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Histoires de Hendaye

15 avril 2014

CHAPITRE IV

CHAPITRE IV

CALLE PAMPINOT. — CALLE UBILLA. — CASA DE ARSU

En suivant la rue qui fait le coin de la Maison noble des Zuloaga, n° 8 de la Calle Mayor, rue étroite et presque couverte à son entrée par la panse proéminente de la maison de droite, et l'avant-toit de la maison de gauche, on trouve d'abord une rue qui rappelle l'Orient. C'est la calle Pampinot. Parcourez-la : vous vous croirez un instant égaré dans un carrefour du Caire. Toutes les maisons en sont originales, mais celle qui porte le n° 22 et dont la toiture richement sculptée avance de trois mètres sur la rue, est la plus remarquable de beaucoup. Sa façade depuis le premier étage est en briques blanchies à la chaux suivant la coutume basque, et en boiseries, qui se croisent comme dans les chalets suisses.

Des fenêtres crevées et noircies par le temps, des linges qui pendent à tous les balcons, des figures hâlées, avec de grands yeux lutins, qui sortent des ouvertures noires et profondes, une légère odeur de moisissure et de bergamote qui échappe des portes et fenêtres achèvent l'illusion de l'Egypte. Il n'y manque que les ânes traditionnels et la danse du ventre.

Sans sortir de Fontarabie vous avez fait un voyage en Orient; vous avez parcouru une rue du Caire, moins les terrasses. Remontez maintenant au point d'où vous êtes descendu, vers la maison ventrue de la calle de las Tiendas et continuez à gauche, maisde grâce, qu'il n'y ait pas de peintre et d'amateur parmi vous, car nous n'en finirions pas avec leurs cris d'admiration et leurs croquis.

Nous voici à la calle Ubilla. Nous sommes toujours en Egypte, sauf devant la Halle qui jure parmi tant de belles ruines. Au bas de la rue se trouvent les quatre murs délabrés de la maison qui fut le palais Ubilla. Hélas ! il n'en reste que des pierres mousseuses ; les deux colonnes de marbre qui, il y a quelques années, faisaient, sentinelle sur la porte, ont été transportées ailleurs.

D. Miguel de Ubilla méritait plus des hommes et des siècles, car 'il fut un des héros du mémorable siège et de la victoire de 1638.

Avec une poignée de soldats, trois cents à peine, par une nuit obscure, à travers la haie des sentinelles ennemies qui emplissaient tous les postes des monts et des ravins, il osa venir au secours de la ville assiégée. A pas de loup, rampant sur l'herbe humide et dans la boue, retenant l'haleine, donnant des ordres par une pression de main qui courait de l'un à l'autre, il arriva au pont de Mendelo. Il voulut traverser les lagunes fangeuses qui se trouvent dans ces régions, mais il avait compté sans la marée qui était haute. Quand il eut de l'eau jusqu'à la poitrine, ayant reconnu son erreur, il donna ordre à ses hommes de s'arrêter et d'attendre dans cette situation, l'escopette en l'air, le retrait des flots.

 Cette nuit fut une nuit héroïque pour Ubilla et ses vaillants soldats. Le corps dans la vase et dans l'eau, la tête exposée aux balles meurtrières, au moindre réveil, à la moindre alerte l'âme remplie d'émotions et d'anxiétés, ils avaient passé déjà trois heures sans mouvement en cette horrible torture, lorsqu'un soldat irlandais, prenant une ombre pour un ennemi, pressa la détente de son escopette. La détonation réveilla les échos et compromit l'expédition. Aussitôt les sentinelles françaises, s'écrient: « Garde à vous ! »

et font feu dans toutes les directions ; les trois cents hommes d'Ubilla se dispersent dans l'eau, les uns à la nage, les autres sur la vase. A l'aube naissante, quand il arriva à la brèche qui lui était ouverte, il n'avait plus que quatre-vingts hommes. Il fut reçu en grand honneur dans la ville par le vaillant Pedro Sanz Izquierdo, adjoint du maire Diego Butron. C'est pour cette nuit héroïque passée toute entière entre la vie et la mort que le roi lui donna la croix des chevaliers de Saint-Jacques et qu'il l'anoblit.

Sur une vieille maison, n° 4 de la même rue, se trouve l'écusson de la noble famille de Arsu. Vous n'avez ici qu'une maison dépendante : la maison principale et primitive se dresse sur la montagne d'Olearso, aux confins de Cornuz. S'il vous prend envie de vous y rendre, je vous assure d'avance l'accueil le plus empressé, le plus noble, le plus cordial.

Ce n'est pas là une noblesse d'or et de clinquant, une noblesse d'arlequin, telle qu'en ont obtenue les juifs de nos gouvernements de mercantis. Nous avons ici une noblesse de sang, une noblesse de vaillance et de courage, une noblesse pure de toute infamie, de toute compromission et de toute lâcheté. C'est une tour d'or surmontée de trois fleurs de lys sur fond de gueule et au bas cinq têtes décapitées que portent les ondes vertes. En voulez-vous entendre l'histoire?

La voici : Quoique les historiens et les archives elles-mêmes se soient complus à l'embrouiller, nous allons tâcher de nous frayer une voie claire à travers les broussailles épaisses de leurs contradictions.

M. Gorosabel, auteur d'un dictionnaire d'Histoire et de Géographie de la province, place l'événement en 1280, sous le règne d'Alphonse le Sage (1). Claudio Otaegui, l'aimable poète, prétend que l'héroïque conduite de Machin de Arsu eut pour théâtre le mont Olearso sous le règne d'Alphonse XI (2). Il a pour appui de son dire le document donné par l'armorial d'Espagne à la famille (1). Lope de Isasti fait remonter l'action d'éclat du célèbre Guipuzcoan au temps des rois de Navarre (2). Tous disent unanimement que Machin de Arsu s'illustra comme capitaine durant une guerre contre la France. Mais quelle guerre?

 (1) Gorosabel, Diccionario Historîal, p. 193. Machin Arsu, capitan à quien el rey D. Alonso el sabio comisionÓ en el afio 1280, para desalojar al ejercito francès.

(2) Claudio Otaegui. Machin Arsu. Azana bat., p. 21. Alonso amaikagarrena.

sous quel roi? à quelle date? Ils sont muets sur tout ce qui peut fixer le fait et en confirmer l'authenticité.

J'ai beau parcourir toutes les histoires de France et d'Espagne, je ne découvre pas de guerre entre les deux peuples à cette date de 1280. Je ne vois pas le roi de France sur le mont Olearso et à Fontarrabie à cette époque. En revanche, l'histoire entière est sillonnée de guerres entre les Maures et les Navarrais.

Depuis leur séparation, les deux provinces sœurs ont été souvent en querelle. Le Guipuzcoa, par un coup de tête regrettable pour l'autonomie du pays basque, s'étant donné au roi de Castille qui par ambition attisait sa dispute, épousa les intérêts de sa nouvelle alliance et combattit pour les défendre contre la Navarre, sa sœur.

Si Machin Arsu a guerroyé sous Alphonse XI, ce n'est pas sous Alphonse le Sage, qui était le dixième de ce nom, ce n'est pas non plus en 1280. mais plus tard, en 1312. Si c'est sous les rois de Navarre, comme

(1) Document qui se trouve entre les mains de Domingo Berretaran de Arsu.

(2) Lope de Isasti. Historia de Guipuzcoa, lib. IV, cap. I, p. 459, ano 1625.

le prétend Lope de Isasti, si l'on a confondu Alphonse le Sage, roi de Castille, avec Sancho, le sage roi de Navarre, il nous faut remonter d'un siècle jusqu'à l'an 1150. Où faut-il donc placer l'action valeureuse de Machin Arsu ?

Le certificat de noblesse donné par l'Armoriai de Madrid, le 24 mars 1620, à don Miguel de Arsu, certificat qui devrait être un argument décisif en pareille matière, raconte le fait en ces termes. Je traduis littéralement le texte espagnol que je reproduis en appendice.

le Gipuzkoa quitte la Navare pour rejoindre la Castille

Sous le règne de Sancho VIII le Fort, la province du Guipuzcoa fut durant quelques années gouvernée par un monsieur français du nom de Artenet.

 Cet Artenet, nommé gouverneur de cette province par le roi de Navarre, se montra si dur, si tyrannique dans l'exercice de sa charge, que les Guipuzcoans se révoltèrent, le mirent à mort et refusèrent leur obéissance à Sancho VIII pour passer sous la juridiction du roi de Castille Alphonse IX auquel ils offrirent obéissance et secours. A partir de cette époque, l'an 1200, le Guipuzcoa ne fit plus partie du royaume de Navarre, mais bien de celui de Castille.

Environ soixante-dix ans après cette rupture, d'une part, et cette alliance de l'autre, Tibaot ou Theobaldo, second de ce nom, roi de Navarre, étant mort, on lui donna pour successeur son frère Henri, surnommé le Gros. Celui-ci ne régna que peu d'années.

 En effet, élu en 1271, il mourut en 1274, laissant pour unique héritière sa fille, la princesse Jeanne, encore en bas âge, sous la tutelle du roi de France Philippe III le Hardi.

 Philippe III, voulant s'assurer le royaume de Navarre, fit épouser plus tard Jeanne par son fils aîné Philippe IV.

Par ce mariage Philippe IV le Bel devenait le premier roi de Navarre de ce nom. Il arriva qu'au temps où il exerçait sa tutelle, en 1280, Philippe III le Hardi envoya des ambassadeurs auprès de don Alphonse XI, roi de Castille, pour lui demander de vouloir bien mettre en liberté les infants Alphonse et Ferdinand de la Cerda, ses petits-fils, et neveux du roi de France par sa sœur, qui étaient détenus en prison au fort de Xativa depuis deux ans par le roi d'Aragon, à l'instigation du roi de Castille.

Il fut convenu par les ambassadeurs que les deux rois se verraient à Bayonne le mois de décembre. Au mois de décembre, le roi de Castille traversa donc le Guipuzcoa avec ses fils, sous bonne escorte et avec toute la garde de Bayonne.

 Le roi de France, de son côté, arriva jusqu'à Sauveterre-de-Béarn. Les deux monarques, avant de se voir, se parlèrent par la voie des interprètes, au sujet de la délivrance des deux jeunes princes injustement détenus.

L'accord n'ayant pu se faire de loin, ils refusèrent de se voir de près.

Le roi de Castille revint en sa province de Guipuzcoa.

Philippe le Hardi, vexé de l'inutilité de sa démarche pour sauver ses neveux, résolut incontinent de les délivrer lui-même, et, dans cette pensée, il poursuivit le roi de Castille d'une telle vitesse qu'avant l'arrivée de ce dernier à Saint-Sébastien, il avait déjà tenté de de réduire le Guipuzcoa sous l'obéissance de la Navarre

. Il y était entré en faisant grand ravage sur son parcours, et avait établi son campement et son armée sur les hauteurs du promontoire d'Olearso, aux confins de Cornuz. Il ne pensait pas qu'on pût le venir surprendre par la chaîne plus élevée de Jaizkibel et lui causer les plus grands dommages.

 Au courant de ses projets, le roi Alphonse convoqua les personnes d'expérience et de savoir de son entourage et les écouta longuement. Après avoir pesé tous les avis, il se rendit à celui d'un officier de haute lignée du nom de Machin de Arsu en Cornuz, qui lui dit que, s'il le voulait bien, il le conduirait au passage retiré où les Français se croyaient en sécurité, et que, les surprenant dans le désarroi d'une irruption inattendue, il en serait facilement le maître ; que ce passage sur le mont était de facile accès pour la cavalerie, qu'il n'y voyait qu'un moyen d'y aborder sans bruit, tout d'abord d'envelopper de drap les fers des chevaux, afin qu'ils ne sonnassent pas sur les rocs et les heurts du chemin, en second lieu demander aux hommes qu'ils missent leurs chemises au vent par-dessus les habits, afin qu'ils se reconnussent dans la marche ; qu'ainsi, quand ils avanceraient en silence

 les Français n'étant pas avertis leur tomberaient dans les mains comme rats en ratière. Le conseil parut bon et le roi, sans plus, ordonna qu'on le suivit sous la conduite de Machin. Aussitôt, la troupe en chemise gravit les hauteurs, si bien que le matin du 20 décembre 1280, elle tomba avec l'aurore sur le roi de France et son armée qui, saisis d'un réveil si subit, si impétueux et d'une telle fureur, ne pensèrent même pas à se défendre et se mirent à fuir à qui plus vite abandonnant tentes, armes et bagages

 Machin les poursuivit d'une telle ardeur, frappant les uns, tuant les autres, qu'il arriva jusqu'à la tente royale qui était sur le bord d'un ruisseau, tua de sa seule main cinq gentilshommes de la suite du roi et mit Philippe le Hardi lui-même en grand péril de perdre la vie.

Alphonse de Castille, en reconnaissance d'une victaire aussi éclatante qu'inattendue, lui donna tout le territoire de Cornuz, une partie des terres de Fontarrabie avec des rentes et les armes ci-jointes (1).

Le document de l'armorial que je viens de vous donner est rempli d'erreurs qui feraient douter de son authenticité si la tradition constante de l'héroïque conduite de Machin de Arsu n'était consacrée par les siècles. Il est certain que le valeureux capitaine basque a combattu, qu'il a tué de sa main cinq chevaliers surpris ou endormis; mais quand? Dans quelle circonstance? Sous quel roi? A quelle date?

Rien de moins établi, rien de plus fantaisiste, que ce qu'en dit l'armorial. Et d'abord, ce n'est pas sous Alphonse IX, mais bien sous Alphonse VIII que le

(1) Voir à l'appendice.

Guipuzcoa a passé sous la juridiction des rois de Castille, car Alphonse VIII n'est né qu'en 1214 (1), et d'après le titre de l'armorial lui-même, c'est en 1200 que le Guipuzcoa a cessé d'appartenir au royaume basque.

En second lieu, le titre de l'armorial prétend que soixante-quatorze ans après, Philippe III le Hardi envoya des ambassadeurs auprès d'Alphonse XI.

C'est encore une erreur; c'est à don Alphonse X le Sage qui régnait à cette époque en Castille (2).

En troisième lieu, et c'est ici que surgissent les doutes et les difficultés les plus graves, tout le document et la noble conduite de Machin de Arsu reposent sur une guerre, sur une invasion des troupes françaises dans le Guipuzcoa dont il n'est fait mention dans aucune histoire. Les historiens espagnols s'accordent à dire que le roi de France, frère de Blanche, prit sous sa protection ses neveux et revendiqua leurs droits à la couronne dont on les avait injustement dépouillés pour les jeter en prison, mais que l'intervention du pape empêcha les hostilités entre les deux peuples français et espagnol. « El rey de Francia, hermano de donia Blanca, tomô baj o su amparo los derechos de sus desheredados sobrinos pero la intervencion pontificia evità el rompiminto que amagaba à los dos reinos, francèsy castellano (3) ». Dans ces

(1) Eduardo Orodea è Ibarra. Leccion 40, p. 223.

(2) Eduardo Orodea è Ibarra. Leccion 40, p. 223.

(3) Eduardo Orodea è Ibarra. Curso de Lecciones de Historia de Espana, Lecc. 42, p. 236.

conditions, que devient l'irruption de Philippe le Hardi dans le Guipuzcoa, son campement à Cornuz sur le mont Olearso, et sa fuite devant l'attaque subite de Machin de Arsu ?

Les historiens français disent à leur tour que le roi Philippe s'avançait lui-même à la tête d'une armée formidable, qu'il allait demander au roi de Castille compte d'une perfidie qui privait de la couronne ses neveux : qu'arrivé près des Pyrénées, il s'arrêta à Sauveterre. Que là, ses projets s'évanouirent, que l'imprudence ou la trahison avaient négligé les approvisionnements

et, que la famine menaçant ses troupes avant même qu'elles eussent touché le sol ennemi, force lui fut de retourner sur ses pas (1).

Il est étonnant qu'un fait comme celui de l'attaque subite d'un roi de France mis en péril de mort par un chevalier espagnol et la disparition de cinq gentilshommes nobles de sa suite ait ainsi échappé à toute l'histoire et que, seul, en fasse mention l'armoriai de Madrid.

 Il y a évidemment confusion de lieu, de temps et de personne. Si Philippe le Hardi s'est arrêté à Sauveterre, il n'est pas venu camper sur le mont Olearso et faire autour de Fontarabie un siège dont aucun historien ne parle. Si son armée s'est retirée à cause de la famine avant même de toucher le sol ennemi, comment aurait-elle pu assiéger Fontarabie ?

Il y a eu en l'année 1276 invasion de l'Espagne par

(1) Nangis. — Marca.- Dom Vaissette, tome IV.

l'armée française, mais le roi de France ne suivit pas l'armée, qui était plutôt composée de Navarrais et de Gascons. La vaillante tactique de Machin Arsu peut avoir sa vraisemblance, en la plaçant à cette époque et dans cette circonstance. Il est impossible de la maintenir ailleurs et selon le récit de l'armorial.

Le roi d'Aragon don Jaime et le roi de Castille don Alphonse, qui s'entendaient comme larrons en foire pour tout ce qui s'offrait à leur ambition, convoitaient depuis longtemps le royaume de Navarre qui, en outre de sa richesse et de son étendue, était une menace perpétuelle pour sa sœur séparée, le Guipuzcoa.

Ils cherchèrent à profiter du trouble dans lequel tomba ce royaume à la mort d'Henri le Gros qui en était le souverain.

 Dans cette admirable pensée, ils voulurent s' emparer de sa fille et unique héritière Jeanne, comme voie plus sûre de s'emparer de son héritage.

La chose allait à bien par leur astuce et leurs fourberies; ils faisaient disparaître la fille du roi de Navarre, comme ils avaient fait disparaître leurs neveux, les infants Alphonse et Ferdinand de la Cerda et ils héritaient tout uniment et sans bataille de sa couronne; mais ils se trompèrent.

 La reine mère de Navarre, qui était sœur de Philippe le Hardi, instruite des projets usurpateurs et criminels de don Jaïme d'Aragon et d'Alphonse de Castille, alla se réfugier avec sa fille auprès du roi de France, son frère (1).

(1) Eduardo Orodea è Ibarra. Curso de Lecciones de Historia de Espana. Lecc. 33, p. 247.

Son absence augmenta les troubles dans son royaume abandonné désormais à toutes les compétitions. Pour y rétablir l'ordre et la paix, Philippe le Hardi envoya Robert comte d'Artois, en Navarre, le priant de s'assurer, chemin faisant, l'aide et l'appui de deux puissants seigneurs voisins des Pyrénées, Gaston de Béarn et Roger-Bernard comte de Foix.

Robert et les deux seigneurs gascons envahirent aussitôt l'Espagne avec une armée de vingt mille. hommes. Arrivés en toute hâte sous les murs de Pampelune, que les rois d'Aragon et de Castille poussaient à la résistance, ils en firent l'assaut et s'en emparèrent le 6 septembre Ï270 (1).

Philippe le Bel, devenu époux de sa cousine Jeanne de Navarre, y fut proclamé roi.

 Il est donc probable que Machin de Arsu chercha querelle à cette armée qui passait en Navarre ou qui en revenait, et Alphonse de Castille eut quelque satisfaction à voir sa déconvenue politique vengée par une déroute partielle de l'armée gasconne et navarraise sur ses terres, et la mort de cinq chevaliers ennemis. On a confondu le roi de France Philippe le Hardi qui était en son Louvre, avec Robert comte d'Artois ou Gaston de Béarn ou Roger-Bernard comte de Foix. Les cinq gentilshommes tués par le vaillant Arsu sont assurément cinq gentilshommes gascons ou navarrais de la suite de ces grands seigneurs. Encore une fois l'ac-

- (1) Marca, livr. VII, ch.XIII— Dom Vaissette, tome IV.

tion d'éclat de Machin Arsu est authentique, mais les circonstances de lieu, de temps, de personnes, rapportées par l'armorial, ne supportent pas la critique et se dissolvent par une analyse attentive.

 Comment a-t-on pu glisser dans un document aussi grave que l'extrait de l'armoriai royal de Madrid, des erreurs aussi grossière que celles qui confondent deux rois et deux règnes : Alphonse VIII avec Alphonse IX et Alphonse X avec Alphonse XI  ? Ces premières erreurs, établies avec la dernière évidence dans une pièce qui devrait toujours être frappée au coin de la plus rigoureuse exactitude, confirment l'erreur de la confusion du roi de France avec les seigneurs gascons ou Robert d'Artois, car si l'armorial de Madrid a pu confondre, à la légère, un roi d'Espagne avec un autre roi d'Espagne, il a pu également confondre un roi de France avec un de ses seigneurs. Il a bien pu transporter un fait d'une époque à une autre !

Lope de Isasti, historien grave et judicieux, dans son Compendio Historial du Guipuzcoa écrit en 1625, dans son livre IV, chapitre i, n° 63, page 459, fait remonter la glorieuse aventure de Machin de Arsu sous le règne des rois de Navarre, par conséquent à une époque plus reculée. Il détruit la version de l'armorial. « Machin de Arsu, dit-il, homme de valeur estimé des rois de Navarre, sous lesquels se trouvait en ce

(1) Eduardo Orodea è Ibarra. Curso de Lecciones de Historia de Espaiia. Lecc. 43, p. 247.

temps la province du Guipuzcoa, fut le maître de l'antique maison noble des Arsu qui est sur le promontoire d'Olearso.

 L'armée française s'étant établie sur les hauteurs de Cornuz avec le projet d'assiéger Fontarrabie, il vint au secours du roi de Navarre, qui, suivant le conseil de Machin de Arsu, surprit les Français et remporta la victoire. Le vaillant Machin marchait devant, et sous une tente de campagne il tua d'une main dextre cinq Français, et, pour ce fait d'armes, le roi de Navarre lui donna de grandes étendues de terrains et fit ajouter aux armes qu'il possédait déjà une tour avec deux fleurs de lis et cinq têtes en ondes de mer. Cette maison est la seul de ce nom.

