plus talentueux et célèbre de l’époque Paul COLIN qui lui dessina deux affiches :

- Monté sur un cheval vert qui se cabre devant une bouteille d’Izarra, un « picador »couleur or dirige sa pique vers une bouteille jaune.

- Un danseur basque bondissant devant une bouteille d’Izarra jaune.

Cette dernière rappelle de la façon la plus simple que la liqueur est fabriquée au pays Basque.

Paul Colin évoquait avec une tendresse particulière la préparation de cette affiche, racontant que Mr Grattau fit en sorte que son affichiste ne manquât jamais de sa liqueur afin qu’il y puise son inspiration.

Ces deux affiches contribuèrent grandement à la renommée d’Izarra.

IZARRA remporte des marchés non seulement en France, mais également en Espagne, Belgique et chez les Basques d’Amérique du Sud

L’année 1939, la guerre civile d’Espagne s’achève le 28 mars, la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne le 9 septembre, et Joseph Grattau décède à Bayonne le 12 septembre. Depuis 1931, il avait confié la direction de la Maison à son gendre M.Seguin. La guerre et l’occupation vont ralentir considérablement la fabrication par suite des difficultés à se fournir en sucre et alcools. Les troupes Allemandes arrivent à Bayonne le 27 juin 1940 et poursuivent leur route vers Hendaye et St jean Pied de Port. Le stock de vieilles eaux de vie d’Armagnac constitué par Izarra depuis quelques années se trouve maintenant en zone non occupée.

En 1943 le décès de Mr Seguin et l’arrestation par les Allemands de Mr Dagonnet, autre gendre de Mme Grattau, viennent aggraver la situation de la fabrique.

Mme Joseph Grattau et ses filles vont relancer l’activité au lendemain de la libération grâce au stock de vieilles eaux de vie qui avait échappé au pillage des troupes d’occupation.

Dès 1946-1947-1948 et les années suivantes les progrès de la Liqueur Izarra sur les marchés français et étranger sont considérables.

IZARRA rachète en 1955 son unique concurrent la distillerie de la Liqueur d’Hendaye Paul Barbier, convoitée pendant des années par Joseph Grattau.

Quelques années plus tard le marché des liqueurs subit une régression due aux changements des goûts des consommateurs, à la taxation des alcools et à la fiscalité. La famille Grattau est obligée de faire appel à un partenaire dans le même secteur, REMY COINTREAU.

Le bâtiment de Bayonne aménagé en musée, est devenu une étape incontournable des touristes, mais pour des motifs de rentabilité, l’élaboration de la liqueur du pays Basque, se fera dorénavant dans la région d’Angers.

En 1998, par un matin brumeux de novembre, les bayonnais découvrent, un pincement au cœur, que l’étoile rouge d’Izarra ne brillera plus sur les quais de la rive droite de l’Adour.

La chère liqueur jaune ou verte inscrite au patrimoine gourmand du pays basque, est délocalisée. La fin d’une longue histoire ? sans doute pour sa fabrication, mais son âme sera toujours marquée du sceau de l’Euskadi. et de Hendaye.


         

 

dernière distillerie de la Liqueur deHendaye

      la ferme Margoénia tranformée en fabrique


 

 

      

 

 

 

 

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11 mars 2014

LE RESEAU COMETE

 

LE RESEAU COMETE

 

Evasion des aviateurs britanniques et alliés par le Pays Basque

Philippe Connart et Geoffrey Warren – 2011


Peñas de Haya 

" Les 3 Couronnes "

Vues du côté français,

le parcours de Comète se faisait côté espagnol


Vue prise côté espagnol : Ondarribia et les 3 couronnes


Depuis Bruxelles , le chemin du Pays Basque , était le chemin le plus long , mais il était le plus  "  sûr " car  il  évitait un contrôle .

Le réseau de réception à partir de Bayonne

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 la France avait perdu la guerre

 la Belgique était occupée

l'Armistice avec les allemands du 22 juin 1940, avait partagé notre pays en deux parties, la première occupée par  les Allemands, la seconde par le régime de Vichy. De plus à Hendaye la frontière avec l'Espagne était fermée

Seule l'Angleterre était libre et des milliers de personnes voulaient la rejoindre en particulier les juifs, et les Polonais, dont le destin était tragiquet .Vouloir  franchir, une frontière était s'exposer à la détention dans un camps de concentration ou  à la mort.


 

 

Pourtant , petit à petit le pays va se réveiller et se révolter clandestinement, et ''  l'armée des ombres  '' se créer et s'organiser" .

Dans les combats aériens entre nazis et Anglais, nuit et jour,des centaines,- parfois parfois plus d'un millier- d'avions vont bombarder l'Allemagne et se heurteront au feu redoutable la D.C.A  et à la chasse allemande  .Trop seront abattus , certains, seront sauvés par leur parachute.  Spontanément des belges,des luxembourgeois, des français essaieront de les retrouver, pour  les cacher, les  soigner,  les sauver .Les garder n'était plus possible, il fallait les évacuer, et le nombre augmentait chaque jour

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Pendant ce temps, dans la capitale belge , une jeune fille active et passionnée, qui au début de l'offense nazie s'était engagée dans la Croix Rouge,  refusant d'admettre la déroute comme définitive, cherche la meilleure façon de s'opposer à l'envahisseur. 

Son nom

Andrée de Jongh

 ,Belge , flamande, et de mère française dite " Dédée " pendant la résistance

Elle porte bien le surnom dont l'a affublé son père, "Petit Cyclone". Dessinatrice en publicité à Malmédy (Belgique) et infirmière diplômée, elle s'engage en mai 1940 dans la Croix Rouge. Elle est affectée à l'hôpital militaire de Bruges.

 Début 1941, elle se trouve à Bruxelles où elle prend une part active à la formation d'une chaîne de solidarité pour recueillir, héberger, nourrir et vêtir en civil des soldats britanniques.


La Maison d'Andrée de Jongh à Schaerbeek

Andrée De Jongh naît au no 73 de l'avenue Émile Verhaeren à Schaerbeek

 

Son père, Frédéric De Jongh, directeur de l'école primaire de la rue Gaucheret, est un admirateur d'Edith Cavell, de Gabrielle Petit et du Père Damien ; il transmet cette admiration à sa fille, qui n'a plus qu'un rêve, celui de devenir infirmière. Cependant, douée pour le dessin, elle entreprend des études d'arts décoratifs, tout en suivant des cours du soir à la Croix-Rouge de Belgique pour devenir ambulancière. Les études terminées, elle obtient un emploi de dessinatrice publicitaire auprès du siège malmédien de la société Sofina.

Le réseau Comète


Lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1940, elle quitte son travail à Malmedy et revient à Bruxelles pour tout d'abord travailler pour la Croix-rouge de Bruxelles. Rapidement, elle décide de s'investir dans la Résistance.

Le premier réseau dans lequel elle s'est impliquée ayant été détruit, elle décide, avec Arnold Deppé, un autre survivant, de créer une filière d'évasion vers l'Espagne. Après avoir pris quelques contacts à Anglet, ( lors de l'avancée allemande beaucoup de belges avaient fui , et s'étaient groupés sur la côte basque  )...Andrée et Arnold tentent, en juillet 1941, un premier convoyage vers le sud, accompagnés d'un groupe de Belges qui veulent poursuivre la lutte à partir de l'Angleterre

. Andrée a financé le voyage en vendant ses bijoux et en empruntant aux amis et voisins. Arrivés à Anglet, ils confient les évadés à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.

Andrée  traverse les Pyrénées avec son groupe, et se présente au consulat britannique de Bilbao pour demander de l'aide pour son réseau. En effet, elle a appris que le groupe précédent a été intercepté en Espagne, que les soldats ont été internés  à Miranda, et se rend compte que sa filière doit avoir en Espagne un point de chute d'où les services britanniques emmèneront les évadés à Gibraltar, puis en Angleterre.

Après trois semaines d'hésitation, les Britanniques décident de faire confiance au petit cyclone — comme on surnommait Andrée pour sa capacité à tout emporter sur son passage. Avec ce soutien et l'aide des résistants locaux, elle met en place la « ligne Dédée », rebaptisée plus tard « ligne Comète ». La ligne, qui comptera jusqu'à 3 000 membres, traverse, en partant de Bruxelles, la France puis les Pyrénées jusqu'à l'ambassade britannique de Madrid, qui s'occupe ensuite du transport à Gibraltar. De 1941 à la Libération, la filière permet de faire évader plus de 700 soldats alliés, dont 288 aviateurs, et Andrée  en a accompagné personnellement 118 d'entre eux.

Ce réseau qui petit à petit, d'amis en amis, va se mettre en action, non sans mal avec quelques arrestations.  Le métier est dangereux, difficile il s 'apprend à ses dépens . Il y faut beaucoup de convictions, beaucoup de courage ou d'inconscience .Il faut aimer son pays pour risquer sa vie tous les jours et  en pleine connaissance de cause.

De Bruxelle à Paris, de Paris à Bayonne ,au travers  de la ligne de  démarcation -, à Saint Jean de luz,  à ,Ciboure et puis à Urrugne point de dépard de l'aventure.  Aussi en Espagne car il  faut des moyens logistiques et pécuniers.


Le réseau de réception à partir de Bayonne

 

La France aussi s'organise avec beaucoup de foi et d'amateurisme

Dès lors et selon les conclusions des dirigeants de Comète, le Pays Basque va grouiller  d'espions, d'évadés ayant fui le Service du travail obligatoire, de  ceux qui veulent rejoindre la France libre, des juifs, des Polonais et de tous ceux pour qui la France n'est plus une terre d' asile.

La Bidassoa va être un lieu très fréquenté

Dès lors l'aventure peut commencer

 

Mme DE GREFF dite  TANTE "GO"

 

Elvire de Greef connue sous le psedonyme de " Tante go"pièce maitresse dans le secteur basque


L'ESPAGNE: UNE DIFFICULTE SUPPLEMENTAIRE

Comète est né le jour de l'accord avec les anglais, en Juin 1941. Andrée DE JONGH s'attela alors à l'immense travail d'organiser une ligne d'évasion: pendant des mois, elle prit des contacts avec des résistants pour créer ce réseau, héberger les aviateurs, leur fournir des vêtements civils, des faux papiers. Elle recruta des guides basques, familiers du passage des pyrénées, organisa des relais, recruta des fermiers basques qui pouvaient cacher les pilotes en transit

L'ARRESTATION D'ANDREE DE JONGH

Le 15 Janvier 1943, Andrée DE JONGH fut arrêtée par la Gestapo, sans doute dénoncée. Le mauvais temps avait retardé le passage des Pyrénées et le groupe fut pris au piège par la Gestapo. Interrogé, un des aviateurs de la RAF aurait identifié à la fois ses passeurs et les maisons sûres du réseau

 D'abord emprisonnée à Bayonne, puis au fort du Hâ et à Biarritz, elle est transférée à la maison d'arrêt de Fresnes le 27 mars 1943. Andrée avoue qu'elle est la fondatrice de la ligne d'évasion, mais la Gestapo ne la croit pas, ce qui lui sauve la vie. Elle est envoyée à la prison de Saint-Gilles et déportée en Allemagne en juillet 1943. Elle y est internée dans plusieurs prisons, puis dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Mauthausen, d'où elle est libérée par la Croix-Rouge internationale le 22 avril 1945

Après la guerre, elle s'installe d'abord au Congo belge puis au Cameroun, en Éthiopie pour travailler dans une léproserie d'Addis-Abeba et enfin au Sénégal avant de revenir en Belgique

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La dénontiation

Lors d' une interiew  Monsieur Abérasturi avait  posé cette question :

Question : Dédée a été prise à Urrugne , à la ferme Bidegain-berri  de Frantxia Ursandizaga. S'avez vous qui là dénoncée

 :Réponse: de  Jean François Nothomb  " Franco " :

C'est Donato, le guide de la  ferme voisine ".Dédée "  était passée quelques fois avec lui, mais il ne lui plaisait pas .Elle m'a toujours dit qu'elle craignait qu'il soit jaloux de Florentino, et  que c'état lui qui avait averti les Allemands que des aviateurs prêts à passer la frontière se cachaient dans la ferme de Frantxia

A la Libération Donato  disparut en Espagne.

 On ne l'a jamais revu. On n'a jamais prouvé la preuve de sa trahison

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.Lors de la discussion que  nous avions eue avec Madame Irastorza concernant la Résistance dans la campagne de Hendaye pendant la guerre de 39/45,- elle état bien jeune -nous avait dit ne pas très  bien savoir. Toute fois elle nous avait parlé d'une ferme - un peu plus loin - ou il y aurait eue une dénonciation  faite  par le valet de la ferme  ,suivie d'une  arrestation. Elle nous avait ajouté,se rapprochant de nous et à voix plus basse  : "c'était une histoire d'amour.....)

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Pendant plusieurs mois, le réseau fut mis en sommeil. Il dut se réorganiser et fut rebaptisée "Ligne COMETE". ).

