Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoires de Hendaye
27 septembre 2013

Entrevue Hitler Franco

ENTREVUE HITLER FRANCO

Deux divisions hitlériennes attendaient, dans les Landes, l'ordre de franchir la frontière; elles reçurent celui de s'en retourner.

Les habitants du quartier de la gare n'ont pas oublié le sinistre train, gris et camouflé, aux wagons plats, en tête et en queue, hérissés de canons anti-aériens, qu'ils purent entr'apercevoir en bravant la défense qui leur était faite de se mettre à la fenêtre. Ils se souviennent encore des coups de fusils tirés par les S.S. sur les fenêtres entr'ouvertes.

Pour notre part, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer une personnalité française, ayant pu disposer de documents officiels, et qui a bien voulu rédiger la note ci-dessous publiée, avec son accord, in extenso.

Bien que son auteur ait eu la délicatesse de ne vouloir inclure sa signature dans un livre, ne lui devant rien d'autre, nous sommes en mesure d'affirmer la qualité de l'information, sa source d'une valeur historique incontestable.

L'entrevue Hitler-Franco en gare de Hendaye eut lieu le mercredi 23 octobre 1940, entre les deux rencontres à Montoire, près de Tours, de Hitler avec les dirigeants français (le 22 avec Laval seul, le 24 avec le Maréchal Pétain accompagné de Laval)

. Hitler voyageait à bord de son train blindé personnel. Il avait avec lui son ministre des Affaires Etrangères Ribbentrop.

Hitler venait demander à Franco son entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie dans le cadre d'une opération dite « Plan Félix », mise au point durant l'été notamment par l'amiral Raeder, commandant en chef de la flotte allemande.

 L'opération était destinée à fermer la Méditerranée aux Anglais par la prise de Gibraltar, et à prévenir une intervention anglaise et gaulliste en Afrique du Nord.

 Les Allemands se proposaient également d'établir des bases aux Canaries. L'affaire aurait lieu dans les premiers jours de 1941. Les forces motorisées allemandes traverseraient l'Espagne de Irun à la Linea.

L'attaque sur Gibraltar, prévue pour le 10 janvier, serait conduite par 2 000 avions de la Luftwaffe, des mortiers géants et les troupes d'élite, qui avaient déjà enlevé les forts de Liège.

 La vieille forteresse anglaise, mal armée, dépourvue d'une D.C.A. suffisante, ne pourrait pas opposer de résistance sérieuse à de tels moyens. Gibraltar, reconquise, serait aussitôt restituée à l'Espagne. En même temps, un corps blindé allemand occuperait le Portugal pour y prévenir un débarquement anglais.

Des contacts avaient déjà eu lieu à ce sujet à Berlin, au mois de septembre, entre Hitler, Ribbentrop et Serrano Suner, beau-frère de Franco, chef de la Phalange, considéré comme le n° 2 du régime espagnol et l'homme le plus favorable à l'Axe. Serrano Suner admirait Hitler, mais avait été choqué, durant son séjour à Berlin, par la brutalité de Ribbentrop, qui menaçait l’Espagne d’une occupation militaire si elle contrecarrait les plans du Führer.

La position de Franco était très délicate. Il ne pouvait pas oublier l'aide que lui avait apporté l'Allemagne durant la guerre civile avec les avions et les spécialistes de la Légion Condor

. Une partie de l'opinion publique espagnole était très favorable à une entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne victorieuse. D'autre part, le pays était ruiné par trois années de batailles, presque au bord de la famine. II dépendait pour son ravitaillement en vivres, en pétrole de l'Angleterre et des Etats-Unis.

 Londres et Washington, malgré leur hostilité idéologique pour le régime franquiste, entretenaient avec lui des rapports corrects, afin de sauver Gibraltar. L'Angleterre exerçait, en outre, une forte pression sur les milieux financiers les plus influents de Madrid.

Le 23 octobre, le train de Hitler arriva, le premier, à Hendaye. Celui de Franco avait une heure de retard, que Hitler et Ribbentrop passèrent en déambulant et causant sur le quai. Franco arriva à trois heures de l'après-midi. Il était en petite tenue de général, avec le calot à glands. Les entretiens commencèrent dans le wagon de Hitler. On les connaît surtout par le récit du traducteur habituel de Hitler, Paul Schmidt, qui assista à toute l'entrevue.