C'est d'elle que sortit l'alferez Martin Saez de Arsu, valeureux soldat qui se signala dans les guerres d'Italie (1). »

Maintenant, ami lecteur, si vous n'êtes pas satisfait,

(1) Machin de Arsu, valeroso hombre y estimado de los Reyes de Navarra (à quien en un tiempo estuvo encomendada laprovincia de Guipuzcoa), fue dueno de la casa solar antigua de Arsu que esta en el Promontorio sobredicho con terminos estendidos : y que tambien fueron de los primeros pobladores de esta casa. Habiendo llegado el ejercito de Francia al termino de Cornus con intento de sitiar à la villa de Fuenterrabia, llegô à socorrer el Rey de Navarra, y por consejo y parecer del noble Machin de Arsu, diô en los franceses, y alcanzô victoria de ellos en el mismo puesto de Cornus, siendo delantero el valeroso Machin el cualen una tienda de Campana matô à cinco caballeros franceses ; y por este hecho el rey de Navarra le hizo merced de algunos terminos, y que ademas de las armas que este solar ténia, pusiese un castillo, con dos flores de lis, y cinco cabezas sobre ondas de mar.

cherchez ailleurs ; quant à moi, je jette ma langue au chat. Je vous ai donné les versions pour et contre; à vous de trancher le litige. Vous avez la lanterne avec une bougie dedans; tâchez de l'allumer, afin qu'elle vous éclaire dans ce dédale de contradictions et de récits divers.

 

 

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15 avril 2014

CHAPITRE III

CHAPITRE III

SANCHO ABARCA ET LA MAISON DE GUSTIZ

Ou le Roi, la bergère et le vieil homme

Le jeune Moïse de la Navarre sauvé de la fureur des Maures passa son enfance entre les mains de Fortuno de Guevara qui le combla de son affection et de ses soins paternels. Dès l'âge le plus tendre, il annonça les meilleures dispositions pour le bien et la justice. D'une intelligence rare, élevée, d'une foi vive, d'un cœur ouvert aux infortunes de la terre et aux souffrances des malheureux, d'une oreille attentive à leurs plaintes (1), il fut couronné roi à l'âge de quatorze ans,  en 905 (2).

Sanche Ier Garcés

905

925

Fils de García Jiménez et de sa deuxième femme, Dadildis de Pallars.

 Il avait une nature gaie, encline au bien, prompte à la riposte : son commerce était facile et doux. Pendant son adolescence, il partait dès l'aube avec de jeunes Basques de son âge pour chasser, et ne dédaignait pas de chanter au milieu

(i) Chron. Burg., n° 943. — Roder. Tolet. lib. V, cap. XXII.

(2) Masdeu, id., lib. I, n" 125.

d'eux, dans la langue des vieux Cantabres, les anciennes chansons eskuariennes de la Navarre; mais dès qu'il reçut la couronne des mains de l'évêque de Pampelune, donXimeno, les occupations de lacharge royale absorbèrent sa grande intelligence et sa belle âme. Le fier roi des Eskualdunaks avait bien les énergies et les nobles élans de sa race. A peine en possession du commandement suprême, il n'eut d'autre pensée que celle de venger le nom chrétien sans cesse opprimé par les infidèles. Son enfance avait été bercée au souvenir de la mort terrible de son père et de sa mère, de sa merveilleuse et tragique naissance.

Sa mémoire en était remplie, et cette perpétuelle hantise d'un drame sanglant dont avaient été victimes les auteurs de ses jours l'enflammait de colère.

 Les charmes de la jeune Theuda, princesse de sang royal qu'il avait épousée, ne purent étouffer les nobles ressentiments qui couvaient en son cœur. Malgré l'ardeur de son amour, il échappa promptement de ses douces étreintes pour aller guerroyer.

 Il fondit sur les Maures, les battit à la Rioja et sur le mont Oca, les refoula en dehors de la Navarre et d'une partie de l'Aragon jusqu'à Huesca. L'hiver l'ayant surpris dans l'entraînement de sa poursuite, Sancho Garces, toujours attentif, malgré l'ardeur du combat, aux nécessités de ses Navarrais et de  ses Guipuzcoans, s'aperçut que leurs pieds ensanglantés aux roches anguleuses que la neige couvrait les faisaient souffrir et il leur ordonna de chausser incontinent une sandale rustique de cuir appelée Abarca.

 En souvenir de cette attention généreuse et pour en perpétuer la mémoire, ses soldats et compagnons d'armes le surnommèrent Abarca. A partir de ce moment, l'Histoire ne le connaît, lui et sa descendance, que sous le nom de Sancho Abarca. Les comtes de Aranda qui en descendent se nomment encore aujourd'hui Aranda de Abarca.

Les Maures revenus de leur fuite, ayant envahi la ville de Pampelune, il se jeta sur eux d'un tel emportement et en fit une telle tuerie qu'il n'en resta presque plus pour en porter la nouvelle au roi de Cordoue (1).

La citadelle dans laquelle se retranchaient les infidèles et d'où ils tombaient sur les populations d'alentour était réputée imprenable, inabordable  Elle se dressait orgueilleuse et menaçante sur le mont Monjardin, non loin de l'endroit où s'est élevée depuis la petite ville d'Estelle en Berrueza. C'était la citadelle de San Esteban.

 Sancho Abarca voulant en finir avec les Maures résolut de s'en emparer : la tentative était audacieuse et témoignait d'un courage peu commun.

Il le savait ; mais rien n'arrête un Navarrais dans ses résolutions quand une fois il les a sacrées justes. Il les appuie seulement pour plus d'assurance sur le sentiment religieux, qui les rend invincibles. Dans cette pensée, Sancho Abarca se rendit avec ses Basques au

(1) P. Moret, Anal. de Navarre, lib. VIII, cap. n.

monastère de Hyrache, à une lieue de la citadelle ennemie. Il s'y agenouilla de solide foi, y entendit la messe célébrée par un religieux, s'anima au combat et commit à Notre-Dame le soin de la victoire. Au sortir du monastère et de la prière, il commanda l'assaut; aussitôt, tous les Basques aux pieds agiles gravirent, en poussant des cris et des hurlements, les hauteurs escarpées du Monjardin, escaladèrent les murailles fortes, égorgèrent ceux qui s'y abritaientet plantèrent sur le sommet où brillait le croissant le drapeau chrétien et la croix.

 En reconnaissance de cette victoire et de la déroute complète des infidèles, Sancho Abarca fit don à l'église de Pampelune et au monastère de Hyrache de toutes les terres conquises sur les Maures et de la forteresse de San Esteban.

Pendant les trêves et les répits que lui laissaient les soucis du fardeau royal et des combats, Sancho Abarca venait se reposer dans son château de Fontarabie, sur les bords de la Bidassoa, en face de l'Océan. Là, il reprenait sa vie de jeunesse et d'aventure, et se livrait au plaisir longtemps oublié de la chasse.

Or, un jour que, las et altéré, il s'était arrêté sur les flancs du mont Jaizkibel, ayant perdu ses compagnons et les sentiers connus, il vit une jeune fille d'une éclatante beauté qui se rendait à la ferme voisine. Sa vue fut un allègement à ses fatigues, l'éclat de ses yeux qui inondait ses regards ravis une enivrante douceur à son âme.

 Encore que sa fatigue lui eût engourdi les membres, il se redressa pour la saluer. La jeune fille, dont la craintive timidité avait ralenti la marche et suspendu la parole, chercha un instant à se dérober à son attention, mais le jeune roi, qui connaissait le canal le plus sûr pour toucher et vaincre le cœur d'une chrétienne eut recours à sa charité La pitié est, en effet, chez une femme, la voie la plus sûre qui conduit à l'amour.

— Je suis, lui dit-il, dans la belle langue eskuarienne, un pauvre voyageur égaré dans ces lieux, sans asile et sans secours d'aucune sorte : la nuit vient et je ne sais où m'abriter ; j'ai soif et je ne trouve point de fontaine, ni de source parmi ces rochers arides pour me désaltérer. Connaissez-vous un ruisseau limpide où je puisse plonger mes lèvres comme les brebis que vous pressez devant vous?

Pourrez-vous me laisser m'étendre quelques heures dans l'étable ou la caverne sous le roc, où elles se retirent, afin de reposer ma tête sur leur laine blanche et chaude? Dites-moi, le pourrez-vous?

Il n'en fallut pas davantage pour arrêter la marche déjà ralentie de la jeune fille: son désir d'obliger avait vaincu sa timidité, et dissipé ses craintes.

— Seigneur, lui fit-elle, nous ne sommes pas riches, mais nous avons, non loin d'ici, une petite chaumière et de la paille fraîche pour dormir, et du lait bien doux pour épancher la soif et apaiser la faim; suivez le sentier où cheminent mes brebis, et nous ne tarderons pas d'y arriver.

La jeune pastourelle accompagna son invitation du sourire le plus engageant. Ce sourire idéal, où la bonté le disputait au charme, où l'innocence et la candeur se mariaient avec la modestie, illumina sa figure incomparable. Les étoiles, qui commençaient de paraître, en pâlirent et Sancho la suivit, aussi léger et allègre que s'il n'eût marché tout le jour. Il ne sentait aucune lourdeur dans ses membres, sa marche était dégagée.

Il franchissait d'un bond rapide les cours d'eau qui d'aventure sillonnaient la montagne, et lorsque la nuit venue, la lune, qui paraissait dans un beau ciel semé de perles d'or, illumina la figure angélique de cette Rachel des bois, il ne put contenir son transport et la regardant fixement : « Gustiz ederra zera, lui dit-il. Vous êtes tout à fait belle, chère enfant! »

La jeune fille, pour toute réponse, fit un bond de chèvre en dehors du sentier, comme si elle se fût blessée aux ronces de la montagne. Une fois à distance, elle se retourna et, avec un regard sévère et plein de reproche :

 « Ne vous moquez pas, seigneur, d'une pauvre fille qui est ici sans défense ». Le silence suivit ces paroles, et le roi et la pastourelle arrivèrent à la petite ferme. A la façon empressée dont on l'accueillit au foyer de la vierge, le jeune Sancho comprit que l'hospitalité, loin d'être une charge, y était un devoir sacré. Il prit le lait qu'on lui offrait avec abondance, et il s'y reposa jusqu'au jour : mais son sommeil fut bercé par les rêves les plus enchanteurs.

L'image de la touchante rencontre qu'il avait faite l'avait rempli et illuminé. A partir de ce jour il s'égara souvent dans ses courses sur le mont Jaizkibel. Ses chasses eurent un autre objet que le gibier vulgaire qui hante les monts et les bois ; d'autres en eurent le soin et le plaisir, tandis que lui venait se reposer sous les regards et les grâces aimables de celle qui, moins farouche dans le commerce que dans la rencontre, l'avait accueilli, et à laquelle il répétait sans cesse le cri de son admiration: « Gustiz ederra zera. Vous êtes tout à fait belle. » Il avait demandé la toison blanche des brebis pour reposer sa tête ; il eut les épaules d'albâtre de la jeune pastourelle qui, pour le récompenser de son amour, lui donna un fils.

Quand le galant roi de Navarre eut ce fils dans ses bras, il ne put contenir son bonheur.

« Voyez-vous, dit-il à la jolie bergère, mère d'un fils royal devenue, voyez-vous ces monts, ces bois ces prés de fleurs diaprés, toutes ces terres enfin qu'embrassent vos regards, je vous les donne en échange de cet enfant. » Puis, déroulant un parchemin qu’il portait sur lui

: « Voici le titre de possession et de noblesse que j'ai créé pour vous. Notre fils portera le nom que vos charmes ont souvent mérité. Vous êtes Gustiz ederra, toute belle : il sera Gustiz ederra. » Grâce à la munificence royale qui vint couronner les amours poétiques du plus aimable roi de Navarre, le domaine de la pastourelle du mont Jaizkibel s'étendit aussi loin que sa vue.

J'ai visité ce domaine qui est à une heure de Fontarrabie, en deçà de Notre-Dame-de-la-Guadeloupe.

La belle maison basque élargit sa belle toiture rouge, comme deux immenses ailes, parmi les chênes et les noyers qui couronnent la colline.

 Dans les champs cultivés avec soin, un vieillard, dont la figure accuse la noblesse et la loyauté, le front ruisselant de sueur, travaillait à la terre. Il n'avait rien d'affecté dans sa tenue et dans sa mise : le béret traditionnel des Basques couvrait sa tête, des sandales chaussaient ses pieds. Il était en manches de chemise, une pioche à la main. Il me salua d'un sourire amical et ouvert, « Où donc allez-vous? me fit-il d'un ton de surprise.

— N'est-ce pas ici la maison de Gustiz? — Parfaitement. — Sauriez-vous me dire si Gustiz est chez lui?

- C'est moi-même et je suis dehors, comme vous voyez. »

A ces mots je le regardai fixement, comme pour me graver davantage ses traits et son regard dans, la mémoire, et m'inclinant avec respect je le saluai.

J'avais sous les yeux le descendant du plus grand roi de Navarre, de l'enfant du miracle comme Jean-Baptiste, le père d'une famille qui subsiste là dans le même lieu depuis plus de mille ans.

« Vous venez peut-être, reprit le vieillard, voir un pauvre paysan du bon Dieu, dont tout le bien est la terre qu'il travaille?

 — Je viens saluer en vous la noble descendance de Sancho Abarca, car vous êtes, grand vieillard, comme l'arbre de Guernica, l'arbre sacré des fueros et des libertés ; comme lui, vous portez sur le front dix siècles d'intégrité et de droiture.

Bah ! m'interrompit le vieillard en me tendant la main, laissons tout cela, vous êtes fatigué et altéré, venez vous reposer. J'ai du bon cidre de mes pommes à vous offrir et cela vaut mieux que le vin quand il fait chaud comme aujourd'hui. »

Je serrai avec empressement la main rugueuse que me tendait le vieillard qui, plantant sa pioche à une motte argileuse, me conduisit dans sa belle ferme basque. Je ne pensais, moi, qu'à ce magnifique descendant des rois de Navarre, à son origine si gracieuse, à la jolie bergère des bois que je venais de traverser, mais je vous assure que lui n'y pensait pas.

Il n'était attentif qu'à me bien recevoir, à me désaltérer d'un bon cidre mousseux et panaché dont il était prodigue. Les poules et les poulets m'environnaient et picoraient à mes pieds, sans s'effaroucher de ma présence; un beau chien blanc des Pyrénées, terreur des maraudeurs pendant la nuit, me léchait les mains comme s'il eut deviné les sentiments que j'éprouvais pour ses maîtres si hospitaliers et si bons.

La laine des brebis qu'on venait de tondre était en monceau sur le seuil de la porte et Gustiz était devant moi, la bouteille de cidre qu'il venait de déboucher dans une main, et le verre qu'il me présentait dans l'autre.

Voyant le peu de cas qu'il faisait des souvenirs que j'avais évoqués, je n'insistai pas davantage et je lui parlai de tout autre chose, de ses troupeaux, de ses récoltes de pommes, de ses espérances pour l'année.

Cependant on m'avait parlé d'un document positif établissant la royale lignée des Gustiz et je tenais à le voir. Comment reprendre ce sujet devant un vieillard qui en use d'un tel dédain ? Je profitai d'une courte absence qu'il fit dans ses étables pour témoigner mon désir à sa femme. Aussitôt, sa fille, dona Benita, m'apporta le document aux armes royales de Navarre, que je lus et copiai avec soin. Il fut donné par les archives des armoiries le 2 juillet 1613 à D. Martin Gustiz, sur l'ordre de Philippe III, roi d'Espagne. Comme je lisais encore ce document, le vieillard rentra.

« C'est un bien vilain papier que vous tenez là ?

s'écria-t-il. — Comment l'entendez-vous? lui répondis-je, étonné. — Mais, oui, ajouta le vieillard, ne voyez-vous pas que ce titre est un témoignage de faiblesse et l'ennoblissement d'une faute? »

C'était l'âme du chrétien qui se révoltait contre une origine coupable. Et ce disant, le front du vieillard s'assombrit, mais aussitôt je le relevai par ces mots de saint Augustin à propos de la faute originelle : « Oh ! heureuse' faute ! que celle qui a donné à l'Eglise et au pays basque, une si auguste descendance! Votre famille a toujours été en honneur par la vertu et le bien faire. Vos aïeux ont fait revivre sur ces montagnes les mœurs pures et les saintes pratiques des anciens patriarches. Les capitaines Diego Gustiz et Martin Gustiz se sont illustrés dans les armées du roi par leur vaillance et leur courage. Le  dernier Martin Gustiz abandonna toutes ses affaires et vint en courrier de Valladolid pour défendre héroïquement, avec don Diego Butron, sa ville de Fontarabie.,11 fut un des héros du siège de 1638. Je ne compte pas les vertus que vous montrez ni celles plus nombreuses que vous ne montrez pas, que vous cachez, au contraire, dans la simplicité du travail quotidien.

SanchoAbarca, en son temps, s'était battu pourla foi : il avait exposé sa vie en mainte circonstance pour elle ; et cela suffit à couvrir la multitude des fautes échappées à la fragilité humaine.

 Saint Pierre luimême, qui est cependant fort sévère, les avait oubliées et pardonnées. A preuve, c'est qu'un jour, Sancho se trouva en grand péril de payer tribut à nature, par suite d'une fièvre maligne qui le dévorait (1). Et savez-vous qui le sauva de la fièvre et de la mort, sa compagne? Ce fut saint Pierre. Le roi malade courut an monastère du grand apôtre à Usun, non loin de Lombier. Il se prosterna en grande foi devant ses reliques, et saint Pierre l'écouta de si bonne oreille, qu'il en .revint guérit et consolé (2). Or, saint Pierre tient un compte rigoureux des fautes des pécheurs, car il a le registre des condamnés et des élus. Lorsqu'il ayait exaucé les prières et les larmes de Sancho, c'est qu'il avait aussi déjà effacé ses fautes du livre de vie car entendre une prière et l'exaucer, c'est donner le pardon, c'est une preuve de réconciliation et d'amitié. Ne soyons donc pas plus sévères que le prince des apôtres à qui Dieu a commis les clefs de la justification et du salut. »

(1) Fernandez Perez, Hisloria de Pamplona, tom. 1, lib. I, p. 57.

(2) Sandoval, loc. cit., fol. 23. Moret, loc. cit., lib. VIII, cap. v, 15.

 

 

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15 avril 2014

CHAPITRE II

CHAPITRE II

LA CALLE MAYOR (RUE PRINCIPALE). — CALLE DEL OBISPO (RUE DE L'ÉVÊQUE). — MAISON ETCHEBESTENEA. — HISTOIRE.

RETOUR A LA CALLE MAYOR. — MAISON DE LABORDA (ANCIENNE MAISON VENESA). — MAISON IRIARTE. — MAISON DE ARBURUNEA. — LA MAIRIE. - LA MAISON DIEGO BUTRON. — MAISON ZULOAGA DE TORREALTA. — MAISON DE CASADEVANTE.

MAISON LADRON DE GUEVARA

Cette rue, la plus importante de la ville, est celle qui s'offre au visiteur immédiatement après la porte d'entrée. Elle est originale, emplie de surprises et de souvenirs. L'art et la poésie y peuvent concevoir de grandes et belles choses. Les maisons qui grimpent deux à deux vers l'église, sont garnies de magnifiques balcons en fer forgé les uns plus audacieux que les autres : c'est à qui s'élancera plus avant dans la rue pour voir plus loin et entendre la sérénade. Les avant-toits les protègent contre la pluie et le soleil trop ardent du mois d'août : ils imitent les balcons, prennent la rue, et la voûtent d'une série de toitures dont les boiseries rivalisent de distinction et de ravissantes sculptures. A l'ombre de ces boiseries, des éclats de voix s'échangent, les conversations se tiennent, des yeux noirs vous envoient leurs rayons étonnés, et les lutines figures d'enfants vous sourient avec un geste de la main. Adios! adios!

N'allez pas plus loin, jetez un coup d'œil d'ensemble sur la Calle Mayor, que nous allons parcourir et étudier dans un instant, et prenez la première ruelle qui s'offre à droite. Le passage en est fort étroit; prenez garde qu'un muletier, son sceptre à la main, ne vienne à votre rencontre, car encore que vous vous réduisiez de votre mieux le long du mur, la mule vous donnera du bât, de la queue et peut-être. du reste.

Vous voilà en face d'une maison qui a vu dix siècles de luttes et de combats. Sa structure, ses murs que le temps a noircis, ces mille détails qui sont comme les rides des siècles sur le front des édifices anciens accusent son grand âge et ses nombreuses souffrances.

C'est la maison Etchebestenea. Un grand écusson noir flanqué sur l'arête du mur de façade témoigne de sa noblesse. Ce vieux palais au front de bronze, impavide et tout uni, a son escalier de pierre en dehors comme les demeures et les fermes primitives, afin, sans doute, que le voyageur y puisse secouer les sordidités de sa course. Ses croisées sont ogivales, petites et étroites comme celles d'un couvent moyen âge. Il n'en a pas du côté de la France. Il en a reçu tant de poudre, de balles, de coups de mousquet et d'arquebuse qu'il semble bouder de ce côté, et ne réserver ses ouvertures, ses regards et son attention que pour la ville et l'église. Si vous êtes un peintre, un artiste quelconque, vous allez tressaillir de joie, car la vieille maison Etchebestenea est fort curieuse et originale dans sa bouderie. Elle est antérieure à toutes celles que vous verrez : elle fut, avec la maison Torre-Venesa, la première sentinelle de la ville.

Flanquée d'une tour que les canons ennemis ont fait choir, elle dominait la plaine de Bidassoa. Le coin de la ville où elle se recoquille est appelé la rue del Obispo (rue de l'Évêque). Un évêque célèbre y naquit, en effet, et il n'en faut pas perdre le souvenir.

Il se nommait Cristoval Roxas y Sandoval, fils de Bernardo de Roxas y Sandoval, marquis de Dénia, et de Dominga de Alzega. Il vint au monde le 24 juillet 1502, probablement dans la vieille maison que voilà : l'écusson qu'elle porte semble revendiquer cet honneur, car le chaudron sur le feu, l'arbre aux branches duquel il est pendu et la tour sont de la famille Alzega (1), mère de l'illustre archevêque de Séville.

Il fut d'abord évêque d'Oviédo, puis de Badajoz, puis de Cordoue, puis archevêque de Séville. Pendant qu'il était encore évêque d'Oviédo, il vint visiter sa mère à Fontarabie en se rendant au concile de

(i) Lope Isasti, Compendio Historial, lib. III, cap. ii, n" 1, p. 321.

Trente, 'en 1552 (1). On lui fit les plus grands honneurs. Il présida plus tard, le 8 septembre 1565, le concile de Tolède, étant lui-même évêque de Cordoue (2). Enfin il fut promu à l'archevêché de Séville en 1571 et mourut à Cigales, le dimanche 22 septembre 1580, à l'âge de 78 ans, plein de jours et d'oeuvres de bienfaisance. Son corps repose en l'église Saint-Pierre-de-Lerme (3). Sa mémoire est en bénédiction parmi les peuples qu'il a évangélisés et une suave odeur de sainteté s'exhale de sa tombe de Lerme (4-5).

Le docteur Martin Carrillo, professeur de l'Université de Saragosse, lui attribue un miracle d'importance : en voici la charmante légende.

