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Histoires de Hendaye
25 février 2014

1936 GUERRE d'ESPAGNE -- IRUN

 

guerre civile au pays basque 1936

 

La célèbre photo de CAPA


 

Le remarquable livre de l'Hendayais  Jean Serres " ETE 36 " raconte avec minutie, compétence.

 

Avec

Mes souvenirs

.Il   fut envisagé en 1928 la construction d'un pont qui relierait Hendaye

à  Fontarrabie. Ce projet devait être bien avancé car  cette année    vit la pose  de la première pierre. Le roi Alphonse XIII s'était déplacé, et d'avion un bouquet de fleurs avait été lancé au milieu de la Bidassoa. Evènement fondamental pour Hendaye  , une grande partie de la populaion s'était déplacée à  " la pointe " de la plage..  J'avais 9 ans et je voyais pour la première fois voler un avion. J'en ai gardé un vif souvenir.

Il n'y eut pas de seconde pierre.

 .Sept ans plus tard je verrai entre Hendaye et Fontarrabie des avions semblables   lâcher non des fleurs mais des bombes.

 C'était en 1936 et la guerre fratricide était pour bientôt.

Pendant cette période - qui dura 7 ans - et qui vit Primero de Ribera prendre et perdre le pouvoir, la situation ne cessa de se dégrader, la révolution industrielle avec ses grèves, ses mouvements sociaux , politiques et anarchiques, les guerres hispano américaine, la lutte incessante entre les paysans miséreux et les grands propriétaites fonciers, les nationalisme , la lutte contre l'église toute puissante,  et à la suite d'élections  l'avènement de la  Deuxième République le 14 avril 1931 et ses déchainements, l'Espagne    tomba dans le désordre.

Pourtant je me souviens que l'arrivée de cette deuxième république avait crée  une grande émotion.  Le Maire de Hendaye Léon Lannepouquet et une grande partie  de sa population, le Maire de Irun suivi d'une foule en liesse, se recontrèrent sur le pont international.

Embrassades, tapes  sur le dos, tous ce monde se dirigeat vers la place de la Mairie pour continuer la fête.

 Pas moi  car mes parents jugèrent que j'en avais assez vu.


Celà dura peu de temps
 Car la folie de la TERREUR ROUGE embrasa l'Espagne
. Pour l'historien français Guy Hermet, le massacre des prêtres espagnols représente « la plus grande hécatombe anticléricale avec celles de la France révolutionnaire  . Des groupes  anarchistes s'en prennent à des prêtres et à des églises dans les premiers mois de la guerre civile, le clergé catholique étant souvent vu comme un bastion du conservatisme et de l'ordre établi. L'historien britannique Antony Beevor cite le chiffre de 13 évêques, 41 814 prêtres, 2 365 membres d'ordres divers et 283 religieuses, pour la plupart tués au cours de l'été . . Des prêtres sont brûlés vifs dans leurs églises, et on signale des cas de castration et d'éviscération. Les violences contre le clergé ont lieu à peu près partout sauf au Pays basque  d'Espagne.

La TERREUR BLANCHE eut lieu conjointement avec la même violence.
Au Pays basque, la répression visa notamment le clergé et les milieux catholiques, des listes de prêtres accusés de sympathies séparatistes ayant été dressées.
Dès l'été 1936, des militants laïcs et des syndicalistes chrétiens sont exécutés en nombre, sans que le nombre des victimes soit exactement connu . Les figures de l'intelligentsia catholique progressiste ou simplement libérale sont traitées en ennemies. Le 15 août, à Pampelune, des Phalangistes et des Requetés font cinquante ou soixante prisonniers, dont des prêtres soupçonnés de séparatisme basque : les otages sont tous fusillés, les phalangistes refusant de laisser aux prêtres le temps de les confesser. 2789 victimes seront plus tard identifiées dans la province. A l'arrière du front, dans les zones nationalistes, la Phalange organise des escadrons mobiles pour mener à bien des opérations de nettoyage, afin de réaliser l'amputation des « membres gangrénés de la nation >

 


Au cours de la journée du 19 juillet se déroule à Pampelune la grand-messe du Carlisme et du Franquisme prélude au départ pour une croisade sous les auspices du "  "  Christ Roi "

Tout est prêt pour un affrontement

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L'annonce du " Pronunciamento"

Le 18 juillet dès 6 heures du matin Mola décrète l'état de guerre

 -Une déclaration l'annonce sur les murs

 .Moi Emilio Mola

déclare : hésiter une minute de plus serait un crime .....  L'Espagne offre aujourd'hui le spectacle de la misère du sang et de la douleur....L'Armée, la Marine , fidèles à leur vocation de se sacrifier pour la Patrie, se soulèvent pour empêcher l'Espagne de sombrer dans l'abime

Le    17 juillet 1936 dès l'annonce codée  ,  le Tercio et les Régulares se soulèvent à Ceuta   le 18         Franco quitte Las Palmas pour Casablanca, le 19 à Tétouan ,et par radio il  annonce le soulèvement         

Les officiers  fidèles à la République sont fusillés.

 Et la guerre civile commença   avec le message codé avertissant que la rébellion à commencé

 

                  Sur toute l'Espagne le ciel est sans nuage ! 

 

L'Armée : le Tercio et les Régulares se soulèvent à Ceuta
  le 18    Franco quitte Las Palmas pour Casablanca,
 le 19 à Tétouan ,et par radio il  annonce le soulèvement         
Les officiers  fidèles à la République sont fusillés.