La tactique de Franco était de ne rien refuser, mais de poser à son intervention des conditions, qui feraient reculer le Führer

. II laissa Hitler monologuer longuement, sans montrer la moindre réaction. Quand Hitler eut développé son plan, fixé la date du 10 janvier pour l'attaque de Gibraltar, Franco parla à son tour, « d'une voix calme, douce, monotone et chantante, rappelant celle des muezzins », dit Paul Schmidt.

II protesta de l'amitié et de la reconnaissance de l'Espagne pour le IIIè Reich et revendiqua pour elle l'honneur de reconquérir Gibraltar

. Mais il fallait qu'elle s'y préparât. Or, son armée était réduite à 300 000 hommes sans aucun équipement moderne. Son entrée en guerre aux côtés de l'Axe posait, en outre, un très grave problème de ravitaillement. Il fallait que l'Allemagne pût lui fournir 100 000 tonnes de céréales, du carburant. Franco réclamait, en outre, la majeure partie du Maroc français, le littoral algérien jusqu'à Oran et un agrandissement des colonies espagnoles en Afrique noire.

Les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord étaient particulièrement inadmissibles pour Hitler, qui, à ce moment-là, ne voulait pas « désespérer la France » et la faire basculer dans le clan gaulliste au Maroc et en Algérie, où le prestige de Pétain était considérable.

Le ton monocorde, la placidité de Franco portaient sur les nerfs du Führer. II faillit à un moment donné rompre l'entretien, puis se ravisa. Un dîner eut lieu dans son wagon-restaurant, à la suite duquel le dialogue des deux dictateurs se poursuivit encore pendant plus de deux heures.

Seul résultat de cet entretien de neuf heures, si désagréable à Hitler, qu'il aurait préféré, disait-il, se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer: les deux parties convenaient d'établir un vague traité, portant sur le principe de l'intervention espagnole, mais sans en fixer la date, et en la subordonnant à des livraisons d'armes et de ravitaillement, dont le détail n'était pas abordé.

 Les clauses restaient non moins imprécises pour ce qui concernait la possibilité de satisfaire les visées territoriales de l'Espagne en Afrique. Ribbentrop et Serrano Suner, devenu depuis peu ministre des Affaires Etrangères d'Espagne, étaient chargés de la rédaction de ce pacte, qui n'alla pas sans heurts violents entre eux.

A Hendaye, l'antipathie avait été réciproque entre les deux dictateurs. Pour Franco, Hitler était un comédien, qui montrait trop ses procédés. Pour Hitler, Franco était un homme courageux, mais sans envergure politique...

Comme Franco n'avait opposé aucun refus, les Allemands ne tardèrent pas à relancer l'affaire. En novembre, Hitler invita Serrano Suner à Berchtesgaden, pour n'obtenir de lui que des réponses aimablement dilatoires. Au cours de cette entrevue, Hitler parla, sans doute également, de son intention de faire passer au Maroc Espagnol au moins deux divisions allemandes. Il exposait, quelques jours plus tard, à Mussolini la nécessité de cette mesure.

En décembre, l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr, rendit visite à Franco à Madrid, lui annonça l'intention de Hitler d'attaquer Gibraltar le 10 janvier, après que l'Espagne ait laissé libre passage à ses troupes.

Franco, nullement intimidé, répondit qu'il était impossible pour l'Espagne d'entrer en guerre à cette date, et que sa cobelligérance dépendrait du ravitaillement et des armes que l'Axe pourrait lui fournir.

Hitler demanda alors à Mussolini de servir d'intermédiaire pour fléchir Franco. L'entrevue du Duce et du Caudillo eut lieu le 1er février à Bordighera. Elle fut très cordiale. Mais Franco maintint sa thèse : l'Espagne ne pouvait entrer en guerre qu'après que l'Allemagne lui eût apporté une aide effective. Il se plaignait, en outre, que l'Allemagne eût choisi de collaborer avec la France plutôt que de satisfaire les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord. (Ce qui ne l'empêcha pas, en revenant d'Italie, d'avoir une rencontre cordiale avec Pétain à Montpellier et d'envisager avec lui la meilleure méthode pour résister aux Allemands sans les irriter.)