Sa débonnaireté et son amour du prochain lui avaient fait une âme oublieuse d'elle-même et qui ne regardait pas à la main. N'ayant d'yeux qu'à l'étendue de l'infortune et pas du tout à celle de ses propres ressources, il se mit maintes fois en grand embarras avec son intérieur. Un jour donc qu'il avait épuisé toutes les industries de sa philanthropie apostolique, mis à sec toutes les caisses de son diocèse et de ses fidèles, se trouvant en complète détresse, il se rendit

(1) Lope Isasti., Compendio Historial, lib. III, cap. ii, no 1, p. 321.

(2) Somme des Conciles, édition Firmin Didot, 1764, p. 470.

(3) Historia de Cristoval Roxas y Sandoval, par Fray Prudencio de Sandoval, obispo de Pamplona.

(4) Garibai, 1, épître dédicatoire.

(5) Esplicacion de la Bula de Difuntos, 2 p. c., 16 fot., 147.

à l'église de Lovanie et alla s'agenouiller en grande ferveur dans le coin le plus reculé de la chapelle des Ames du Purgatoire, auxquelles il était fort dévot.

Plus d'une d'entre elles qui en auraient eu encore pour longtemps dans la vallée de l'Expiation, lui devaient d'en être sorties plus tôt, d'avoir vu accourcir la durée de leur peine et de leur captivité ; plus d'une chantaient là-haut au sein des chérubins vermeils, qui auraient dû gémir encore parmi les anges noirs de la pénitence, grâce au bienfait --de ses aumônes et de ses nombreuses indulgences. Au sein de la chapelle mystique, les lueurs empourprées du crépuscule animaient les vitraux où les âmes élevaient leurs bras suppliants vers le ciel où les flammes de la justice léchaient leurs membres nus et les mordaient, tandis que le sang du Christ coulait dessus, en adoucissait les ardeurs et les morsures. Le silence était profond sous les arcades de l'église; tout était recueilli, idoine à la méditation. Le soleil seul se jouait parmi les diptiques de l'autel sur lequel il promenait les images et les nuances infinies qu'il revêtait au passage du prisme aux mille couleurs. Et dans ce jeu de lumière s'ébattaient des milliers de valses microscopiques, semblables à des êtres mystérieux qui boivent les rayons du soleil et en vivent. Le saint archevêque en était entouré, illuminé comme d'un nimbe d'or piqué de diamants. L'auréole des élus semblait couronner son front ; et, plongé dans l'oraison, il ne voyait plus rien de la terre, rien de ce qui l'entourait : il ne sentait plus la pesanteur de son corps, il ne lui était pas un obstacle aux élans et aux bonds de l'âme dans l'au delà. Nouveau Dante, il avait franchi le seuil de la vie terrestre, traversé le fleuve noir de la mort, il avait abordé sur cette rive douloureuse mais pleine d'espérance et de douce certitude, qui est le vestibule de la gloire et de la paix. Et comme il cheminait dans les sentiers des pleurs expiatoires, il fut arrêté par un des suppliants qui mettait plus d'insistance dans sa prière, et il lui tint à peu près ce langage : « J'ai déjà beaucoup fait pour toi, âme chère que j'ai connue durant mon pèlerinage terrestre, c'est à toi de me le rendre. Vois dans quel embarras je me suis mis pour te soulager, j'ai complètement épuisé mes ressources. On me reproche l'abondance, ou mieux, l'incontinence de mes aumônes, et cependant mes pauvres vont périr faute de quoi, si tu ne me viens en aide. — Mais comment te puis-je secourir, si mes mains sont liées? répondit la suppliante. — Je vais encore prier pour toi, afin que tes chaînes tombent et que tu ailles trouver mon seigneur Dieu et que tu fasses valoir auprès de lui ce que j'ai fait pour augmenter sa cour. » Ainsi parla le saint archevêque, et joignant la promesse et l'action, il se mit en prière. Il n'avait pas achevé son oraison qu'un cri d'allégresse et de reconnaissance fit retentir la vallée de la douleur; l'âme suppliante était ange devenue, et, battant de l'aile au sein d'un océan de gloire, il payait sa dette à son bienfaiteur.

Lorsque, après deux heures de profonde méditation et d'oubli de la terre, le saint archevêque revint à lui, l'obscurité discrète du saint lieu avait succédé aux clartés radieuses du crépuscule, et, à la lueur vacillante de la lampe du sanctuaire, il s'aperçut que des trésors de richesse chargeaient ses mains et encombraient ses genoux.

Je vous ai peut-être retenu trop longtemps, amis lecteurs, dans une rue qui n'a rien d'épiscopal, si ce n'est son indigente et triste apparence; c'est la jolie légende qui m'a séduit qui en est la cause. Pour vous en faire oublier le souvenir je me hâte de vous ramener aux splendeurs de la calle-mayor (1). Au sortir de la ruelle, d'où j'ai pu vous tirer, je crois, sans encombre, encore qu'il faille bien garder ses pieds et sa tête, nous nous trouvons en face d'un magasin fort achalandé qui porte le n° 30.

C'est actuellement la maison des de Laborda, famille ancienne aussi, car j'en ai trouvé les traces au delà du quinzième siècle. Un Miguel de Laborda bachelier fut un ecclésiastique de valeur et de distinction. Il dirigea longtemps le collège de Huesca (l).

Juan et José de Laborda se sont illustrés par leur vaillance dans les armées de terre et de mer. C'est à la suite d'une action d'éclat dans la journée mémo-

(i) Calle Mayor, grand'rue ; Calle, rue'; Mayor, principale.

(2) Lope de Isasti, Compentlio Historial, lib. IV, cap. i, n° 98, page 464.

rable de San-Miguel que Pepe de Laborda, comme on l'appelait dans le peuple, avait reçu en 1558 ses titres de noblesse (1). En 1625, les de Laborda habitaient, sur la hauteur de la Grâce, leur maison de famille.

Ils avaient dans leurs armes un griffon sur fond de gueules (2). Aujourd'hui les de Laborda s'imposent à la reconnaissance du peuple par leurs bienfaits, et le généreux accueil dont ils sont prodigues à l'égard de tous indistinctement. Je ne dis pas ceci dans un sentiment de satisfaction personnelle; ma personne est de fort peu de mise sur une terre hospitalière où je ne fais que passer comme une ombre fragile de ce que l'on appelle les rencontree de la vie. 'L'ancien maire Félix de Laborda est mort à la peine. Il ne rêvait que bienfaits de toute nature à répandre dans sa bonne ville de Fontarabie. Veiller à l'entretien des rues, faire des routes afin de rendre les excursions autour de la ville faciles et agréables, semer çà et là des promenades peuplées d'arbres feuillus, protéger le faible et l'indigent, ce fut l'occupation de sa belle carrière. Il cherchait sans cesse, à l'époque surtout où la mer par ses furies et ses bonds rend ses flots impraticables, de nouvelles occasions d'obliger les malheureux pêcheurs condamnés par les tempêtes au chômage et partant à la mi- sère. Aussi son nom est en honneur sur toutes les lèvres.

 

(1) Juan de Laborda, capitaine remarquable aussi, a donné son nom à une rue; il était originaire de Lezo. Lope Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. v, n° 17, p. 486.

(2) Aitzenjaiyoak aitzera nahi.

CALLE  PAMPINOT.

lalanne03

Ses frères, qui lui ont succédé dans sa charge et ses bienfaits, se disputent son héritage de labeur et de dévouement. Ils conservent et confirment, par actes dignes d'elle, les traditions anciennes de leur famille. Bien qu'ils soient encore à la peine, ils en ont déjà l'honneur à cause de l'ombre chère et sacrée du frère disparu qui préside à leurs actes. L'Amérique les avait tentés quelques jours, mais elle ne put les retenir longtemps : le Basque, comme il le dit lui même, de si loin qu'il soit, aspire toujours à retourner au foyer qui l'a vu naître. Celui qui est né sous le chêne veut y mourir.

La maison que vous voyez maintenant est moderne ; elle n'a d'autre caractère que celui qu'elle emprunte à ses hôtes et à l'emplacement presque royal qu'elle occupe. Elle a été bâtie, en effet, par le père des de Laborda, il y a environ quarante-cinq ans, sur les ruines de la célèbre maison des Venesa, rivale de celle que nous venons de voir et de contempler.

Le château Venesa! ce nom évoque mille souvenirs de grandeur. C'est là que naquit Pérot Sanz Venesa, prévôt perpétuel de la ville; Domenjon de Venesa, grand de la cour et ami d'Enrique IV, roi d'Espagne, Perot Sanz de Venesa, conseiller du roi Ferdinand et de la reine Isabelle, sa femme ; Juan Sanchez de Venesa, prévôt perpétuel du roi et commandant de la place de Fontarrabie ; Miguel Sanchez de Veneza, capitaine qui, au siège de 1521, fit une sortie mémorable pour rejoindre Charles-Quint à Burgos ; Perot Sanz de Venesa, capitaine général des armées de terre et de mer; Miguel Sanz de Veneza qui, quoique jeune étudiant, se battit à Saint-Jean-de-Luz et en fit l'incendie et le pillage en 1558 ; Miguel Sanz de Venesa, officier d'infanterie qui s'illustra en enlevant un drapeau ennemi à la journée mémorable de San-Miguel, 1582; Miguel Sanz de Veneza et Esquivel qui commandait l'escadre du Guipuzcoa (1). De toutes ces gloires et de tous ces noms illustres, il ne reste plus rien, pas même les murs en ruines et les fondements de la tour où tous les rois catholiques s'étaient succédé, où Henri III d'Espagne avait séjourné longtemps, où Henri IV, son successeur, et Louis XI s'étaient donné rendez-vous pour trancher leur différend avec le roi-d'Aragon, le mois d'avril 1463 (2).

Un tombeau à l'église, à gauche, sous une Vierge enfermée dans une niche vitrée, enserre toutes ces gloires. C'est le tombeau des Venesa. Leurs armes mêmes ont disparu : un chien levrier d'argent en sautoir disait à la postérité la grâce aimable, la droiture, l'amour de la justice et la vaillance de la noble lignée; plus rien qu'une tombe, et la famille de Laborda dont le nom fut allié par les femmes à celle de

(1) Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. i, n.0 47! — Mariana, Historia de Espana, tome III, p. 42.

(2) Isasti, Compendio Historial, Diccionario historial. Pablo Gorosabel, p. 181.

Venesa, car Domenja de Laborda fut femme de Juan de Esquivel, capitaine général, et belle-sœur de Miguel Sanz de Venesa y Esquivel (1). Passons.

- La maison Iriarte. — Nous avons ici l'écusson primitif des Iriarte. Le damier en long qui sépare les deux quartiers appartient à la vallée de Bastan en Navarre. Or, Sanche Iriarte, le premier en nom qui a percé dans l'histoire était un Navarrais de forte trempe. Il avait suivi et secondé de sa valeur Ferdinand III à la victoire et à la prise de Baeza. Il fut l'un des plus vaillants capitaines du saint-roi, dans les grands combats qu'il livra aux infidèles maures qui occupaient l'Andalousie.

C'est pour ce motif qu'il reçut, des mains aussi augustes que vaillantes et justes, ses titres de noblesse.

Plus tard un de ses descendants, Martin Iriarte, vint à Fontarrabie s'y établit et y fit souche. La valeur et le bon renom de ses ancêtres lui en ouvrirent incontinent les portes. Il y fut reçu, comme noble et chevalier n'ayant aucune tare, aucun mélange de race -- nègre, bohémienne, ni aucun dans sa lignée qui eut mérité les rigueurs de la sainte Inquisition. La preuve en avait été faite dans les formes requises.

Par les unions successives de ses enfants, les armes se modifièrent ; c'est pourquoi l'armoriai d'Espagne porte maintenant un chêne vert avec deux loups aux gueules sanglantes au pied.

 

(1) Certificacion dada por Don Juan Alfonso de Guerra.

Chronista mayor y rey de armas de Felipe V, rey de las Espafias, 1° junio 1744.

Parmi les alliances de marque contractées par les descendants d'Iriarte, il faut compter celle avec les Arinez de Béthencourt, car Jean de Béthencourt, gentilhomme normand, fut un conquérant et un roi, ni plus ni moins. Jeune encore et se pouvant donner une vie de plaisir et de repos, le sire de Béthencourt et de Grainville-la-Teinturière au pays de Caux, en quête de valeureuses aventures, fit ses offres de services au roi de France pour aller, à ses propres frais, à la découverte des îles nouvelles dans la mer océanique. Sur le refus du roi de France, qui se rit de sa jeunesse et de son audace et le tint quelque peu pour timbré, il vendit une partie de ses vastes domaines, hypothéqua le reste et, ainsi lesté, vint trouver le roi d'Espagne Henri III, lui fit part de ses desseins et de sa déconvenue avec le roi de France. C'était l'an 1401.

Henri III accueillit avec bienveillance et empressement les offres du courageux gentilhomme. Il était écrit dans le livre des nations que la France serait toujours défiante de la valeur de ses enfants, et que l'Espagne, plus accueillante, plus généreuse, saurait en profiter, et qu'ainsi son hospitalité grande et noble recevrait la récompense méritée de nouvelles conquêtes. Grâce à l'appui d'Henri III, le jeune Jean de Béthencourt partit sur la mer, découvrit les Canaries et en conquit quelques-unes en juillet 1402.

Manquant de ressources pour achever sa conquête, il revint tout glorieux trouver le roi d'Espagne. Celuici le combla d'honneurs, lui confia de nouveaux navires de guerre, chargés de vivres et d'hommes résolus, avec la souveraineté sur les îles conquises.

De retour aux îles Canaries, le gentilhomme français s'empara de toutes les terres encore libres autour de l'île principale, prit le titre de roi, et fut appelé le grand. La reine Catherine, veuve d'Henri III, le confirma dans ses honneurs et ses attributs royaux. Le pape Martin lui envoya un religieux, comme évêque de ces nouvelles régions, avec mission de les évangéliser. Les peuplades de ces îles, quoique barbares, avaient des mœurs douces. Ils adoraient la nature, avaient horreur du sang répandu. Leurs prêtres, véritables vestales appelés Magade, recevaient les honneurs divins. Ils embaumaient les cadavres de parfums, de fleurs et de substances aromatiques. Ils voulaient au moins conserver les restes de ceux qu'ils avaient aimés, ne pouvant leur rendre la vie.

Ils leur chantaient des vers, les conviant à l'immortalité, car ils aimaient la poésie et la musique.

L'Évangile trouva son développement naturel dans des cœurs ainsi préparés, et Jean de Béthencourt, de gentilhomme, devint roi, à l'âge où tant d'autres ont à peine le souci d'être eux-mêmes, de soutenir leur nom et leur rang. Sa mort fut pleurée et chantée de tous les insulaires, comme celle d'un bienfaiteur et d'un ami. Et ses successeurs, par leur tyrannie, ne firent qu'accroître les regrets qu'il avait laissés sur sa tombe, baluez, voyageur : le sang du vaillant gentilhomme français survit encore à toutes les ruines dont vous êtes le témoin (1).

La maison Zabaleta et Arburunea porte les armes de la famille de Lesaca, dont l'un des fils, Salvador de Lesaca, -fut capitaine général aux Philippines ; l'autre, Agustin, s'illustra, comme capitaine au Chili.

L'origine de cette famille est Lesaca en Navarre.

Au milieu de la rue se trouve la mairie surmontée des armes de la ville ; elle date de la fin du XVIIe siècle et du commencement du XVIIIe; commencée le 14 juin 1677, elle fut achevée en 1740.

C'est devant cette mairie et sous ses arcades que, les dimanches et les fêtes, le peuple danse au son du flageolet de  bois et de deux tambourins. La musique en est monotone, mais l'allégresse et la grâce des élégantes danseuses y suppléent. Toute la rue est em plie des voltes, des allées et venues, des saluts et des courbes de la sauterie populaire. Les doigts claquent en castagnettes, à chaque mouvement des bras, et c'est une joie qui déborde dans tous les rangs et sur tous les balcons. A voir ce peuple qui s'amuse si simplement et se contente de cette innocente sauterie, on se dit à part soi : Oh! que voilà des gens heureux !

(1) Pascual Madoz. L'Espagne et ses Possessions d'outre-mer, tome Y, page 409. Madrid, 1846.

Hier encore c'était l'élection de l'alcade, et il fallait voir de quel respect joyeux et satisfait on l'acclamait. Dès le matin le flageolet et les deux tambourins ont été le prendre chez lui pour le conduire jusqu'à la porte de l'église. Là, parmi la foule accourue pour le féliciter, au milieu des autres membres de l'ayuntamiento, le maire dont les pouvoirs expirent, lui a remis la bara, la baguette du commandement, selon les règles de l'ancien for ou fueros. Les saluts étant échangés dans la transmission des pouvoirs, la musique rustique, suivie du cortège de l'ayuntamiento et du nouvel alcade, est descendue en procession le long de la rue que nous parcourons, puis, arrivée devant la porte, elle a tourné à droite sur le magnifique plateau que forment les vieilles murailles en face du mont

Jaizkibel. La foule est immense : les murailles ourlées de verdure et de mousse, habillées d'adiantes, de violiers et de lierre, sont couronnées d'une multitude joyeuse et endimanchée. Que va-t-il se passer? Riez, ô vous sceptiques, qui n'avez pas les nobles aspirations, les douces et candides hantises de la foi, qui ne voyez dans la transmission de l'autorité que la transmission d'une force, et non une émanation de la puissance divine, riez ou plutôt admirez dans un peuple noble et vigoureux les belles choses que nous avons perdues, car l'autorité séparée de Dieu est une tyrannie, et partant un joug qu'on méprise et qu'on rejette. Sur le mont Jaizkibel se trouve là chapelle de Notre-Dame-de-la-Guadeloupe, de Notre-Dame qui a si souvent sauvé sa bonne ville de Fontarabie. Le nouvel alcade, avant de prendre possession de sa magistrature, vient la saluer. Il se découvre noblement, la foule entière suit son exemple ; le flageolet rustique et les tambourins se taisent ; et sur le silence de tout ce peuple assemblé, il s'écrie d'une voix émue : Salve, Regina. Et la multitude, sur ces mêmes murailles dont Saint-Simon et Condé avaient fait l'assaut, salue la Vierge en chantant : Salve, Regina! Puis la procession du nouvel alcade et de l'ayuntamiento revient à l'église dans le même ordre pour y entendre la messe.

N'admirez-vous pas la grandeur de ces coutumes anciennes qui relevaient sans cesse l'autorité, en faisaient quelque chose d'auguste, de divin, en la rapprochant de la divinité dont elle découle? Cette baguette reçue devant l'église ne disait-elle pas que la magistrature qu'elle représentait venait du Dieu de toutes les justices et qu'elle requérait la droiture et l'équité dans celui qui la prenait. Cette procession civile à la Vierge, cette action de grâce sur les murailles emblèmes de la force et de la grandeur, n'enseignaient-elles pas que le pouvoir doit être toujours revêtu de mansuétude, que la bonté en doit adoucir les commandements et les rigueurs? Jamais, pour ma part, je n'ai si bien senti tout ce que la foi dans l'au-delà, met de grandeur, de force et de douceur, dans l'autorité qu'elle tempère et moralise. Ces vieux et farouches remparts qui rappellent tant d'héroïques combats, ce plateau dominant la plaine et la mer, cette multitude suppliante qui se presse, cet ayuntamiento, cet alcade, qui s'inclinent et s'humilient devant la fille d'Israël assise là-bas sur le flanc de la montagne, tout ce spectacle d'un siècle de foi, jeté en défi sur la frontière française, terre autrefois franche de toute oppression, et aujourd'hui subjuguée, desséchée par le scepticisme, m'a mis dans l'âme un sentiment qui ne se peut définir et y a gravé d'impérissables souvenirs. C'est un retour vers les temps heureux des légendes et de la poésie, au milieu de l'affaissement et de l'indifférence qui ravagent notre civilisation décrépite, qui, suivant l'expression de Joseph de Maistre, s'achemine par ses raffinements et ses inventions meurtrières, vers la dernière barbarie. J'ai été ému jusqu'aux profondeurs de l'âme ; l'étincelle vive qui couve au cœur de tout homme et attend son heure, a jailli sous ce coup et j'ai chanté avec le peuple : Salve, Reqina !.

Voyez-vous, en face de la mairie, cette vieille maison à l'allure originale et dont les balcons sont soutenus par des socles en pyramides renversées? C'est la maison du plus grand héros de la ville, de l'alcade qui la gouvernait durant le siège de 1638, la maison du grand don Diego Butron.

 

Après 64 jours d'un siège horrible et plus de vingt assauts repoussés, la ville allait se rendre. Déjà le conseil de guerre réuni avait déclaré que Fontarrabie n'en pouvait plus, que les remparts étaient ouverts, que, les fossés franchis, l'ennemi demeurait maître de toutes les issues, que la défense elle même était réduite à quelques hommes désarmés puisqu'ils n'avaient ni balles, ni de plomb pour en faire (1). A cette déclaration, don Diego Butron s'écria de l'accent le plus indigné : « Je sais très bien où en est la défense et quelles sont nos ressources. Le plomb ne manque pas autant que le courage, et manquerait-il, nous le pouvons remplacer par l'argent dont nous ferons des balles. J'en ai quinze cents livres dans ma maison, on le peut prendre et le fondre. Quand la valeur existe dans l'âme, les moyens de la montrer ne font jamais défaut. Que toutes nos richesses passent en balles meurtrières à l'ennemi ; ainsi, quand il entrera chez nous pour le pillage, sa cupidité déçue trouvera nos trésors épuisés, mais non la valeur. Que quelqu'un de vous ose parler encore de rendre la ville et je le perce démon - poignard » (2).

Condé ayant appris la courageuse résolution de l'héroïque alcade, fit cependant une dernière tentative pour l'amener à une entente. Il lui manda par un tambour ces quelques mots : « Réfléchissez bien à votre situation personnelle : vous n'avez qu'une fille ; elle est l'unique espérance de vos vieux jours

(1) Archives de Fontarabie, année 1638.

(2) Archives de Fontarabie, 1638.

CALLE MAYOR.

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et de votre foyer ; la prise violente de la place l'exposera aux derniers outrages d'une soldatesque furieuse et se livrant aux représailles les plus cruelles (1).

Je m'étonne, dit don Diego Butron au jeune tambour de Condé, que ton maître ait une confiance si présomptueuse en ses armes. Dis-lui donc que celui qui ne se laisse pas mouvoir par la perspective ou la menace des malheurs publics, ne saurait être touché, moins encore réduit par la crainte de ses maux domestiques; j'ai un bras et une épée à la ceinture pour défendre mon foyer et l'honneur de ma maison (2) ».