Résistant et patriote convaincu, le père d'Andrée, Frédéric DE JONGH décida de poursuivre l'oeuvre de sa fille dès Janvier 1943 et prit la tête du réseau d'évasion. Il avait quitté Bruxelle pour vivre clandestinement à Paris dès le 30 Avril 1942 car il était conscient qu'une éventuelle arrestation de sa fille entraînerait également la sienne. Ainsi, depuis Mai 1942, Frédéric DE JONGH organisait le réseau d'évasion à Paris. Suite à l'arrestation d'Andrée DE JONGH, il tenta alors, dans un premier temps, de développer un autre réseau d'évasion par la Suisse (neutre) en contactant l'ambassade américaine et britannique à Genève (du fait de l'arrestation de sa fille, il considérait que le réseau d'évasion par l'Espagne et Gilbraltar était devenu peu sûr). Toutefois, cette tentative échoua et les évasions par les Pyrénées continuèrent. Par malchance, il fut arrêté à Paris (Gare du Nord) le 07 Juin 1943 par la Gestapo (dénoncé par le traite Jean-Jacques DESOUBRI) et fusillé au Mont-Valérien le 29 Mars 1944.

La tête du réseau Comète fut ensuite confiée à Jean-François NOTHOMP à partir de Juillet 1943 jusqu'en Janvier 1944.

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ORGANISATION DU RESEAU AU PAYS BASQUE

le comité de réception  des aviateurs


 

JEANNINE DE GREEF-"Tante go"  ARTHUR FAY  -Maritxu  ANATOL-Aristégui

 Albert "Bee" JOHSON  -Erroll PrICE

Tommy BROOM  Kazimmietz RROWICKI

 

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Saint Jean de Luz        Ciboure

  

A gauche : l'immeuble où Arnold Deppé a vécu vers 1930-1939. A droite : l'ancien hôtel Eskualduna avec (à gauche) l'appartement de Elissalde.


L'appartement de Ambrosio San Vicente au 7 Rue Salagoïty (à moins de 10 minutes de la gare) est régulièrement utilisé par les évadés du 06 juin 1942 au 13 janvier 1943. Ceci correspond à la perte du premier guide de Comète, Manuel Iturrioz, qui est arrêté par la police de Franco en Espagne le 22 avril 1942. Il s'évade deux jours plus tard, mais Florentino Goikoetxea a repris son boulot et poursuit les passages avec Tomás Anabitarte, qui travaillait avec Iturrioz depuis le début.


Apra Baïta,

 le bâtiment (avec les balcons rouges) où Ambrosio San Vicente habitait et où tant d'évadés ont attendu leur dernière étape vers l'Espagne.

 

 

                         

Philo Baïta, la maison de Catherine                                 "KATTALIN" Aguirre

 

Elle s'articule autour d'une veuve de guerre de 45 ans née à Sare, Catherine Aguirre, dite Kattalin. En contact avec les réfugiés basques espagnols, elle travaille déjà pour plusieurs réseaux, passe du courrier, héberge et nourrit les évadés. Sa fille "Fifine", âgée de 14 ans, la seconde, ainsi qu'une voisine, Gracie Ladouce. Celle-ci, employée au service du ravitaillement à la mairie de Ciboure, fournit des cartes d'alimentation.

 Comme Florentino Goicoechea, Kattalin Aguirre a reçu après guerre la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Croix de Guerre avec étoile de vermeil, la Médaille de la Résistance et les plus hautes distinctions belges et britanniques. Décédée en 1992, elle est inhumée à Ciboure.


FLORENTINO GOIKOETXEA


C'est le passeur de légende du réseau Comète, un homme et un guide incomparable, pour qui  l'argent  ne comptait pas.

mais il assure cette fonction pour d'autres réseaux également. 

  Né à Hernani (Espagne) en 1898, réfugié à Ciboure depuis l'invasion franquiste du Pays Basque espagnol (1936), les petits boulots et la contrebande sont son quotidien. Fils de paysan, à l'allure physique imposante, d'une endurance exceptionnelle, il accompagne des groupes (moins de dix personnes) de la ferme "Bidegain Berri" à Urrugne jusqu'à Oiartzun aux portes de San Sebastian. II les conduit à pied, de nuit, et rentre à l'aube avec des courriers destinés à la Résistance. II passe 227 aviateurs alliés, principalement anglais, canadiens et américains. Blessé en montagne par une patrouille, il est arrêté le 6 juillet 1944. Vingt jours plus tard, il est enlevé à l'hôpital de Bayonne par un groupe de la résistance locale , Antoine Lopez et jules Artola policiers du réseau  " Phatrie "

 Les plus hautes distinctions britanniques, belges, françaises lui sont décernées. La nationalité française lui est accordée en 1965.

 Décédé en 1980, il est inhumé au cimetière de Ciboure.

Médaille commémorative  de la guerre 39/45  ---Médaille de la Résistence Belge -  Médaille de la Libération France-avec palme  --Médaille britannique " Four courage " --Médaille américaine " For freedom "   -- Croix de guerre 39/45  avec citation à l'ordre de l"armée -- Chevalier de l 'ordre de Léopold II  avec palme et Croix de guerre avec palme -

- Chevalier de la Légion d'Honneur


Image2

Le trajet de Urrugne à Sarobe en passant par  San Miguel

Le trajet habituel est en pointillé rouge

En cas de crue de la Bidassoa, le trajet est en jaune La traversée se fait sur le pont suspendu de la Centrale électrique, en territoire espagnol.

 

LE TRAJET  DE L"EVASION

 PAR ETAPES


Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.

LES TROIS FERMES relais de

URRUGNE

De Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure à Urrugne.

Comme déjà signalé, la route classique part de Saint-Jean-de-Luz  et traverse le pont de Ciboure  et ensuite le long de cette Nationale 10 jusqu'à la ferme-relais. Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.

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La première ferme, Bidegain Berri, est la résidence de Francoise "Frantxia" Halzuet, la veuve de Philippe Usandizaga, mais la ferme est tenue par Juan Larburu.

 Elle commence à travailler pour Comète en juillet 1942, date qui correspond à la période de Florentino Goikoetxea suite à l'arrestation, l'évasion et la vie clandestine de Manuel Iturrioz. Le jeune garçon de ferme de Tomásénéa, Donato Errasti, continue son même travail jusqu'à la Bidassoa, ramenant les tenues de serge utilisées jusqu'à l'arrestation du 15 janvier 1943 à Bidegain Berri.


Bidegain Berri

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La deuxième ferme, découverte par Manuel Iturrioz, est Tomásénéa, maison de Françoise "Frantxiska" Halzuet, épouse de Dominique Irastorza, un prisonnier de guerre.


Thomas énéa


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                                                Larburu                                              Frantixska

 

 

Juan Manuel Larburu, de Bidegain berri, refuse tout d'abord de collaborer à cause du danger. Un jeune exilé espagnol, garçon de ferme à Tomásénéa, Donato Errazti, est aussi d'accord d'aider, mais pas seulement jusqu'à la Bidassoa.

 En juillet 1942, le frère de Frantxiska est blessé par les Allemands en passant des mules et elle demande à ne plus être impliquée un certain temps.

 Les passeurs de cette époque sont Manuel Iturrioz (environ 40 ans) et le jeune Tomás Anabitarte. Comme déjà signalé, Iturrioz est arrêté en Espagne le 22 avril 1942 et s'échappe le 24, mais doit se cacher et ne peut donc plus continuer les passages. Une de ses dernières descriptions correspond au passage du 21 juillet 1942. Il faut ici faire remarquer que c'est lui qui connaît le mieux la Bidassoa.

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 Yatxu baita

La troisième ferme est Yatxu Baïta, propriété voisine tenue par Joseph Larretche, qui régit également Bidegain Berri à partir du 15 janvier 1943.

 La ligne d'évasion française Margot utilise également cette ferme, et plus tard, les réseaux de renseignement de l'OSS  - Nana et - Démocratie. Douze enfants y vivent et l'un d'eux, Maialen nourrit Donato qui se cache alors dans les bois voisins. Lors de la libération de la région par les armées alliées, il disparaît en Espagne  Suspecté  mais personne n'a jamais prouvé qu'il aurait dénoncé Bidegain Berri en janvier 1943.

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Le DEPART DE L'AVENTURE

L'ITINÉRAIRE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
 VIA SAN MIGUEL ET ERGOIEN
Le départ se fait, au plus profond de la nuit et dure jusque  avant le début du jour. Pour tout éclairage la lune , par beau temps ! .


et quelque fois le double en cas de mauvais temps

  Devant, le passeur qui bien sûr connait bien son chemin , attentif à la moindre lueur et au moindre bruit , surveille sa troupe .Ses compagnons  en silence, la peur au ventre savent qu'ils  sont recherchés par les patrouilles de la Gestapo, de la police française et par la douane et la  gendarmerie,côté français ,  la douane  et  la guardia civil coté espagnol

 .Ils  marchent en essayant de deviner le sentier , ses bosses et ses ornières, Si il pleut souvent, heureusement ce  pays  connait peu la neige  même en altidude .La montagne basque  a un relief tourmenté, pas très haute  dans cette fin des Pyrenées,  mais  très compliquée et qui fatigue beaucoup.C'est une très dure épreuve

Départ vers le mont du calvaire


A l'avant-plan, Tomasénéa.                    A gauche et en haut : Xoldokogaina.

 

Le premier tronçon depuis les fermes de Urrugne est une marche ascendante. Gérard Waucquez écrit : les voyageurs escaladent la montagne à travers les pâturages. (Montée de 2 petites heures). On suit les ruisseaux et les torrents pour éviter le repérage par les chiens, et aussi parce que les terrains tantôt secs, tantôt humides, maintiennent les pieds et les espadrilles dans une forme "idéale." Il est bon d'avoir le moins de bagage possible. Il ne faut pas compter sur la complaisance des guides à ce sujet. A moitié de la côte on découvre les lumières de Irún. Au sommet, vastes pâturages où circulent et se cachent les patrouilles allemandes. Les guides les ont repérés de jour, et de ce chef passeront par la crête ou le vallon pour les éviter, suivant leur position.

Iturrioz cite clairement le mont du Calvaire (277 m) et le Xoldokogaina (486 m). Il demande à Juan Manuel Larburu ou à Donato Errazti de partir en avant pour localiser les patrouilles frontalières potentielles. Là, les lumières de Fuentarrabia, Irún et San Sebastian sont très visibles et annoncent la liberté prochaine  .On  ne voit pas Hendaye à cause du blakout allemand. On peut entendre la Bidassoa (c'est ce qu'écrit Paul Henry de Lindi) et la voir ou la deviner le long du chemin

.Ensuite on contournait le Rocher des Perdrix , jusqu'au col d'Osin et à celui des Poiriers Les évadés se trouvent donc encore en France sur le flanc Sud face à l'Espagne.


le maquis

Le Calvaire et sa croix

 

Commence alors la descente vers le carrefour du Col des Poiriers (316 m). Iturrioz dit que là commence la partie la plus dangereuse du trajet jusqu'à la Bidassoa. A cet endroit, la probabilité de rencontrer des patrouilles de frontière (Allemands ou gendarmes français) est élevée. C'est à ce carrefour que passent les chemins très fréquentés entre les ventas d'Ibardin, de Biriatou et le "rio Bidasoa". Juan Larburu et/ou Donato Errasti, partis plus tôt en reconnaissance à San Miguel, attendent là pour donner le feu vert.


col des poiriers


En bas du Xoldokogaina, le carrefour vers les ventas, et la Bidassoa.

C'est à ce carrefour que débute la première route prévue  pour Endarlaza via la route d'Ibardin.

De ce carrefour, la descente vers la Bidassoa, le long du ravin du Lanzetta Erreka  . Cette descente vers San Miguel prend une heure. Lors de la traversée de Waucquez en début décembre 1941, et après une première tentative avortée de traverser la Bidassoa à San Miguel à cause des crues dues à de fortes pluies, Tomás Anabitarte trouva  un raccourci vers Endarlaza le long du chemin. Ce raccourci réduit  le temps nécessaire - deux heures de moins que pour San Miguel au lieu de quatre. Il réduit surtout le danger de rencontrer des patrouilles comme sur la route plus longue vers Ibardin.
Le long de ce trajet,d'une douzaine de km on devinait toujours les lumières  d'Irun


Carrefour de tous les chemins et lieux de traverse de la Bidassoa.Le chef du groupe en fonction du temps, des repérages  de douaniers , de la police française ou de la gestapo décide de l 'option à prendre.

A San Miguel, une fois sortis de l'eau, ils doivent traverser la voie étroite du chemin de fer "Bidassoa Ferrocarril", appelé "Txikito Tren" (petit train) par les autochtones, et ensuite la route Irún-Pamplona. Il pourrait sembler logique que la gare maintenant abandonnée était alors utilisée comme baraquement auxiliaire par la Guardia Civil espagnole et ses patrouilles. Il fallait donc l'éviter à tout prix. En tous les cas, le vrai bâtiment de la Guardia Civil se trouvait approximativement devant un ravin sur la rive espagnole, 350 m en aval de San Miguel, vers Irún.

 La traversée de la Bidassoa était une épreuve dangereuse, le lit rocailleux ,plein de creux et de bosses, par temps de  sécheresse, devenait un torrent par temps de pluie.

 Sur l'ordre de Florentino, les passagers enlevaient leurs pantalons qu ils nouaient solidement autour de leur cou

.Celà  leur leur permettaient de s'accrocher les uns aux autres pour passer la rivière avec la certitude de ne pas perdre un compagnon . " Dédée " fit parfois le trajet dans ces conditions. Ensuite trempés, transis par le froid de la nuit , ou glacés par le vent d'hiver ils se rhabillaient et continuaient leur chemin nocturne.