 Et la guerre civile  commence

En Navarre ,les nationalistes basques seront soumis à des arrestations et à d'insoutenables pressions sur eux et leur famille pour qu'ils interviennent auprès de leurs frères de Biscaye et du Guipuzkoa afin que ces derniers optent pour la neutralité dans ce conflit.
 Ces deux provinces resteront fidèles à la République.
 Mola lance une violente répression dans toutes les villes de Navarre  ou 2728 républicains sont fusillés et aussi en Alava , où des exécutions massives ont lieu en particulier chez les syndicalistes.
Mola incorpore plusieurs centaines de jeunes soupconnés d'être de sensibilité républicaine ou nationaliste. .Un grand  nombre d'entre eux seront fusillés,avant  que de combattre,sur simple suspicion
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Rapidement l'inquiétude grandit et avec des accents solennels, des appels pathétiques sont lancés par les leaders politiques
 .Dolorès Ibarburri la " Passonaria " lance "No pasaran  "
A Irun les militants des partis composant le " frente popular " se réunissent dans la soirée et lançent un appel commun.
 Les militants ouvriers se rassemblent .Beaucoup sont venus avec leur fusil de chasse, réclament des armes
. Puis des groupes s'organisent par affinités politiques .Les premières " Juntas de Defensa local " sont mises sur pied.
A Fontarrabie, Renteria, Pasajes, l'ambiance  est identique à celle d'Irun. Le Guipuzcoa s'organise.

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A Pampelune les rues se remplissent de volontaires qui vont défiler sur la Plaza Mayor avant de partir à l'assaut des provinces restées fidèles à la République
Au côtés des bataillons militaires disciplinés et bien encadrés, il y a  les réquetés volontaires Carlistes coiffés de la " boina roja " , le traditionnel béret rouge, portant un brassard vert marqué d'une croix, et sur la poitrine, le Sacré Coeur de Jésus accompagné de nombreuses médailles. Les religieux défilent un par un pour  faire au drapeau franquiste sang et or , le baiser symbolique du ralliement et donner la bénédiction à ceux qui vont partir pour la grande croisade contre l'odieux matérialisme républicain, contre l'antéchrist " Et le journaliste poursuit  : "  Ils haïssaient l'idée même d'une éducation laïque. Les maîtres envoyés par Madrid pour instruire leurs enfants leur paraissaient de monstrueux agents qui devaient être éliminés. Jusqu'aux maitresses qui furent fusillées ou promenées dans les rues de Pampelune le crâne rasé."
                                                                                                                         


 

La guerre commence sans combattre à Saint Sébastien .

La rébellion  , compte sur loyalisme de  de la caserne de Loyola qui est une pièce maitresse dans le rapport de forces  de cette province  .
L'état de guerre est proclamé   .  Les soldats et leurs chefs aidés  de partenaires civils de la phalange , de groupes armés,  tentent de prendre la capitale du Guipuzcoa : DONOSTIA  .( St Sébastien )

Ils se heurtent à une mobilisation massive unie et spontanée des forces populaires ,  des apports des  ouvriers ,de socialistes , communistes ,  de syndicalistes ,de nationalistes basques  , de volontaires d'Eibar ou de Bilbao , de mineurs de Galice   .Trois journées de combats   les 21,22,23 juillet   les militaires atteints dans
leur moral  rentrent dans leur caserne.
 Saint Sébastien est sauvée   , les franquistes emprisonnés.
Les représailles seront impitoyables .

La Grand-messe terminée, très vite, tout  est prêt pour que les premiers éléments, bien encadrés, se lançent à l'assaut de la vallée de la Bidassoa
Une colonne  placée sous le commandement  du colonel Béorlégui s'oriente vers Véra de Bidassoa, une autre contournera  le massif de la Haya  en passant  par Pagona,Erlaitz, le Castillo del Ingles  Oiartzun et Donostia, et une autre  vers San Martial

DANS L'ESPAGNE REPUBLICAINE
TOUT EST IMPROVISATION AMATEURISME ET EMPIRISME

la défense de Irun un revolver à la main

 

A Irun, dont l'une des premières mesures prises par  le Maire Jaime Rodriguez Salis , est  l'annulation des fêtes du quartier d'Elizachu, et  lance un appel aux adhérents de toutes les formations républicaines pour qu'ils se rassemblent auprès des sièges de leur organisations.

Pour nombre de  ces hommes et de ces femmes, la nuit de veille qui débute sera le point de départ d'une longue épopée. Leur préocupation première est de mobiliser leurs compatriotes de rassembler le maximun d'armes individuelles, fusils de chasse pour la plupart.

 Les premiers  groupes armés commencent à se former." Ils se constituent par affinités, par sympathies, sous le commandement improvisé du plus décidé, du plus charismatique ou de celui qui a été le plus en vue dans les luttes sociales. Il n'existe aucun sens des valeurs  et de l'organisation militaire.Tout est improvisation et empirisme.

A Irun l'enthousiasme populaire et le désir d'affronter l'ennemi sont tels que des groupes autonomes de jeunes s'avancent jusquà Lesaca, dans le but d'attendre  la troupe rebelle au niveau du pont d'Enderlaza . Sans  chef , sans sans encadrement, armés de fusils de chasse, leurs  munitions  se limitant  à dix cartouches par homme. Arrivés sur les lieux et  n'ayant pas constaté d'ennemis ils s'en retournent sur Irun.