Entraînés par l'exemple du vaillant alcade, tous les autres citoyens de la ville portèrent l'or et l'argent qu'ils avaient chez eux, dans un réduit de la rue aujourd'hui appelée calle de la Plaieria, rue de l'Argenterie, où un creuset avait été préparé pour la fonte des métaux précieux. Les femmes y jetèrent leurs bracelets, leurs anneaux, tout ce qu'elles avaient de joyaux. Ainsi dépouillées de leurs biens et de leurs richesses, elles se portèrent en foule sur les remparts, et se livrèrent aux derniers excès sur les assaillants. Les chaudières d'huile bouillante, les coutelas de cuisine, tous les ustensiles de ménage leur servaient d'armes défensives, et elles en usaient dextrement. Pour animer davantage leur ardeur, elles avaient porté avec elles sur les murailles la Vierge

(1) Archives de Fontarabie, 1638.

(2) Archives de Fontarabie, 1638.

de la Guadeloupe qui présidait au combat. Sa vue leur donnait à tous et à toutes un regain de courage. Elle fut généralissime, pour la défense de la ville en ces heures désespérées où toute tentative humaine paraissait inutile. On n'interrogeait que ses regards.

On n'implorait en bataillant de mains vigoureuses que son secours. Sous son commandement tout marcha de si ferme allure et d'un si grand courage, que, pour le jour de sa fête du 8 septembre qui arrivait le lendemain, elle refoula les troupes françaises sur les montagnes, et les força à demander paix et quartier à ses vaillantes héroïnes. Aussitôt on la couvrit d'acclamations et de couronnes. « Vive notre Vierge ! vive Notre-Dame! vive notre Reine! » On la chanta; on la promena dans toutes les rues de la ville, avec des transports inouis ; on la porta devant Condé qu'elle avait vaincu afin qu'elle présidât aux conditions de paix comme elle avait présidé au combat et à la victoire. Et l'une des premières clauses du traité imposé au général français fut que le sanctuaire de la Vierge victorieuse, démoli dans la bataille, serait restauré et embelli à ses frais. Condé, en galant chevalier de Notre-Dame, plus flatté de sa défaite qu'il n'eût été de son triomphe, à cause de l'honneur qui en revenait à l'auguste généralissime, ne se le fit pas dire deux fois : il donna incontinent et largement, pour qu'on célébrât dans la pompe qu'elle méritait, la glorieuse intervention de sa très haute et très puissante rivale.

Deux maisons portent les écussons de la famille Zuloaga de Torrealta, dont la comtesse de Llobregat est l'unique descendance. Elle a donné des hommes de valeur et de gloire à la patrie et à l'Église. Un Pedro Zuloaga fut bachelier, archiprêtre de la paroisse et commissaire du Saint-Office en 1604, comme en témoignent les comptes de la paroisse laissés aux archives de la ville (1), et l'histoire de don Lope Isasti (2).

Un autre Zuloaga est une des gloires de l'Espagne. Il conquit par sa valeur le titre de comte de Torrealta dans la défense de Guaira et de Puerto-Cabello en 1740 (3). Les Zuloaga sont originaires de la Navarre, c'est pourquoi ils ont dans leurs armes un damier; l'arbre et le sanglier percé au pied, sont des Zuloaga d'Oyarzun (4)

Nous voici devant une maison fort ancienne aussi et à la résonnance glorieuse, comme semblent le dire les trois lions et les trois demi-cloches de ses armes. La guerre n'a laissé subsister que les murs de la noble demeure des Casadevante avec son avant-toit sculpté et sa porte aux clous anciens. Elle fut appelée longtemps, dans la langue du pays, Aurreko-echea, qu'on

(1) Relation de cargo y descargo del dinero que hemos recibido nos Pedro Zuloaga. Archives de la ville, 1604.

(2) De Isasti, Hitloria de Guipuzcoa, lib. IV, cap. II, n° 98, p. 464.

(3) Miguel Rodriguez Ferrer. Illustracion Espanola, n° vi, 94.

(4) Lope de Isasti, Compendio Hiatorial, lib. 1, cap. xi, no 14.

traduit en espagnol Casadevante (1). Juan de Casadevante fut le premier de son nom qui s'illustra et s'ennoblit comme capitaine d'infanterie espagnole, Miguel de Casadevante fut homme généreux et de grande valeur qui s'était fait remarquer à côté de Diego Butron et Izquierdo Eguia. De tous les palais qui existaient avant le siège, celui de Casadevante que vous avez sous les yeux fut le seul épargné. La forteresse de Charles-Quint était inhabitable. Ce que voyant, don Miguel de Casadevante offrit sa maison ; c'est dans son enceinte que se réunirent tous les héros du siège. Généraux, capitaines, - gouverneur, alcade, chevaliers et nobles assemblés, célébrèrent en chœur la victoire entre ces murs aujourd'hui silencieux et abandonnés (2). Voyez-vous à droite du palais une petite pharmacie fort achalandée, avec de charmants enfants à l'allure distinguée, qui vous regardent avec surprise ? Ce sont les descendants de la noble lignée des Casadevante.

Enfin, presque en face de l'église se trouve l'écusson des Ladron de Guevara. Nom illustre encore quoique précédé d'un qualificatif injurieux qui ne se supporterait point devant un autre nom que celui de Guevara, car ladron en espagnol signifie voleur. On n'a pas accoutumé, pour ennoblir et illustrer un nom, d'y ajouter un terme qui en langage courant est une  injure

(1) Lope de Isasti, Compendio Historial, lib. IV, cap. i, n° 91

- (2) O'Reilly, Sitio de Fuentetrabia, p. 291.

 J'ai voulu savoir d'où venait à une famille noble un titre aussi étrange et pourquoi on a appelé les de Guevara ladron, voleur, et j'ai découvert que ce nom convenait à cette noblesse, qui n'est issue que d'un noble vol, d'un vol royal et courageux.

C'est pour ce motif que l'écusson lui-même en est fier et dit à la postérité : « A que buen ladron. Ah ! quel bon voleur! »

Aventure de  la naissance du roi

image1Petite

Íñigo Arista
(vers 771 – 851)

824

851

Premier roi de Pampelune connu. Fils d'Íñigo Ximenes Arista (mort en 781).

 

García (Ier) Íñiguez
(810 – 882)

851

882

Fils d'Íñigo Arista et d'Oneca Velázquez. García Jiménez a peut-être régné conjointement avec lui.

 

Comme le roi de Navarre Garcia Iniguez, qui habitait en ce moment la vallée d'Aybar, se promenait dans ses terres avec sa femme en grossesse avancée, il s'avantura par mégarde aux environs de Lombier, frontière du pays occupé par les Maures, et fut surpris par leurs troupes, et mis à mort.

Son épouse, la reine de Navarre, dona Urraca, tomba près de lui sans vie et le ventre ouvert par une lance. Aux cris déchirants qu'elle poussait, les gens d'alentour accoururent, mirent en fuite la bande de brigands qui s'acharnaient après elle

L'un des officiers de la cour venu à son secours se fit remarquer par son énergie à disperser les barbares, puis il revint à la reine qui réclamait des soins immédiats, laissant à d'autres l'honneur de la venger. Il la trouva étendue mourante auprès de de son royal mari.

Tandis qu'il s'apprêtait à la relever, il aperçut une main d'enfant qui sortait et s'agitait à travers la plaie que la lance du soldat maure lui avait faite.

 Incontinent il prit la petite main, la tira doucement, et eut bientôt sur ses bias le fils de l'infortuné Garcia-Iniguez. Il l'enveloppa avec mille précautions dans son manteau, l'emporta chez lui, le nourrit quelques jours.

 Il avait ainsi conservé à la Navarre son roi et le meilleur de tous.

 Cet officier, qui avait ainsi arraché du sein de sa mère le jeune roi, s'appelait Fortuno de Guevera ; l'enfant devint plus tard Sancho Abarca.

 Devenu roi, il appelait son bienfaiteur son père, et lui disait souvent par manière plaisante : « Bon voleur, tu m'as ravi à la mort qui me tenait, tu seras désormais Fortuno Ladron de Guevera; je fais d'un voleur le premier noble de mon royaume ». Ceci se passait en l'année 891. (1) En 1763 Francisco Ladron de Guevara, l'un des descendants de l'illustre et noble voleur, fut alcade de la ville de Fontarabie et majordome de l'église paroissiale (2).

(1) Mediua, lib. Il, cap. 159. — Zurita. — Fernandez Perez, Historia de la Iglesia y Obispos de Pamplona, tomo I, lib. I, cap. XXXVIII, pages 47-48. - Rode", Tolet. de rébus in Hispania gestis, lib. V, cap. XXII. — Masdeu, Espaiia arabica, lib. I, n° 124.

— Lope de Isasti, Historia de Gllipuzcoa, lib. I, cap. xi, 47.

(2) Chron. Albed. continuatio, n* 87. Chron. Silens. cont, no 74.

 

 

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15 avril 2014

1896

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PIERRE-HENRY DE LALANNE

Fontarabie

SES MONUMENTS - SON HISTOIRE

 1896

PARIS ALBERT SAVINE, EDITEUR 14, Rue des Pyramides et Rue d'Argenteuil ,  

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PREMIÈRE PARTIE

SOMMAIRE

CHAPITRE I

L'ARRIVÉE. — LA PORTE PRINCIPALE

CHAPITRE II

LA CALLE MAYOR (RUE PRINCIPALE). — CALLE DEL OBISPO (RUE DE L'ÉVÊQUE). — MAISON ETCHEBESTENEA. — HISTOIRE. RETOUR A LA CALLE MAYOR. — MAISON DE LABORDA (ANCIENNE MAISON VENESA). — MAISON IRIARTE. — MAISON DE ARBURUNEA. — LA MAIRIE. - LA MAISON DIEGO BUTRON. — MAISON ZULOAGA DE TORREALTA. — MAISON DE CASADEVANTE. MAISON LADRON DE GUEVARA.

CHAPITRE III

SANCHO ABARCA ET LA MAISON DE GUSTIZ

CHAPITRE IV

CALLE PAMPINOT. — CALLE UBILLA. — CASA DE ARSU

CHAPITRE V

LE  PALAIS DE CHARLES-QUINT

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CHAPITRE VI                  PRECIS D’HISTOIRE

 

DEUXIEME PARTIE

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CHAPITRE PREMIER

L'ÉGLISE DE FONTARABIE

CHAPITRE II

HISTOIRE DE L ÉGLISE DE FONTARABIE

CHAPITRE III

SÉPARATION DE L'ÉGLISE DE FONTARABIE

CHAPITRE IV

TRÉSORS ET SOUVENIRS

CHAPITRE V

LES ALENTOURS DE FONTARABIE

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APPENDICE

 

 

 

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 lalanne

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CHAPITRE I

L'ARRIVÉE. — LA PORTE PRINCIPALE

 

Le voyageur qui, au lieu de poursuivre sa route au delà de la frontière, s'arrête à Hendaye pour traverser la Bidassoa, sur la barque de Joaquin ou de quelque autre pêcheur à la figure cuivrée, se ménage des surprises aussi agréables que grandioses.

A peine sur les flots de la rivière, dont les eaux fécondes se marient tous les jours avec l'Océan, il aperçoit les deux rivales de la frontière coquettement adossées à leurs collines et se mirant avec orgueil sur les eaux de l'une et l'autre rives. L'une, légère et galante, étale ses maisons blanches et neuves le long de la rive droite : l'autre, plus austère, montre sur la gauche, avec la fierté des anciens preux castillans, les cicatrices glorieuses de ses murailles délabrées dans de nobles combats. Ce sont Hendaye et Fontarabie. L'une a plus de grâce; l'autre, plus de noblesse ; l'une éclate et brille au soleil ; l'autre se recueille au contraire et se gaudit intérieurement, car toute sa gloire est dans son âme et dans ses blessures encore béantes : omnis gloria ejus ab intus. C'est le moyen âge avec ses grandeurs, écrasant les glorioles et les fanfreluches éphémères du siècle qui s'en va; c'est la gloire d'avoir su mourir mille fois, en face de la folle joie de vivre.

Regardez les flots qui s'animent sous les rames, laissez-vous bercer par leur cadence harmonieuse, rêvez sous le ciel bleu. Votre poitrine se dilate d'aise et s'ouvre aux douces émanations qui lui viennent de toutes parts, des eaux, de la montagne, de la mer.

Sentez-vous les secousses de la barque qui glisse, tourne et retourne comme une dorade d'un coup de queue? A,coup sûr vous vous croyez déjà dans les flancs d'une baleine, vous en éprouvez les émotions, et la barque n'existe plus pour vous. Vous êtes une de ces sirènes qui autrefois se montraient sur les vagues en furie et souhaitaient bon voyage aux marins attristés. La vie présente, ses soucis, ses amertumes, tout a disparu dans un rêve de chrysalide qui passe d'une vie à l'autre. La coque de Joaquin qui vous enferme encore va bientôt s'ouvrir. Relevez votre tête, sortez de l'onde d'azur. La fée enchanteresse de la nature étend au loin ses doigts magiques, et déroule l'immensité des cieux sur l'Océan. Elle y a semé des montagnes de nuages blancs qui festonnent l'horizon et vous donnent l'illusion des Alpes couvertes de neige. Tout à coup le joli clocher dentelé, ouvré, de Fontarabie, avec ses cloches qui chantent l'Ave, pousse sa pointe dans l'azur du ciel et vous rappelle à la terre : le clocher vous ramène à l'église, l'église a la ville, la ville à la montagne chargée de fermes blanches et de vertes prairies.

« Vous voyez, semble vous dire la cité vaillante, je ne suis pas seulement une ruine pleine de gloire, mais un séjour enchanteur : mes pieds baignent dans la Bidassoa et l'Océan ; mes blessures s'y sont lavées et guéries, et je suis assise sur les flancs du Mont Jaizkibel, fille séparée de la chaîne des Pyrénées, et qui, plantée entre Pasajes et mes terres fécondes, montre au loin ses tours carlistes en ruine, et la chapelle de Notre-Dame. Regardez encore derrière vous, sur les rives de France : Hendaye vous sourit toujours joyeuse; elle aussi a sa belle montagne au dos arrondi. Un peu sur la gauche s'élève la pointe de la Rhûne; à droite, les sommets de San Marcos, les Trois-Couronnes, l'Aya, San-Miguel, toutes les collines verdoyantes et fleuries, comme des jeunes filles, couronnées de jacinthe et de roses, dansent leur ronde devant l'Océan. Tandis que vous les contemplez encore, un léger choc sur le môle vous avertit que la barque a touché bord. Vous êtes à Fontarabie.

- Ici les effondrements des grandes murailles, les trouées des balles ennemies s'accusent davantage.

Vous gravissez une route montante et pierreuse et vous vous trouvez en face de la porte de la ville.

Recueillez-vous, voyageur, car en entrant dans cette enceinte, vous foulez aux pieds la cendre des héros. Sta viator, kerœm calchas. Sur la porte en-plein cintre domine l'écusson de la noble et loyale cité.

On y voit un ange avec une clef, un lion, un navire aux voiles gonflées sur les flots où se débat une baleine prise au harpon, une sirène avec un miroir, et un triton avec une grenade. Sur le milieu un petit écusson où s'élève une. tour surmontée de deux étoiles. La vierge de la Guadeloupe, patronne et protectrice de la ville, est assise sur tous ces attributs de valeur et de noblesse, qu'encadrent douze étendards en faisceau et quelques pièces d'artillerie. Cet écusson rappelle les vertus guerrières et la foi de la noble cité. Fontarabie sut s'en parer durant des siècles. Elle aussi, comme la mère des Gracques, à laquelle on demandait quelles étaient ses richesses, peut nous montrer ses fils avec orgueil : elle en garde le souvenir et les noms qui survivent à toutes ses ruines et qui les rendent glorieuses et immortelles. Ce sont : Diégo Isasi, Leiba, Ascue, Machin Arzu, Gustiz, Sanchez Venesa, Diego Butron, Izkierdo, Egma, Ubilla, Ladron de Guevara, Zuloaga de. Torrealta, Casadevante, Unza, Montaut, etc. Ces noms devraient être inscrits, comme ceux des généraux anciens, autour de l'écusson de la porte, véritable arc de triomphe que le temps leur conserve et semble leur destiner.

 

PORTE PRINCIPALE.

 

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. En face de ces noms glorieux, je proposerais de graver ceux des capitaines français qui s'illustrèrent autour de ces murailles. La valeur fut grande de part et d'autre, et les grands noms des vainqueurs et des vaincus face à face, se donnent un regain de lustre et de gloire. Rien ne relève la vaillance du vainqueur, comme l'importance et la grandeur de celui qu'il a vaincu. Rien ne rend glorieuse la défaite comme le renom et l'importance du vainqueur. Il est humiliant de succomber sous les coups d'un adversaire sans lustre et sans gloire, mais il est glorieux d'être le vaincu d'un ennemi qui tient le monde dans sa main. Vainqueurs et vaincus se relèvent donc et s'ennoblissent en face l'un de l'autre ; ils s'ajoutent leur valeur réciproquement.C'est pourquoi je voudrais voir les héros français à côté des héros espagnols et basques. Ils ne sont pas, du reste, à dédaigner ; leurs noms sonnent bien dans l'histoire, car ce sont : Condé, le comte d'Agramont, Longueville d'Artois, Chatillon, de Lude Bouibet, le duc d'Épernon et son fils le duc de la Valette, le duc de Saint-Simon, le marquis de Forsa, etc.

 

 

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1 avril 2014

François Ier est fait prisonnier à Pavie.

8

24 février 1525. François Ier est fait prisonnier à Pavie.

Le Point.fr - Publié le 24/02/2013 à 00:00 - Modifié le 24/02/2014 à 09:54

Fasciné par l'Italie comme ses prédécesseurs, il ne rêve que de victoire. Mais il ne fait que se jeter dans la gueule du loup.

 

Sur son cheval caparaçonné, François 1er se bat comme un beau diable. Il est impressionnant. À 31 ans, ce géant est au mieux de sa forme. Revêtu de son armure, il découpe en tranches les lansquenets qui l'entourent. À ses côtés, les gentilshommes de sa maison combattent avec le dernier acharnement. Autour d'eux, des milliers de gents d'armes s'éventrent. Des boulets fendent les airs. Les trompettes relaient les ordres. Mais les troupes françaises cèdent peu à peu, l'armée impériale prend le dessus. Les cavaliers français alourdis par leurs armures sont jetés bas par la piétaille et poignardés à la jointure des cuirasses sans pouvoir se défendre

Le roi voit se précipiter vers lui le marquis de Civita Sant' Angelo. Il n'a que le temps de mettre sa lance en arrêt pour empaler son assaillant. Son entourage tente de rameuter des troupes, mais elles ne parviennent pas à se frayer un chemin dans la cohue. Dans le camp impérial, des cris s'élèvent : "Victoire ! Victoire !

ESPAGNE! Espagne ! Le roi est pris !" En entendant ces cris, les soldats du camp français s'enfuient épouvantés. Bonnivet, voyant combien il a mal conseillé le roi, enlève son heaume et fonce vers l'ennemi pour mourir. De nombreux soldats français, dans leur hâte à quitter le champ de bataille, plongent dans le Tessin .

François Ier, pris

François est désormais seul, entouré des piétons et arquebusiers espagnols. Le sonneur du roi continue à s'époumoner pour rallier les secours. En vain. Le capitaine César Hercolani est le premier à blesser le cheval du roi. Celui-ci s'abat François Ier, pris

 Le roi combat maintenant à pied, faisant tournoyer sa grande épée. Il est blessé à la main, au visage. Le sang coule. Trois Espagnols se précipitent : Diego Davila, Juan de Urbieta et Alonso Pita da Veiga. Chacun veut faire prisonnier le Français ou le tuer. Celui-ci n'est sauvé que par la survenue de Lannoy, le vice-roi de Naples, natif de Valenciennes. Il fait reculer ses hommes et crie au roi de déposer les armes : "Sire, nous vous connaissons bien ; rendez-vous, afin de ne vous faire tuer ; vous voyez bien (...) que vos gens s'enfuient et que votre armée est défaite." Le géant sent que c'est la voix de la raison. Il soulève la visière de son heaume, laissant voir un visage rouge. Il est épuisé, cherche son souffle. Il enlève son gantelet de fer, qu'il remet au vice-roi. On l'aide à retirer son heaume. François Ier arrache les restes de sa cuirasse, le voilà aux trois quarts nus. "Sire, êtres-vous blessé ?" s'enquiert Lannoy. "Non... guère." Entouré par les troupes impériales, le roi de France et son garde du corps, qui ont combattu à pied, a essayé de briser briser le siège. Soudain, François est tombé de son cheval, et quand il s'est levé, il a trouvé une épée dans le cou. C' était le soldat Juan de Urbieta qui le faisait prisonnier avec  l'aide de ses compagnons Diego Dávila Grenade, et Alonso Pita da Veiga, le galicien . Ils ne savaient pas qui ils venaient de capturer, mais les vêtements supposaient que c'était un grand seigneur. Ils le signalent à leurs supérieurs. Le prisonnier s'est avéré être le roi de France.

Urbieta atteint la célébrité et les honneurs suite de cet événement.  l'Empereur Charles 1er le recompense en le faisant capitaine de cavalerie, et chevalier de l'ordre de Santiago D'autre part, François Ier lui-même  lui écrit une lettre pour le remercier de son comportement pendant sa capture et  qui lui permettait de sauver sa vie.

Urbieta décédé le 22 Août 1553 dans sa maison à Hernani  a été enterré au pied du chœur de l'église paroissiale de San Juan Bautista, comme il l'avait souhaité dans son testament. Des siècles plus tard, ses restes seront profanées par des soldats français au cours de la Guerre d'Indépendance

   Dans le camp ennemi, trompettes, clairons, tambourins et fifres répandent la nouvelle de cette victoire. Mais durant de longues minutes, les Espagnols, ivres de sang, continuent leur massacre. Combien de morts ? Dix mille ? Vingt mille ? Nul ne le saura jamais.