On grimpait à flanc de montagne jusqu'aux  terres dénudées de Pagogana et d'Erlaiz  au pied des 3 couronnes, où l'on arrivait généralement exténués


la Rhune en hiver

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Enderlaza  : redoute du pont


 

A Enderlaza la Bidassoa continue son chemin vers la Navarre, devient entièremenr espagnole alors qu'auparavant elle servait de frontière


vieux pont   A partir de ce pont la Bidassoa devient entièrement espagnole


Enderlatza  : le pont

A Enderlaza nous passions très  très prés de la garde civile, mais ils n'ont jamais pu nous attraper.Chaque fois que nous arrivions à la route, Florentino s'avançait , levait la tête pour voir si il y avait quelque chose...Jamais  je ne vis un espagnol. La seule fois ou nous avons eu des problèmes avec les espagnols  à été le jour du passage et du décès de Antoine d'Ursel dit "Jacques Cartier"  ou  ils tirèrenr 7 coups de feu.  Ils arrétèrent tout le monde sauf les deux guides basques..C'était la veille de Noël .

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.On passait  la Bidassoa à la hauteur d'Enderlaza.

 On traversait la voie du train de la Bidassoa, la route de Pampelune, et puis ça montait très fort jusqu'à un chemin qui passait près d'une vieille tour qui datait des guerres Carlistes   ( Erlaitz )...Après avoir passé la rivière et avant de passer la route, il y a une vieille  petite maison appelée " San Miguel ", dont le nom est inscrit sur l'une des facades, et qui était une station du train de la Bidassoa. Après la route, il y avait à gauche, une pente dificile.. Tout devait se faire   vite. Quand Florentino, au moment de traverser la route disait "No hay nada.Pasar " il fallait grimper très vite et sans faire de bruit.

 

 


Electra Enderlaza

 

Quand la Bidassoa était trop grosse,

nous allions d'un autre côté en faisant un long détour.


Entre le col des Poiriers et le col  des Joncs

 Nous passions par un pont près d'une centrale électrique très éclairée,un peu plus en amont.C'est là que nous traversions la Bidassoa C'était un pont qui bougeait beaucoup  par ce qu'il était suspendu  à des cables et il était très éclairé.

Mais on était déjà en territoire espagnol puisque nous traversions la frontière dans la montagne.La  Bidassoa à partir d'Enderlaza ne sert plus de frontière.Elle passe dans la montagne et après il fallait descendre jusqu'au fleuve pour le traverser en direction d'Oyarzun. Mais comme nous étions déjà en territoire espagnol, la Garde Civile y prêtait moins d'attention

On le passait vers 4 ou 5 heures du matin, et le trajet d'Urrugne à Renteria pouvait durer 16 à  17 heures. Les hommes arrivaient morts de fatigue.Tout ceci dans des conditions  climatiques  convenables.  Que dire en hiver sous la pluie ou quelques fois sous la neige.

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 Le poste des douaniers

la route et la voie du chemin de fer


Iturrioz écrit avoir une fois entendu un garde ronfler "dans la ferme". Une ferme se trouve en effet à 600 m en amont vers Endarlaza. Quant à la gare du "Txikito Tren" de San Miguel, il ne s'agit pas d'une gare de passagers comme on pourrait l'imaginer.


La Bidassoa et la gare de San Miguel.

Après avoir traversé la rivière, le chemin de fer et la route, l'étape suivante est la pente montant vers Erlaitz, très abrupte et épuisante. Le fond de ce ravin, à 350 m de San Miguel, est le lit d'un ruisseau saisonnier, mais est trop proche du poste de douaniers. Les évadés entrent sous le couvert d'une pinède immédiatement après la route (Carretera Irún-Pamplona) et montent jusqu'à l'ancienne tour carliste d'Erlaitz .


les 3 couronnes vue du côté espagnol. le but est de faire le tour de cette montagne


     

                                              Erlaitz                                                             Pikoteta

A Erlaitz, Iturrioz dit que les évadés passent "devant les baraquements utilisés par les travailleurs qui entretiennent la route Pikoketa-Oyartzun" (Il prend parfois une route plus longue mais plus sûre pour éviter ces baraquements occupés par des Carabineros de l'armée espagnole, puis rejoint plus tard la route vers Pikoketa et Oyartzun. Ici, à Erlaitz, la route alternative depuis Endarlaza, peu utilisée, rejoint le trajet classique de San Miguel. Paul Henry de Lindi, ayant suivi ce contournement, dit qu'ils se reposent "dans une pauvre masure à un étage" à une heure de marche après avoir escaladé la falaise

 Le sommet est le plus élevé des environs et la ferme est la seule à voir sur tout l'horizon. Dans toutes les directions, il ne voit que des montagnes escarpées et des ravins profonds, noyés dans un silence de mort . On  dit qu'il reste deux heures de marche en plus jusqu'à la prochaine halte, . Waucquez écrit de son côté : "Enfin, vers les 6 heures du matin (après avoir traversé vers 4 heures à Endarlaza), arrivée au sommet où l'on trouve abri dans une ferme abandonnée ou un château d'eau. Repos. Dans la matinée, un des guides descend à Irún et prévient par téléphone Aracama à San Sebastian,  responsable de la partie espagnole Ceci, en  décembre 1941.


De Erlaitz au Castillo del Inglés.


Dans l'autobiographie d'Iturrioz, le GI-3454 actuel est décrit comme un ancien sentier pour chars à bœufs contournant Peña de Aya (Trois Couronnes) : une "route assez plate jusqu'a  Pikoketa et de là, une descente d'environ une heure jusque Xagu" (Sarobe)  . Nous avons appris que les cinq premiers kilomètres de ligne depuis Pagogaña sont l'ancienne "voie ferrée étroite" minière appelée Las Tres Coronas. Hornsey se souvient avoir suivi un tunnel de chemin de fer avant Sarobe, et Nothomb confirme dans son intrevue de 1991 " il y avait une voie ferrée pour les mines, avec une voie étroite . On la suivait durant trois ou quatre kilomètres et, à un certain point, on suivait un tunnel assez long et sombre. Un peu plus loin, on arrivait à la ferme."

De Castillo del Ingles à la ferme Sarobe, ou Xagu borda.

 

La route décrite peut être soit la voie des Trois Couronnes, située sur les hauteurs entre Erlaitz et Castillo del Inglés soit la voie ferrée minière Pasaia-Arditurri (le tracé est de  plusieurs tunnels qui se trouvent dans la vallée, en bas de la Peña de Aya (Trois Couronnes) et le " Castillo del  inglès." De là , ils sont situés à moins de deux kilomètres de marche aisée pour arriver à Sarobe.  dernière étape


tunnels utilisés par les Romains pendant près de quatre siècles,pour l'extractions des minerais


la réalité du voyage


par beau temps

Arrivés à SAROBE

 ils sont recueillis par la famille Garayar - Escudero


Claudia Escudero--Francisco Garayar

 

Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco”hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caseríoArizluzieta Goikoa”,

 

Franco Photo prise devant la ferme " Sarobe" à Ergoien

Sur pied Adolfo Leibar, Paco Iriarte,sa femme et Maria  Luisa Garayar   Assis  Juan Carlos Fernandez de Aberasturi et Jean François Nothomb " Franco "

Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco” hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caserío Arizluzieta Goikoa”,

 

Image3

MARIA LUISA      GARAYAR / GARMENDIA

 

ENTRETIEN AVEC MARIA-LUISA GARAYAR

 

 

 

 

Maria Luisa Garayar / colaboradora

"Eran altísimos aquellos hombres y encima llevaban unos pantalones así, casi cortos, y unos zapatos, yo no sé, del 47 o 48 que eran… todos eran aviadores y entonces pues se les notaba, claro que se les notaba y mucho."

 

Después de cruzar el río Bidasoa, los fugitivos paraban en Oiartzun y eran guiados hasta Rentería, donde cogían el tranvía que les conduciría a San Sebastián. La familia de Maria Luisa, junto con varios parientes y vecinos, colaboraba en esta tarea.

Maria Luisa tenía 14 años y vivía con sus padres, Paco Garayar y Claudia Escudero, y sus cuatro hermanos, en la casa Bastero-Txiki del barrio Altzibar de Oiartzun. Como en casi todas las familias de la época, María Luisa obedecía a sus padres sin rechistar y, junto con su hermana Xele, guiaba a aquellos extranjeros hasta Rentería, donde su padre les esperaba con billetes para el tranvía.

Su colaboración en Comète terminó el año 1943, cuando la policía franquista efectuó varias detenciones contra los puntos de apoyo de San Sebastián y Oiartzun. La madre de Maria Luisa y otros familiares pasaron alrededor de cuatro meses en la cárcel de Ondarreta, en San Sebastián. Más tarde, a los dos años de aquellas detenciones, la familia de Maria Luisa tuvo que huir a Francia, debido a la amenaza de nuevas detenciones.

 

 

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Image4

Image5

 

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Buckingham

Florentino à Londres

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Florentino avait sans doute  dû oublié les bonnes manières de Buckingham

car :

Georges d'Oultremont, s'entretenant avec le colonel Rémy, se souviendra de ce voyage mémorable

"Avez vous goûté à ces haricots noirs que l'on mange au Pays Basque ,sortes de grosses fèves qui produisent un immanquable effet sur les intestins .. Florentino avait dû en dévorer tout un plat avant de se mettre en route .Il allait en tête , dans le noir le plus absolu ; tandis que nous marchions derrière lui à la file indienne .Soudain il s'arrétait et nous entendions " Chut  ..!.....           

Le Coeur battant, on croyait à une patrouille ennemie , mais un formidable BRRROUM !... retentissait...........dont l'écho allait se répercutant de montagne en montagne . C"était l'ami Florentino  qui venait de se libérer bruyamment des gaz accumulés par les fayots que digérait péniblement son estomac.Avant que nous fussions revenus de notre surprise il se retournait et disait :  " por Franco !  "                                                                             .Marguerite de Gramont , fondatrice du réseau " Margot " qui utilisait  aussi  les services de Florentino parle de lui en l'appelant " le pétomane ", ce qui n'était pas  un invconvéniant  quand on perdait le contact visuel dans le noir de la nuit, et aussi pour certains un réjouissement


MARITXU ANATOL ARISTEGI

de père et de mère français née à Irun

Hendayaise et Irunaise

 

 Le père Anatolio Anatol Chopérena, né à Lesaca habitait à Behobie et était de nationalité française

.Il tenait à Irun, une Agence de transit en Douane dans laquelle travaillait sa fille  Maritxu qui était née le 24 janvier 1909 à Irun.

D'une famille aisée : l’un de ses frères était  un grand sportif qui  fut 16 fois international de  footbal dans l'équipe de France , puis il termina ses études d'ingénieur  , un autre frère  entra dans les ordres,et un troisièmequi était chercheur à la Facuté de Paris, s’était vu décerner la Légion d’Honneur pour ses travaux de recherche en chimie, et la découverte d'un médicament. , le quatrième fut fait prisonnier de guerre de 1939 à 1945

Maritxu était l'enfant turbulent de cette famille, elle commence à travailler à l’Agence en Douanes de son père , au grand scandale général, car cette activité n’était pas considérée comme recommandable pour le «beau sexe». La gent bien pensante de l'époque n'était pas habituée à ce genre d'activité pour une femme Profitant de ses relations  avec la maison Hirigoyen  de Hendaye , elle avait travaillé durant une saison de ce côté- ci-de la frontière Elle possédait la double nationalité espagnole par le lieu de sa naissance - Irun - et française  par ses parents

 .Elle avait soif d’aventure et d’action, qu’elle pouvait difficilement apaiser dans le bureau de l’agence, entourée de papiers, ni avec la «petite» contrebande, principale activité de la ville d’Irun à l’époque.

. Le 20 juillet 1936 au moment  du déclanchement de la guerre civile espagnole, elle alla vivre à Béhobie ou sa mère avait une maison dite " Kontxeshina " à quelques mètres de la Bidassoa et de la Douane Française. ou se trouve maintenant le Bar de la frontière

En été 1940, les Allemands confisquent le rez-de-chaussée de la résidence familiale et 15 soldats s’installent dans la demeure. au second étage.  Elle réclame à l’Officier en Chef le plus grand respect, souhait qui lui est accordé

 Maritxu vivait au troisième étage avec sa soeur Karmentxu. son frère Jésus-Marie. et avec sa mère

Maritxu avait un tempérament insatisfait et aventureux.

 Elle ne supportait pas la vie tranquille et régulière et s'était déja fait remarquer dés son enfance par son caracrère vif et indépendant..

 De ce fait, lorsque l’occasion de  s’engager dans l’action clandestine lui fut offerte elle ne se le fit pas répéter deux fois. Un jour ou elle s’était rendue à bicyclette à Saint Jean de Luz, elle entra au café « le Prado »dont le propriétaire, Léon Chardier originaire de Hendaye la connaissait bien.