Mais l'urgence pour Ortega et son embryon d'état - major, est en ce jour de faire sauter au plus tôt le pont  d'Enderlaza , lequel laissé en l'état, offrirait un boulevard vers Irun. Appel lancé aux camarades des Asturies  rodés aux pratiques,des explosifs,pour réaliser cette  opération réussie , l'explosion coupe le pont en deux parties

Béorlegui colonel de l'armée rebelle réléchit à la solution du problème posé par la destruction du pont d'Enderlaza, Heureusement pour lui les jeunes Irunais avaient pour un court laps de temps  pour faire sauter le pont suivant. La voie était toujours ouverte

Malhereusement  ce ne put être fait

Jaimé Rodrigues Salis , neveu du Maire de Irun, luis Salis, apporte un témoignage d'ambiance sur le secteur  d'Enderlaza: " A 500 mètres du parapet, et dissimulé derrière la première courbe, une cantine était installée .Une espèce de tente avec des tables en planche comme celles installées à San Martial  les jours de fête.Une abondance de chorizos, de jambon, d'oeufs et de ventrêches assurait l'alimentation (.....) C'était le populaire Goyenechea d'Irun, dit  " El Cope " qui assurait la fonction de cuistot .

 

DU COTE DES REBELLES PROFESSIONELS DE LA GUERRE


- le Tercio étranger venu d'Afrique , une armée de métier et habituée aux affrontements au Maroc

-Les Carlistes et les volontaires   réquétes ivres de revanche

-des mitrailleuses, des fusils dernier modèle,des chars italiens

 -des avions Italiens Caproni  et des avions allemands Junker

 -un encadrement de professionels,

 

Malgré l'immense courage des premiers, leur attachement à la République,  la lutte était inégale et inscrite dans le temps

Pourtant, il aura fallu cinquante jours pour abattre la résistance héroîque des Gipuzkoans, pour gagner mêtre par mêtre  la vingtaine de kilomètres qui  séparaient les rebelles de la victoire,au prix de milliers de blessés et de morts, de monstruosités qui sont encore dans toutes les mémoires  : salut à ces héros ordinaires .

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 l'exode

 

28 Août  une partie de la population est déjà partie pour la   France 

Le 30   l'exode par les ponts internationaux de Hendaye et de Béhobie  s'accentue au fil des heures, pour arriver massif  à partir de 22 heures. Jusqu'à une heure avancée de la nuit un interminable cortège de pauvres gens traînant leurs enfants en bas âge, leur poussette ou voiture à bras,  leurs matelas sur lesquels, ils s'allongent parfois  épuisés

.A minuit ils étaient 1500 à deux heures 4500. Hendaye est envahie de réfugiés

Le 31 Août  L'exode massif se poursuit. Dès 8 heures du matin le flot bruyant et désordoné  reprend  intensément et dure toute la journée fuyant les bonbardements , les combats, ils sont vite 5000 autour de la gare de Hendaye ou les secours débordés, s'organisent, entre Bidassoa et Adour un grand élan de solidarité  qui va se développer.Les blessés quitent les hôpitaux d'urgence pour Bayonne, Tarbes ou Bordeaux

Déclanchement de l'offensive générale

 

Le mardi 1er septembre irrité par une surprenante résistance républicaine, le Général Franco radiodiffuse à ses troupes du front nord, l'odre du jour suivant  "Ce mardi et sans  qu'aucune raison contraire puisse être alléguée, il faut que Irun soit en notre pouvoir "

 Et la guerre va reprendre de plus belle avec tous les moyens possibles

 

 

Curieux j'avais eu envie d'aller voir. Dès l'enfance j'avais été nourri par cette guerre de 14/18 , mon père avait été gazé à Verdun, des oncles étaient morts  , le magazine " L'Illustration " , des journaux d'enfants  , des bandes déssinées comme "Un poilu de 13 ans " avaient parcouru mon adolescence. Donc j'étais allé au dessus de Béhobie  à la redoute Louis XIV qui domine  la vallée d'une centaine mètres.

 La Bidassoa me séparait de l'Espagne.   Soudain venant de Irun, je vis arriver  quelque chose de  mobile  entouré de toutes parts, même sur le toit, de matelas. Je devinais un train réduit à une locomotive et un vagon qui cheminaient poussivement et  disparurent au premier  tournant.

J'ai su plus tard que c'était le tortillard qui servait à transporter du minerai.  Celà paraissait de prime abord dérisoire, et pourtant il partait courageusement  combattre  l'ennemi.

Il aura lutté pendant toute cette période, ne capitulant jamais.

Les rebelles étaient parait-il sur le point de  paraître.

 Des balles commençaient à siffler je pris le chemin du retour.

 Dans la nuit, Béhobie aprés de féroces combats , capitula.

le croiseur Canarias

croiseur Almirante Cervera

San Martial offrit une très grande résistance


Le mont Saint Martial, de 220 mètres de hauteur, à 3 Kms de Irun constituait la dernière ligne de défense de la villle.

 IL avait été fortifié de façon très sommaire avec des tranchées et des fils de fer barbelés.

 Les canons lourds des forts de la  Guadalupe et de Saint Martial essayaient tant bien que mal de contribuer à sa défense, mais le défaut d'officiers artilleurs insuffisament compétents rendaient nuls la plus part de leurs coups.

 Depuis le 26 août Saint Martial résistait aux attaques frontales et aux bombardements par l'artillerie et l'aviation. Les assaillants étaient des volontaires réquétés, la légion des unités de goumiers marocains, et des centuries de la Phalange .