Mais qu'est venu donc faire le roi de France dans cette galère italienne ? , Il a voulu poursuivre le rêve italien de ses prédécesseurs. N'écoutant pas les avis de ses vieux conseillers La Trémoille et le maréchal de La Palice, il décide, fin 1524, d'aller reprendre Milan, perdue quatre ans plus tôt, aux troupes impériales de Charles Quint. Dans un premier temps, sa campagne est un succès. Effectivement, il s'empare de Milan. . François pourrait se satisfaire de cette victoire. Mais, non, ce grand enfant qui ne rêve que de batailles et de gloire décide de poursuivre son avantage en mettant le siège devant Pavie, l'ancienne capitale de la Lombardie, le 27 octobre 1524. Il faut maintenant attendre. Mais trois mois plus tard, des renforts venus de Bruxelles assiègent à leur tour l'armée française. C'est l'arroseur arrosé. Durant trois semaines, François Ier est pris

La geôle de Charles Quint

Dans la nuit du 23 au 24 février, les "Belges" passent à l'attaque du camp français. Ils sont emmenés par Charles de Bourbon, l'ancien chef des armées de François Ier, le même qui lui avait fait gagner la bataille de Marignan. Se jugeant mal récompensé, il est passé à l'ennemi. L'état-major du roi de France lui conseille de lever le camp et de battre en retraite. Les forces ennemies sont trop importantes. Mais une fois de plus le souverain n'écoute que son tempérament guerrier. Ou plutôt Guillaume Gouffier de Bonnivet, qui dénonce dans un beau discours l'indignité pour un roi de France à s'enfuir. Voilà comment François Ier se jette tête baissée dans la défaite, la honte et la geôle de Charles Quint.

Le lendemain de sa capture, il écrit un mot à sa mère, la duchesse d'Angoulême, à qui il avait confié la régence du royaume avant son départ. "Madame, pour vous faire savoir comme se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est demeuré que l'honneur, et la vie qui est sauve." Il fait également porter un billet à son vainqueur, Charles . "N'ayant d'autre réconfort en mon infortune que l'estime de votre bonté, vous suppliant de juger en votre propre coeur ce qu'il vous plaira à faire de moi, étant sûr que la volonté d'un tel prince que vous êtes ne peut être accompagnée que d'honneur et magnanimité (...) Votre bon frère et ami. François".

Septième guerre d'Italie

Revenons à Pavie. Le souverain français, à demi nu, est amené dans une petite maison (la cascina Repentita) pour être lavé et pansé. Un soldat espagnol lui présente six balles en argent et une en or. Les premières étaient destinées aux principaux officiers de ses armées. "Les six ont été employées, la vôtre m'est restée, et je vous supplie, sire, de l'accepter pour la faire servir à votre rançon", dit l'homme. Après le repas, on conduit le prisonnier à l'abbaye de San Paolo. Le surlendemain, il est transféré dans une forteresse près de Crémone. Il y reste 80 jours. Charles Quint aurait pu profiter de son avantage pour poursuivre la guerre, mais c'est un homme de paix. Il fait cesser les hostilités et fait venir son prisonnier en Espagne, le faisant enfermer d'abord à Valence, puis dans la citadelle de Madrid. En guise de rançon, il demande à ce que le roi français cède plusieurs territoires. François Ier refuse durant de longs mois. Il finit même par tomber malade. On le croit à l'article de la mort. L'empereur consent à le visiter. Il autorise même la soeur de François, Marguerite de France, à la voir. François 1er tente de s'évader. Il échoue.

Finalement, après avoir joué au fier-à-bras, le souverain français signe tout ce que veut  à Charles Quint en janvier 1526. C'est le traité de Madrid. François renonce à ses ambitions italiennes, consent à rendre la Bourgogne, s'engage à épouser la soeur de l'empereur et accepte d'envoyer ses deux fils en otage à sa place en attendant de remplir ses engagements. Le 6 mars, François Ier traverse la Bidassoa, il est libre.

 Le 22 mars, il dénonce le traité de Madrid signé, dit-il, sous la contrainte. Avec le pape, il entame la septième guerre d'Italie. Et tant pis pour ses deux fils maltraités dans les geôles espagnoles. Ils y resteront quatre ans. Ils en garderont des séquelles psychologiques

 

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François 1er et Soliman le magnifique inaugurèrent  même une alliance franco ottomane à partir des années 1530 pour lutter contre les Habsbourg.

 

 

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25 mars 2014

Publicité ville d'HENDAYE


Publicité Syndicat d'Initiative de la ville de Hendaye 1933

 

Horaire des Chemins de Fer : 10 heure pour aller à Paris.

 

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25 mars 2014

NAUFRAGE D'UN TERRE-NEUVAS HENDAYAIS

 

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11 mars 2014

LE RESEAU COMETE

 

LE RESEAU COMETE

 

Evasion des aviateurs britanniques et alliés par le Pays Basque

Philippe Connart et Geoffrey Warren – 2011


Peñas de Haya 

" Les 3 Couronnes "

Vues du côté français,

le parcours de Comète se faisait côté espagnol


Vue prise côté espagnol : Ondarribia et les 3 couronnes


Depuis Bruxelles , le chemin du Pays Basque , était le chemin le plus long , mais il était le plus  "  sûr " car  il  évitait un contrôle .

Le réseau de réception à partir de Bayonne

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 la France avait perdu la guerre

 la Belgique était occupée

l'Armistice avec les allemands du 22 juin 1940, avait partagé notre pays en deux parties, la première occupée par  les Allemands, la seconde par le régime de Vichy. De plus à Hendaye la frontière avec l'Espagne était fermée

Seule l'Angleterre était libre et des milliers de personnes voulaient la rejoindre en particulier les juifs, et les Polonais, dont le destin était tragiquet .Vouloir  franchir, une frontière était s'exposer à la détention dans un camps de concentration ou  à la mort.


 

 

Pourtant , petit à petit le pays va se réveiller et se révolter clandestinement, et ''  l'armée des ombres  '' se créer et s'organiser" .

Dans les combats aériens entre nazis et Anglais, nuit et jour,des centaines,- parfois parfois plus d'un millier- d'avions vont bombarder l'Allemagne et se heurteront au feu redoutable la D.C.A  et à la chasse allemande  .Trop seront abattus , certains, seront sauvés par leur parachute.  Spontanément des belges,des luxembourgeois, des français essaieront de les retrouver, pour  les cacher, les  soigner,  les sauver .Les garder n'était plus possible, il fallait les évacuer, et le nombre augmentait chaque jour

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Pendant ce temps, dans la capitale belge , une jeune fille active et passionnée, qui au début de l'offense nazie s'était engagée dans la Croix Rouge,  refusant d'admettre la déroute comme définitive, cherche la meilleure façon de s'opposer à l'envahisseur. 

Son nom

Andrée de Jongh

 ,Belge , flamande, et de mère française dite " Dédée " pendant la résistance

Elle porte bien le surnom dont l'a affublé son père, "Petit Cyclone". Dessinatrice en publicité à Malmédy (Belgique) et infirmière diplômée, elle s'engage en mai 1940 dans la Croix Rouge. Elle est affectée à l'hôpital militaire de Bruges.

 Début 1941, elle se trouve à Bruxelles où elle prend une part active à la formation d'une chaîne de solidarité pour recueillir, héberger, nourrir et vêtir en civil des soldats britanniques.


La Maison d'Andrée de Jongh à Schaerbeek

Andrée De Jongh naît au no 73 de l'avenue Émile Verhaeren à Schaerbeek

 

Son père, Frédéric De Jongh, directeur de l'école primaire de la rue Gaucheret, est un admirateur d'Edith Cavell, de Gabrielle Petit et du Père Damien ; il transmet cette admiration à sa fille, qui n'a plus qu'un rêve, celui de devenir infirmière. Cependant, douée pour le dessin, elle entreprend des études d'arts décoratifs, tout en suivant des cours du soir à la Croix-Rouge de Belgique pour devenir ambulancière. Les études terminées, elle obtient un emploi de dessinatrice publicitaire auprès du siège malmédien de la société Sofina.

Le réseau Comète


Lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1940, elle quitte son travail à Malmedy et revient à Bruxelles pour tout d'abord travailler pour la Croix-rouge de Bruxelles. Rapidement, elle décide de s'investir dans la Résistance.

Le premier réseau dans lequel elle s'est impliquée ayant été détruit, elle décide, avec Arnold Deppé, un autre survivant, de créer une filière d'évasion vers l'Espagne. Après avoir pris quelques contacts à Anglet, ( lors de l'avancée allemande beaucoup de belges avaient fui , et s'étaient groupés sur la côte basque  )...Andrée et Arnold tentent, en juillet 1941, un premier convoyage vers le sud, accompagnés d'un groupe de Belges qui veulent poursuivre la lutte à partir de l'Angleterre

. Andrée a financé le voyage en vendant ses bijoux et en empruntant aux amis et voisins. Arrivés à Anglet, ils confient les évadés à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.

Andrée  traverse les Pyrénées avec son groupe, et se présente au consulat britannique de Bilbao pour demander de l'aide pour son réseau. En effet, elle a appris que le groupe précédent a été intercepté en Espagne, que les soldats ont été internés  à Miranda, et se rend compte que sa filière doit avoir en Espagne un point de chute d'où les services britanniques emmèneront les évadés à Gibraltar, puis en Angleterre.

Après trois semaines d'hésitation, les Britanniques décident de faire confiance au petit cyclone — comme on surnommait Andrée pour sa capacité à tout emporter sur son passage. Avec ce soutien et l'aide des résistants locaux, elle met en place la « ligne Dédée », rebaptisée plus tard « ligne Comète ». La ligne, qui comptera jusqu'à 3 000 membres, traverse, en partant de Bruxelles, la France puis les Pyrénées jusqu'à l'ambassade britannique de Madrid, qui s'occupe ensuite du transport à Gibraltar. De 1941 à la Libération, la filière permet de faire évader plus de 700 soldats alliés, dont 288 aviateurs, et Andrée  en a accompagné personnellement 118 d'entre eux.

Ce réseau qui petit à petit, d'amis en amis, va se mettre en action, non sans mal avec quelques arrestations.  Le métier est dangereux, difficile il s 'apprend à ses dépens . Il y faut beaucoup de convictions, beaucoup de courage ou d'inconscience .Il faut aimer son pays pour risquer sa vie tous les jours et  en pleine connaissance de cause.

De Bruxelle à Paris, de Paris à Bayonne ,au travers  de la ligne de  démarcation -, à Saint Jean de luz,  à ,Ciboure et puis à Urrugne point de dépard de l'aventure.  Aussi en Espagne car il  faut des moyens logistiques et pécuniers.


Le réseau de réception à partir de Bayonne

 

La France aussi s'organise avec beaucoup de foi et d'amateurisme

Dès lors et selon les conclusions des dirigeants de Comète, le Pays Basque va grouiller  d'espions, d'évadés ayant fui le Service du travail obligatoire, de  ceux qui veulent rejoindre la France libre, des juifs, des Polonais et de tous ceux pour qui la France n'est plus une terre d' asile.

La Bidassoa va être un lieu très fréquenté

Dès lors l'aventure peut commencer

 

Mme DE GREFF dite  TANTE "GO"

 

Elvire de Greef connue sous le psedonyme de " Tante go"pièce maitresse dans le secteur basque


L'ESPAGNE: UNE DIFFICULTE SUPPLEMENTAIRE

Comète est né le jour de l'accord avec les anglais, en Juin 1941. Andrée DE JONGH s'attela alors à l'immense travail d'organiser une ligne d'évasion: pendant des mois, elle prit des contacts avec des résistants pour créer ce réseau, héberger les aviateurs, leur fournir des vêtements civils, des faux papiers. Elle recruta des guides basques, familiers du passage des pyrénées, organisa des relais, recruta des fermiers basques qui pouvaient cacher les pilotes en transit

L'ARRESTATION D'ANDREE DE JONGH

Le 15 Janvier 1943, Andrée DE JONGH fut arrêtée par la Gestapo, sans doute dénoncée. Le mauvais temps avait retardé le passage des Pyrénées et le groupe fut pris au piège par la Gestapo. Interrogé, un des aviateurs de la RAF aurait identifié à la fois ses passeurs et les maisons sûres du réseau

 D'abord emprisonnée à Bayonne, puis au fort du Hâ et à Biarritz, elle est transférée à la maison d'arrêt de Fresnes le 27 mars 1943. Andrée avoue qu'elle est la fondatrice de la ligne d'évasion, mais la Gestapo ne la croit pas, ce qui lui sauve la vie. Elle est envoyée à la prison de Saint-Gilles et déportée en Allemagne en juillet 1943. Elle y est internée dans plusieurs prisons, puis dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Mauthausen, d'où elle est libérée par la Croix-Rouge internationale le 22 avril 1945

Après la guerre, elle s'installe d'abord au Congo belge puis au Cameroun, en Éthiopie pour travailler dans une léproserie d'Addis-Abeba et enfin au Sénégal avant de revenir en Belgique

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La dénontiation

Lors d' une interiew  Monsieur Abérasturi avait  posé cette question :

Question : Dédée a été prise à Urrugne , à la ferme Bidegain-berri  de Frantxia Ursandizaga. S'avez vous qui là dénoncée

 :Réponse: de  Jean François Nothomb  " Franco " :

C'est Donato, le guide de la  ferme voisine ".Dédée "  était passée quelques fois avec lui, mais il ne lui plaisait pas .Elle m'a toujours dit qu'elle craignait qu'il soit jaloux de Florentino, et  que c'état lui qui avait averti les Allemands que des aviateurs prêts à passer la frontière se cachaient dans la ferme de Frantxia

A la Libération Donato  disparut en Espagne.

 On ne l'a jamais revu. On n'a jamais prouvé la preuve de sa trahison

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.Lors de la discussion que  nous avions eue avec Madame Irastorza concernant la Résistance dans la campagne de Hendaye pendant la guerre de 39/45,- elle état bien jeune -nous avait dit ne pas très  bien savoir. Toute fois elle nous avait parlé d'une ferme - un peu plus loin - ou il y aurait eue une dénonciation  faite  par le valet de la ferme  ,suivie d'une  arrestation. Elle nous avait ajouté,se rapprochant de nous et à voix plus basse  : "c'était une histoire d'amour.....)

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Pendant plusieurs mois, le réseau fut mis en sommeil. Il dut se réorganiser et fut rebaptisée "Ligne COMETE". ).

Résistant et patriote convaincu, le père d'Andrée, Frédéric DE JONGH décida de poursuivre l'oeuvre de sa fille dès Janvier 1943 et prit la tête du réseau d'évasion. Il avait quitté Bruxelle pour vivre clandestinement à Paris dès le 30 Avril 1942 car il était conscient qu'une éventuelle arrestation de sa fille entraînerait également la sienne. Ainsi, depuis Mai 1942, Frédéric DE JONGH organisait le réseau d'évasion à Paris. Suite à l'arrestation d'Andrée DE JONGH, il tenta alors, dans un premier temps, de développer un autre réseau d'évasion par la Suisse (neutre) en contactant l'ambassade américaine et britannique à Genève (du fait de l'arrestation de sa fille, il considérait que le réseau d'évasion par l'Espagne et Gilbraltar était devenu peu sûr). Toutefois, cette tentative échoua et les évasions par les Pyrénées continuèrent. Par malchance, il fut arrêté à Paris (Gare du Nord) le 07 Juin 1943 par la Gestapo (dénoncé par le traite Jean-Jacques DESOUBRI) et fusillé au Mont-Valérien le 29 Mars 1944.

La tête du réseau Comète fut ensuite confiée à Jean-François NOTHOMP à partir de Juillet 1943 jusqu'en Janvier 1944.

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ORGANISATION DU RESEAU AU PAYS BASQUE

le comité de réception  des aviateurs


 

JEANNINE DE GREEF-"Tante go"  ARTHUR FAY  -Maritxu  ANATOL-Aristégui

 Albert "Bee" JOHSON  -Erroll PrICE

Tommy BROOM  Kazimmietz RROWICKI

 

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Saint Jean de Luz        Ciboure

  

A gauche : l'immeuble où Arnold Deppé a vécu vers 1930-1939. A droite : l'ancien hôtel Eskualduna avec (à gauche) l'appartement de Elissalde.


L'appartement de Ambrosio San Vicente au 7 Rue Salagoïty (à moins de 10 minutes de la gare) est régulièrement utilisé par les évadés du 06 juin 1942 au 13 janvier 1943. Ceci correspond à la perte du premier guide de Comète, Manuel Iturrioz, qui est arrêté par la police de Franco en Espagne le 22 avril 1942. Il s'évade deux jours plus tard, mais Florentino Goikoetxea a repris son boulot et poursuit les passages avec Tomás Anabitarte, qui travaillait avec Iturrioz depuis le début.


Apra Baïta,

 le bâtiment (avec les balcons rouges) où Ambrosio San Vicente habitait et où tant d'évadés ont attendu leur dernière étape vers l'Espagne.

 

 

                         

Philo Baïta, la maison de Catherine                                 "KATTALIN" Aguirre

 

Elle s'articule autour d'une veuve de guerre de 45 ans née à Sare, Catherine Aguirre, dite Kattalin. En contact avec les réfugiés basques espagnols, elle travaille déjà pour plusieurs réseaux, passe du courrier, héberge et nourrit les évadés. Sa fille "Fifine", âgée de 14 ans, la seconde, ainsi qu'une voisine, Gracie Ladouce. Celle-ci, employée au service du ravitaillement à la mairie de Ciboure, fournit des cartes d'alimentation.

 Comme Florentino Goicoechea, Kattalin Aguirre a reçu après guerre la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Croix de Guerre avec étoile de vermeil, la Médaille de la Résistance et les plus hautes distinctions belges et britanniques. Décédée en 1992, elle est inhumée à Ciboure.


FLORENTINO GOIKOETXEA


C'est le passeur de légende du réseau Comète, un homme et un guide incomparable, pour qui  l'argent  ne comptait pas.

mais il assure cette fonction pour d'autres réseaux également. 

  Né à Hernani (Espagne) en 1898, réfugié à Ciboure depuis l'invasion franquiste du Pays Basque espagnol (1936), les petits boulots et la contrebande sont son quotidien. Fils de paysan, à l'allure physique imposante, d'une endurance exceptionnelle, il accompagne des groupes (moins de dix personnes) de la ferme "Bidegain Berri" à Urrugne jusqu'à Oiartzun aux portes de San Sebastian. II les conduit à pied, de nuit, et rentre à l'aube avec des courriers destinés à la Résistance. II passe 227 aviateurs alliés, principalement anglais, canadiens et américains. Blessé en montagne par une patrouille, il est arrêté le 6 juillet 1944. Vingt jours plus tard, il est enlevé à l'hôpital de Bayonne par un groupe de la résistance locale , Antoine Lopez et jules Artola policiers du réseau  " Phatrie "

 Les plus hautes distinctions britanniques, belges, françaises lui sont décernées. La nationalité française lui est accordée en 1965.

 Décédé en 1980, il est inhumé au cimetière de Ciboure.

Médaille commémorative  de la guerre 39/45  ---Médaille de la Résistence Belge -  Médaille de la Libération France-avec palme  --Médaille britannique " Four courage " --Médaille américaine " For freedom "   -- Croix de guerre 39/45  avec citation à l'ordre de l"armée -- Chevalier de l 'ordre de Léopold II  avec palme et Croix de guerre avec palme -

- Chevalier de la Légion d'Honneur


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Le trajet de Urrugne à Sarobe en passant par  San Miguel

Le trajet habituel est en pointillé rouge

En cas de crue de la Bidassoa, le trajet est en jaune La traversée se fait sur le pont suspendu de la Centrale électrique, en territoire espagnol.

 

LE TRAJET  DE L"EVASION

 PAR ETAPES


Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.

LES TROIS FERMES relais de

URRUGNE

De Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure à Urrugne.

Comme déjà signalé, la route classique part de Saint-Jean-de-Luz  et traverse le pont de Ciboure  et ensuite le long de cette Nationale 10 jusqu'à la ferme-relais. Ce trajet à pied prend deux heures et Comète utilise trois de ces fermes à travers différentes périodes, avant la traversée de la frontière proprement dite. Les évadés y reçoivent un dernier bol de lait, des espadrilles à semelle de corde et les bâtons de marche pour ce parcours en montagne. Les vêtements de travail en serge bleu de Bruxelles sont utilisés après Pâques 1942. Seule la ferme Bidegain Berri, où Andrée De Jongh est arrêtée le 15 janvier 1943, est encore commémorée et célébrée.

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La première ferme, Bidegain Berri, est la résidence de Francoise "Frantxia" Halzuet, la veuve de Philippe Usandizaga, mais la ferme est tenue par Juan Larburu.

 Elle commence à travailler pour Comète en juillet 1942, date qui correspond à la période de Florentino Goikoetxea suite à l'arrestation, l'évasion et la vie clandestine de Manuel Iturrioz. Le jeune garçon de ferme de Tomásénéa, Donato Errasti, continue son même travail jusqu'à la Bidassoa, ramenant les tenues de serge utilisées jusqu'à l'arrestation du 15 janvier 1943 à Bidegain Berri.


Bidegain Berri

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La deuxième ferme, découverte par Manuel Iturrioz, est Tomásénéa, maison de Françoise "Frantxiska" Halzuet, épouse de Dominique Irastorza, un prisonnier de guerre.


Thomas énéa


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                                                Larburu                                              Frantixska

 

 

Juan Manuel Larburu, de Bidegain berri, refuse tout d'abord de collaborer à cause du danger. Un jeune exilé espagnol, garçon de ferme à Tomásénéa, Donato Errazti, est aussi d'accord d'aider, mais pas seulement jusqu'à la Bidassoa.

 En juillet 1942, le frère de Frantxiska est blessé par les Allemands en passant des mules et elle demande à ne plus être impliquée un certain temps.

 Les passeurs de cette époque sont Manuel Iturrioz (environ 40 ans) et le jeune Tomás Anabitarte. Comme déjà signalé, Iturrioz est arrêté en Espagne le 22 avril 1942 et s'échappe le 24, mais doit se cacher et ne peut donc plus continuer les passages. Une de ses dernières descriptions correspond au passage du 21 juillet 1942. Il faut ici faire remarquer que c'est lui qui connaît le mieux la Bidassoa.

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 Yatxu baita

La troisième ferme est Yatxu Baïta, propriété voisine tenue par Joseph Larretche, qui régit également Bidegain Berri à partir du 15 janvier 1943.

 La ligne d'évasion française Margot utilise également cette ferme, et plus tard, les réseaux de renseignement de l'OSS  - Nana et - Démocratie. Douze enfants y vivent et l'un d'eux, Maialen nourrit Donato qui se cache alors dans les bois voisins. Lors de la libération de la région par les armées alliées, il disparaît en Espagne  Suspecté  mais personne n'a jamais prouvé qu'il aurait dénoncé Bidegain Berri en janvier 1943.