Rentré à Madrid, il dénonça le protocole de Hendaye, qu'il considérait comme dépassé par les événements. Il contestait, en outre, comme il l'avait déjà fait, que la prise de Gibraltar pût avoir une valeur décisive pour la conduite de la guerre si le canal de Suez restait ouvert aux Anglais. ( F )

 

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

Publicité
Publicité
27 septembre 2013

Les Bateliers

LES BATELIERS

TITO HUMBERT


Vu la loi du 5 avril 1884 qui reconnaît l’autonomie communale et le règlement, par les délibérations du Conseil Municipal, des affaires de la commune, la municipalité considère qu’il importe de prendre des mesures relatives au maintien de la sûreté et de la tranquillité publiques, à Hendaye, le 14 novembre 1891.

« - Toute sollicitation importune pour … offres de passages sur la Bidassoa … sont interdits dans la cour de la gare et dans les rues de Hendaye,

- Les bateliers se tiendront au port d’embarquement pour le passage à Fontarabie et porteront, d’une manière apparente, soit au béret soit au bras, le numéro correspondant au bateau pour lequel ils sont patentés. »


Les problèmes subsistent toujours, il n’y a pas de consensus au niveau de la tarification des passages, notamment.

Le 5 septembre 1894, le maire Monsieur Vic, arrête :

« Considérant que pour éviter des réclamations souvent produites par les personnes qui se rendent en barque du port de Hendaye à la jetée de Fontarabie, il est de toute nécessité de fixer les voyageurs sur les prix habituels de passage que les bateliers peuvent exiger d’eux,

- Art.1 : Le prix d’une traversée de Hendaye à Fontarabie ou de Fontarabie à Hendaye ne pourra être moindre de 0,15 centime ni excéder 0,50 centime par personne,

- Art.2 : Le prix de parcours par eau de Hendaye à la plage (grève d’Ondaralxou) ne pourra être moindre de 0,10 centime ni excéder 0,30 centime par personne,

- Art.3 : Les contraventions aux dispositions du présent arrêté seront constatées par procès verbaux et poursuites, conformément à la loi. »

 

En novembre 1894, le Directeur des Douanes demande à Monsieur Vic de dresser une liste des embarcations françaises patentées ou francisées (par le paiement des droits) qui sera échangée entre les deux pays par les maires des communes respectives. Chaque mairie recevra, en échange, les noms des passeurs ou armateurs voisins. Ainsi, Fontarabie et Hendaye devront posséder la nomenclature de toute la flottille qui assure la navette entre les deux villes. Les bateliers, après avoir signalé les noms de l’embarcation et de son propriétaire, connaissent le numéro d’immatriculation de leur outil de travail.

Le Directeur des Douanes ne pouvait pas imaginer qu’un bateau présenterait, à tribord, une immatriculation espagnole et, à bâbord, une française !

En décembre 1908, le commandant de la canonnière « Le Javelot » constate, en particulier, que le samedi, les bateliers surchargent leur embarcation. Il prend, alors, la décision d’interdire de faire embarquer plus de 10 personnes, enfants compris (11 avec le batelier). En temps de crue, lorsque le courant devient plus fort, ce nombre sera réduit à 6. D’ailleurs, les patrons doivent obéissance aux gradés du stationnaire qui jugeront de devoir faire débarquer des passagers. Pareil arrêté est pris par le commandant du stationnaire espagnol, « Le Mac-Mahon ».

Au cours des délibérations du Conseil Municipal du 3 août 1912, il est encore question de l’action des bateliers français et espagnols qui troublent les rues de la cité hendayaise, par leurs sollicitations et leurs exigences envers les voyageurs. Une nouvelle réglementation est adoptée.

Il faut préciser que les bateliers ont souvent connu des injustices et exclusions qui les privaient de leur seul moyen d’existence, eux et leur famille.