 La Presse du Sud-Ouest  décrit ainsi les premières opérations de cette vaste offensive

 " Ce  matin  à 7 heures débute le bombardement sur Irun  , San Martial  et les hauteurs environnantes. Une mitraille considérable  est déversée par l'aviation - Capronis et Fokers -, l'artillerie et les mitrailleuses  Sous un tel déluge, la réaction des gouvernementaux semble faible  Ce fut le signal de l'offensive la plus acharnée.  "

mais  une fois de plus , l'infanterie sera dépassée

Vers 10 heures les rebelles  s'infiltrent et  en fin de matinée, les assaillants réussisent la pénétration dans le premier rang défensif de San Martial . au prix de lourdes pertes

Kepa Ordoki fait ainsi le réçit de ces heures terribles :" Sans troupes de relève, affamés, sans munitions,épuisés nous commençons à céder nos positions."

Après être allés jusqu'aux limites de la résistance, à 16 heures les républicains se repliaient ,les insurgés hissaient le drapeau rouge et jaune sur l'Ermitage, le sort d'Irun en était jeté "

 

San martial prise, Irun en vue directe , ne pouvait plus résister

Mercredi 2 Septembre

 

La Journée décisive

Irun et toute la vallée de la Bidassoa sont ce matin recouverts d'un intense brouillard. Pourtant, cette huitième journée de  l'offensive rebelle va connaître le paroxysme des combats ; elle restera dans l'histoire de la bataille d'Irun, comme le point culminant,  la journée charnière où tout va basculer.

A 11 heures, sous un déluge de feu, c'est le déclenchement de l'offensive générale.Tout  à coup se déchaine avec une violence jamais connue jusque là.

La Presse du Sud-Ouest écrira : " Entre 12 et 14  heures la fusillade  et la canonnade

atteignent une intensité jamais connue à ce jour.

 

 

Jeudi 3 Septembre

Les combats de Béhobia

Si la journée du 2 septembre, fut, celle déterminante, de l'effondrement de toute de défense d'Irun de Zubelez à Puntta, ce jour est essentiellement marqué par les combats pour la défense de Béhobia

 En plein centre d'Irun " de  violents combats de rues se livrent dans la ville

 

Vendredi 4 Septembre

Assaut final sur Béhobia

Agonie dIrun

 

A Irun règne la désolation et la nervosité d'une ville sur le point d'être abandonnée.

Elle est  avec une cadence rapprochée, constamment bombardée par les croiseurs Canarias et Almirante Cervera . et aussi par les tirs des canons de San Martial maintenant occupée

 Toute la nuit , les ponts de Béhobie et de Hendaye sont traversés par un flot de civils avec leurs animaux familiers,, il parait ce soir évident à tous que le sort de Irun vient de se jouer.

Ce Vendredi 4 septembre dès 1 heure du matin,déferlant des pentes dominant  Béhobia ,légionaires et marocains pènétrent dans les zones périphériques est et sud d'Irun. A 2h30 l'ordre de l'assaut final contre Béhobia est donné

Dans l'obscurité tolale, une pluie torrentielle transforme le champ de bataille en bourbier.

 Béhobia est le théatre d'une lutte acharnée, allant jusqu'au corps au corps.  

Les républicains résistent juqu'a la limite de leurs munitions

Cette terrible bataille de nuit réveille en sursaut les habitants de Hendaye et les tient angoissés jusqu'au jour .

 Le Sud -Ouest Républicain de ce jour écrit :" N'ayant plus de rubans de mitrailleuses ni  de cartouches dans leurs fusils, leur artillerie faute d'obus ne tirant plus qu'à de faibles intervalles, les enfants du peuple se seront défendus comme des lions et n'ont cédé le terrain que mètre par mètre. " au corp à corp, à l'arme blanche

A 5 heures du matin Mola est présent.

A 6 heures , trois colonnes composées de légionaires et de réquetés déployés en tirailleurs reprennent leur avance le long de la Bidassoa et sur toutes les pentes descendant de San Martial.

  Elles atteignent les premières maisons des quartiers périphériques  d'Irun désertées de leurs habitants. Aux approches de la ville ses défenseurs creusent fébrilemment des tranchées et édifient des barricades.

 Le correspondant du journal " la Dépèche "  écrit  :"Terrible fusillade. La  bataille poursuivie avec le plus sauvage acharnement par les troupes de la Légion étrangère du Tercio, les réguliers marocains et les Carlistes., a repris dès avant l'aube

.A 7 heures à la pointe du jour, un semblant de sursaut des miliciens se dessine sur la route Béhobia-Irun. Quelques maisons pourront  être prises, mais vite reprises par les assaillants. L'artillerie rebelle, pilonne sans cesse, intensèment

Les croiseurs,à intervalles réguliers, causent des dégas considérables

C'est semble -t-il l'un de ses obus qui a fait mouche sur la fabrique d'allumettes transformée maintenant en un immense et spectaculaire brasier..

 Depuis Hendaye on voit ces hautes colonnes de fumée noire montant vers le ciel...Pourtant c'est là que les miliciens tentent de résister jusqu'à leur dernière cartouche.  Le petit  "Torpedero " garde- côtes espagnol qui stationnait au bas de Fontarrabie tente une sortie aventureuse, avec un bruit tel que les

Hendayais l'appelaient le Taraparaka; Il s'échouera sur le premier banc se sable de la baie .

 A 8 heures les avant-gardes franquistes reprennent leur avance., progressant irresistiblement

A 9 heures, en cette matinée pluvieuse, la Légion et les régulares marocains avancent vers le centre ville  d'Irun, suivis de près par les réquetés. Les rebelles progressent irrestiblement.

