17 eme AGE d'OR de la COURSE suhigaraychipi
L'Age d'Or de la Course
A partir de 1688, les frégates légères françaises, anciens baleiniers qui avaient été armés pour l'occasion, semaient la terreur sur les côtes de l'Atlantique. Ces frégates se firent surtout remarquer lorsque les combats entre Louis XIV, roi de France, et les a
lliés européens de la Ligue d'Augsbourg, parmi lesquels se trouvait l'Espagne, reprirent de plus belle. Quelques-unes de ces frégates se livrèrent aux pillages corsaires sur les côtes basques d'Espagne,
En 1691, le Consulat de Bilbao frêta deux frégates pour surveiller leur zone, et arrivèrent ainsi à mettre en déroute une flotte entière de corsaires français. Les basques d'Espagne, afin d'assurer la sécurité de ses côtes, firent construire en 1690 une frégate, qui profita de ses lettres de marque pour s'emparer de plusieurs redoutables vaisseaux français qui pullulaient sur leurs côtes
L'un de ces corsaires français qui attaquaient les côtes cantabriques était l'Hendayais Joanes de Suhigaraychipi, qui fut corsaire du roi et gagna des titres de noblesse pour ses exploits et les services rendus.
Sa frégate, la "Légère", avait l'autorisation d'exercer comme corsaire contre les Espagnols et aussi contre les Hollandais. Son succès fut si grand que le gouverneur de Bayonne en personne finança la moitié de l'armement de sa frégate, qui était munie de vingt-quatre canons. L'opération s'avéra tellement fructueuse qu'il captura cent navires en moins de six ans. Avec le support de gens de la noblesse, sa frégate, qui était ancrée au port de Sokoa, devint bientôt la terreur des Anglais et des Hollandais.
L'une de ses plus grandes prouesses eut lieu en 1692 dans les eaux du Gipuzkoa, juste en face de la baie de Saint Sébastien. A la hauteur du port de San Antonio, en Biscaye, il découvrit deux vaisseaux hollandais qui se dirigeaient vers notre ville; il les atteignit en deux jours. Il s'approcha du premier, qui avait cinq-cents tonnes, trente-six canons et cent marins, et l'attaqua avec une première décharge. Il l'aborda deux fois malgré la différence entre les deux bateaux et, blessé, dut battre en retraite à cause du feu ennemi. Cela ne l'empêcha pas de continuer à haranguer ses marins basco-français. Ce furent cinq heures de combats sanglants, à tel point que seuls survécurent dix-huit marins hollandais. Le second vaisseau hollandais sombra aussi. Mais il n'y eut que cinq Basques morts sur le lieu de la tragédie.
Quelques jours plus tard, il reprit la mer. A peine était-il entré à l'embouchure de l'Adour qu'une corvette anglaise équipée de cent vingt hommes et soixante-quatre canons se lança contre lui. L'Hendayais l'attaqua sans lui laisser à peine le temps de résister. Le combat commença à huit heures du matin et finit à trois heures de l'après-midi par la victoire du capitaine de "La Légère" et la capture de l'Anglais. Cette victoire, célébrée par le public entassé sur les deux rives de l'estuaire fut si retentissante que cela l'encouragea à donner des cours aux marins afin d'équiper d'autres nefs corsaires, pour les avoir tous sous son sontrôle et pour aller à la recherche de la nouvelle flotte espagnole qui se disposait à prendre la mer.
Dans le Golfe de Gascogne, il s'empara de quelques bateaux hollandais. Et en dehors des eaux, il faudrait mentionner son expédition à Spitzbergen, au Nord de l'Europe, contre les Hollandais, d'où il rentra chargé de baleines.
En six ans il captura à lui seul cent voiliers marchands, et en huit mois, avec le support des frégates du Roi, cent vingt-cinq. Il remplit le port de Saint Jean de Luz de ses butins à tel point que le gouverneur de Bayonne écrivait à Louis XIV: "Il est possible de traverser depuis la maison où votre Majesté aviez logé jusqu'à Ciboure sur un pont fait avec les navires pillés et attachés les uns aux autres". A sa prodigieuse audace, il ajoutait une loyauté digne d'un gentilhomme. Tout manquement à la parole donnée et toute trahison étaient impitoyablement châtiés.
Après plusieurs années il s'occupa à protéger contre les Anglais les retours des Basco-français et des Bretons de Terreneuve, où il mourut en 1694. Une inscription figure sur sa tombe: "Capitaine de frégate du Roi", le même qui l'autorisa à dévaliser plus de cent navires marchands.
frégate
Croisic était il Bayonnais ou Hendayais
Tombe de Suhigaray à Plaisance Terre Neuve
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