Affaire de la batellerie de Hendaye

Au cours des années 1884-1885, l’épidémie de choléra fit huit cent mille victimes, en Espagne. En juin 1884, le gouvernement espagnol décida que les voyageurs allant de France en Espagne, par Hendaye, devaient subir une quarantaine dans des lazarets installés à Irun, Behobia et Fontarabie qui s’avérèrent insuffisants pour recevoir les voyageurs s’y présentant. Ces derniers devaient attendre à Hendaye que le gouvernement espagnol voulut bien les recevoir. Dès que les lazarets furent prêts, le Vice-consul d’Espagne ordonna que le transit soit assuré par la Bidassoa et non par la voie ferrée. Pendant les deux ou trois premiers jours, le service fut fait indistinctement par tous les bateliers du port de Hendaye, patentés ou non, inscrits ou non inscrits mais, cela ne plaisait pas au Syndic des Gens de Mer de Hendaye, propriétaire de l’un des bateaux servant au transport des voyageurs. Ce personnage, le Vice-consul espagnol et le Commissaire de Surveillance Administrative de la gare de Hendaye s’unirent pour évincer les bateliers français. Ils imaginèrent que les voyageurs s’embarqueraient hors du port hendayais ; ainsi, le Vice-consul était libre d’imposer aux voyageurs telles barques que bon lui semblait pour aborder sur la rive espagnole. Suite aux protestations faites par les bateliers et la municipalité, intervint le Commissaire de l’Inscription Maritime de Saint-Jean de Luz qui menaça les bateliers, exclus, de peines disciplinaires, telles que l’envoi à Rochefort ou tout autre port de l’Etat s’ils persistaient à dénoncer la décision du Vice-consul. Le Conseil Municipal espérait que « l’autorité compétente saurait faire sentir à ces fonctionnaires non patriotes, l’inconvénient qu’il y a à méconnaître les convenances et les devoirs que leur imposent leurs charges et leur qualité de Français ». Après l’application stricte des articles et traités spécifiques concernant la navigation sur la Bidassoa, aucune peine disciplinaire ne put être prononcée, les propriétaires des barques espagnoles renoncèrent au transport et, seules, les embarcations françaises patentées purent circuler, exception faite pour celle du Syndic des Gens de Mer, montée par un de ses domestiques.

Les derniers bateliers

Après la deuxième guerre mondiale, la vie économique tournait au ralenti, tant en France qu’en Espagne, après la guerre civile : des denrées manquaient de chaque côté de la Bidassoa. Des passeurs espagnols venaient jusqu’à Hendaye, le battela chargé de bouteilles de vin, principalement, qui étaient échangées contre des miches de pain, la plupart du temps.

Des élèves de Fontarabie suivaient une scolarité dans les écoles hendayaises. Par tous les temps, ils étaient transportés par les passeurs.

Au début des années 1960, le nombre des bateliers a considérablement diminué. Du côté français, Paolo Errazquin et Jean Suertegaray assuraient, encore, la liaison internationale. Les efforts physiques devaient être de plus en plus pesants chez ces deux Hendayais, atteints par la limite d’âge mais, quelles que soient les conditions météorologiques, ils continuaient, avenants, à exercer leur métier. Depuis Fontarabie, deux frères, Teodoro et Juanito Araneta, transportaient les passagers jusqu’à Hendaye. Quand les usagers du passage étaient nombreux, ils n’hésitaient pas à affréter une deuxième barque qu’ils accrochaient à la leur et on les voyait accoster, au débarcadère, avec deux embarcations remplies à ras bord. Souvent, en retournant à leur port d’attache, ils invitaient des jeunes du quartier du Port qu’ils ramenaient, ensuite, à Hendaye lors de la traversée suivante. Ces riverains peuvent témoigner du régime que les deux frères suivaient pour garder la forme, dans la journée : pain, pommes et clarete !

De nouveaux ponts, des services de bus, de tramways ont contribué à des déplacements plus rapides : le métier de rameur-passeur a disparu progressivement. Aujourd’hui, un service de bateaux à moteur continue de déposer les usagers se rendant de chaque côté de la Bidassoa. On n'entend plus le bruit des rames frottant contre les estropes et les tolets mais, en cinq minutes, on est rendu à destination. Les embarcadères ont été déplacés à Sokoburu et à l’ancienne criée de Fontarabie : au moment des fêtes, on retrouve les files d’attente et l’atmosphère festive. Le cadre est toujours aussi majestueux. On n’est pas très loin de ce que demandait Walter Starki, directeur de l’Institut Britannique de Madrid, au passeur espagnol qui l’emmenait à Fontarabie : « Ne ramez pas si vite. J’ai toute ma vie devant moi. Je vous donnerai quatre pesetas au lieu de deux, si vous abandonnez vos rames et si vous me permettez de contempler, lentement, ce beau paysage ».