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Le DEPART DE L'AVENTURE

L'ITINÉRAIRE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ
 VIA SAN MIGUEL ET ERGOIEN
Le départ se fait, au plus profond de la nuit et dure jusque  avant le début du jour. Pour tout éclairage la lune , par beau temps ! .


et quelque fois le double en cas de mauvais temps

  Devant, le passeur qui bien sûr connait bien son chemin , attentif à la moindre lueur et au moindre bruit , surveille sa troupe .Ses compagnons  en silence, la peur au ventre savent qu'ils  sont recherchés par les patrouilles de la Gestapo, de la police française et par la douane et la  gendarmerie,côté français ,  la douane  et  la guardia civil coté espagnol

 .Ils  marchent en essayant de deviner le sentier , ses bosses et ses ornières, Si il pleut souvent, heureusement ce  pays  connait peu la neige  même en altidude .La montagne basque  a un relief tourmenté, pas très haute  dans cette fin des Pyrenées,  mais  très compliquée et qui fatigue beaucoup.C'est une très dure épreuve

Départ vers le mont du calvaire


A l'avant-plan, Tomasénéa.                    A gauche et en haut : Xoldokogaina.

 

Le premier tronçon depuis les fermes de Urrugne est une marche ascendante. Gérard Waucquez écrit : les voyageurs escaladent la montagne à travers les pâturages. (Montée de 2 petites heures). On suit les ruisseaux et les torrents pour éviter le repérage par les chiens, et aussi parce que les terrains tantôt secs, tantôt humides, maintiennent les pieds et les espadrilles dans une forme "idéale." Il est bon d'avoir le moins de bagage possible. Il ne faut pas compter sur la complaisance des guides à ce sujet. A moitié de la côte on découvre les lumières de Irún. Au sommet, vastes pâturages où circulent et se cachent les patrouilles allemandes. Les guides les ont repérés de jour, et de ce chef passeront par la crête ou le vallon pour les éviter, suivant leur position.

Iturrioz cite clairement le mont du Calvaire (277 m) et le Xoldokogaina (486 m). Il demande à Juan Manuel Larburu ou à Donato Errazti de partir en avant pour localiser les patrouilles frontalières potentielles. Là, les lumières de Fuentarrabia, Irún et San Sebastian sont très visibles et annoncent la liberté prochaine  .On  ne voit pas Hendaye à cause du blakout allemand. On peut entendre la Bidassoa (c'est ce qu'écrit Paul Henry de Lindi) et la voir ou la deviner le long du chemin

.Ensuite on contournait le Rocher des Perdrix , jusqu'au col d'Osin et à celui des Poiriers Les évadés se trouvent donc encore en France sur le flanc Sud face à l'Espagne.


le maquis

Le Calvaire et sa croix

 

Commence alors la descente vers le carrefour du Col des Poiriers (316 m). Iturrioz dit que là commence la partie la plus dangereuse du trajet jusqu'à la Bidassoa. A cet endroit, la probabilité de rencontrer des patrouilles de frontière (Allemands ou gendarmes français) est élevée. C'est à ce carrefour que passent les chemins très fréquentés entre les ventas d'Ibardin, de Biriatou et le "rio Bidasoa". Juan Larburu et/ou Donato Errasti, partis plus tôt en reconnaissance à San Miguel, attendent là pour donner le feu vert.


col des poiriers


En bas du Xoldokogaina, le carrefour vers les ventas, et la Bidassoa.

C'est à ce carrefour que débute la première route prévue  pour Endarlaza via la route d'Ibardin.

De ce carrefour, la descente vers la Bidassoa, le long du ravin du Lanzetta Erreka  . Cette descente vers San Miguel prend une heure. Lors de la traversée de Waucquez en début décembre 1941, et après une première tentative avortée de traverser la Bidassoa à San Miguel à cause des crues dues à de fortes pluies, Tomás Anabitarte trouva  un raccourci vers Endarlaza le long du chemin. Ce raccourci réduit  le temps nécessaire - deux heures de moins que pour San Miguel au lieu de quatre. Il réduit surtout le danger de rencontrer des patrouilles comme sur la route plus longue vers Ibardin.
Le long de ce trajet,d'une douzaine de km on devinait toujours les lumières  d'Irun


Carrefour de tous les chemins et lieux de traverse de la Bidassoa.Le chef du groupe en fonction du temps, des repérages  de douaniers , de la police française ou de la gestapo décide de l 'option à prendre.

A San Miguel, une fois sortis de l'eau, ils doivent traverser la voie étroite du chemin de fer "Bidassoa Ferrocarril", appelé "Txikito Tren" (petit train) par les autochtones, et ensuite la route Irún-Pamplona. Il pourrait sembler logique que la gare maintenant abandonnée était alors utilisée comme baraquement auxiliaire par la Guardia Civil espagnole et ses patrouilles. Il fallait donc l'éviter à tout prix. En tous les cas, le vrai bâtiment de la Guardia Civil se trouvait approximativement devant un ravin sur la rive espagnole, 350 m en aval de San Miguel, vers Irún.

 La traversée de la Bidassoa était une épreuve dangereuse, le lit rocailleux ,plein de creux et de bosses, par temps de  sécheresse, devenait un torrent par temps de pluie.

 Sur l'ordre de Florentino, les passagers enlevaient leurs pantalons qu ils nouaient solidement autour de leur cou

.Celà  leur leur permettaient de s'accrocher les uns aux autres pour passer la rivière avec la certitude de ne pas perdre un compagnon . " Dédée " fit parfois le trajet dans ces conditions. Ensuite trempés, transis par le froid de la nuit , ou glacés par le vent d'hiver ils se rhabillaient et continuaient leur chemin nocturne.

On grimpait à flanc de montagne jusqu'aux  terres dénudées de Pagogana et d'Erlaiz  au pied des 3 couronnes, où l'on arrivait généralement exténués


la Rhune en hiver

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Enderlaza  : redoute du pont


 

A Enderlaza la Bidassoa continue son chemin vers la Navarre, devient entièremenr espagnole alors qu'auparavant elle servait de frontière


vieux pont   A partir de ce pont la Bidassoa devient entièrement espagnole


Enderlatza  : le pont

A Enderlaza nous passions très  très prés de la garde civile, mais ils n'ont jamais pu nous attraper.Chaque fois que nous arrivions à la route, Florentino s'avançait , levait la tête pour voir si il y avait quelque chose...Jamais  je ne vis un espagnol. La seule fois ou nous avons eu des problèmes avec les espagnols  à été le jour du passage et du décès de Antoine d'Ursel dit "Jacques Cartier"  ou  ils tirèrenr 7 coups de feu.  Ils arrétèrent tout le monde sauf les deux guides basques..C'était la veille de Noël .

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.On passait  la Bidassoa à la hauteur d'Enderlaza.

 On traversait la voie du train de la Bidassoa, la route de Pampelune, et puis ça montait très fort jusqu'à un chemin qui passait près d'une vieille tour qui datait des guerres Carlistes   ( Erlaitz )...Après avoir passé la rivière et avant de passer la route, il y a une vieille  petite maison appelée " San Miguel ", dont le nom est inscrit sur l'une des facades, et qui était une station du train de la Bidassoa. Après la route, il y avait à gauche, une pente dificile.. Tout devait se faire   vite. Quand Florentino, au moment de traverser la route disait "No hay nada.Pasar " il fallait grimper très vite et sans faire de bruit.

 

 


Electra Enderlaza

 

Quand la Bidassoa était trop grosse,

nous allions d'un autre côté en faisant un long détour.


Entre le col des Poiriers et le col  des Joncs

 Nous passions par un pont près d'une centrale électrique très éclairée,un peu plus en amont.C'est là que nous traversions la Bidassoa C'était un pont qui bougeait beaucoup  par ce qu'il était suspendu  à des cables et il était très éclairé.

Mais on était déjà en territoire espagnol puisque nous traversions la frontière dans la montagne.La  Bidassoa à partir d'Enderlaza ne sert plus de frontière.Elle passe dans la montagne et après il fallait descendre jusqu'au fleuve pour le traverser en direction d'Oyarzun. Mais comme nous étions déjà en territoire espagnol, la Garde Civile y prêtait moins d'attention

On le passait vers 4 ou 5 heures du matin, et le trajet d'Urrugne à Renteria pouvait durer 16 à  17 heures. Les hommes arrivaient morts de fatigue.Tout ceci dans des conditions  climatiques  convenables.  Que dire en hiver sous la pluie ou quelques fois sous la neige.

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 Le poste des douaniers

la route et la voie du chemin de fer


Iturrioz écrit avoir une fois entendu un garde ronfler "dans la ferme". Une ferme se trouve en effet à 600 m en amont vers Endarlaza. Quant à la gare du "Txikito Tren" de San Miguel, il ne s'agit pas d'une gare de passagers comme on pourrait l'imaginer.


La Bidassoa et la gare de San Miguel.

Après avoir traversé la rivière, le chemin de fer et la route, l'étape suivante est la pente montant vers Erlaitz, très abrupte et épuisante. Le fond de ce ravin, à 350 m de San Miguel, est le lit d'un ruisseau saisonnier, mais est trop proche du poste de douaniers. Les évadés entrent sous le couvert d'une pinède immédiatement après la route (Carretera Irún-Pamplona) et montent jusqu'à l'ancienne tour carliste d'Erlaitz .


les 3 couronnes vue du côté espagnol. le but est de faire le tour de cette montagne


     

                                              Erlaitz                                                             Pikoteta

A Erlaitz, Iturrioz dit que les évadés passent "devant les baraquements utilisés par les travailleurs qui entretiennent la route Pikoketa-Oyartzun" (Il prend parfois une route plus longue mais plus sûre pour éviter ces baraquements occupés par des Carabineros de l'armée espagnole, puis rejoint plus tard la route vers Pikoketa et Oyartzun. Ici, à Erlaitz, la route alternative depuis Endarlaza, peu utilisée, rejoint le trajet classique de San Miguel. Paul Henry de Lindi, ayant suivi ce contournement, dit qu'ils se reposent "dans une pauvre masure à un étage" à une heure de marche après avoir escaladé la falaise

 Le sommet est le plus élevé des environs et la ferme est la seule à voir sur tout l'horizon. Dans toutes les directions, il ne voit que des montagnes escarpées et des ravins profonds, noyés dans un silence de mort . On  dit qu'il reste deux heures de marche en plus jusqu'à la prochaine halte, . Waucquez écrit de son côté : "Enfin, vers les 6 heures du matin (après avoir traversé vers 4 heures à Endarlaza), arrivée au sommet où l'on trouve abri dans une ferme abandonnée ou un château d'eau. Repos. Dans la matinée, un des guides descend à Irún et prévient par téléphone Aracama à San Sebastian,  responsable de la partie espagnole Ceci, en  décembre 1941.


De Erlaitz au Castillo del Inglés.


Dans l'autobiographie d'Iturrioz, le GI-3454 actuel est décrit comme un ancien sentier pour chars à bœufs contournant Peña de Aya (Trois Couronnes) : une "route assez plate jusqu'a  Pikoketa et de là, une descente d'environ une heure jusque Xagu" (Sarobe)  . Nous avons appris que les cinq premiers kilomètres de ligne depuis Pagogaña sont l'ancienne "voie ferrée étroite" minière appelée Las Tres Coronas. Hornsey se souvient avoir suivi un tunnel de chemin de fer avant Sarobe, et Nothomb confirme dans son intrevue de 1991 " il y avait une voie ferrée pour les mines, avec une voie étroite . On la suivait durant trois ou quatre kilomètres et, à un certain point, on suivait un tunnel assez long et sombre. Un peu plus loin, on arrivait à la ferme."

De Castillo del Ingles à la ferme Sarobe, ou Xagu borda.

 

La route décrite peut être soit la voie des Trois Couronnes, située sur les hauteurs entre Erlaitz et Castillo del Inglés soit la voie ferrée minière Pasaia-Arditurri (le tracé est de  plusieurs tunnels qui se trouvent dans la vallée, en bas de la Peña de Aya (Trois Couronnes) et le " Castillo del  inglès." De là , ils sont situés à moins de deux kilomètres de marche aisée pour arriver à Sarobe.  dernière étape


tunnels utilisés par les Romains pendant près de quatre siècles,pour l'extractions des minerais


la réalité du voyage


par beau temps

Arrivés à SAROBE

 ils sont recueillis par la famille Garayar - Escudero


Claudia Escudero--Francisco Garayar

 

Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco”hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caseríoArizluzieta Goikoa”,

 

Franco Photo prise devant la ferme " Sarobe" à Ergoien

Sur pied Adolfo Leibar, Paco Iriarte,sa femme et Maria  Luisa Garayar   Assis  Juan Carlos Fernandez de Aberasturi et Jean François Nothomb " Franco "

Claudia Escudero y Francisco Garayar “Paco” hacia los años cuarenta. ... casado con Claudia Escudero, natural de Oyarzun, del caserío Arizluzieta Goikoa”,

 

Image3

MARIA LUISA      GARAYAR / GARMENDIA

 

ENTRETIEN AVEC MARIA-LUISA GARAYAR

 

 

 

 

Maria Luisa Garayar / colaboradora

"Eran altísimos aquellos hombres y encima llevaban unos pantalones así, casi cortos, y unos zapatos, yo no sé, del 47 o 48 que eran… todos eran aviadores y entonces pues se les notaba, claro que se les notaba y mucho."

 

Después de cruzar el río Bidasoa, los fugitivos paraban en Oiartzun y eran guiados hasta Rentería, donde cogían el tranvía que les conduciría a San Sebastián. La familia de Maria Luisa, junto con varios parientes y vecinos, colaboraba en esta tarea.

Maria Luisa tenía 14 años y vivía con sus padres, Paco Garayar y Claudia Escudero, y sus cuatro hermanos, en la casa Bastero-Txiki del barrio Altzibar de Oiartzun. Como en casi todas las familias de la época, María Luisa obedecía a sus padres sin rechistar y, junto con su hermana Xele, guiaba a aquellos extranjeros hasta Rentería, donde su padre les esperaba con billetes para el tranvía.

Su colaboración en Comète terminó el año 1943, cuando la policía franquista efectuó varias detenciones contra los puntos de apoyo de San Sebastián y Oiartzun. La madre de Maria Luisa y otros familiares pasaron alrededor de cuatro meses en la cárcel de Ondarreta, en San Sebastián. Más tarde, a los dos años de aquellas detenciones, la familia de Maria Luisa tuvo que huir a Francia, debido a la amenaza de nuevas detenciones.

 

 

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Image4

Image5

 

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Buckingham

Florentino à Londres

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Florentino avait sans doute  dû oublié les bonnes manières de Buckingham

car :

Georges d'Oultremont, s'entretenant avec le colonel Rémy, se souviendra de ce voyage mémorable

"Avez vous goûté à ces haricots noirs que l'on mange au Pays Basque ,sortes de grosses fèves qui produisent un immanquable effet sur les intestins .. Florentino avait dû en dévorer tout un plat avant de se mettre en route .Il allait en tête , dans le noir le plus absolu ; tandis que nous marchions derrière lui à la file indienne .Soudain il s'arrétait et nous entendions " Chut  ..!.....           

Le Coeur battant, on croyait à une patrouille ennemie , mais un formidable BRRROUM !... retentissait...........dont l'écho allait se répercutant de montagne en montagne . C"était l'ami Florentino  qui venait de se libérer bruyamment des gaz accumulés par les fayots que digérait péniblement son estomac.Avant que nous fussions revenus de notre surprise il se retournait et disait :  " por Franco !  "                                                                             .Marguerite de Gramont , fondatrice du réseau " Margot " qui utilisait  aussi  les services de Florentino parle de lui en l'appelant " le pétomane ", ce qui n'était pas  un invconvéniant  quand on perdait le contact visuel dans le noir de la nuit, et aussi pour certains un réjouissement


MARITXU ANATOL ARISTEGI

de père et de mère français née à Irun

Hendayaise et Irunaise

 

 Le père Anatolio Anatol Chopérena, né à Lesaca habitait à Behobie et était de nationalité française

.Il tenait à Irun, une Agence de transit en Douane dans laquelle travaillait sa fille  Maritxu qui était née le 24 janvier 1909 à Irun.

D'une famille aisée : l’un de ses frères était  un grand sportif qui  fut 16 fois international de  footbal dans l'équipe de France , puis il termina ses études d'ingénieur  , un autre frère  entra dans les ordres,et un troisièmequi était chercheur à la Facuté de Paris, s’était vu décerner la Légion d’Honneur pour ses travaux de recherche en chimie, et la découverte d'un médicament. , le quatrième fut fait prisonnier de guerre de 1939 à 1945

Maritxu était l'enfant turbulent de cette famille, elle commence à travailler à l’Agence en Douanes de son père , au grand scandale général, car cette activité n’était pas considérée comme recommandable pour le «beau sexe». La gent bien pensante de l'époque n'était pas habituée à ce genre d'activité pour une femme Profitant de ses relations  avec la maison Hirigoyen  de Hendaye , elle avait travaillé durant une saison de ce côté- ci-de la frontière Elle possédait la double nationalité espagnole par le lieu de sa naissance - Irun - et française  par ses parents

 .Elle avait soif d’aventure et d’action, qu’elle pouvait difficilement apaiser dans le bureau de l’agence, entourée de papiers, ni avec la «petite» contrebande, principale activité de la ville d’Irun à l’époque.

. Le 20 juillet 1936 au moment  du déclanchement de la guerre civile espagnole, elle alla vivre à Béhobie ou sa mère avait une maison dite " Kontxeshina " à quelques mètres de la Bidassoa et de la Douane Française. ou se trouve maintenant le Bar de la frontière

En été 1940, les Allemands confisquent le rez-de-chaussée de la résidence familiale et 15 soldats s’installent dans la demeure. au second étage.  Elle réclame à l’Officier en Chef le plus grand respect, souhait qui lui est accordé

 Maritxu vivait au troisième étage avec sa soeur Karmentxu. son frère Jésus-Marie. et avec sa mère

Maritxu avait un tempérament insatisfait et aventureux.

 Elle ne supportait pas la vie tranquille et régulière et s'était déja fait remarquer dés son enfance par son caracrère vif et indépendant..

 De ce fait, lorsque l’occasion de  s’engager dans l’action clandestine lui fut offerte elle ne se le fit pas répéter deux fois. Un jour ou elle s’était rendue à bicyclette à Saint Jean de Luz, elle entra au café « le Prado »dont le propriétaire, Léon Chardier originaire de Hendaye la connaissait bien.

Il la présenta à deux hommes attablés. L' un d’eux, qu’elle connaissait de vue, était Alejandro Elizalde Iribaren. Celui-ci lui proposa de travailler pour la résistance en recueillant des informations et en aidant au passage des fugitifs. Elle  ne se fit pas répéter deux fois et accepta sans hésiter. C’est ainsi que Maritxu commença à travailler pour « Comète ». Elle s’occupait surtout du ravitaillement, ramenant œufs, légumes et tout ce qu’elle pouvait trouver dans les fermes et les magasins, se rendant clandestinement à Irun pour acheter des chaussures ou ce qui manquait aux aviateurs. Elle ratissait ausi les fermes d'Oyarzun et de Lesaca, allant même de coté de la frontière dans certains villages landais  .

 Elle fut arrêtée à plusieurs reprises. Incarcérée une fois chez « Pardo », à Hendaye, ou
les allemands avaient installé une prison, une autre fois à la « villa chagrin » de Bayonne, une autre fois à  l'hôtel Edouard VII de Biarritz. Mais les Allemands ne purent retenir contre elle que le délit de marché noir et elle fut chaque fois relâchée.

Son tempérament inquiet semblait enfin rassasié. Elle faisait un peu de tout: «Nous étions un groupe d’aventuriers, de personnes fermement décidées», dirait-elle plus tard de son activité. Elle est finalement arrêtée et enfermée au Commissariat de la Gestapo à Bayonne, puis dans la prison de Biarritz. Mais elle ne flanche jamais durant les interrogatoires et elle est relâchée. "L’essentiel, affirmait-elle, pour confondre l’ennemi est de rester serein et tranquille. Et moi, je savais faire ça très bien. Dans les cachots du Commissariat, je passais mon temps à écrire mon nom sur les murs, avec un fil de fer".

Le «Réseau Comète», pour lequel elle travaillait, se méfiait de ses méthodes. Maritxu se débrouillait parfaitement dans le milieu de la contrebande, où proliféraient les indicateurs. Elle portait toujours un pistolet Star, que d’aucuns considéraient comme une imprudence. L’un des contrebandiers de son groupe fut accusé de fréquenter la Kommandantur de Bayonne. Elle le défendit, en affirmant que «maintenir des contacts avec les Allemands permettait d’obtenir des informations utiles sur les passages de la frontière». Mais le «Réseau Comète» découvre avec horreur que pas mal de personnes savaient  leur existence à la suite des indiscrétions des contrebandiers. Sans compter que le principal contact de Maritxu qui hébergeait les aviateurs dans la même demeure où résidait un agent de la Gestapo et la maîtresse d’un officier nazi. Le Réseau décide alors de renoncer à ses services et à ceux de son équipe, lui réservant la seule et unique tâche de changer l’argent nécessaire aux réfugiés qui passaient en Espagne.Le groupe de Saint Jean de Luz se trouva quelque peu privé de ressources .  pour laider Dédée le chargea du change des pesetas, ce qui laissa au groupe de Luziens habitués à ce type de transactions une large  marde bénéficière.

Le 13 juillet 1943, le groupe de Maritxu est arrêté par la Gestapo. Trois de ses membres sont déportés en Allemagne – d’où ils revinrent, mal en point mais vivants – et Maritxu réussit à se sauver.

Sa manière d’agir, indépendante et personnelle, n’était guère appréciée à Londres et elle n’obtint aucune des médailles généreusement réparties après la Libération, quoiqu’elle ait sauvé 39 Juifs et 113 aviateurs. En 1945, Maritxu revient à Irun, où elle dirige sa propre agence en douane dans les années 1960 Mariée à Angoso.

Le seul détail mémorable est celui d’un pilote, qui lui demanda quelle place il occupait sur sa liste. Elle lui dit qu’il était le 68ème aviateur qu’elle avait aidée et, un an et demi plus tard, elle reçut un collier de 68 perles… Elle mourut le 27 août 1981 , à l'âge de 88 ans

Elle avait obtenue la Médaille américaine " For freedom "  Certains auteurs espagnols écrivent qu'elle avait  aussi la Légion d'Honneur

Un groupement féministe de Irun réclame pour Maritxu, que le nom d'une rue  lui soit arttribué.