Il la présenta à deux hommes attablés. L' un d’eux, qu’elle connaissait de vue, était Alejandro Elizalde Iribaren. Celui-ci lui proposa de travailler pour la résistance en recueillant des informations et en aidant au passage des fugitifs. Elle  ne se fit pas répéter deux fois et accepta sans hésiter. C’est ainsi que Maritxu commença à travailler pour « Comète ». Elle s’occupait surtout du ravitaillement, ramenant œufs, légumes et tout ce qu’elle pouvait trouver dans les fermes et les magasins, se rendant clandestinement à Irun pour acheter des chaussures ou ce qui manquait aux aviateurs. Elle ratissait ausi les fermes d'Oyarzun et de Lesaca, allant même de coté de la frontière dans certains villages landais  .

 Elle fut arrêtée à plusieurs reprises. Incarcérée une fois chez « Pardo », à Hendaye, ou
les allemands avaient installé une prison, une autre fois à la « villa chagrin » de Bayonne, une autre fois à  l'hôtel Edouard VII de Biarritz. Mais les Allemands ne purent retenir contre elle que le délit de marché noir et elle fut chaque fois relâchée.

Son tempérament inquiet semblait enfin rassasié. Elle faisait un peu de tout: «Nous étions un groupe d’aventuriers, de personnes fermement décidées», dirait-elle plus tard de son activité. Elle est finalement arrêtée et enfermée au Commissariat de la Gestapo à Bayonne, puis dans la prison de Biarritz. Mais elle ne flanche jamais durant les interrogatoires et elle est relâchée. "L’essentiel, affirmait-elle, pour confondre l’ennemi est de rester serein et tranquille. Et moi, je savais faire ça très bien. Dans les cachots du Commissariat, je passais mon temps à écrire mon nom sur les murs, avec un fil de fer".

Le «Réseau Comète», pour lequel elle travaillait, se méfiait de ses méthodes. Maritxu se débrouillait parfaitement dans le milieu de la contrebande, où proliféraient les indicateurs. Elle portait toujours un pistolet Star, que d’aucuns considéraient comme une imprudence. L’un des contrebandiers de son groupe fut accusé de fréquenter la Kommandantur de Bayonne. Elle le défendit, en affirmant que «maintenir des contacts avec les Allemands permettait d’obtenir des informations utiles sur les passages de la frontière». Mais le «Réseau Comète» découvre avec horreur que pas mal de personnes savaient  leur existence à la suite des indiscrétions des contrebandiers. Sans compter que le principal contact de Maritxu qui hébergeait les aviateurs dans la même demeure où résidait un agent de la Gestapo et la maîtresse d’un officier nazi. Le Réseau décide alors de renoncer à ses services et à ceux de son équipe, lui réservant la seule et unique tâche de changer l’argent nécessaire aux réfugiés qui passaient en Espagne.Le groupe de Saint Jean de Luz se trouva quelque peu privé de ressources .  pour laider Dédée le chargea du change des pesetas, ce qui laissa au groupe de Luziens habitués à ce type de transactions une large  marde bénéficière.

Le 13 juillet 1943, le groupe de Maritxu est arrêté par la Gestapo. Trois de ses membres sont déportés en Allemagne – d’où ils revinrent, mal en point mais vivants – et Maritxu réussit à se sauver.

Sa manière d’agir, indépendante et personnelle, n’était guère appréciée à Londres et elle n’obtint aucune des médailles généreusement réparties après la Libération, quoiqu’elle ait sauvé 39 Juifs et 113 aviateurs. En 1945, Maritxu revient à Irun, où elle dirige sa propre agence en douane dans les années 1960 Mariée à Angoso.

Le seul détail mémorable est celui d’un pilote, qui lui demanda quelle place il occupait sur sa liste. Elle lui dit qu’il était le 68ème aviateur qu’elle avait aidée et, un an et demi plus tard, elle reçut un collier de 68 perles… Elle mourut le 27 août 1981 , à l'âge de 88 ans

Elle avait obtenue la Médaille américaine " For freedom "  Certains auteurs espagnols écrivent qu'elle avait  aussi la Légion d'Honneur

Un groupement féministe de Irun réclame pour Maritxu, que le nom d'une rue  lui soit arttribué.

(extrait du livre de Mikel Rodríguez Espías vascos, Ed. Txalaparta, 2003)
extraits  du livre de  Juan Carlos Jimenez de Aberasturi ed.  Ville d'Anglet
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Un rapport d'évasion
Ils quittent cette ferme (Maison Thomás-Enea, chez Françoise HALZUET épouse IRASTORZA, dite Frantxisca) le soir et marchent dans le noir sous la pluie quand deux soldats (gendarmes) français surgissent en criant. Ils tirent des coups de pistolet. Le reste du groupe détale, mais Watson est pris et fouillé.
Lorsqu'il leur dit qu'il est Anglais, les gendarmes deviennent très amicaux, malgré le coup à la tête qu'il avait porté à l'un. En revenant, ils évitent d'ailleurs une patrouille allemande à sa demande. Il passe la nuit en cellule à Béhobie. Le 19, il est interrogé à 07 heures par un sergent au sujet de l'organisation d'évasion. A la fin, le gendarme accepte de le faire passer cette nuit en Espagne. Maritxu ANATOL est également intervenue auprès des gendarmes, qu'elle connaît bien.
Sa cellule n'est pas verrouillée et il est bien nourri. A 22 heures, ce gendarme lui montre une carte et explique comment éviter les patrouilles Allemandes. Il le conduit à un endroit où il peut nager en Espagne. Il se rhabille et marche jusque San Sebastian. Il demande le chemin mais est remis à la police espagnole. Il est détenu de 05 à 10 heures et interrogé par un homme en civil. On lui enleva ses affaires et possessions et il fut détenu six semaines. On le transféra à Miranda le 29 août 1942.        Watson

 

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Dédée

Durant la deuxième guerre mondiale au 3, calle Marina à St Sébastien, Monsieur et Madame Armendariz ont mis à la disposition de  DEDEE une chambre de sûreté où se succèdent les agents de Comète en activité comme Dedée, ou les membres "grillés" comme Yvonne et Robert Lapeyre après les arrestations de Bayonne.
. C’est, dans cette chambre que Yvonne trouvera cette feuille tombée d’un livre, écrite de la main de Dédée. Elle la ressentit comment la profession de foi la plus intime d’une jeune âme vouée jusqu'à la mort au destin qu'elle s'est choisi.
· Yvonne s'interdira de divulguer cette lumineuse méditation jusqu'à la mort de Dédée. C'est dans les journées de deuils qui suivirent sa disparition qu'elle livrât ces lignes à la postérité tel le point d'orgue final d'une vie exceptionnelle.
Prés de 70 ans plus tard ces lignes n’ont pas pris une ride.

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En entier

le film du Réseau COMETE

durée 1h20

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Aimablement mis à notre disposition par

Maria Luisa GARAYAR

 

 

 

 

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1 avril 2014

François Ier est fait prisonnier à Pavie.

8

24 février 1525. François Ier est fait prisonnier à Pavie.

Le Point.fr - Publié le 24/02/2013 à 00:00 - Modifié le 24/02/2014 à 09:54

Fasciné par l'Italie comme ses prédécesseurs, il ne rêve que de victoire. Mais il ne fait que se jeter dans la gueule du loup.

 

Sur son cheval caparaçonné, François 1er se bat comme un beau diable. Il est impressionnant. À 31 ans, ce géant est au mieux de sa forme. Revêtu de son armure, il découpe en tranches les lansquenets qui l'entourent. À ses côtés, les gentilshommes de sa maison combattent avec le dernier acharnement. Autour d'eux, des milliers de gents d'armes s'éventrent. Des boulets fendent les airs. Les trompettes relaient les ordres. Mais les troupes françaises cèdent peu à peu, l'armée impériale prend le dessus. Les cavaliers français alourdis par leurs armures sont jetés bas par la piétaille et poignardés à la jointure des cuirasses sans pouvoir se défendre

Le roi voit se précipiter vers lui le marquis de Civita Sant' Angelo. Il n'a que le temps de mettre sa lance en arrêt pour empaler son assaillant. Son entourage tente de rameuter des troupes, mais elles ne parviennent pas à se frayer un chemin dans la cohue. Dans le camp impérial, des cris s'élèvent : "Victoire ! Victoire !

ESPAGNE! Espagne ! Le roi est pris !" En entendant ces cris, les soldats du camp français s'enfuient épouvantés. Bonnivet, voyant combien il a mal conseillé le roi, enlève son heaume et fonce vers l'ennemi pour mourir. De nombreux soldats français, dans leur hâte à quitter le champ de bataille, plongent dans le Tessin .

François Ier, pris

François est désormais seul, entouré des piétons et arquebusiers espagnols. Le sonneur du roi continue à s'époumoner pour rallier les secours. En vain. Le capitaine César Hercolani est le premier à blesser le cheval du roi. Celui-ci s'abat François Ier, pris

 Le roi combat maintenant à pied, faisant tournoyer sa grande épée. Il est blessé à la main, au visage. Le sang coule. Trois Espagnols se précipitent : Diego Davila, Juan de Urbieta et Alonso Pita da Veiga. Chacun veut faire prisonnier le Français ou le tuer. Celui-ci n'est sauvé que par la survenue de Lannoy, le vice-roi de Naples, natif de Valenciennes. Il fait reculer ses hommes et crie au roi de déposer les armes : "Sire, nous vous connaissons bien ; rendez-vous, afin de ne vous faire tuer ; vous voyez bien (...) que vos gens s'enfuient et que votre armée est défaite." Le géant sent que c'est la voix de la raison. Il soulève la visière de son heaume, laissant voir un visage rouge. Il est épuisé, cherche son souffle. Il enlève son gantelet de fer, qu'il remet au vice-roi. On l'aide à retirer son heaume. François Ier arrache les restes de sa cuirasse, le voilà aux trois quarts nus. "Sire, êtres-vous blessé ?" s'enquiert Lannoy. "Non... guère." Entouré par les troupes impériales, le roi de France et son garde du corps, qui ont combattu à pied, a essayé de briser briser le siège. Soudain, François est tombé de son cheval, et quand il s'est levé, il a trouvé une épée dans le cou. C' était le soldat Juan de Urbieta qui le faisait prisonnier avec  l'aide de ses compagnons Diego Dávila Grenade, et Alonso Pita da Veiga, le galicien . Ils ne savaient pas qui ils venaient de capturer, mais les vêtements supposaient que c'était un grand seigneur. Ils le signalent à leurs supérieurs. Le prisonnier s'est avéré être le roi de France.

Urbieta atteint la célébrité et les honneurs suite de cet événement.  l'Empereur Charles 1er le recompense en le faisant capitaine de cavalerie, et chevalier de l'ordre de Santiago D'autre part, François Ier lui-même  lui écrit une lettre pour le remercier de son comportement pendant sa capture et  qui lui permettait de sauver sa vie.

Urbieta décédé le 22 Août 1553 dans sa maison à Hernani  a été enterré au pied du chœur de l'église paroissiale de San Juan Bautista, comme il l'avait souhaité dans son testament. Des siècles plus tard, ses restes seront profanées par des soldats français au cours de la Guerre d'Indépendance

   Dans le camp ennemi, trompettes, clairons, tambourins et fifres répandent la nouvelle de cette victoire. Mais durant de longues minutes, les Espagnols, ivres de sang, continuent leur massacre. Combien de morts ? Dix mille ? Vingt mille ? Nul ne le saura jamais.

Mais qu'est venu donc faire le roi de France dans cette galère italienne ? , Il a voulu poursuivre le rêve italien de ses prédécesseurs. N'écoutant pas les avis de ses vieux conseillers La Trémoille et le maréchal de La Palice, il décide, fin 1524, d'aller reprendre Milan, perdue quatre ans plus tôt, aux troupes impériales de Charles Quint. Dans un premier temps, sa campagne est un succès. Effectivement, il s'empare de Milan. . François pourrait se satisfaire de cette victoire. Mais, non, ce grand enfant qui ne rêve que de batailles et de gloire décide de poursuivre son avantage en mettant le siège devant Pavie, l'ancienne capitale de la Lombardie, le 27 octobre 1524. Il faut maintenant attendre. Mais trois mois plus tard, des renforts venus de Bruxelles assiègent à leur tour l'armée française. C'est l'arroseur arrosé. Durant trois semaines, François Ier est pris

La geôle de Charles Quint

Dans la nuit du 23 au 24 février, les "Belges" passent à l'attaque du camp français. Ils sont emmenés par Charles de Bourbon, l'ancien chef des armées de François Ier, le même qui lui avait fait gagner la bataille de Marignan. Se jugeant mal récompensé, il est passé à l'ennemi. L'état-major du roi de France lui conseille de lever le camp et de battre en retraite. Les forces ennemies sont trop importantes. Mais une fois de plus le souverain n'écoute que son tempérament guerrier. Ou plutôt Guillaume Gouffier de Bonnivet, qui dénonce dans un beau discours l'indignité pour un roi de France à s'enfuir. Voilà comment François Ier se jette tête baissée dans la défaite, la honte et la geôle de Charles Quint.

Le lendemain de sa capture, il écrit un mot à sa mère, la duchesse d'Angoulême, à qui il avait confié la régence du royaume avant son départ. "Madame, pour vous faire savoir comme se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est demeuré que l'honneur, et la vie qui est sauve." Il fait également porter un billet à son vainqueur, Charles . "N'ayant d'autre réconfort en mon infortune que l'estime de votre bonté, vous suppliant de juger en votre propre coeur ce qu'il vous plaira à faire de moi, étant sûr que la volonté d'un tel prince que vous êtes ne peut être accompagnée que d'honneur et magnanimité (...) Votre bon frère et ami. François".