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

27 septembre 2013

de Mendes Souza

17 

de MENDES SOUZA


Le pont de la liberté pour les réfugiés munis de visa. Ce pont chevauche la Bidassoa, fleuve frontière entre la France et l'Espagne. Il est aujourd'hui devenu une passerelle pour piétons. ©Bernard Lhoumeau                  

                                

À Hendaye, du 22 au 25 juin, il continue à signer des visas sur les passeports et tout autre document au porteur que les réfugiés lui tendent. L'essentiel est que le plus grand nombre puisse franchir la frontière avant l'arrivée des troupes allemandes et avant que les douaniers espagnols refusent les visas Aristides de Sousa Mendes.

Les services de renseignements anglais, le ministère espagnol de l'intérieur et Franco sont alertés par les services des douanes qui observent une marée humaine à leur frontière.

Le 23 juin, Salazar, dont l'alliance avec le général Franco est essentielle, est furieux. Il décrète que les visas émis par le consul général du Portugal à Bordeaux sont nuls et sans effet « car cet homme est devenu fou, il a perdu la raison ».

Ce même 23 juin, est voté à la demande du maréchal Pétain un décret rétrogradant le général de Gaulle au rang de colonel et le mettant à la retraite d’office par mesure disciplinaire. Il sera, en août 1940, condamné à mort, dégradé. Ses biens seront confisqués.

La course contre la montre va commencer.

Aristides de Sousa Mendes tente encore de sauver ceux qui sont refoulés par la police des frontières d'Hendaye. Il propose aux réfugiés de le suivre jusqu'à un poste frontière espagnol isolé qui ne peut être informé de l'interdiction. Il présente son passeport diplomatique aux douaniers en leur disant : « Je suis le consul général du Portugal à Bordeaux. Tous ces réfugiés ont des visas que je leur ai délivrés, ils ont le droit de se rendre dans mon pays ». Les douaniers les laissent passer. Ils sont sauvés !

Des milliers d’autres réfugiés détenteurs de visas signés par le consul Aristides de Sousa Mendes sont pris au piège, refoulés par les douaniers espagnols à Irun et aux autres postes frontières, alors que les chars allemands arrivent dans les Pyrénées-Atlantiques. Certains tenteront de passer la frontière plus loin, d'autres remonteront vers le Nord, d'autres encore, comme le penseur allemand Walter Benjamin ou l'écrivain allemand Carl Einstein, se suicideront plutôt que d'être livrés aux nazis.

Retour à Bayonne, puis à Bordeaux

Aristides, épuisé, retourne à Bayonne avant de rentrer à Bordeaux, où il arrive le 26 juin. Il trouve encore quelques réfugiés à aider, Angélina et Aristides les accueillent au consulat. Il donne à des Juifs de faux passeports portugais qui les protégeront des lois de Vichy, de l'internement et de la déportation

Le 27 juin 1940, l'armée allemande occupe Bayonne et entre dans Bordeaux le lendemain. Le 29, le gouvernement français part pour Clermont-Ferrand avant de s'installer à Vichy.

Sur la route d’Hendaye, faisant fi de la convention d'armistice et des ordres de l'occupant, Aristides de Sousa Mendes continue de délivrer les précieux visas à tous les réfugiés qu’il croise à l’approche de la frontière.        

            Le pont de la liberté pour les réfugiés munis de visa. Ce pont chevauche la Bidassoa, fleuve frontière entre la France et l'Espagne. Il est aujourd'hui devenu une passerelle pour piétons. ©Bernard Lhoumeau              

                   

À Hendaye, du 22 au 25 juin, il continue à signer des visas sur les passeports et tout autre document au porteur que les réfugiés lui tendent. L'essentiel est que le plus grand nombre puisse franchir la frontière avant l'arrivée des troupes allemandes et avant que les douaniers espagnols refusent les visas Aristides de Sousa Mendes.

Les services de renseignements anglais, le ministère espagnol de l'intérieur et Franco sont alertés par les services des douanes qui observent une marée humaine à leur frontière.

Le 23 juin, Salazar, dont l'alliance avec le général Franco est essentielle, est furieux. Il décrète que les visas émis par le consul général du Portugal à Bordeaux sont nuls et sans effet « car cet homme est devenu fou, il a perdu la raison ».