 La bataille de rues commence, mais la résistance des miliciens faiblit d'heure en heure. Le crépitement de la fusillade  est bientôt général . Le temps et la pluie ajoutent encore à l'affreux spectacle.. Les  gouvernementaux reculent   pied à pied " .Dans la ville martyr, submergée de balles, d'éclatement d'obus, de bombes incendiaires, mitraillé par les tanks et les canons d'accompagnement, le spectacle dépasse aujourd'hui toutes les horreurs que l'on pourrait décrire  <>

Un important stock de dynamite en gare d'Irun ,mis en feu  par une balle perdue provoque une gigantesque explosion. L'effet sur la population est considérable

.La panique atteint son paroxysme.

.Paris soir  -   " Dites bien que nous tiendrons jusqu'à l a mort et que nous ne capituleront pas  "    En vain .  Alors certains éléments  commencent à allumer des   incendies avant d'abandonner la ville. Un spectacle surréaliste et effrayant débute. Un à un les foyers se multiplient. Très vite tout le ciel est obscurci par les colonnes de  fumée

 La France de Bordeaux et du Sud Ouest  décrit ainsi la situation . << Irun est en cendres.Les cadavres des miliciliens, travailleurs, soldats armés pour la République, jonchent les rues. >> Le premier soin des franquistes sera de piller les magasins. Leur deuxième occupation  de fusiller, les républicains faits prisonniers. Les rues ressemblent maintenant à un abattoir ( Dailly Herald )

 

C'est le début du grand incendie d'Irun


juste avant


que la frontière ne se ferme

 

refugie devant la gare hendaye

 

SOKOBURU " la pointe "


La pointe devenue Sokoburu

A droite côté Baie de Txingudi, langue de sable  ou accostaient les bateaux chargés de fugitifs angoissés, soldats blessés, civils, femmes et enfants

--

A gauche  à une centaine de mètres la plage,  où  les enfants jouaient ou se baignaient, et où les estivants et Hendayais prenaient le soleil en  toute quiètude


Incendie et bombardement de Irun

 

 

 

 

 

 

 

LA GUERRE CIVILE

VUE DE HENDAYE

 

Le samedi 15 Août, à 19h30, un avion trimoteur Junker immatriculé ECAAY survole Biriatou à 200  mètres d'altidude il largue quatre bombes sur la commune.

La première sur la terrasse du restaurant Etchandia pleine de touristes , la deuxième sur le restaurant Contresténia, défonçant la toiture, la troisième sur une maison attenante au fronton, et la quatrième devant la ferme Candide située à un bon kilomètre de la frontière

On ne signale pas de victimes Dans la journée du 19 Août, des excuses sont adressées à la France par le gouvernement espagnol.

 Le  mercredi 26 Août, dès le déclenchement de l'offensive générale rebelle, de nombreuses balles perdues ou d'éclats d'obus sifflent un peu partout à Hendaye, Béhobie et Biriatou. Plusieurs édifices sont touchés, dont le poste de douane de Béhobie où le contrôleur Dussert est atteint d'une balle dans la jambe

Sur Hendaye, un premier civil M.Laporte, ( 50 ) ans, se trouvant dans son jardin, est blessé d'une balle à l'épaule. Il a été transporté à la clinique Delay à Bayonne.

Vers 14 heures le commerçant du centre ville M. Lacoste est également atteint d'une balle à l'épaule. Le projectile lui a été extrait à la même clinique

 , les retombées de projectiles divers s'accentuent, tout particulièrement sur le quartier de Santiago et sur Béhobie

.Le journal la presse du Sud-ouest du vendredi 28 écrit :<< Beaucoup de balles perdues un peu partout à Hendaye : aux allées Santiago,  route de Béhobie à Aizpurdi. La circulation vers Béhobie est déviée par la rue du Commerce. Les stationnements de promeneurs sont interdits en haut de la côte de la gare.(....)

On signale plusieurs obus tombés en territoire français, au delà de la Bidassoa

Ce même jour à 14 heures, Madame Abadie ( Antxonie ) née Argoitia est atteinte d'une balle dans la cuisse devant la maison de son père,le  boulanger de Béhobie. Un médecin lui extrait le projectile ..

Le vendredi 28 Août à 19 heures, un obus tombe à trente mètres de la gare de Hendaye, dans le jardin de la villa Gabardenia sans éclater. Les services artificiers se rendent sur place pour désamorcer  et retirer l'engin

Le mercredi 2 septembre , < Béhobie est criblée de balles et parait être en pleine en pleine zone d'hostilité.

Pas une maison qui n'ait reçu de balles .Des obus sont tombés.   Le mari de la receveuse de la Poste a été blessé au bras >> écrit la Presse du Sud - Ouest du lendemain  3 septembre. Deux obus tombent dans le jardin du présbytère..Le jeudi 3 septembre, un citoyen de Biriatou est mortellement blessé par un éclat d'obus.

 C'est un peu avant 8 heures que M José Angel Zubiarren, 64 ans de la  maison Arrupé , est touché à la jambe. Transporté à l'hôpital de Bayonne. il y décède le même jour à 14 heures.

 On compte déjà à Hendaye une vingtaine de blessés, soit soignés sur place, soit transportés à Bayonne.

Le vendredi 4 septembre , Jean Andueza de Béhobie chauffeur de M.Pucheu, adloint au maire de Urrugne, est tué par un obus à Irun où il s'était rendu dans un appartement dont il était propriétaire, pour récupérer quelques affaires. Il sera enrerré à Irun.