(extrait du livre de Mikel Rodríguez Espías vascos, Ed. Txalaparta, 2003)
extraits  du livre de  Juan Carlos Jimenez de Aberasturi ed.  Ville d'Anglet
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Un rapport d'évasion
Ils quittent cette ferme (Maison Thomás-Enea, chez Françoise HALZUET épouse IRASTORZA, dite Frantxisca) le soir et marchent dans le noir sous la pluie quand deux soldats (gendarmes) français surgissent en criant. Ils tirent des coups de pistolet. Le reste du groupe détale, mais Watson est pris et fouillé.
Lorsqu'il leur dit qu'il est Anglais, les gendarmes deviennent très amicaux, malgré le coup à la tête qu'il avait porté à l'un. En revenant, ils évitent d'ailleurs une patrouille allemande à sa demande. Il passe la nuit en cellule à Béhobie. Le 19, il est interrogé à 07 heures par un sergent au sujet de l'organisation d'évasion. A la fin, le gendarme accepte de le faire passer cette nuit en Espagne. Maritxu ANATOL est également intervenue auprès des gendarmes, qu'elle connaît bien.
Sa cellule n'est pas verrouillée et il est bien nourri. A 22 heures, ce gendarme lui montre une carte et explique comment éviter les patrouilles Allemandes. Il le conduit à un endroit où il peut nager en Espagne. Il se rhabille et marche jusque San Sebastian. Il demande le chemin mais est remis à la police espagnole. Il est détenu de 05 à 10 heures et interrogé par un homme en civil. On lui enleva ses affaires et possessions et il fut détenu six semaines. On le transféra à Miranda le 29 août 1942.        Watson

 

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Dédée

Durant la deuxième guerre mondiale au 3, calle Marina à St Sébastien, Monsieur et Madame Armendariz ont mis à la disposition de  DEDEE une chambre de sûreté où se succèdent les agents de Comète en activité comme Dedée, ou les membres "grillés" comme Yvonne et Robert Lapeyre après les arrestations de Bayonne.
. C’est, dans cette chambre que Yvonne trouvera cette feuille tombée d’un livre, écrite de la main de Dédée. Elle la ressentit comment la profession de foi la plus intime d’une jeune âme vouée jusqu'à la mort au destin qu'elle s'est choisi.
· Yvonne s'interdira de divulguer cette lumineuse méditation jusqu'à la mort de Dédée. C'est dans les journées de deuils qui suivirent sa disparition qu'elle livrât ces lignes à la postérité tel le point d'orgue final d'une vie exceptionnelle.
Prés de 70 ans plus tard ces lignes n’ont pas pris une ride.

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En entier

le film du Réseau COMETE

durée 1h20

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Aimablement mis à notre disposition par

Maria Luisa GARAYAR

 

 

 

 

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11 mars 2014

SECONDE GUERRE MONDIALE

 

seconde guerre mondiale

  

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  SOMMAIRE

 

DE SOUZA-MENDES

 OCCUPATION

ENTREVUE HITLER / FRANCO  VIDEO

RESISTANCE

ORDOKI

EVADES de FRANCE

FFI

DEPORTATION

LIBERATION

RESEAU COMETE

RESEAU COMETE FILM VIDEO

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La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale est un  conflit armé à l'échelle planétaire qui dura du  1er septrmbre 1939 au . 2 septembre 1945  Ce conflit planétaire opposa schématiquement deux camps : les Alliés et l'Axe.

Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre Mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de  l'Axe Allemagne nazie; Italie fasciste et Empire du Japon, elle consista en la convergence, à partir du   3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux respectivement amorcés le   18  juillet 1936 en  Espagne  (la  Guerre d'Espagne  ), le   7 juillet 1937en  Chine (la guerre sino-japonaise ), et le  1er septembre 1939 en Pologne puis par l'entrée en guerre officielle de l'ensemble des grandes puissances de l'époque :  France-Royaume uni et leurs empires dès le  3 septembre 1939,  URSS à partir de l'invasion allemande de juin 1941,    Etats-Unis le   7 décembre 1941 dans un conflit impliquant la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents. La Seconde Guerre mondiale prit fin sur le théâtre d'opérations européen le  8 mai 1945 par la capitulation sans condition du  IIIème Reich puis s’acheva définitivement sur le théâtre d'opérations Asie-Pacifique le  2 semptembre 1945 par la capitulation sans condition de , Empire de Japon dernière nation de l’Axe à connaître la défaite.

La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km², et tuant environ  62 millions de personnes dont une majorité de civils. N’opposant pas seulement des nations, la Seconde Guerre mondiale fut aussi la plus grande guerre idéologique de l’Histoire, ce qui explique que les forces de  collaboration  en Europe et en Asie occupées aient pu être solidaires de pays envahisseurs ou ennemis, ou qu’une   résistance ait pu exister jusqu’en plein cœur de l’Allemagne nazie en guerre. Guerre totale, elle gomma presque totalement la séparation entre espaces civil et militaire et vit, dans les deux camps, la mobilisation poussée non seulement des ressources matérielles – économiques, humaines et scientifiques – mais aussi morales et politiques, dans un engagement des sociétés tout entières.                                                                                                                          Wikipedia

 

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Avant l'Occupation

 

ALLEMANDE

 

 La frontière voit passer tous ceux qui cherchent à fuir l’occupant nazi.

 

 

  De  Souza Mendes

 

 


22 au 25 juin 1940 :

 Aristides de Souza Mendes

Consul du Portugal


Retrouvaille avec le pont ......  quelques années après

 

 

Plaque commémoratrice au jardin des Déportés

 

 

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occupation

L'arrivée des Allemands au Pont International 


 

Les forces hitlériennes  arrivèrent et le 27 juin en fin d'après midi le Herr Doktor Wist Brandt se trouva être le premier militaire d'occupation à parvenir au pont Santiago. Le 29 juin vers 11 heuresle général allemand parvenait à son tour au même endroit et il allait saluer son homologue espagnol le général Lopez Pinto, puis les deux généraux de concert traversèrent la frontière du côté français pour aller passer en revue un bataillon d'éclaireurs SS

Oihenart

 

 

Avion Allemand abattu par la R.A.F. anglaise


1946. Les Allemands étendent leur mur de l'Atlantique jusqu'à l'extrémité de la France occupée et installent à Hendaye une batterie complète en block­haus avec conduite de tir et souterrains au-dessus des Jumeaux, plus un blockhaus isolé à la pointe de la plage et plusieurs réduits à tourelles. Les Espagnols fortifient ensuite des crêtes en arrière d'Irun.


LE QUOTIDIEN


 

 

 

entrevue hitler franco

 

 

      

 

1940  Cette année-là, Hendaye est le théâtre d'un événement qui appartient à la grande histoire : l'entrevue que le général Franco et Hitler eurent en sa gare.

Ici, Hitler, au point culminant de sa force, a buté ! L'astucieux gallego, avec une finesse que nous dirions paysanne ou normande, a su lui refuser toute alliance et contrer ses projets; il rendit ainsi à la France et à l'Angleterre un immense service qu'il serait injuste et ingrat d'oublier.                  

 

 

ENTREVUE    HITLER  FRANCO

 

Deux divisions hitlériennes attendaient, dans les Landes, l'ordre de franchir la frontière; elles reçurent celui de s'en retourner.

Les habitants du quartier de la gare n'ont pas oublié le sinistre train, gris et camouflé, aux wagons plats, en tête et en queue, hérissés de canons anti-aériens, qu'ils purent entr'apercevoir en bravant la défense qui leur était faite de se mettre à la fenêtre. Ils se souviennent encore des coups de fusils tirés par les S.S. sur les fenêtres entr'ouvertes.

Le jour de l'entrevue Hitler-Franco renforcement de la sécurité

Pour notre part, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer une personnalité française, ayant pu disposer de documents officiels, et qui a bien voulu rédiger la note ci-dessous publiée, avec son accord, in extenso.

Bien que son auteur ait eu la délicatesse de ne vouloir inclure sa signature dans un livre, ne lui devant rien d'autre, nous sommes en mesure d'affirmer la qualité de l'information, sa source d'une valeur historique incontestable.

L'entrevue Hitler-Franco en gare de Hendaye eut lieu le mercredi 23 octobre 1940, entre les deux rencontres à Montoire, près de Tours, de Hitler avec les dirigeants français (le 22 avec Laval seul, le 24 avec le Maréchal Pétain accompagné de Laval)

. Hitler voyageait à bord de son train blindé personnel. Il avait avec lui son ministre des Affaires Etrangères Ribbentrop.

Hitler venait demander à Franco son entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie dans le cadre d'une opération dite « Plan Félix », mise au point durant l'été notamment par l'amiral Raeder, commandant en chef de la flotte allemande.

 L'opération était destinée à fermer la Méditerranée aux Anglais par la prise de Gibraltar, et à prévenir une intervention anglaise et gaulliste en Afrique du Nord.

 Les Allemands se proposaient également d'établir des bases aux Canaries. L'affaire aurait lieu dans les premiers jours de 1941. Les forces motorisées allemandes traverseraient l'Espagne de Irun à la Linea.

L'attaque sur Gibraltar, prévue pour le 10 janvier, serait conduite par 2 000 avions de la Luftwaffe, des mortiers géants et les troupes d'élite, qui avaient déjà enlevé les forts de Liège.

 La vieille forteresse anglaise, mal armée, dépourvue d'une D.C.A. suffisante, ne pourrait pas opposer de résistance sérieuse à de tels moyens. Gibraltar, reconquise, serait aussitôt restituée à l'Espagne. En même temps, un corps blindé allemand occuperait le Portugal pour y prévenir un débarquement anglais.

Des contacts avaient déjà eu lieu à ce sujet à Berlin, au mois de septembre, entre Hitler, Ribbentrop et Serrano Suner, beau-frère de Franco, chef de la Phalange, considéré comme le n° 2 du régime espagnol et l'homme le plus favorable à l'Axe. Serrano Suner admirait Hitler, mais avait été choqué, durant son séjour à Berlin, par la brutalité de Ribbentrop, qui menaçait l’Espagne d’une occupation militaire si elle contrecarrait les plans du Führer.

La position de Franco était très délicate. Il ne pouvait pas oublier l'aide que lui avait apporté l'Allemagne durant la guerre civile avec les avions et les spécialistes de la Légion Condor

. Une partie de l'opinion publique espagnole était très favorable à une entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne victorieuse. D'autre part, le pays était ruiné par trois années de batailles, presque au bord de la famine. II dépendait pour son ravitaillement en vivres, en pétrole de l'Angleterre et des Etats-Unis.

 Londres et Washington, malgré leur hostilité idéologique pour le régime franquiste, entretenaient avec lui des rapports corrects, afin de sauver Gibraltar. L'Angleterre exerçait, en outre, une forte pression sur les milieux financiers les plus influents de Madrid.

Le 23 octobre, le train de Hitler arriva, le premier, à Hendaye. Celui de Franco avait une heure de retard, que Hitler et Ribbentrop passèrent en déambulant et causant sur le quai. Franco arriva à trois heures de l'après-midi. Il était en petite tenue de général, avec le calot à glands. Les entretiens commencèrent dans le wagon de Hitler. On les connaît surtout par le récit du traducteur habituel de Hitler, Paul Schmidt, qui assista à toute l'entrevue.

La tactique de Franco était de ne rien refuser, mais de poser à son intervention des conditions, qui feraient reculer le Führer

. II laissa Hitler monologuer longuement, sans montrer la moindre réaction. Quand Hitler eut développé son plan, fixé la date du 10 janvier pour l'attaque de Gibraltar, Franco parla à son tour, « d'une voix calme, douce, monotone et chantante, rappelant celle des muezzins », dit Paul Schmidt.

II protesta de l'amitié et de la reconnaissance de l'Espagne pour le IIIè Reich et revendiqua pour elle l'honneur de reconquérir Gibraltar

. Mais il fallait qu'elle s'y préparât. Or, son armée était réduite à 300 000 hommes sans aucun équipement moderne. Son entrée en guerre aux côtés de l'Axe posait, en outre, un très grave problème de ravitaillement. Il fallait que l'Allemagne pût lui fournir 100 000 tonnes de céréales, du carburant. Franco réclamait, en outre, la majeure partie du Maroc français, le littoral algérien jusqu'à Oran et un agrandissement des colonies espagnoles en Afrique noire.

Les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord étaient particulièrement inadmissibles pour Hitler, qui, à ce moment-là, ne voulait pas « désespérer la France » et la faire basculer dans le clan gaulliste au Maroc et en Algérie, où le prestige de Pétain était considérable.

Le ton monocorde, la placidité de Franco portaient sur les nerfs du Führer. II faillit à un moment donné rompre l'entretien, puis se ravisa. Un dîner eut lieu dans son wagon-restaurant, à la suite duquel le dialogue des deux dictateurs se poursuivit encore pendant plus de deux heures.

Seul résultat de cet entretien de neuf heures, si désagréable à Hitler, qu'il aurait préféré, disait-il, se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer: les deux parties convenaient d'établir un vague traité, portant sur le principe de l'intervention espagnole, mais sans en fixer la date, et en la subordonnant à des livraisons d'armes et de ravitaillement, dont le détail n'était pas abordé.

 Les clauses restaient non moins imprécises pour ce qui concernait la possibilité de satisfaire les visées territoriales de l'Espagne en Afrique. Ribbentrop et Serrano Suner, devenu depuis peu ministre des Affaires Etrangères d'Espagne, étaient chargés de la rédaction de ce pacte, qui n'alla pas sans heurts violents entre eux.

A Hendaye, l'antipathie avait été réciproque entre les deux dictateurs. Pour Franco, Hitler était un comédien, qui montrait trop ses procédés. Pour Hitler, Franco était un homme courageux, mais sans envergure politique...

Comme Franco n'avait opposé aucun refus, les Allemands ne tardèrent pas à relancer l'affaire. En novembre, Hitler invita Serrano Suner à Berchtesgaden, pour n'obtenir de lui que des réponses aimablement dilatoires. Au cours de cette entrevue, Hitler parla, sans doute également, de son intention de faire passer au Maroc Espagnol au moins deux divisions allemandes. Il exposait, quelques jours plus tard, à Mussolini la nécessité de cette mesure.

En décembre, l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr, rendit visite à Franco à Madrid, lui annonça l'intention de Hitler d'attaquer Gibraltar le 10 janvier, après que l'Espagne ait laissé libre passage à ses troupes.

Franco, nullement intimidé, répondit qu'il était impossible pour l'Espagne d'entrer en guerre à cette date, et que sa cobelligérance dépendrait du ravitaillement et des armes que l'Axe pourrait lui fournir.

Hitler demanda alors à Mussolini de servir d'intermédiaire pour fléchir Franco. L'entrevue du Duce et du Caudillo eut lieu le 1er février à Bordighera. Elle fut très cordiale. Mais Franco maintint sa thèse : l'Espagne ne pouvait entrer en guerre qu'après que l'Allemagne lui eût apporté une aide effective. Il se plaignait, en outre, que l'Allemagne eût choisi de collaborer avec la France plutôt que de satisfaire les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord. (Ce qui ne l'empêcha pas, en revenant d'Italie, d'avoir une rencontre cordiale avec Pétain à Montpellier et d'envisager avec lui la meilleure méthode pour résister aux Allemands sans les irriter.

Rentré à Madrid, il dénonça le protocole de Hendaye, qu'il considérait comme dépassé par les événements. Il contestait, en outre, comme il l'avait déjà fait, que la prise de Gibraltar pût avoir une valeur décisive pour la conduite de la guerre si le canal de Suez restait ouvert aux Anglais. ( F )

 

resistance

 

Réseau

Libé Nord

 

D'abord journal clandestin, dès décembre 1940, Libération-Nord se transforma en novembre 1941 en un mouvement de résistance. Se voulant l'expression des mouvances syndicales CGT non communiste, CFTC et de laSFIOclandestine, il s'est formé autour de Christian Pineau et de l'équipe du Manifeste des douze. Sans être seuls, les socialistes sont hégémoniques dans ce mouvement.

 CARRICABURU  .  PAUL PUJO

Résistance Fer . Marc

Le mouvement est créé au début de l'année 1943 par Jean Guy Bernard et Louis Armand secondé par tJean Marthelot, avec l'aide des directeurs de la SNCF Albert Guerville du réseau Cohors Asturie et Emile Plouviez. Résistance–Fer est considéré comme Réseau des Forces Françaises Combattantesqui sera rattaché à la Délégation Générale. Après l’arrestation de Jean-Guy Bernard en janvier 1944 c’est Armand qui prend la direction de Résistance Fer, sous le contrôle de Jacques Chaban Delmas


Réseau Castille

Fondée en septembre 1940, la Confrérie Notre-Dame est un réseau de renseignements ralliée à la France libre. C'est l'un des premiers réseaux du (BCRA). Ce réseau français libre est sans doute le plus important réseau de renseignements militaires de la Résistance. Il est aussi l'un des tout premiers créés en France, grâce à un agent exceptionnel envoyé vers la métropole dès l'été 40 par le 2e Bureau de la France Libre, Gilbert Renault dit « Raymond » (plus tard « Rémy »), qui donnera à son organisation le nom de Confrérie Notre-Dame afin de la placer sous la protection de la Vierge.

 À l'automne 1943, la trahison de deux radios, « Tilden » et « Alain », a des conséquences catastrophiques : elle entraîne une centaine d'arrestations, et Rémy doit se réfugier en Angleterre. Mais en décembre 1943, le réseau est reconstitué par Marcel Verrière (alias « Lecomte») à partir des cellules encore actives sous le nom de « Castille » et continuera à fonctionner jusqu'à la Libération. D'après les recherches effectuées, CND-Castille aura compté au total 1544 agents.

Henri dit Dominique PEYRESAUBES ( Résau Belge " Marc- France )arrété le 6 mars 1943 Déporté Buckenwald 14/9/1943 Mort au camp 26/10/43

André HATCHONDO ( +( Réseau CND, puis CND Castille après mars 1943) Parvenu jusqu'a la Libération sans arrestation malgré les hécatombes du réseau. Maire socialiste de Hendaye à la Libération

Pierre DETCHEPARE  ( Réseau LibéNord + Castille-1943 organisé par le Capitaine ( futur général )Bergé.. Organise des passages pour ces Réseaux..Comité Local de Libération

Pierre HARGOUET : Renseignements la frontière.Lieutenant FFI à la Libération.Liaison avec le commandant Passicot ( Réseau Ossau )

Philippe LARRAMENDI Pharmacien à Hendaye Réseau OSSAU

Commant Jean PASSICOT

Denise CALLAU Pharmacienne à Hendaye

Melle MONTAIGNE de ENA médecin à Hendaye

Jean GabrieL MONDET

 Ce relevé de Résistants  n'est évidemment pas exaustif il ne peut que   s'ajouter  au relevé des déportés.

 

 

 

 

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RESEAU NIVELLE BIDASSOA

Réseau  très local

Implanté à Saint Jean de Luz et dirigé par Jean Louis DUPREUIL industriel luzien originaire de Saint Etienne de BaïgorryLe réseau recueille des renseignements transmis au consulat anglais de Saint Sébastien.  le Réseau sera démantelé lors des rafles les 8 9 et 10 juin, plus d'une vingtaine de personnes seront arrêtées par les rafles de la Gestapo sur  les communes de Saint Jean de Luz  Ciboure dont le maire Mr Aberry et de Hendaye

Peu en reviendront

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Réseau NANA

Réseau Américain

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Réseau OSSAU

Comandant PASSICOT

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O.R.A

 

Organisation  Résistance  Armée

 

principal réseau de résistance francais organisé par le général de Gaulle depuis Londres,  et son représentant en France le colonel Rémy

.Ce réseau devait recueillir, le plus de renseignements possibles, sur les mouvements  des troupes d'occupation, et faciliter l'acheminement vers l'Angleterre des volontaires et des personnalités voulant rejoindre les Forces Françaises Libres.

Correspondant à Hendaye, 

Père Armand FILY

qui fournit un gros travail pour le réseau.

Père Joseph  Fily                  juin 1969 :

Il s’engage en 1939, (deuxième Bureau) et poursuit après l’armistice ses activités d’agent de renseignements (en particulier sur la Côte Cantabrique espagnole). 1941: Réseau Vengeance. Renseignement, organisation de passages clandestins de la frontière pour les réfractaires au S.T.O., résistants, aviateurs abattus. Il ne sera arrêté qu’au mois de juin 1944. À Dachau, le père Joseph sera choisi par Edmond Michelet pour devenir l’homme de confiance des intérêts français. C’est à ce titre, qu’il siège dans le Comité clandestin international en particulier dans le domaine de la solidarité permettra de sauver plusieurs centaines de déportés. Le père Fily reste pour tous les survivants de Dachau, une grande figure.

 

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RESEAU COMETE

 

Le réseau Comète est un groupe de résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale. Actif en Belgique et en ,France ses membres ont aidé les soldats et aviateurs alliés abatuts par la DCA allemande à retourner au Royaume uni.

La ligne commençait à Bruxelles où les hommes étaient nourris, vêtus et recevaient de faux papiers d'identité avant d'être cachés. Le réseau les guidait ensuite vers le sud par France  occupée jusqu'en  Espagne neutre et Gibraltar (sous contrôle britannique).

L'Histoire de Comête sera racontée en détail .DEPUIS URRUGNE ET LES FERMES DE BIDEGAINBERRI ,  TOMAS ENEA  et JATXU BAITA , rejoignant la ferme de SAROBE en Espagne point de destination , en ayant fait  de nuit le tour des  3 couronnes , suivi du film racontant cette histoire.

 

L'HISTOIRE DU RESEAU

 

MARIA- LUISA GARAYAR ESCUDERO 

 et  MARITXU ANATOL .

  le FILM  TOME 6

Dans  DOCUMENTS

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Ordoki

 

 

KEPA  ORDOKI

 

Pedro Estaban Ordoki Vazquez  ( Kepa )

Défenseur d'Irun, futur commandant du Bataillon Gernika

Né le 3 Août 1912 à Irun quartier Meaca, dans la ferme Ibarla. En poursuivant ses études, il pratique divers métiers, en particulier dans le bâtiment. Il milite tout jeune au syndicat STV, puis à l'organisation de gauche ANV. Son service militaire terminé, il se marie au mois de mai 1936. Autant dire que le soulèvement franquiste  du 18 juillet le surprend en pleine lune de miel.Dès le premier jour  Kepa se jette pleinement dans le combat. Quoique nationaliste, il sera l'un des proches  du lieutenant Ortega et de Manuel Cristobal Errandonea. Dès les premières heures c'est lui qu'Antonio Ortega charge d'apporter une lettre à son homologue , le lieutenant des carabineros de Véra de Bidassoa, afin qu'il affirme, avec ses hommes, son engagement pour le camp de la république, ce qu'il obtient .Ordoqui fait partie du groupe de volontaires civils qui,pratiquement dépourvu d'armes de guerre, se trouve pris à Lesaca, dans le premier engagement avec les avant-gardes rebelles. Il sera par la suite de tous les combats, en particulier à San Martial, lors des héroîques journées de fin Août et début septembre 1936.