Ce même 23 juin, est voté à la demande du maréchal Pétain un décret rétrogradant le général de Gaulle au rang de colonel et le mettant à la retraite d’office par mesure disciplinaire. Il sera, en août 1940, condamné à mort, dégradé. Ses biens seront confisqués.

La course contre la montre va commencer.

Aristides de Sousa Mendes tente encore de sauver ceux qui sont refoulés par la police des frontières d'Hendaye. Il propose aux réfugiés de le suivre jusqu'à un poste frontière espagnol isolé qui ne peut être informé de l'interdiction. Il présente son passeport diplomatique aux douaniers en leur disant : « Je suis le consul général du Portugal à Bordeaux. Tous ces réfugiés ont des visas que je leur ai délivrés, ils ont le droit de se rendre dans mon pays ». Les douaniers les laissent passer. Ils sont sauvés !

Des milliers d’autres réfugiés détenteurs de visas signés par le consul Aristides de Sousa Mendes sont pris au piège, refoulés par les douaniers espagnols à Irun et aux autres postes frontières, alors que les chars allemands arrivent dans les Pyrénées-Atlantiques. Certains tenteront de passer la frontière plus loin, d'autres remonteront vers le Nord, d'autres encore, comme le penseur allemand Walter Benjamin ou l'écrivain allemand Carl Einstein, se suicideront plutôt que d'être livrés aux nazis.

Retour à Bayonne, puis à Bordeaux

Aristides, épuisé, retourne à Bayonne avant de rentrer à Bordeaux, où il arrive le 26 juin. Il trouve encore quelques réfugiés à aider, Angélina et Aristides les accueillent au consulat. Il donne à des Juifs de faux passeports portugais qui les protégeront des lois de Vichy, de l'internement et de la déportation

 

 

______________________________________________________________

 

_________________________________

 

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

Retour au sommaire                            suite

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

_______________________________

 

-------

 

 

 

 

 

---------------

 



16 septembre 2013

CANETA

CANETA 

LES BATELIERS

par Tito HUMBERT

Au Moyen-Âge, dès le Xème siècle, le pèlerin, empruntant la route de l’intérieur pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle pouvait passer par le Pas de Béhobie (et continuer sur Oyarzun, Tolosa, Vitoria, Burgos…) ou par le passage de l’hôpital Saint-Jacques (pour cheminer par Fontarabie, Saint-Sébastien, Bilbao, Santander…). La traversée s’effectuait à l’aide de bacs. Il y en avait un à Béhobie, un autre à Irun, dont le port se situait au chevet de l’église Nuestra Señora del Juncal. On embarquait, également, à Fontarabie, à Behobia et à Enderlaza. Un texte latin du XIIème siècle, paru dans le guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle, précise certaines conditions de passage: « …Il faut savoir que les péagers ne doivent en aucun cas percevoir un tribut quelconque des pèlerins et que les passeurs ne doivent demander, régulièrement à deux personnes, pour la traversée, qu’une obole, seulement si ce sont des riches et, pour un cheval, une pièce de monnaie et, si c’est un pauvre, rien du tout. Et, en outre, les passeurs sont tenus d’avoir de grands bateaux dans lesquels peuvent entrer, largement, les hommes et leurs montures. » Pour quelles raisons les personnes circulaient-elles d’un pays à l’autre ? Chez les familles princières, déplacements rimaient avec intérêts, politique, rapprochements entre les Maisons… Occasionnellement, des ponts étaient construits avec des bateaux puis immédiatement démontés, après le passage de têtes couronnées. Ils auraient pu être pérennes mais ils ne faisaient pas l’unanimité. Fontarabie s’opposa, notamment, à la mise en place d’un pont en bois, prétextant la possession et le contrôle de la Bidassoa, lors de la visite d’une représentante de la famille princière des Orléans, en 1679. Pour le commun des mortels, la traversée de la rivière frontalière pouvait avoir comme but l’achat de produits différents ou moins chers que dans son propre pays, une meilleure rémunération des emplois, les retrouvailles entre amis ou membres d’une même famille à l’occasion de fêtes, les attraits du tourisme ou … la revente illicite de denrées.