 

 Je crois que ces balles " perdues " ne l'étaient pas pour tout le monde

Il suffit de regarder la direction des combats.  De Béhobia à Irun  la ligne est parallèle à la  frontière et longe la Bidassoa, c'est à dire vers l'ouest. Hendaye se trouve au nord donc à  l'abri des balles.

La France était l'ennemie qui soutenait et ravitaillait les républicains.Ces balles perdue en telle quantité, étaient plutôt des balles de représailles .

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Au bout  de la plage un très petit bois , des tamaris, quelques buissons ,une baraque en planches, un petit bar qui servait  de la bière et des sandwichs au paté de foie,  tenu par Madelon Bassagaitz . Nous y allions tous les jours après nous être baignés.  Quelques tables , des chaises métalliques, sur le sable, des oeillets sauvages, et des "puces de mer" tranlucides et inoffensives . Un endroit paisible, où nous buvions des "panachés", et attendions la rentrée.

Une étroite langue de sable qui séparait la baie de la mer .Un endroit désert en hiver peu fréquenté en été parce que trop loin de tout .A Hendaye la  plage est couverte de tentes et de parasols. Des centaines de joyeux vacanciers s'adonnent  insouciants au plaisir de la baignade. Ceux qui viennent de traverser la frontière ont l'impression qu'il s'agit de deux planètes différentes. Comme pour ajouter encore à ce contraste s'est déroulée dimanche 23 la récente fête basque défilant en bandas joyeuses, derrière les chars de la cavalcade.

Entre le côté mer et le côté Bidassoa une centaine de mètres, guère plus.

 

La guerre n'était encore qu'un bruit qui brusquement se transforma. Au large deux taches sombres se mirent  à tirer des obus,  on voyait distinctement  l' éclair de départ, on entendait au dessus de nos têtes comme le frottement  de l'air , et une ou deux secondes après du côté de l'Espagne  une explosion violente, soit sur la montagne en direction de San Martial soit à Fontarrabie au fort de la Guadeloupe. La guerre nous avait rattrapés. Plus tard les tirs se rapprocheront et viseront directement Irun dans un déluge de feu ,des débuts d'incendie et un fracas de bruit.  La guerre était là et allait durer plusieurs jours.

Et l'exode allait commencer Tous les petits  bateaux de pêche  de Fontarrabie déversèrent sans arrêt , des  flots de vieux de jeunes d'enfants , et de soldats

Très peu  tentèrent de traverserà la nage car le courant est dangereux.  Les photos , mieux que de longues phrases, nous décrivent cet épisode.  Ce qu'elles ne disent pas c'est le désespoir des familles, les blessés à même le sol  .Et puis de jour en jour en augmentant, la foule de toutes sortes de gens : des curieux de toute la région, quantité de journaliste français mais aussi étrangers, des responsables  ,médecins, infirmiers pour les soins immédiats, les taxis pour évacuer les blessés dans les hôpitaux, ou les répartir dans les villes voisines, pour les loger, leur donner à boire ou à manger.  des observateurs de différents pays .

Parmis ces curieux , j'ai vu un homme, s'adressant à un blessé couché sur le sol. Il l'injuriais, le traitant de sale communiste et l'invitant à retourner chez lui Le soldat ivre de fatigue hébété, le regardait sans comprendre

Le flot incessant des  vieillards, des enfants des femmes , des combattants dura jusqu'à la prise de Irun par les insurgés de Franco

. Hendaye eut pendant toute cette période, un comportement exemplaire. De nombreux blessés , avant d'être dirigés vers les hopitaux de Bayonne ou de Bordeaux étaient soignés au grand magasin  Boka maintenant " A l'élégance " où sont accueillis, le 4 septembre   120 blessés  dont 20 grièvement. A ce sujet je me souviens avoir été réquisitioné par Madame Carricaburu l'épouse du directeur d'école pour distribuer -entre autres - du " vin chaud " en pleine chaleur de Septembre. Les blessés couchés à même le sol buvaient ce breuvage sans comprendre et sans grande conviction. <<C'est un cortège ininterrompu de miliciens couverts de pansements sanguinolants écrit le correspondant du journal  La Dépêche. >>

Outre les réfugiés et blessés Hendaye est envahie par un flot de miliciens vaincus, décidés à reprendre le combat sur le front Catalan.

Un grand élan solidaire , généreux et spontané de la population a répondu  l'appel pressant de la municipalité en ce sens.  Hendaye  est une ville qui de tout temps a accueilli  nos voisins ,en particulier pendant les guerres Carlistes mais aussi pour toutes  autres raisons.  Ma grand mère était née à Goizueta en Navarre et mon grand père venait du Gipuzkoa, et ils ont eu six enfants nés ici.

 Comment ne pas être solidaire

 En quelques semaines la ville reçoit près de 20.000 personnes et le nombre de réfugiés hébergés chez l'habitants est d'environ 4000.

Du 31 Août au 10 Septembre 13.510 repas furent servis gratuitement . Pendant quelques jours 9428 réfugiés ont été hébergés et alimentés à Hendaye.

Hendaye avait alors 6.436 habitants

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Incidents frontaliers

 après le 7 septembre 1936


 

Nous venons de voir que le territoire français, de Biriatou à Hendaye, n'a pas été sans souffrir des conséquences directes des combats de la rive gauche de la Bidassoa.

 Loin de prendre fin avec la chute du Guipuzkoa, les retombées de cette guerre sur le territoire français, vont au contraire s'accentuer.