Septième guerre d'Italie

Revenons à Pavie. Le souverain français, à demi nu, est amené dans une petite maison (la cascina Repentita) pour être lavé et pansé. Un soldat espagnol lui présente six balles en argent et une en or. Les premières étaient destinées aux principaux officiers de ses armées. "Les six ont été employées, la vôtre m'est restée, et je vous supplie, sire, de l'accepter pour la faire servir à votre rançon", dit l'homme. Après le repas, on conduit le prisonnier à l'abbaye de San Paolo. Le surlendemain, il est transféré dans une forteresse près de Crémone. Il y reste 80 jours. Charles Quint aurait pu profiter de son avantage pour poursuivre la guerre, mais c'est un homme de paix. Il fait cesser les hostilités et fait venir son prisonnier en Espagne, le faisant enfermer d'abord à Valence, puis dans la citadelle de Madrid. En guise de rançon, il demande à ce que le roi français cède plusieurs territoires. François Ier refuse durant de longs mois. Il finit même par tomber malade. On le croit à l'article de la mort. L'empereur consent à le visiter. Il autorise même la soeur de François, Marguerite de France, à la voir. François 1er tente de s'évader. Il échoue.

Finalement, après avoir joué au fier-à-bras, le souverain français signe tout ce que veut  à Charles Quint en janvier 1526. C'est le traité de Madrid. François renonce à ses ambitions italiennes, consent à rendre la Bourgogne, s'engage à épouser la soeur de l'empereur et accepte d'envoyer ses deux fils en otage à sa place en attendant de remplir ses engagements. Le 6 mars, François Ier traverse la Bidassoa, il est libre.

 Le 22 mars, il dénonce le traité de Madrid signé, dit-il, sous la contrainte. Avec le pape, il entame la septième guerre d'Italie. Et tant pis pour ses deux fils maltraités dans les geôles espagnoles. Ils y resteront quatre ans. Ils en garderont des séquelles psychologiques

 

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François 1er et Soliman le magnifique inaugurèrent  même une alliance franco ottomane à partir des années 1530 pour lutter contre les Habsbourg.

 

 

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15 avril 2014

CHAPITRE II

CHAPITRE II

LA CALLE MAYOR (RUE PRINCIPALE). — CALLE DEL OBISPO (RUE DE L'ÉVÊQUE). — MAISON ETCHEBESTENEA. — HISTOIRE.

RETOUR A LA CALLE MAYOR. — MAISON DE LABORDA (ANCIENNE MAISON VENESA). — MAISON IRIARTE. — MAISON DE ARBURUNEA. — LA MAIRIE. - LA MAISON DIEGO BUTRON. — MAISON ZULOAGA DE TORREALTA. — MAISON DE CASADEVANTE.

MAISON LADRON DE GUEVARA

Cette rue, la plus importante de la ville, est celle qui s'offre au visiteur immédiatement après la porte d'entrée. Elle est originale, emplie de surprises et de souvenirs. L'art et la poésie y peuvent concevoir de grandes et belles choses. Les maisons qui grimpent deux à deux vers l'église, sont garnies de magnifiques balcons en fer forgé les uns plus audacieux que les autres : c'est à qui s'élancera plus avant dans la rue pour voir plus loin et entendre la sérénade. Les avant-toits les protègent contre la pluie et le soleil trop ardent du mois d'août : ils imitent les balcons, prennent la rue, et la voûtent d'une série de toitures dont les boiseries rivalisent de distinction et de ravissantes sculptures. A l'ombre de ces boiseries, des éclats de voix s'échangent, les conversations se tiennent, des yeux noirs vous envoient leurs rayons étonnés, et les lutines figures d'enfants vous sourient avec un geste de la main. Adios! adios!

N'allez pas plus loin, jetez un coup d'œil d'ensemble sur la Calle Mayor, que nous allons parcourir et étudier dans un instant, et prenez la première ruelle qui s'offre à droite. Le passage en est fort étroit; prenez garde qu'un muletier, son sceptre à la main, ne vienne à votre rencontre, car encore que vous vous réduisiez de votre mieux le long du mur, la mule vous donnera du bât, de la queue et peut-être. du reste.

Vous voilà en face d'une maison qui a vu dix siècles de luttes et de combats. Sa structure, ses murs que le temps a noircis, ces mille détails qui sont comme les rides des siècles sur le front des édifices anciens accusent son grand âge et ses nombreuses souffrances.

C'est la maison Etchebestenea. Un grand écusson noir flanqué sur l'arête du mur de façade témoigne de sa noblesse. Ce vieux palais au front de bronze, impavide et tout uni, a son escalier de pierre en dehors comme les demeures et les fermes primitives, afin, sans doute, que le voyageur y puisse secouer les sordidités de sa course. Ses croisées sont ogivales, petites et étroites comme celles d'un couvent moyen âge. Il n'en a pas du côté de la France. Il en a reçu tant de poudre, de balles, de coups de mousquet et d'arquebuse qu'il semble bouder de ce côté, et ne réserver ses ouvertures, ses regards et son attention que pour la ville et l'église. Si vous êtes un peintre, un artiste quelconque, vous allez tressaillir de joie, car la vieille maison Etchebestenea est fort curieuse et originale dans sa bouderie. Elle est antérieure à toutes celles que vous verrez : elle fut, avec la maison Torre-Venesa, la première sentinelle de la ville.

Flanquée d'une tour que les canons ennemis ont fait choir, elle dominait la plaine de Bidassoa. Le coin de la ville où elle se recoquille est appelé la rue del Obispo (rue de l'Évêque). Un évêque célèbre y naquit, en effet, et il n'en faut pas perdre le souvenir.

Il se nommait Cristoval Roxas y Sandoval, fils de Bernardo de Roxas y Sandoval, marquis de Dénia, et de Dominga de Alzega. Il vint au monde le 24 juillet 1502, probablement dans la vieille maison que voilà : l'écusson qu'elle porte semble revendiquer cet honneur, car le chaudron sur le feu, l'arbre aux branches duquel il est pendu et la tour sont de la famille Alzega (1), mère de l'illustre archevêque de Séville.

Il fut d'abord évêque d'Oviédo, puis de Badajoz, puis de Cordoue, puis archevêque de Séville. Pendant qu'il était encore évêque d'Oviédo, il vint visiter sa mère à Fontarabie en se rendant au concile de

(i) Lope Isasti, Compendio Historial, lib. III, cap. ii, n" 1, p. 321.

Trente, 'en 1552 (1). On lui fit les plus grands honneurs. Il présida plus tard, le 8 septembre 1565, le concile de Tolède, étant lui-même évêque de Cordoue (2). Enfin il fut promu à l'archevêché de Séville en 1571 et mourut à Cigales, le dimanche 22 septembre 1580, à l'âge de 78 ans, plein de jours et d'oeuvres de bienfaisance. Son corps repose en l'église Saint-Pierre-de-Lerme (3). Sa mémoire est en bénédiction parmi les peuples qu'il a évangélisés et une suave odeur de sainteté s'exhale de sa tombe de Lerme (4-5).

Le docteur Martin Carrillo, professeur de l'Université de Saragosse, lui attribue un miracle d'importance : en voici la charmante légende.

Sa débonnaireté et son amour du prochain lui avaient fait une âme oublieuse d'elle-même et qui ne regardait pas à la main. N'ayant d'yeux qu'à l'étendue de l'infortune et pas du tout à celle de ses propres ressources, il se mit maintes fois en grand embarras avec son intérieur. Un jour donc qu'il avait épuisé toutes les industries de sa philanthropie apostolique, mis à sec toutes les caisses de son diocèse et de ses fidèles, se trouvant en complète détresse, il se rendit

(1) Lope Isasti., Compendio Historial, lib. III, cap. ii, no 1, p. 321.

(2) Somme des Conciles, édition Firmin Didot, 1764, p. 470.

(3) Historia de Cristoval Roxas y Sandoval, par Fray Prudencio de Sandoval, obispo de Pamplona.

(4) Garibai, 1, épître dédicatoire.

(5) Esplicacion de la Bula de Difuntos, 2 p. c., 16 fot., 147.

à l'église de Lovanie et alla s'agenouiller en grande ferveur dans le coin le plus reculé de la chapelle des Ames du Purgatoire, auxquelles il était fort dévot.

Plus d'une d'entre elles qui en auraient eu encore pour longtemps dans la vallée de l'Expiation, lui devaient d'en être sorties plus tôt, d'avoir vu accourcir la durée de leur peine et de leur captivité ; plus d'une chantaient là-haut au sein des chérubins vermeils, qui auraient dû gémir encore parmi les anges noirs de la pénitence, grâce au bienfait --de ses aumônes et de ses nombreuses indulgences. Au sein de la chapelle mystique, les lueurs empourprées du crépuscule animaient les vitraux où les âmes élevaient leurs bras suppliants vers le ciel où les flammes de la justice léchaient leurs membres nus et les mordaient, tandis que le sang du Christ coulait dessus, en adoucissait les ardeurs et les morsures. Le silence était profond sous les arcades de l'église; tout était recueilli, idoine à la méditation. Le soleil seul se jouait parmi les diptiques de l'autel sur lequel il promenait les images et les nuances infinies qu'il revêtait au passage du prisme aux mille couleurs. Et dans ce jeu de lumière s'ébattaient des milliers de valses microscopiques, semblables à des êtres mystérieux qui boivent les rayons du soleil et en vivent. Le saint archevêque en était entouré, illuminé comme d'un nimbe d'or piqué de diamants. L'auréole des élus semblait couronner son front ; et, plongé dans l'oraison, il ne voyait plus rien de la terre, rien de ce qui l'entourait : il ne sentait plus la pesanteur de son corps, il ne lui était pas un obstacle aux élans et aux bonds de l'âme dans l'au delà. Nouveau Dante, il avait franchi le seuil de la vie terrestre, traversé le fleuve noir de la mort, il avait abordé sur cette rive douloureuse mais pleine d'espérance et de douce certitude, qui est le vestibule de la gloire et de la paix. Et comme il cheminait dans les sentiers des pleurs expiatoires, il fut arrêté par un des suppliants qui mettait plus d'insistance dans sa prière, et il lui tint à peu près ce langage : « J'ai déjà beaucoup fait pour toi, âme chère que j'ai connue durant mon pèlerinage terrestre, c'est à toi de me le rendre. Vois dans quel embarras je me suis mis pour te soulager, j'ai complètement épuisé mes ressources. On me reproche l'abondance, ou mieux, l'incontinence de mes aumônes, et cependant mes pauvres vont périr faute de quoi, si tu ne me viens en aide. — Mais comment te puis-je secourir, si mes mains sont liées? répondit la suppliante. — Je vais encore prier pour toi, afin que tes chaînes tombent et que tu ailles trouver mon seigneur Dieu et que tu fasses valoir auprès de lui ce que j'ai fait pour augmenter sa cour. » Ainsi parla le saint archevêque, et joignant la promesse et l'action, il se mit en prière. Il n'avait pas achevé son oraison qu'un cri d'allégresse et de reconnaissance fit retentir la vallée de la douleur; l'âme suppliante était ange devenue, et, battant de l'aile au sein d'un océan de gloire, il payait sa dette à son bienfaiteur.

Lorsque, après deux heures de profonde méditation et d'oubli de la terre, le saint archevêque revint à lui, l'obscurité discrète du saint lieu avait succédé aux clartés radieuses du crépuscule, et, à la lueur vacillante de la lampe du sanctuaire, il s'aperçut que des trésors de richesse chargeaient ses mains et encombraient ses genoux.

Je vous ai peut-être retenu trop longtemps, amis lecteurs, dans une rue qui n'a rien d'épiscopal, si ce n'est son indigente et triste apparence; c'est la jolie légende qui m'a séduit qui en est la cause. Pour vous en faire oublier le souvenir je me hâte de vous ramener aux splendeurs de la calle-mayor (1). Au sortir de la ruelle, d'où j'ai pu vous tirer, je crois, sans encombre, encore qu'il faille bien garder ses pieds et sa tête, nous nous trouvons en face d'un magasin fort achalandé qui porte le n° 30.

C'est actuellement la maison des de Laborda, famille ancienne aussi, car j'en ai trouvé les traces au delà du quinzième siècle. Un Miguel de Laborda bachelier fut un ecclésiastique de valeur et de distinction. Il dirigea longtemps le collège de Huesca (l).

Juan et José de Laborda se sont illustrés par leur vaillance dans les armées de terre et de mer. C'est à la suite d'une action d'éclat dans la journée mémo-

(i) Calle Mayor, grand'rue ; Calle, rue'; Mayor, principale.

(2) Lope de Isasti, Compentlio Historial, lib. IV, cap. i, n° 98, page 464.

rable de San-Miguel que Pepe de Laborda, comme on l'appelait dans le peuple, avait reçu en 1558 ses titres de noblesse (1). En 1625, les de Laborda habitaient, sur la hauteur de la Grâce, leur maison de famille.