Entre Hendaye et Fontarabie, vu les relations tendues entre ces deux cités, le trafic était plus que limité. Toutefois, aux archives de Fontarabie, sur le livre d’actes du 10 octobre 1618, est inscrit le paiement du passage de l’Ambassadeur d’Espagne, en Angleterre, à un batelier hendayais, pour l’avoir conduit jusqu’au débarcadère guipuzcoan.

Le bac du passage de l’hôpital Saint-Jacques

Sur le domaine de Priorenia, à partir du XIIème siècle, les terres de cet hôpital-prieuré communiquaient avec des terrains espagnols, grâce à un pont en bois que, seuls, les Hendayais pouvaient emprunter. La Charte des Privilèges du roi Louis XIII maintient l’exclusivité du passage.

Louis XIV confirme le titre de concession « …nous avons maintenu et maintenons aux habitants de Hendaye et autres sujets de Sa Dite Majesté très Chrétienne, à savoir… les habitants de Hendaye… jouiront et posséderont le passage de l’hôpital Saint-Jacques, avec celui de Hendaye vis-à-vis de Fontarabie. » Sa Majesté approuve cette sentence le 25 février 1668, à Saint-Germain en Laye. Hendaye eut la jouissance du bac jusqu’à la loi du 6 frimaire an VII (26 novembre 1798) qui abolit tous les privilèges relatifs aux bacs de rivières et les fit rentrer dans le domaine de l’Etat. Des pièces authentiques remontant à l’année 1831 prouvent que l’administration française a continué à renouveler cette adjudication à des Hendayais dont le batelier Olaïtz.

A la suite, en 1884, après 18 années de service du passeur Jean-Baptiste Durruty, un nouveau gestionnaire et quelques bateliers, considérant leurs propres intérêts avant l’intérêt général, souhaitent la suppression de ce moyen de transports public, pour avoir la mainmise privée sur les passages. « Les voyageurs seraient, alors, à la merci de bateliers qui les rançonneraient, à discrétion, par leurs exigences ou refus de passage et même, parfois, les moyens de passage leur feraient complètement défaut.»
 

Le Conseil Municipal, réuni le 13 mai 1885, demande, avec insistance, le maintien du bac considérant que sa suppression entraînerait des conflits, entre les nombreux bateliers réunis sur ce site, importunant, alors, les voyageurs.

Le bac fonctionnera jusqu’en 1914, continuant à déposer les voyageurs au débarcadère d’Irun. En 1912, Paul Faure, natif de Dordogne, député, dirigeant de la SFIO, relate, avec nostalgie, ses traversées en bac.

« J’aurais voulu que les habitants des deux rives aient un regret, un geste d’adieu, pour quelque chose de très poétique, de très pittoresque, qui va disparaître ; je veux parler du bateau, sorte de bac qui transportait bêtes et gens d’une rive à l’autre. Bac, passeurs, ces mots évoquent nettement ce qu’ils expriment. A peine les ai-je prononcés, que je vois tout de suite la campagne, sa vie très lente qui a le temps, le village et ses gens qui ne se hâtent pas… Le bac de Hendaye, … je l’ai pris plus de cent fois, par tous les temps, à toutes les heures. Les étrangers, les touristes ne le connaissaient guère. Seuls, le prenaient les Basques de la région de Hendaye et ceux du Guipuzcoa, gens à béret et à makila, les uns et les autres jamais pressés. D’ailleurs, quand on arrivait, que ce soit sur la rive française ou espagnole, le passeur n’était jamais là ; il était toujours en face mais on ne s’en plaignait pas. ... Généralement, on était là plusieurs à attendre. Tout d’abord, chacun restait seul dans son coin puis, le passeur tardant à venir, on trouvait que le temps était long, alors, on se rapprochait, on formait des groupes. Finalement, presque toujours, on dansait ; presque toujours, il y avait un accordéon ou une guitare ou sinon quelqu’un sifflait ou chantait. … Cinq ou six couples, jamais plus. Ils tournaient gracieusement sous l’œil amusé des douaniers ; souvent, un miquelet, (militaire espagnol) pèlerine bleue, béret rouge était dans la danse. … Le soir, la nuit tombée, quand on arrivait à la rive française, le passeur était presque toujours en face, en train de boire avec les carabiniers espagnols dans une cidrerie dont on voyait la lumière. Alors, le jeu était de l’appeler. Batelier ! Batelier ! C’était à qui crierait le plus fort. Au bout d’un moment, quelque chose bougeait là-bas et le bateau arrivait. Ombre sur l’ombre, il glissait dans un petit clapotis très doux puis touchait la rive avec le bruit mat et long de la quille raclant le sable. Oh ! Charme de ce bac. Oh ! Poésie de ces bals, de ces appels dans la nuit. Et maintenant, tout cela va finir. Ce va-et-vient pittoresque, ces attentes, tout cela ne sera plus. Sur le nouveau pont, on passera, on ne s’arrêtera pas. … La rive de Santiago sera désormais sans danseurs, sans guitares et sans amoureux. Mais moi, quand allant de Hendaye à Irun, je passerai sur le dos de fer du pont, instinctivement, je regarderai en bas à gauche, l’endroit de l’eau que suivait le bac. Et j’y verrai les traces de son passage, comme on voit sur les sentiers, les traces de pas qui ont disparu. »