 Dès le 7 septembre, découlant d'un amalgame politique dans leur esprit , entre le front populaire au pouvoir en France et le gouvernement Espagnol  d'un type comparable, l'agressivité des nouveaux riverains de la Bidassoa ne va pas tarder à se manifester vivement.

 Ainsi dans la nuit du 16 au 17 octobre 1936 se déroule l'un des incidents les plus graves.

 Les franquistes déclenchent sur Béhobie une véritable

fusillade. A partir de 23h30 entre 200 et 300   coups de fusil sont tirés en direction de la bourgade frontalière française . Puis la fusillade s'est étendue sur plusieurs kilomètres, côté Hendaye et côté Biriatou..( c'est à dire en tout des milliers !  ) A Béhobie une balle a frappé l'intérieur du poste de douane et une autre celui de l'appartement privé de Madame Raspail, qui lui est proche.

 A Hendaye des pêcheurs de crevette qui selon les autorités espagnoles interpellées <<  ont été prises pour un commando de débarquement >>  sic, ont servi de cible aux tireurs espagnols .

Le dimanche 18 octobre, la fusillade se poursuit

 Vers 18 heures la receveuse des postes de Béhobie essuie un coup de feu, aissi qu'un couple promenant un bébé

 Le lendemain 19 c'est le plombier local Jullien Ramirez qui sert de cible, tandis qu'il effectue une réparation sur la voiture de Mme Halzuet, propriétaire des carrières.

 Le mercredi 21 plus d'un millier d'espagnols franquistes manifestent agressivement sur le pont international aux cris de  << vive l'allemagne ! vive l'italie vive l'espagne.  etc  etc...

Lors de l'exposé sommaire des dangers mortels et des centaines de balles qui n'étaient pas << perdues pour tout le monde >> sont tombées sur les trois bourgades, il a été demandé aux spectateurs qu'ils rapportent - pour les témoins de l'époque ce qu'ils ont vu - pour les autres ce que les parents et grands parents ont pu leur dire. Etrangement tous et toutes avaient tout oublié.

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Brigitte Bardot à HENDAYE  (1939)

 

 

 

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Réunion de Mendi zolan

TEMOIGNAGES

 

M. ARGOYTI


Ce soir là, une conférence devait avoir lieu au théatre des Variétés,

 conférence portant  je pense sur les évènements présents  Ma mère avait tenu à m'y accompagner.Cette conférence tourna court  car arrivés à la hauteur de l'épicerie de Monsieur Guillard, juste avant le passage sur le pont du chemin de fer- pont qui d'ailleurs n'existe plus - remplacé par les constructions de Zubi Etan - , un bruit métallique violent nous fit stopper. Une voiture automobile  à l'arrêt ,  venait d'intercepter une balle de fusil, la balle était là,sur le trottoir à quelques dizaine de centimètres de nous.

Nous fimes rapidement demi tour.

La conférence fut annulée. Effectivement les balles tombaient un peu partout dans la ville  jusque sur la place de la République ou M Lacoste , l'épicier fut blessé.

 


Raphaël Lassallette

« Je suis né le 4 août 1936. Ce que je vais vous dire là je ne l’ai ni vu, ni entendu. Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes parents. Le 4 août 1936, je suis né à la rue des Réservoirs qui est toujours aujourd’hui la rue des Réservoirs, la rue que je n’ai jamais quittée dans mon existence puisque le 4 août prochain cela fera 76 ans que j’y vis et j’espère bien y mourir. Le 4 août 1936, à l a rue des Réservoirs deux naissances étaient imminentes à 100 m d’intervalle : la mienne et celle de Jacqueline Artola dont les parents tenaient la conciergerie de ce qui est aujourd’hui la villa Concha. Nous étions donc séparés par 100 m de distance et ce jour-là, la sage-femme avait fort à faire parce qu’elle devait faire des allées et venues entre les deux domiciles. Les naissances à l’époque ne se faisaient pas de manière aussi aisée et rapide qu’elles se font aujourd’hui.

 


Mme DICHARRY


« Il y a eu des balles perdues. A la rue d’Irandatz, à ce moment-là, il y avait des meules de foin. Là, il y a eu quelques balles perdues. Il y en a une qui est arrivée à la maison. Il n’y a pas eu de bombardement.

Il y a eu de l’accueil dans toutes les maisons. Chez nous, une famille entière est venue de Fontarrabie. Ils sont restés quelque temps. On posait des matelas par terre et je me souviens que notre tante faisait des sauces de veau.

A l’Elégance, là où se trouve la Concha actuellement, il y a eu quelques blessés. Des dames de la rue du Port et de la Place de la République allaient leur apporter un peu de café et les réconforter. Il y avait des gens partout. Les gens étaient affolés. C’était l’exode.

C’était l’été. Nous avions le bal tous les dimanches sur la place de la République. Notre maire, M. Lannepouquet, par respect, avait voulu supprimer le bal. Les réfugiés ont refusé. Ils voulaient que le bal ait lieu et il a donc repris normalement.

Il y avait beaucoup de journalistes. L’hôtel Imatz était rempli de journalistes de tous les pays du monde. Ils montaient sur la terrasse pour voir les bateaux qui bombardaient la Guadalupe. Je connais un homme, dont je ne veux pas dire le nom car il était franquiste, qui montait la garde à la Guadalupe. Il devait y avoir des armes ou des personnalités à protéger. »

 

 

Ramuncho SAGARZAZU


« C’est au sujet des balles perdues. Je suis né en 40. Je vais vous dire ce que m’a raconté mon grand-père. C’était Ramuntcho, le taxi. A cette époque il avait été loué par des journalistes parisiens pour voir la bataille de la Bidassoa. Sur le côté du taxi il avait placé des matelas et les journalistes étaient protégés dans le taxi par ces matelas. Ils photographiaient et mon grand-père, arrivé à Biriatou, changeait les matelas de côté pour pouvoir faire le retour. »

 


Mme IRASTORZA

« J’ai plusieurs souvenirs de cette guerre de 36.