Ils avaient dans leurs armes un griffon sur fond de gueules (2). Aujourd'hui les de Laborda s'imposent à la reconnaissance du peuple par leurs bienfaits, et le généreux accueil dont ils sont prodigues à l'égard de tous indistinctement. Je ne dis pas ceci dans un sentiment de satisfaction personnelle; ma personne est de fort peu de mise sur une terre hospitalière où je ne fais que passer comme une ombre fragile de ce que l'on appelle les rencontree de la vie. 'L'ancien maire Félix de Laborda est mort à la peine. Il ne rêvait que bienfaits de toute nature à répandre dans sa bonne ville de Fontarabie. Veiller à l'entretien des rues, faire des routes afin de rendre les excursions autour de la ville faciles et agréables, semer çà et là des promenades peuplées d'arbres feuillus, protéger le faible et l'indigent, ce fut l'occupation de sa belle carrière. Il cherchait sans cesse, à l'époque surtout où la mer par ses furies et ses bonds rend ses flots impraticables, de nouvelles occasions d'obliger les malheureux pêcheurs condamnés par les tempêtes au chômage et partant à la mi- sère. Aussi son nom est en honneur sur toutes les lèvres.

 

(1) Juan de Laborda, capitaine remarquable aussi, a donné son nom à une rue; il était originaire de Lezo. Lope Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. v, n° 17, p. 486.

(2) Aitzenjaiyoak aitzera nahi.

CALLE  PAMPINOT.

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Ses frères, qui lui ont succédé dans sa charge et ses bienfaits, se disputent son héritage de labeur et de dévouement. Ils conservent et confirment, par actes dignes d'elle, les traditions anciennes de leur famille. Bien qu'ils soient encore à la peine, ils en ont déjà l'honneur à cause de l'ombre chère et sacrée du frère disparu qui préside à leurs actes. L'Amérique les avait tentés quelques jours, mais elle ne put les retenir longtemps : le Basque, comme il le dit lui même, de si loin qu'il soit, aspire toujours à retourner au foyer qui l'a vu naître. Celui qui est né sous le chêne veut y mourir.

La maison que vous voyez maintenant est moderne ; elle n'a d'autre caractère que celui qu'elle emprunte à ses hôtes et à l'emplacement presque royal qu'elle occupe. Elle a été bâtie, en effet, par le père des de Laborda, il y a environ quarante-cinq ans, sur les ruines de la célèbre maison des Venesa, rivale de celle que nous venons de voir et de contempler.

Le château Venesa! ce nom évoque mille souvenirs de grandeur. C'est là que naquit Pérot Sanz Venesa, prévôt perpétuel de la ville; Domenjon de Venesa, grand de la cour et ami d'Enrique IV, roi d'Espagne, Perot Sanz de Venesa, conseiller du roi Ferdinand et de la reine Isabelle, sa femme ; Juan Sanchez de Venesa, prévôt perpétuel du roi et commandant de la place de Fontarrabie ; Miguel Sanchez de Veneza, capitaine qui, au siège de 1521, fit une sortie mémorable pour rejoindre Charles-Quint à Burgos ; Perot Sanz de Venesa, capitaine général des armées de terre et de mer; Miguel Sanz de Veneza qui, quoique jeune étudiant, se battit à Saint-Jean-de-Luz et en fit l'incendie et le pillage en 1558 ; Miguel Sanz de Venesa, officier d'infanterie qui s'illustra en enlevant un drapeau ennemi à la journée mémorable de San-Miguel, 1582; Miguel Sanz de Veneza et Esquivel qui commandait l'escadre du Guipuzcoa (1). De toutes ces gloires et de tous ces noms illustres, il ne reste plus rien, pas même les murs en ruines et les fondements de la tour où tous les rois catholiques s'étaient succédé, où Henri III d'Espagne avait séjourné longtemps, où Henri IV, son successeur, et Louis XI s'étaient donné rendez-vous pour trancher leur différend avec le roi-d'Aragon, le mois d'avril 1463 (2).

Un tombeau à l'église, à gauche, sous une Vierge enfermée dans une niche vitrée, enserre toutes ces gloires. C'est le tombeau des Venesa. Leurs armes mêmes ont disparu : un chien levrier d'argent en sautoir disait à la postérité la grâce aimable, la droiture, l'amour de la justice et la vaillance de la noble lignée; plus rien qu'une tombe, et la famille de Laborda dont le nom fut allié par les femmes à celle de

(1) Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. i, n.0 47! — Mariana, Historia de Espana, tome III, p. 42.

(2) Isasti, Compendio Historial, Diccionario historial. Pablo Gorosabel, p. 181.

Venesa, car Domenja de Laborda fut femme de Juan de Esquivel, capitaine général, et belle-sœur de Miguel Sanz de Venesa y Esquivel (1). Passons.

- La maison Iriarte. — Nous avons ici l'écusson primitif des Iriarte. Le damier en long qui sépare les deux quartiers appartient à la vallée de Bastan en Navarre. Or, Sanche Iriarte, le premier en nom qui a percé dans l'histoire était un Navarrais de forte trempe. Il avait suivi et secondé de sa valeur Ferdinand III à la victoire et à la prise de Baeza. Il fut l'un des plus vaillants capitaines du saint-roi, dans les grands combats qu'il livra aux infidèles maures qui occupaient l'Andalousie.

C'est pour ce motif qu'il reçut, des mains aussi augustes que vaillantes et justes, ses titres de noblesse.

Plus tard un de ses descendants, Martin Iriarte, vint à Fontarrabie s'y établit et y fit souche. La valeur et le bon renom de ses ancêtres lui en ouvrirent incontinent les portes. Il y fut reçu, comme noble et chevalier n'ayant aucune tare, aucun mélange de race -- nègre, bohémienne, ni aucun dans sa lignée qui eut mérité les rigueurs de la sainte Inquisition. La preuve en avait été faite dans les formes requises.

Par les unions successives de ses enfants, les armes se modifièrent ; c'est pourquoi l'armoriai d'Espagne porte maintenant un chêne vert avec deux loups aux gueules sanglantes au pied.

 

(1) Certificacion dada por Don Juan Alfonso de Guerra.

Chronista mayor y rey de armas de Felipe V, rey de las Espafias, 1° junio 1744.

Parmi les alliances de marque contractées par les descendants d'Iriarte, il faut compter celle avec les Arinez de Béthencourt, car Jean de Béthencourt, gentilhomme normand, fut un conquérant et un roi, ni plus ni moins. Jeune encore et se pouvant donner une vie de plaisir et de repos, le sire de Béthencourt et de Grainville-la-Teinturière au pays de Caux, en quête de valeureuses aventures, fit ses offres de services au roi de France pour aller, à ses propres frais, à la découverte des îles nouvelles dans la mer océanique. Sur le refus du roi de France, qui se rit de sa jeunesse et de son audace et le tint quelque peu pour timbré, il vendit une partie de ses vastes domaines, hypothéqua le reste et, ainsi lesté, vint trouver le roi d'Espagne Henri III, lui fit part de ses desseins et de sa déconvenue avec le roi de France. C'était l'an 1401.

Henri III accueillit avec bienveillance et empressement les offres du courageux gentilhomme. Il était écrit dans le livre des nations que la France serait toujours défiante de la valeur de ses enfants, et que l'Espagne, plus accueillante, plus généreuse, saurait en profiter, et qu'ainsi son hospitalité grande et noble recevrait la récompense méritée de nouvelles conquêtes. Grâce à l'appui d'Henri III, le jeune Jean de Béthencourt partit sur la mer, découvrit les Canaries et en conquit quelques-unes en juillet 1402.

Manquant de ressources pour achever sa conquête, il revint tout glorieux trouver le roi d'Espagne. Celuici le combla d'honneurs, lui confia de nouveaux navires de guerre, chargés de vivres et d'hommes résolus, avec la souveraineté sur les îles conquises.

De retour aux îles Canaries, le gentilhomme français s'empara de toutes les terres encore libres autour de l'île principale, prit le titre de roi, et fut appelé le grand. La reine Catherine, veuve d'Henri III, le confirma dans ses honneurs et ses attributs royaux. Le pape Martin lui envoya un religieux, comme évêque de ces nouvelles régions, avec mission de les évangéliser. Les peuplades de ces îles, quoique barbares, avaient des mœurs douces. Ils adoraient la nature, avaient horreur du sang répandu. Leurs prêtres, véritables vestales appelés Magade, recevaient les honneurs divins. Ils embaumaient les cadavres de parfums, de fleurs et de substances aromatiques. Ils voulaient au moins conserver les restes de ceux qu'ils avaient aimés, ne pouvant leur rendre la vie.

Ils leur chantaient des vers, les conviant à l'immortalité, car ils aimaient la poésie et la musique.

L'Évangile trouva son développement naturel dans des cœurs ainsi préparés, et Jean de Béthencourt, de gentilhomme, devint roi, à l'âge où tant d'autres ont à peine le souci d'être eux-mêmes, de soutenir leur nom et leur rang. Sa mort fut pleurée et chantée de tous les insulaires, comme celle d'un bienfaiteur et d'un ami. Et ses successeurs, par leur tyrannie, ne firent qu'accroître les regrets qu'il avait laissés sur sa tombe, baluez, voyageur : le sang du vaillant gentilhomme français survit encore à toutes les ruines dont vous êtes le témoin (1).

La maison Zabaleta et Arburunea porte les armes de la famille de Lesaca, dont l'un des fils, Salvador de Lesaca, -fut capitaine général aux Philippines ; l'autre, Agustin, s'illustra, comme capitaine au Chili.

L'origine de cette famille est Lesaca en Navarre.

Au milieu de la rue se trouve la mairie surmontée des armes de la ville ; elle date de la fin du XVIIe siècle et du commencement du XVIIIe; commencée le 14 juin 1677, elle fut achevée en 1740.

C'est devant cette mairie et sous ses arcades que, les dimanches et les fêtes, le peuple danse au son du flageolet de  bois et de deux tambourins. La musique en est monotone, mais l'allégresse et la grâce des élégantes danseuses y suppléent. Toute la rue est em plie des voltes, des allées et venues, des saluts et des courbes de la sauterie populaire. Les doigts claquent en castagnettes, à chaque mouvement des bras, et c'est une joie qui déborde dans tous les rangs et sur tous les balcons. A voir ce peuple qui s'amuse si simplement et se contente de cette innocente sauterie, on se dit à part soi : Oh! que voilà des gens heureux !

(1) Pascual Madoz. L'Espagne et ses Possessions d'outre-mer, tome Y, page 409. Madrid, 1846.

Hier encore c'était l'élection de l'alcade, et il fallait voir de quel respect joyeux et satisfait on l'acclamait. Dès le matin le flageolet et les deux tambourins ont été le prendre chez lui pour le conduire jusqu'à la porte de l'église. Là, parmi la foule accourue pour le féliciter, au milieu des autres membres de l'ayuntamiento, le maire dont les pouvoirs expirent, lui a remis la bara, la baguette du commandement, selon les règles de l'ancien for ou fueros. Les saluts étant échangés dans la transmission des pouvoirs, la musique rustique, suivie du cortège de l'ayuntamiento et du nouvel alcade, est descendue en procession le long de la rue que nous parcourons, puis, arrivée devant la porte, elle a tourné à droite sur le magnifique plateau que forment les vieilles murailles en face du mont

Jaizkibel. La foule est immense : les murailles ourlées de verdure et de mousse, habillées d'adiantes, de violiers et de lierre, sont couronnées d'une multitude joyeuse et endimanchée. Que va-t-il se passer? Riez, ô vous sceptiques, qui n'avez pas les nobles aspirations, les douces et candides hantises de la foi, qui ne voyez dans la transmission de l'autorité que la transmission d'une force, et non une émanation de la puissance divine, riez ou plutôt admirez dans un peuple noble et vigoureux les belles choses que nous avons perdues, car l'autorité séparée de Dieu est une tyrannie, et partant un joug qu'on méprise et qu'on rejette. Sur le mont Jaizkibel se trouve là chapelle de Notre-Dame-de-la-Guadeloupe, de Notre-Dame qui a si souvent sauvé sa bonne ville de Fontarabie. Le nouvel alcade, avant de prendre possession de sa magistrature, vient la saluer. Il se découvre noblement, la foule entière suit son exemple ; le flageolet rustique et les tambourins se taisent ; et sur le silence de tout ce peuple assemblé, il s'écrie d'une voix émue : Salve, Regina. Et la multitude, sur ces mêmes murailles dont Saint-Simon et Condé avaient fait l'assaut, salue la Vierge en chantant : Salve, Regina! Puis la procession du nouvel alcade et de l'ayuntamiento revient à l'église dans le même ordre pour y entendre la messe.

N'admirez-vous pas la grandeur de ces coutumes anciennes qui relevaient sans cesse l'autorité, en faisaient quelque chose d'auguste, de divin, en la rapprochant de la divinité dont elle découle? Cette baguette reçue devant l'église ne disait-elle pas que la magistrature qu'elle représentait venait du Dieu de toutes les justices et qu'elle requérait la droiture et l'équité dans celui qui la prenait. Cette procession civile à la Vierge, cette action de grâce sur les murailles emblèmes de la force et de la grandeur, n'enseignaient-elles pas que le pouvoir doit être toujours revêtu de mansuétude, que la bonté en doit adoucir les commandements et les rigueurs? Jamais, pour ma part, je n'ai si bien senti tout ce que la foi dans l'au-delà, met de grandeur, de force et de douceur, dans l'autorité qu'elle tempère et moralise. Ces vieux et farouches remparts qui rappellent tant d'héroïques combats, ce plateau dominant la plaine et la mer, cette multitude suppliante qui se presse, cet ayuntamiento, cet alcade, qui s'inclinent et s'humilient devant la fille d'Israël assise là-bas sur le flanc de la montagne, tout ce spectacle d'un siècle de foi, jeté en défi sur la frontière française, terre autrefois franche de toute oppression, et aujourd'hui subjuguée, desséchée par le scepticisme, m'a mis dans l'âme un sentiment qui ne se peut définir et y a gravé d'impérissables souvenirs. C'est un retour vers les temps heureux des légendes et de la poésie, au milieu de l'affaissement et de l'indifférence qui ravagent notre civilisation décrépite, qui, suivant l'expression de Joseph de Maistre, s'achemine par ses raffinements et ses inventions meurtrières, vers la dernière barbarie. J'ai été ému jusqu'aux profondeurs de l'âme ; l'étincelle vive qui couve au cœur de tout homme et attend son heure, a jailli sous ce coup et j'ai chanté avec le peuple : Salve, Reqina !.