 

Irun perdu il n'abandonne pas le combat. Il ne passe pas  en France, mais fais retraite avec les derniers combattants par le Jaïzquibel. Après la chute de Saint Sébastien, il est blessé lors des durs combats du Sollube. En mars 1937, sa famille est capturée sur le tristement célèbre navire << Galdames >>. En juin, Pedro Ordoqui est nommé commandement du Bataillon Saint Andrès. Fait prisonnier ,il est successivement interné aux prisons de Larrinaga, Santona et Burgos., et le 3 septembre il est condamné à mort.Son exécution est reportée plusieurs fois.Le 28 juillet 1939 il s'évade de prison. Après un mois de marche clandestineil réussit à atteindre Biriatou.Arrêté par la gendarmerie française. interné au camp de Gurs, il s'évade à nouveau et passe dans la clandestiné.Mais une nouvelle arrestation survient, Kepa est cette fois arrêté avec des journeaux interdits déclarés subversifs.Lors de l'invasion Allemande de 1940, il passe en zone non occupée ( jusqu'au 11 novembre 1942 )Après cette date, à Luchon la Gestapo l'arrête. Torturé il doit être conduit à Peyresourde pour y être exécuté.. Et là encore miraculeusement Kepa réussit à s'enfuir..Repéré et intercepté dans un village, lors des fêtes locales, il trompe une fois de plus ses poursuivants par la promptitude dans sa fuite - 1 -

 

 

 

En 1944, Kepa met sur pied le bataillon Gernika, lequel avec 130 combattants volontaires d'Euskadi, mènera les durs combats pour éliminer les réduits bétonnés des poches allemandes de l'Atlantique.Du 14 avril 1945, jour du débarquement de l'offenssive, au 20 avrille bataillon Gernika participe à ces combats, écrivant une nouvelle page de la lutte des basques pour la démocratie et de la liberté, contre ceux là même qui, il y a 8 ans, presque jour pour jour, écrasaient sous les bombes la ville symbole de leur liberté.Près d'un tiers des << gudaris basques >> seront tués ou blessés. La guerre terninée, Keta Ordiki se retire à Hendaye. Entre temps, en son absence d'Irun une juridiction militaires l'a condamné à la peine de mort . En mars 1960 , il préside les funérailles du

 

   <> - 2 - Puis,  à son tour , meurtri à la fois par le cancer et par les douloureuses divisions du peuple basque, il s'éteint à l'âge de 81 ans, à l'hôpital de Bayonne, le 28 novembre 1993.

 

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1 Récit dans la collection en 7 volumes 1936 La guerra civil en Euskual Herria

 

( Directeur INAKI Egana ) tomre IV

 

2  Premier président de la République Basque

 

 

 

evades de france

 

 

Mes camarades, Raoul LANOT  en 1   , et  Jean RACHOU  en 2 . ont  franchi la Bidassoa , ont été fait prisonniers par la Guarda civil , enfermés au camp de Miranda et après quelques mois de détention , dirigés vers le Maroc.

Là ils se sont engagés dans la deuxième DB du Maréchal Leclerc , fait le débarquement de Normandie et Libéré Paris. Ils ont continué  leur  course vers  Strasbourg pour terminer au nid d'aigle de Hitler à Bertesgaden   dont ils se sont emparés. Tout celà sans jamais cesser de combattre. 

Joli parcours pour nos deux Hendayais de vingt ans.

 Il doit y en avoir beaucoup d'autres  que nous ignorons et que nous voudrions bien connaître.

A la libération nous nous sous nous retrouvés tous les trois à Paris. Nous  n'avons pas parlé de la guerre.

 

En 3 Je pense à Roger Caubet que rencontrais par le plus grand des hasards sur la place qui fait  façe à la grande poste d'Alger. Nous nous croisions, j'ai vu un marin avec son bérêt et son popon rouge.  Stupeur,.. venir de si loin et se retrouver si près,. Un grand moment pour nous deux

.Nous avons parlé longuement dans le café le plus proche .Il devait retrouver son navirre de guerre qui patrouillait en Médierranée à la recherche de sous marins allemands ou italiens ,assez nombreux. Ils nettoyaient le chemin que nous emprunterons lors du  débarquement en Provence.

Roger de retour sera facteur à la poste de Hendaye.

En 3  Loulou Rivière résistant de la première heure qui sera déporté et écrira le livre de ses souvenirs

En 4  le conteur.  

 

   

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second guerre m

 

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F.F.I    LISTE HARGOUET   114

 

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Etat des Déportés-de L.Rivière


Etat des déportés par  Gérard Lafon

 

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Hendaye toujours occupée par l'armée allemande allait connaitre une de ces journées les plus noires de son histoire . Une rafle de la Gestapo à  l'aube des  9 et 10 juin 1944 permit d'emmener vers les camps de déportation le Maire de Hendaye, son adjoint, ainsi que divers conseillers municipaux, le curé. de Hendaye-plage . Il faut souligner le courage de ces hommes, pour la plupart résistants et membres du groupe LibéNord qui, prévenus  de l'imminence de leur arrestation, après une décision commune, ne s'échappère pas, évitant à leur famille des représailles.

Léon Lannepouquet , maire depuis 1925, Jérome Faget adjoint, Dominique Testavin, secrétaire,Joseph Artola et et Jean Darbouet conseillers municipaux, Jean Courrège hôtelier, moururent à Dachau

A cette liste s'ajoutent L'abbé Simon  Paul ,curé de la plage.Seuls Julien Carricaburu, et le père Fily revinrent vivants .

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Notre commune peuplée de 6436  habitants paya un lourd tribut pour la victoire du 8 mai 1945

63 déportés se composant en 60 hommes et de 3 femmes dont une de 19 ans

10 hommes de moins de 20 ans 

 combattants  : 37 sont morts en martyrs 

3 internés en vue de déportation dont 1 fusillé 

34 combattants " Morts pour la France"

63 évadés de France  dont 2 sont morts 

165 prisonniers de guerre 

63 évadés de France " morts pour la France "

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Plaque à la mémoire des déportés

 

les camps d'internement

 

Auswitch

 

Auswitch


Ravensbruck


fours crématoires


 

 

Buchenwald


Nourriture du camp de DACHAU

Matin : 350 grammes de pain, 1 demi-litre de succédané de café

Midi : 6 fois par semaine 1 litre de soupe (avec carottes ou choux blanc)

1 fois par semaine i litre de soupe aux pâtes. 20 à 30 grammes de saucisson ou fromage et 3 quart de litre de thé

3 fois par semaine : 1 litre de soupe

 

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BORDABERRY Résidence du Général Brutinel

 

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Churchill à la plage

 

 

 

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25 février 2014

DOCUMENTS

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ANDAYE                                                                                                                            ( cliquer )

 

DOCUMENTS

  

 

1 LA LIQUEUR DE HENDAYE  *

2 les pinasses de l'île de RE           

3 D'ALBARRADE                                

4 ETIENNE PELLOT  

                                 par M.Maillebiau

5 UN CORSAIRE HENDAYAIS Coursic

6 Suhigaraychipi Bayonnais ou Hendayais

7   TRAITES DES PYRENEES

8  François Ier  1ere partie

9   LOTI  SAN MARTIAL

10  CANETA

11 MENDES SOUZA

 12  LES FERMES   à faire

13 De Lalanne  Histoire de Fontarrabie

14  URTUBIE

16  Naufrage d'un terre neuvas

17  BOTTIN

18 PUBLICITE

19 La Bidassoa par Theodoric Legrand

20 La reconnaissance de l'autonomie d'Euskadi

Bernard Detchepare

 

 

 

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La LIQUEUR de HENDAYE


1725. L’Eau de Vie de « Andaye »,très réputée, est mentionnée par écrit pour la première fois 1658

Enfin Hendaye attache son nom à la fabrication d'une certaine eau-de-vie. C'est à Jean Darmore que revient la paternité de cette création

Le 20 novembre 1658, il rapporta de Bayonne une chaudière " à fère eau-de-vye ".

La liqueur, improprement appelée " eau-de-vie d'Hendaye ", était en réalité un produit de la raffinerie de l'alcool soumis à une deuxième distillation. Son bouquet lui venait du fenouil, distillé en même temps que l'alcool. On ajoutait ensuite le sirop qui sucrait la liqueur en la ramenant au degré voulu.

N’est-ce pas, en définitive, ce " secret " que M. Paulin Barbier recueillit en 1860 auprès de quelques anciens habitants et qu'il utilisa dans la restauration de la " Véritable Liqueur d'Hendaye " ?

Malgré ses qualités, et malgré quelques débouchés coloniaux qu'elle s'était assurés à l'origine, cette eau-de-vie ne connut pas la fortune des grandes liqueurs françaises.

Ainsi, à la veille de sa destruction, Hendaye apparaît comme un gros bourg planté de maisons cossues, avec des boutiques nombreuses : ici un d'Irandatz concurrence les chocolatiers de Bayonne, un peu plus loin un certain Esteben tient atelier de forgeron ; en bas de la rue de Zubernoa, à l'extrémité de la baie de Belsénia, des marins réparent leurs filets en chantant ou devisant. Les rues s'animent au passage des muletiers, des pataches ou des carrosses qui vont en Espagne ou en reviennent

. Et les jours de foire — car à partir de 1783 les Hendayais eurent l'autorisation d'ouvrir un marché hebdomadaire qui se tenait le samedi, — sans compter une grande foire annuelle — les habitants sont toutes voiles dehors, tandis que là-bas, sur l'estuaire de Chingoudy d'autres voiles, celles des trois-mâts terre-neuviers, se gonflent au vent du large qui les conduiront vers les pêches lointaines.

La dernière phase de la guerre de Trente Ans s'achevait et Hendaye pouvait revivre en paix. plus tard.. Ce fut la première industrie du lieu . Trouvant les moyens élémentaires de subsistance dans la pêche et dans la culture des Joncaux, c'est dans l'exploitation de la frontière, c'est-à-dire dans le commerce et le transit, que ses habitants trouvaient le complément indispensable. Ils disposaient aussi d'une industrie embryonnaire.

En 1662, cette activité était assez grande pour que le roi accordât à la cité sa reconnaissance comme place de commerce et le droit d'organiser un marché par semaine ainsi que deux foires par an.Ce privilège consacrait sa vocation.

Là, s'échangeaient les marchandises importées ou exportées; les draps et les toiles, les cuirs, les jambons, la réglisse s'étalaient ainsique bien d'autres produits pourvoyant un trafic appréciable auXVIIIe s.

L'importation d'alcool, redistillé sur place et traité selon diverses formules, valut à ses eaux-de-vie cette renommée, déjà acquise au siècle précédent, que notent les voyageurs en 1726, 1768 et bien . Au cours du siècle suivant quelques fabriques artisanales s'y adjoignirent (salaisons, cidreries,chocolateries).

Pour autant, ce tracé du cadre de l'économie de Hendaye au XVIII s. ne doit faire illusion sur son importance, car elle n'était activée que par une très faible population :

270 feux en 1650,

356 habitants en 1726 et, en 1775, à la suite du déclin de l'armement à la pêche, le bourg est décrit : « un affreux désert » ! (Doc.Arch. B.-P.).

Il est vrai qu'autour de cette petite communauté gravitaient les habitants des quartiers de Santiago et de Subernoa, encore propriété d'Urrugne. L'autorité religieuse, qui n'avait à se soucier que des besoins d'ordre spirituel de l'ensemble, avait superposé au cadre politiqueses propres institutions.

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Les Eaux de vie de HENDAYE

et la liqueur I Z A R R A

Marcel Marc D O U Y R O U


toit d’un chai, bien style 1900, de la rive droite de l’Adour face à la ville de Bayonne, l’enseigne rouge IZARRA se refléta dans les eaux du fleuve durant plus de cinquante ans.

La fabrication de cette liqueur dont le nom en basque signifie « Etoile »

L’eau de vie, transformée en liqueur a fait la réputation d’Hendaye depuis le tout début du XVIII° siècle. Louis Moréri dans son Grand Dictionnaire Historique et le cartographe du Roi Michel Antoine Baudran (1633-1700) citent

« la ville d’ANDAYE, bourg de France sur la frontière d’Espagne, prés de l’embouchure de la Bidassoa, où l’on tient une foire renommée pour ses eaux de vie »

En 1705 cinq Hendayais brûleurs d’eau de vie, Dominique Dirandatz, Pierre Dottace, Martin Galbarret, Jean Duhalde et Martin Haranibar créent une distillerie à Bayonne, malgré les échevins qui veulent « interdire leur industrie dans la ville »et leur intentent un procès après avoir visité leurs fourneaux de distillation. Ils ont appris que dans la nuit du 2 au 3 juillet de cette année là, un incendie occasionné par une chaudière où l’on faisait de l’eau de vie a ravagé un quartier du quai des Chartrons à Bordeaux.

Dominique Dirandatz interjette appel contre les ordonnances de police du Corps de La ville

Finalement Martin Galbarret reçoit l’autorisation de construire une distillerie dans sa maison de la rue Gosse, promettant que le fourneau sera fermé de fortes murailles neuves et anciennes pour ne causer aucune incommodité ni aux voisins ni au public.

En 1717, Louis Dhuirat époux de Marie Dotace veuve de Dominique Dirandatz, installe à l’extrémité de la rue Vieille Boucherie sa distillerie, qui est inspectée par Léon de Roll premier échevin, l’ingénieur en chef du Roi et le Procureur du Roi.

Périodiquement les ordonnances de Police défendent de jeter sur les quais ou dans les fossés, les lies des eaux de vie dont il est dit « qu’il n’y a pas d’odeur plus pestilentielle » et leur recommande de les jeter dans un endroit « qui ne puisse incommoder le public »

Pour fabriquer cette eau de vie on emploie indistinctement le marc des raisins blancs ou celui des raisins rouges, ce dernier plus riche en alcool. On peut également en obtenir en distillant le cidre ou le poiré. La récolte de raisins est abondante aux portes de la Ville. On connaît également des vergers importants sur les rives de l’Adour et de La Nive : le domaine de Lauga de Mr de Seignanx, la pommeraie de Basseforest de Joannis de Haraneder-Poutil, la métairie de Beriotz du procureur du Roi Jacques de Lalande, le verger d’Aritzague de Pierre de Ségas.

Dans un documents conservé dans le Service des Archives Départementales, on peut mieux connaître l’une de ces familles de fabricants grâce au testament mystique rédigé par une main affidée et écrit en trois feuillets de Jeanne LISSARDY épouse depuis 1742 de Pierre DUCOS maître chirurgien.

Elle déclare en 1763 être propriétaire de quatre maisons à Saint Jean de Luz et une dans la paroisse de Serres (Ascain).

Elle lègue à sa fille Madeleine les alambics, les futailles et tous les ustensiles servant à la fabrication de l’Eau de Vie Douce appelée Eau de Vie d’Hendaye, qu’elle-même avait reçu de sa marraine Lissardy par testament du 28/10/1728.

Son fils aîné Gratien est étudiant en médecine à Toulouse.

Cette production est exportée vers Saint Domingue et le Canada. Dans ce dernier pays les gens du peuple apprécient l’eau de vie de canne et en font une consommation excessive malgré les remontrances du clergé. Les membres de l’élite de la Nouvelle France font figurer sur leur table au XVIII° siècle une grande variété d’alcools français, mais celui qui revient le plus fréquemment dans les registres comptables est l’Eau de Vie d’Hendaye.

Le père Labat écrivait en 1698 dans son « Voyage aux Antilles » que les eaux de vie les plus estimées et les plus recherchées alors aux îles, étaient celles de Nantes Cognac et Hendaye.

Maison fondée en 1857

Au début du XIX° siècle un distillateur nommé Paul BARBIER vint habiter ce coin du pays Basque. Il chercha et finit par trouver les vieilles formules de cette Eau de Vie tant appréciée.

Il créa son entreprise en 1857 pour commercialiser « La véritable Liqueur d’Hendaye » fabriquée dans la maison Margoenia, prés de la gare d’Hendaye Plage

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Ses bouteilles sont décorées de l’écusson de la ville et de sa signature P.BARBIER. La bouteille « Hendaye Jaune » de 75 cl est vendue 745 francs en 1951 et les Gds Flasks 230 francs

Lors des expositions régionales, il remporte quatre médailles d’argent, Bordeaux 1865, Saragosse 1868, Nice 1884. En 1907 il est de retour à Bordeaux, hors concours et membre du Jury de la grande exposition Coloniale et Maritime.

Au décès du fondateur, les demoiselles Barbier héritent de leur père vers 1904 de la SA « La véritable Liqueur d’Hendaye ».

 Liqueur de la côte Basque

                                                                                                                                                                           

 

Le créateur d’Izarra, Joseph GRATTAU est né en 1862 à Bordeaux où son père épicier et marchand de denrées coloniales 5 rue de Guyenne avait épousé en 1853 Clotilde FERRAUD dont le père était raffineur.

Joseph Grattau vint habiter vers 1890 à Bayonne où il acheta une petite raffinerie de sucre dans le quartier Mousserolles. Cette première entreprise ayant été détruite dans un incendie, Joseph Grattau se lança dans le négoce des vins et spiritueux.

Il apprit vers 1904 que les successeurs de Paul Barbier souhaitaient vendre leur marque et la petite raffinerie Hendayaise. Joseph Grattau confia à un confrère, connaissant bien Hendaye, son désir de se porter acquéreur, et ce dernier se proposa comme intermédiaire pour faciliter la négociation. Trahissant sa confiance l’interlocuteur proposa aux Barbier un prix supérieur à celui de J.Grattau et s’empara ainsi avec ses amis de la distillerie Hendayaise.

Joseph Grattau ne se tint pas pour battu, c’était un homme de caractère. Il décida de créer à Hendaye une liqueur jaune d’or avec des notes aromatiques.

Il lui donna le nom de Liqueur IZARRA Fine d’HENDAYE. Bien entendu ses concurrents lui firent un procès qu’ils perdirent en Cour d’Appel.

Encouragé par le succès de sa procédure, Joseph Grattau, transporta sa fabrication à Bayonne et supprima peu après de ses étiquettes le qualificatif d’Hendaye.de « IZARRA, vieille liqueur de côte Basque » avec son étiquette jaune ornée d’une étoile rouge, et l’écusson de la ville de Bayonne sur le goulot

En 1913 IZARRRA inaugure ses nouveaux locaux dans un grand bâtiment sur le quai Bergeret au cours d’une grande fête. Face à la ville, l’étoile rouge d’Izarra brille sur les rives de l’Adour.

Malheureusement la guerre 1914-18, porte un coup mortel à la fabrique. Ses deux fils, son directeur et plusieurs de ses ouvriers sont mobilisés. Pour maintenir la maison ouverte, Joseph Grattau abandonne provisoirement la fabrication de la liqueur et se lance dans l’importation de vin d’Espagne.

Au lendemain de la guerre, où l’un de ses fils est mort pour la France, Joseph Grattau secondé par son fils Gaston et ses deux gendres se lance à nouveau dans la fabrication de sa liqueur et crée en 1927 la SARL Distillerie de la Cote Basque.

Ce furent des années d’expansion considérable.La maison Grattau a recours à la publicité par l’affiche :

- Liqueur Izarra. Tout le caractère basque, Quatre joueurs de pelote trinquent devant une bouteille d’Izarra jaune et une d’Izarra vert.(auteur inconnu)

- Izarra Liqueur de la Cote Basque, par Raymond Ducatez. Un joueur de pelote en plein élan tient une bouteille d’Izarra dans sa chistéra

Mais le trait de génie de Mr Grattau, ce fut de faire appel à l’affichiste le plus talentueux et célèbre de l’époque Paul COLIN qui lui dessina deux affiches :

- Monté sur un cheval vert qui se cabre devant une bouteille d’Izarra, un « picador »couleur or dirige sa pique vers une bouteille jaune.

- Un danseur basque bondissant devant une bouteille d’Izarra jaune.

Cette dernière rappelle de la façon la plus simple que la liqueur est fabriquée au pays Basque.

Paul Colin évoquait avec une tendresse particulière la préparation de cette affiche, racontant que Mr Grattau fit en sorte que son affichiste ne manquât jamais de sa liqueur afin qu’il y puise son inspiration.

Ces deux affiches contribuèrent grandement à la renommée d’Izarra.

IZARRA remporte des marchés non seulement en France, mais également en Espagne, Belgique et chez les Basques d’Amérique du Sud

L’année 1939, la guerre civile d’Espagne s’achève le 28 mars, la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne le 9 septembre, et Joseph Grattau décède à Bayonne le 12 septembre. Depuis 1931, il avait confié la direction de la Maison à son gendre M.Seguin. La guerre et l’occupation vont ralentir considérablement la fabrication par suite des difficultés à se fournir en sucre et alcools. Les troupes Allemandes arrivent à Bayonne le 27 juin 1940 et poursuivent leur route vers Hendaye et St jean Pied de Port. Le stock de vieilles eaux de vie d’Armagnac constitué par Izarra depuis quelques années se trouve maintenant en zone non occupée.

En 1943 le décès de Mr Seguin et l’arrestation par les Allemands de Mr Dagonnet, autre gendre de Mme Grattau, viennent aggraver la situation de la fabrique.

Mme Joseph Grattau et ses filles vont relancer l’activité au lendemain de la libération grâce au stock de vieilles eaux de vie qui avait échappé au pillage des troupes d’occupation.

Dès 1946-1947-1948 et les années suivantes les progrès de la Liqueur Izarra sur les marchés français et étranger sont considérables.

IZARRA rachète en 1955 son unique concurrent la distillerie de la Liqueur d’Hendaye Paul Barbier, convoitée pendant des années par Joseph Grattau.

Quelques années plus tard le marché des liqueurs subit une régression due aux changements des goûts des consommateurs, à la taxation des alcools et à la fiscalité. La famille Grattau est obligée de faire appel à un partenaire dans le même secteur, REMY COINTREAU.

Le bâtiment de Bayonne aménagé en musée, est devenu une étape incontournable des touristes, mais pour des motifs de rentabilité, l’élaboration de la liqueur du pays Basque, se fera dorénavant dans la région d’Angers.

En 1998, par un matin brumeux de novembre, les bayonnais découvrent, un pincement au cœur, que l’étoile rouge d’Izarra ne brillera plus sur les quais de la rive droite de l’Adour.

La chère liqueur jaune ou verte inscrite au patrimoine gourmand du pays basque, est délocalisée. La fin d’une longue histoire ? sans doute pour sa fabrication, mais son âme sera toujours marquée du sceau de l’Euskadi. et de Hendaye.


         

 

dernière distillerie de la Liqueur deHendaye

      la ferme Margoénia tranformée en fabrique


 

 

      

 

 

 

 

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