J’avais onze ans. J’allais à l’école à cheval et en carriole. Avec ma grande sœur, on allait vendre le lait. Mon travail avant d’aller à l’école, c’était de porter avec deux petits bidons au port de Caneta le lait à deux clients : le receveur des douanes et Mme Correja.

J’avais donc porté le lait, versé le lait dans la casserole et je vois Fontarrabie en feu, des bateaux à rame, des enfants, des jeunes mamans, des amatxis, des atatxis qui traversaient la Bidassoa à Caneta. Alors je me suis mise à pleurer et à regarder ça. J’ai laissé passer le temps et ma sœur m’attendait pour m’envoyer à l’école. Elle m’attendait à côté du cheval et de la carriole, du côté de chez Isidori. Quand je suis arrivée avec du retard, elle me dit : « qu’est-ce que tu as fait jusque là ? Mais l’heure de l’école est passée ! » Alors, je lui ai dit : « écoute, je n’irai pas l’école. » Je pleurais de voir cette misère.

 

Mme PEYRELONGUE

« Mes souvenirs ne sont pas aussi abondants que ceux de ces messieurs. Quelquefois, il y a eu des réflexions indignes, blessantes de gens qui disaient : « esos rojos ». C’était inadmissible.

Beaucoup d’habitants, des chefs de famille du quartier de la Gare, se rendaient devant la Gare où affluaient généralement tous ces réfugiés. Il s’établissait un dialogue entre les Hendayais et ces familles à l’issue duquel dialogue chacun des Hendayais qui se trouvait là, emmenait des réfugiés chez lui ou chez elle.

C’était le cas chez moi aussi et je me souviens, ce sont des images qui se sont imprimées dans ma mémoire, qu’on ne peut pas oublier, beaucoup de gens pleuraient, notamment des femmes et des enfants. On mettait par terre des couchages de fortune. Il y avait un petit jardin, il y avait un petit poulailler, un petit clapier et mon père disait : « il faut partager parce qu’ils sont malheureux, ils en ont moins que nous. »

A table, mon père parlait de filière qui conduisait ces réfugiés vers Montauban ou Toulouse. Il y avait des points d’accueil. Alors, je ne sais pas comment ils se débrouillaient mais en plus de la filière, il devait y avoir aussi des aides parce qu’ils n’avaient pas d’argent. Ils arrivaient cependant à partir. Et quand ceux-là étaient partis, il y avait une rotation qui s’établissait, d’autres arrivaient.

Je vais rendre un hommage à mon amie de l’association Maïté Faget parce que son père a fait un travail énorme. Il avait réussi à établir un accord avec des gens de la SNCF. Officieusement, il avait une filière qui conduisait au nord de la Loire et c’est peut-être pour cela qu’il y a des réfugiés en Normandie et aux alentours. »

 


M. Sallaberry, Maire d’Hendaye


« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonies

M. Sallaberry, Maire d’Hendaye

« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonieM. Sallaberry, Maire d’Hendaye

« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonies du 11 novembre au monument aux morts d’Hendaye lors des années 36, 37, 38 et 39. Ces constats prennent encore plus d’importance si on les insère dans une perspective d’avenir ?

Je suis certain que ces entraides respectives élevées à un tel niveau par la population de la Baie de Txingudi, sont des exemples à suivre dans notre territoire pour gagner des batailles induites par la crise économique et la mondialisation des échanges.

Pour terminer, je remercie toutes les personnes ici présentes, volontaires pour cet exercice de réminiscence utile à la vie de la cité et les personnes elles-mêmes comme l’a souligné le professeur Paez Rovira. Enfin, je souhaite remercier en particulier le Président d’Oroitza, Monsieur Marcel Argoyti en lui remettant la médaille d’Hendaye. Ce geste ne récompense pas seulement un doyen mais il honore surtout un homme amoureux de sa cité pour avoir su fédérer des Hendayais de toutes origines, et de toutes opinions d’ici et de la diaspora autour d’un projet rassembleur et utile pour la réflexion des élus dans leur action publique. »

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Le 13  Septembre 1936 les rebelles contrôlent Saint Sébastien

Le 11 juin le général Mola est tué lors d'un accident d'avion

Le 19 juin 1937 Bilbao est aux mains des Italiens et des Franquistes

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La reconnaissance de l'autonomie d'Euskadi 

Le  novembre 1933, le référendum sur le statut des Provinces Basques  avait donné  84%  de oui pour les trois provinces de Biscaye, Guipuzkoa et Alava. Mais depuis , le débat était resté  bloqué à l Assemblée des Cortés jusqu'au 12 mai 1936, date à laquelle l'Assemblée se prononce pour le règlement de cette question.

Le 26 septembre suivant, le député du P.N.V, Manuel de Irujo fait son entrée au gouvernement Largo Caballero à Madrid

Le 1 er Octobre 1936, l'Assemblée des Cortés approuve le Statut du Pays Basque et le 7 du même mois, le premier gouvernement d'Euskadi est formé. Le député nationaliste josé Antonio Aguirre, avocat et maire de Guécho en Biscaye en est élu le premier président

.Cette autonomie durera un peu plus de 8 mois


 

 

 

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