Voyez-vous, en face de la mairie, cette vieille maison à l'allure originale et dont les balcons sont soutenus par des socles en pyramides renversées? C'est la maison du plus grand héros de la ville, de l'alcade qui la gouvernait durant le siège de 1638, la maison du grand don Diego Butron.

 

Après 64 jours d'un siège horrible et plus de vingt assauts repoussés, la ville allait se rendre. Déjà le conseil de guerre réuni avait déclaré que Fontarrabie n'en pouvait plus, que les remparts étaient ouverts, que, les fossés franchis, l'ennemi demeurait maître de toutes les issues, que la défense elle même était réduite à quelques hommes désarmés puisqu'ils n'avaient ni balles, ni de plomb pour en faire (1). A cette déclaration, don Diego Butron s'écria de l'accent le plus indigné : « Je sais très bien où en est la défense et quelles sont nos ressources. Le plomb ne manque pas autant que le courage, et manquerait-il, nous le pouvons remplacer par l'argent dont nous ferons des balles. J'en ai quinze cents livres dans ma maison, on le peut prendre et le fondre. Quand la valeur existe dans l'âme, les moyens de la montrer ne font jamais défaut. Que toutes nos richesses passent en balles meurtrières à l'ennemi ; ainsi, quand il entrera chez nous pour le pillage, sa cupidité déçue trouvera nos trésors épuisés, mais non la valeur. Que quelqu'un de vous ose parler encore de rendre la ville et je le perce démon - poignard » (2).

Condé ayant appris la courageuse résolution de l'héroïque alcade, fit cependant une dernière tentative pour l'amener à une entente. Il lui manda par un tambour ces quelques mots : « Réfléchissez bien à votre situation personnelle : vous n'avez qu'une fille ; elle est l'unique espérance de vos vieux jours

(1) Archives de Fontarabie, année 1638.

(2) Archives de Fontarabie, 1638.

CALLE MAYOR.

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et de votre foyer ; la prise violente de la place l'exposera aux derniers outrages d'une soldatesque furieuse et se livrant aux représailles les plus cruelles (1).

Je m'étonne, dit don Diego Butron au jeune tambour de Condé, que ton maître ait une confiance si présomptueuse en ses armes. Dis-lui donc que celui qui ne se laisse pas mouvoir par la perspective ou la menace des malheurs publics, ne saurait être touché, moins encore réduit par la crainte de ses maux domestiques; j'ai un bras et une épée à la ceinture pour défendre mon foyer et l'honneur de ma maison (2) ».

Entraînés par l'exemple du vaillant alcade, tous les autres citoyens de la ville portèrent l'or et l'argent qu'ils avaient chez eux, dans un réduit de la rue aujourd'hui appelée calle de la Plaieria, rue de l'Argenterie, où un creuset avait été préparé pour la fonte des métaux précieux. Les femmes y jetèrent leurs bracelets, leurs anneaux, tout ce qu'elles avaient de joyaux. Ainsi dépouillées de leurs biens et de leurs richesses, elles se portèrent en foule sur les remparts, et se livrèrent aux derniers excès sur les assaillants. Les chaudières d'huile bouillante, les coutelas de cuisine, tous les ustensiles de ménage leur servaient d'armes défensives, et elles en usaient dextrement. Pour animer davantage leur ardeur, elles avaient porté avec elles sur les murailles la Vierge

(1) Archives de Fontarabie, 1638.

(2) Archives de Fontarabie, 1638.

de la Guadeloupe qui présidait au combat. Sa vue leur donnait à tous et à toutes un regain de courage. Elle fut généralissime, pour la défense de la ville en ces heures désespérées où toute tentative humaine paraissait inutile. On n'interrogeait que ses regards.

On n'implorait en bataillant de mains vigoureuses que son secours. Sous son commandement tout marcha de si ferme allure et d'un si grand courage, que, pour le jour de sa fête du 8 septembre qui arrivait le lendemain, elle refoula les troupes françaises sur les montagnes, et les força à demander paix et quartier à ses vaillantes héroïnes. Aussitôt on la couvrit d'acclamations et de couronnes. « Vive notre Vierge ! vive Notre-Dame! vive notre Reine! » On la chanta; on la promena dans toutes les rues de la ville, avec des transports inouis ; on la porta devant Condé qu'elle avait vaincu afin qu'elle présidât aux conditions de paix comme elle avait présidé au combat et à la victoire. Et l'une des premières clauses du traité imposé au général français fut que le sanctuaire de la Vierge victorieuse, démoli dans la bataille, serait restauré et embelli à ses frais. Condé, en galant chevalier de Notre-Dame, plus flatté de sa défaite qu'il n'eût été de son triomphe, à cause de l'honneur qui en revenait à l'auguste généralissime, ne se le fit pas dire deux fois : il donna incontinent et largement, pour qu'on célébrât dans la pompe qu'elle méritait, la glorieuse intervention de sa très haute et très puissante rivale.

Deux maisons portent les écussons de la famille Zuloaga de Torrealta, dont la comtesse de Llobregat est l'unique descendance. Elle a donné des hommes de valeur et de gloire à la patrie et à l'Église. Un Pedro Zuloaga fut bachelier, archiprêtre de la paroisse et commissaire du Saint-Office en 1604, comme en témoignent les comptes de la paroisse laissés aux archives de la ville (1), et l'histoire de don Lope Isasti (2).

Un autre Zuloaga est une des gloires de l'Espagne. Il conquit par sa valeur le titre de comte de Torrealta dans la défense de Guaira et de Puerto-Cabello en 1740 (3). Les Zuloaga sont originaires de la Navarre, c'est pourquoi ils ont dans leurs armes un damier; l'arbre et le sanglier percé au pied, sont des Zuloaga d'Oyarzun (4)

Nous voici devant une maison fort ancienne aussi et à la résonnance glorieuse, comme semblent le dire les trois lions et les trois demi-cloches de ses armes. La guerre n'a laissé subsister que les murs de la noble demeure des Casadevante avec son avant-toit sculpté et sa porte aux clous anciens. Elle fut appelée longtemps, dans la langue du pays, Aurreko-echea, qu'on

(1) Relation de cargo y descargo del dinero que hemos recibido nos Pedro Zuloaga. Archives de la ville, 1604.

(2) De Isasti, Hitloria de Guipuzcoa, lib. IV, cap. II, n° 98, p. 464.

(3) Miguel Rodriguez Ferrer. Illustracion Espanola, n° vi, 94.

(4) Lope de Isasti, Compendio Hiatorial, lib. 1, cap. xi, no 14.

traduit en espagnol Casadevante (1). Juan de Casadevante fut le premier de son nom qui s'illustra et s'ennoblit comme capitaine d'infanterie espagnole, Miguel de Casadevante fut homme généreux et de grande valeur qui s'était fait remarquer à côté de Diego Butron et Izquierdo Eguia. De tous les palais qui existaient avant le siège, celui de Casadevante que vous avez sous les yeux fut le seul épargné. La forteresse de Charles-Quint était inhabitable. Ce que voyant, don Miguel de Casadevante offrit sa maison ; c'est dans son enceinte que se réunirent tous les héros du siège. Généraux, capitaines, - gouverneur, alcade, chevaliers et nobles assemblés, célébrèrent en chœur la victoire entre ces murs aujourd'hui silencieux et abandonnés (2). Voyez-vous à droite du palais une petite pharmacie fort achalandée, avec de charmants enfants à l'allure distinguée, qui vous regardent avec surprise ? Ce sont les descendants de la noble lignée des Casadevante.

Enfin, presque en face de l'église se trouve l'écusson des Ladron de Guevara. Nom illustre encore quoique précédé d'un qualificatif injurieux qui ne se supporterait point devant un autre nom que celui de Guevara, car ladron en espagnol signifie voleur. On n'a pas accoutumé, pour ennoblir et illustrer un nom, d'y ajouter un terme qui en langage courant est une  injure

(1) Lope de Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. i, n° 91

- (2) O'Reilly, Sitio de Fuentetrabia, p. 291.

 J'ai voulu savoir d'où venait à une famille noble un titre aussi étrange et pourquoi on a appelé les de Guevara ladron, voleur, et j'ai découvert que ce nom convenait à cette noblesse, qui n'est issue que d'un noble vol, d'un vol royal et courageux.

C'est pour ce motif que l'écusson lui-même en est fier et dit à la postérité : « A que buen ladron. Ah ! quel bon voleur! »

Aventure de  la naissance du roi

image1Petite

Íñigo Arista
(vers 771 – 851)

824

851

Premier roi de Pampelune connu. Fils d'Íñigo Ximenes Arista (mort en 781).

 

García (Ier) Íñiguez
(810 – 882)

851

882

Fils d'Íñigo Arista et d'Oneca Velázquez. García Jiménez a peut-être régné conjointement avec lui.

 

Comme le roi de Navarre Garcia Iniguez, qui habitait en ce moment la vallée d'Aybar, se promenait dans ses terres avec sa femme en grossesse avancée, il s'avantura par mégarde aux environs de Lombier, frontière du pays occupé par les Maures, et fut surpris par leurs troupes, et mis à mort.

Son épouse, la reine de Navarre, dona Urraca, tomba près de lui sans vie et le ventre ouvert par une lance. Aux cris déchirants qu'elle poussait, les gens d'alentour accoururent, mirent en fuite la bande de brigands qui s'acharnaient après elle

L'un des officiers de la cour venu à son secours se fit remarquer par son énergie à disperser les barbares, puis il revint à la reine qui réclamait des soins immédiats, laissant à d'autres l'honneur de la venger. Il la trouva étendue mourante auprès de de son royal mari.

Tandis qu'il s'apprêtait à la relever, il aperçut une main d'enfant qui sortait et s'agitait à travers la plaie que la lance du soldat maure lui avait faite.

 Incontinent il prit la petite main, la tira doucement, et eut bientôt sur ses bias le fils de l'infortuné Garcia-Iniguez. Il l'enveloppa avec mille précautions dans son manteau, l'emporta chez lui, le nourrit quelques jours.

 Il avait ainsi conservé à la Navarre son roi et le meilleur de tous.

 Cet officier, qui avait ainsi arraché du sein de sa mère le jeune roi, s'appelait Fortuno de Guevera ; l'enfant devint plus tard Sancho Abarca.

 Devenu roi, il appelait son bienfaiteur son père, et lui disait souvent par manière plaisante : « Bon voleur, tu m'as ravi à la mort qui me tenait, tu seras désormais Fortuno Ladron de Guevera; je fais d'un voleur le premier noble de mon royaume ». Ceci se passait en l'année 891. (1) En 1763 Francisco Ladron de Guevara, l'un des descendants de l'illustre et noble voleur, fut alcade de la ville de Fontarabie et majordome de l'église paroissiale (2).

(1) Mediua, lib. Il, cap. 159. — Zurita. — Fernandez Perez, Historia de la Iglesia y Obispos de Pamplona, tomo I, lib. I, cap. XXXVIII, pages 47-48. - Rode", Tolet. de rébus in Hispania gestis, lib. V, cap. XXII. — Masdeu, Espaiia arabica, lib. I, n° 124.

— Lope de Isasti, Historia de Gllipuzcoa, lib. I, cap. xi, 47.

(2) Chron. Albed. continuatio, n* 87. Chron. Silens. cont, no 74.

 

 

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15 avril 2014

CHAPITRE V

CHAPITRE V

LE  PALAIS DE CHARLES-QUINT

Arrivé au haut de la rue principale, de la calle Mayor, se trouve le château de Charles-Quint, qu'on appelle à tort le château de Jeanne la Folle, qui n'y a jamais mis les pieds.

 Un immense mur de trois mètres d'épaisseur, n'ayant que quelques ouvertures étroites et petites sans accident, sans sculpture d'ornementation d'aucune sorte ; c'est le château. C'est un monument de guerre plutôt qu'un séjour royal. Il n'a rien de grand, de noble que ses proportions gigantesques, son austère uniformité et les souvenirs de gloire et de combat dont il porte les traces indélébiles sur son front noirci de poudre et de fumée.

Il paraît que durant les sièges, il reçut des hauteurs du mont Jaizkibel et de la Guadeloupe plus de douze cents boulets de canon, sans se dérider, ni sourciller d'une seule pierre (1). Le fait est que cet

(1) O'Reilly. Sitio de Fuenterrabia, p. 123.

immense mur est encore impavide, et qu'aucune fente creusée par le temps et la poudre n'en menace la solidité. Les gueules et crénelures qui la couronnent dans toute sa largeur, et d'où le canon répondait au canon sont seules légèrement échancrées sur les bords. Elles sont lasses d'avoir vomi la poudre et de l'avoir reçue. Une porte basse y donne accès : l'homme qui s'y glisse avec ce sentiment de surprise et de crainte qu'inspirent les édifices aux lignes colossales et hardies, ressemble à une fourmi qui entre dans le creux d'une montagne, tant il en est écrasé. Cet amas de pierres superposées donne l'illusion, en effet, d'une montagne coupée en forme de falaise rocheuse sur l'Océan. Les arcades massives sous lesquelles on s'avance ne contribuent pas peu à l'écrasement. En face, se trouve la petite cour couverte de ruines mousseuses et, sur l'une de ses ruines, quatre coulevrines rouillées, débris oubliés aux jours de combat. Cette cour sépare les deux châteaux des temps anciens: l'un, demeure que s'étaient choisie les rois de Navarre pour y séjourner durant les chaleurs estivales ; l'autre, forteresse que Charles-Quint avait élevée pour s'abriter derrière ses batteries et ses épaisses murailles. Les deux édifices se ressentent des époques qui les ont vus naître et des mobiles qui les ont fait concevoir.

Le premier, dont les ogives sont enveloppées de verdure, malgré les ravages que le temps et les batailles y ont creusés, porte fièrement encore les traces d'une certaine grandeur. L'art s'y montre davantage.

A travers le revêtement de lierre, d'amblyodes et d'adiantes, les formes primitives transparaissent plus élégantes, plus sveltes. Le second n'a rien d'artistique : c'est un immense bloc de pierre, avec les

L'ÉGLISE ET LE CHATEAU

ouvertures carrées nécessaires pour y pénétrer et s'y blottir. Il accuse une seule préoccupation : la défense. Ce n'est pas un palais, c'est une forteresse ; ce n'est pas un séjour de plaisance, c'est un abri sûr contre l'ennemi. Charles-Quint n'avait aucun souci de l'art, il en avait de sa personne et de sa puissance.

Il se défiait de tout le monde, car il n'y avait personne au monde dont il n'eût trompé la confiance. Il lui fallait des palais en forteresse d'où il pût tirer sans paraître lui-même. Les rois de Navarre, au contraire, confiants en leurs populations, avaient des demeures plus accueillantes, plus ouvertes. Le fier Wamba, dont on a trouvé le nom sur une pierre au siècle dernier (1), venait se reposer sur cette pointe de terre qui repousse la Bidassoa vers l'Océan, car il n'avait pas à s'armer contre la France: son empire embrassait les deux versants des Pyrénées, tout le peuple basque qui l'avait choisi pour roi. Ses efforts et ses armes ne se portèrent que sur la Gascogne et la Gaule Narbonnaise qu'il avait soumises (2), et dont il avait étouffé les constantes révoltes en 673   (3). Don Garcia Iniguez et don Sancho surnommé Abarca, qui lui succédèrent en 891, étaient venus souvent se reposer de leurs rudes batailles sur les rives de la Bidassoa. On les avait vus s'accoter à la margelle de ces croisées ogivales, on les avait entendus faire retentir les voûtes sonores de ce palais du chant des Cantabres. Ils avaient chassé sur le mont Aizkibel, ils avaient suivi les abattures du gibier jusque sur le promontoire d'Olearso. Écoutez, voyageur qui foulez ces ruines, ces voix lointaines qui semblent vous revenir de mille ans en réveillant les échos de ces murailles. Le vent, qui fait tressaillir l'adiante et le lierre dans les fentes mal assurées, vous les porte à l'oreille. Mais s'ils vous redisent les joies, les chan-

(1) O'Reilly, Sitio de Fuenterrabia, p. 113. — Gorosabel, Diccionario Izist., p. 170.

(2) Saint Julien de Tolède.

(3) Historia de la Iglesia de Pamplona, par Fernandez Perez, tome I, p. 19.

sons et les amours poétiques de Sancho Abarca, ils cessent d'être si doux quand vous gravissez les escarliers de bois de la forteresse de Charles-Quint dont  la grande masse écrase la ville. Montez, montez, vous

lalanne06

CHATEAU CARLOS

 n'aurez sous les yeux partout que d'immenses couloirs voûtés qui sentent la caserne, et les dortoirs où plus de huit cents lits roulaient à l'aise, et plus de mille soldats se tenaient aux aguets de l'ennemi.

Vous n'entendez plus que la voix sèche du commandement et du feu. Montez encore, montez : vous êtes au sommet de l'édifice, sur une immense plate-forme et tout à coup, sous vos yeux éblouis, ravis, le soleil du midi jette ses rayons d'or, et sous ses rayons d'or s'étale le beau tableau d'une nature incomparable.

Les rois disparaissent ainsi que des nains de la puissance souveraine : les batailles rangées, les armées se noient dans la brume lointaine des âges. C'est la nature immortelle qui l'emporte sur tous, c'est elle la seule reine séductrice qui se fait un jeu de nos enchantements. J'ai vu de grandes et belles choses sur la terre ; voyageur altéré d'infini et d'idéal, j'ai cherché partout ce qui en approche pour repaître mon âme. J'ai gravi les sommets des Alpes et des Apennins, je me suis assis au haut de l'Acropole d'Athènes, sur les armilles des chapitaux doriques, à côté d'un lézard qui buvait le soleil et me regardait sans frayeur, mais jamais je n'ai eu sous les regards un spectacle plus fini, plus achevé des beautés de la nature. D'un côté les Pyrénées, la pointe acuminée de la Rhune, les arêtes en couronnes de l'Aya, les dos arrondis de Biandi, de Mirall et de l'Hermana, les collines de Saint-Marcial, puis les vallées ombreuses, riantes, ombrées de Renteria et d'Oyarsun, puis l'île des Faisans qui émerge comme un bouquet de fleurs des ondes de la Bidassoa, puis la Bidassoa elle même, qui s'étend à son embouchure, qui déferle et s'égare en mille méandres gracieux dans les prés et dans les champs, comme si elle voulait se cacher de la mer, en éviter la rencontre, puis toutes les filles de la frontière, Fontarrabie, Hendaye, Irun, Béhobie, assises sur ses rives jonchées de fleurs. De l'autre côté, sur des mamelons chargés de vergers et de chênes touffus, des moissons dorées, d'antiques maisons basques se regardant coquettement, comme des jeunes filles au lever du jour de fête. Le mont Jaizkibel, avec ses tours carlistes et sa chapelle de Notre-Dame, festonne et dentelle l'horizon. La vue descend en suivant ces ondulations jusqu'aux rochers noirs et aux falaises abruptes de San-Telme et du cap Figuier, puis enfin c'est la mer, l'immensité bleue sous le ciel d'azur.

La poitrine se dilate comme pour aspirer l'infini dont elle éprouve la sensation. Les yeux s'ouvrent, le vent souffle en légère brise ; l'azur du ciel pâlit pour laisser place à un bleu plus tendre. Voyez, ce n'est plus du bleu, c'est du vert: la mer, sa fidèle compagne, se transforme avec elle ; elle change sa robe d'azur, en celle d'émeraude. Tous les tons, toutes les nuances s'estompent sur ses flots qui se rident. La voici transformée en une plaine immense où toutes les végétations se croisent avec leurs couleurs diverses, et sur cette plaine chevauche l'écume blanche des vagues, comme un troupeau de moutons que Neptune presse devant lui et qu'il fait bondir sur les falaises, et lance jusque sur les flancs des montagnes, où les vagues deviennent des brebis à laine pendante et aux mamelles gonflées. Trois immenses rochers, qu'on appelle les trois sœurs, semblent présider au bondissement des flots, comme des bergers auxquels le roi des plaines liquides a commis le soin de son troupeau. Derrière ces trois rochers, un large et riant coteau vêtu d'un bois de chênes, montre avec orgueil à la lune et aux astres le château d'un prétendu savant, appelé d'Abbadie. C'est le seul endroit où l'art humain a tenté de rivaliser avec la nature. Viollet-le Duc, qui certes s'y entendait, a construit une belle retraite à la vanité humaine, mais son œuvre, quelque belle et grandiose qu'elle paraisse, est écrasée par les splendeurs qui l'environnent, assombrie par les hôtes étranges qu'elle enserre et cache avec soin.

On quitte avec regret .la plateforme de CharlesQuint d'où la vue se repaît de lumière et de splendeurs, pour entrer dans les immenses couloirs en sous-sols voûtés, et l'on descend en toute hâte pour ne pas perdre dans les dédales de la caserne abandonnée, les enchantements que l'on a goûtés là-haut. La place entière sur laquelle on tombe était autrefois environnée de murs et de forts. Les plans de ces fortifications, comme ceux du grand palais commencé vers la fin du XVIe siècle, se trouvent aux archives de Simancas, copiés en 1844 par la direction du corps des ingénieurs. Ils ne remontent pas au delà de 1574 et 1581 (1).

Dans ces archives se trouvent le nom d'un certain Frontino, maître des travaux de ce genre, à la date de 1574, et une lettre de Tiburcio Expanochi, du 20 novembre 1580, par laquelle il déclare avoir levé le plan de Fontarabie et de ses environs. En 1594, le Conseil de Cantabre proposait à Philippe Il de faire

(1) Archives de Simaucas, tomos I, II, siglos xvi, XVII. Seo cion 1 Fortificacio C Ingenieros.

venir Tiburcio Expanochi et de le charger, d'accord avec don Juan Velasquez, des plans et projets de fortification. Une lettre de don Diego Butron, conservée aux archives de la ville (1), déclare que ces projets et plans furent mis à exécution, et que les travaux incessamment commencés furent poursuivis jusque vers le milieu du siècle suivant, jusqu'au siège mémorable de 1638, et, chose étrange et qui accuse des tendances guerrières, à cette époque, jusque dans les hommes pacifiques du sanctuaire, il y est parlé du père Isasi, jésuite qui fut chargé de la direction des travaux, et du père Claude Richard, jésuite aussi, qui fut souvent consulté pour ces fortifications comme pour celles de Saint-Sébastien (2). Toutes les grandeurs des deux peuples qui se touchent par les Pyrénées ont gravi tour à tour les degrés de cet édifice guerrier qui n'a de royal que sa belle terrasse d'où nous avons admiré la nature. En 1613, ce fut Philippe III qui vint avec Anne d'Autriche, sa fille, pour la donner en épouse à Louis XIII. Ce fut Isabelle de Bourbon, fiancée du prince des Asturies, qui fut échangée sur la Bidassoa avec celle qui devait être la reine de France.

Le 2 juin 1660, ce fut Philippe IV avec sa fille Marie-Thérèse d'Autriche, qui devenait l'épouse de Louis XIV. Le 6 juin 1777, ce fut Joseph 11, empereur

(i) Archives de la ville de Fontarabie, année 1542.

(2) Archives de la ville de Fontarabie, année 1542.

d'Allemagne, qui venait reconnaître les brèches faites par les troupes françaises. Le 17 septembre 1858, ce furent Napoléon III et la belle et gracieuse Biscaïenne, l'impératrice Eugénie, puis enfin le prince impérial, en 1867, qui vint incognito de Biarritz. L'alcade, don Pedro Noguera, l'ayant reconnu, courut aussitôt lui présenter les hommages de la ville. En vaillant défenseur des Fueros et des privilèges de sa race, Noguera avait reconnu le sang basque dans les nobles élans du jeune prince, qui, comme le duc de Bourgogne, n'a laissé que des regrets immortels dans la France éplorée et dans tous ceux qui avaient eu l'heur de l'approcher et de le connaître.

Je ne parle pas des capitaines et des généraux qui ont arrosé ces murs de leur sang. Je ne parle pas des cris de victoire et des colères de la défaite qui ont tour à tour éveillé les échos de ces voûtes cintrées, ni des bruits de canon ou des chants d'allégresse, ni des fanfares joyeuses des unions pacifiques. De toutes ces magnificences, de toutes ces pompes royales et guerrières, il ne reste que ce grand mur noir et ces ruines vêtues de lierre, d'adiante et de violier, véritable mausolée élevé à la gloire des héros qui sont tombés sur le champ de bataille. Seule, une pierre s'est rencontrée plus parlante que les autres en son langage muet. Elle gisait sur le sol brisée, lorsque don Miguel Rodriguez-Ferrer la découvrit sous la mousse, la restaura, en ranima les caractères effacés par le temps et la donna au curé de la paroisse, don José-Joaquin Ollo, lequel l'a transportée et placée à Notre-Dame de la Guadeloupe sur le mont Aizkibel. Sa place primitive était au fronton de la porte d'entrée du palais de Charles-Quint; les traces s'y trouvent encore. Son langage est une prière ancienne empruntée au formulaire d'exorcisme, conjurant les éléments du ciel.

Elle accuse la foi de l'empereur qui survit à sa puissance oubliée, car elle dit : Le Christ est venu en paix et se fit homme de la vraie chair humaine.

Le Christ, guérison de tous, passait en paix.

Le Christ fut crucifié.

Le Christ fut mis à mort. Le Christ fut enseveli. Le Christ monta au ciel. Le Christ commande.

Le Christ règne. Le Christ nous défend de la France. Dieu est avec nous.

 

 

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