Le passage de Hendaye à Fontarabie

N’importe quel batelier pouvait faire passer des personnes vers Fontarabie. Le Conseil Municipal crée un service public, en 1866. Etienne Boucher de Crèvecoeur, chef du poste de douane de Béhobie, se rend régulièrement à Fontarabie. « De Fontarabie à Hendaye, le trajet a lieu ou par eau pendant la marée ou à gué, lorsque la mer est basse, en traversant seulement en bateau le lit de la rivière qui ne demeure pas à sec ».

Effectivement, l'alternance des marées se fait ressentir dans le bassin de la Bidassoa.


 

La marée descendante laisse apparaître un immense banc de sable appelé « playa », à cause de sa texture fine. Entre la rive espagnole et ce sable, « le chenal » où la Bidassoa est infranchissable à gué, bien qu’elle se soit considérablement rétrécie. Dans la partie sablonneuse, s’insinue un petit « canal » dont la profondeur varie en fonction du coefficient de la marée. Quand le niveau est suffisant, il n’est pas rare de voir le batelier, de l’eau jusqu’aux genoux, pousser son embarcation ou bien se servir de sa rame, à la manière d’un gabarrier. Le canal bifurque, vers le sud, à une trentaine de mètres de l’embarcadère hendayais. Devant ce dernier, subsiste rarement de l’eau et le sol est généreusement vaseux. Cette configuration engendre des petits désagréments, au moment de l’embarquement et du débarquement. Cap sur Fontarabie, les messieurs se déchaussent, relèvent le bas de leurs pantalons, descendent les trois marches de l’embarcadère qui les met en contact avec la vase souvent nauséabonde, traversent la zone d’enlisement et retrouvent le sable du « playa ». Les dames, généralement, se font porter par le passeur jusqu’à la zone sablonneuse. De là, voyageurs et bateliers marchent une centaine de mètres, vers le « chenal » avant de monter dans l’embarcation, ancrée au bord du sable. Souvent, les scènes sont cocasses, les cris et les rires fusent près de l’embarcadère, à cause de la traversée de la partie vaseuse et glissante. Pierre Loti évoque « une étendue confuse au sol traître qui éveille des idées de chaos ».


Ces cartes postales proposent quelques scènes typiques, lors de la marée descendante.

Laissons François Duhourcau, romancier et historien bayonnais, lauréat du grand prix de l’Académie Française, en 1925, décrire «… la marée montante, bientôt, qui ramène la vie. Les lames s’avancent pressées, bruissantes puis le clapotis et le scintillement de l’onde… Les barques des passeurs vont et viennent à la rame, sur l’eau envahissante... La joie revient au cœur des bateliers dont moins grande est la peine ; ils chantent accompagnés du cri des mouettes… Cette reviviscence universelle influe sur l’âme la plus atone et dispose à espérer de la vie tous les renouveaux…Ajoutez à cela, le miroir de la lagune changeante, le va-et-vient des mariniers qui enlèvent leur barque à coups d’avirons scintillants, sous les carillons, argentins et graves, qui s’entrecroisent de la rive française à la rive espagnole et vous aurez la poésie qu’exhale ce prestigieux canton ». Lorsque la marée est haute, il est plus aisé de s’installer dans les bateaux depuis les embarcadères respectifs.

Le passeur aide les voyageurs à monter dans son embarcation. Ils occupent, d’abord, les bancs situés à la poupe, ensuite les latéraux et ceux de la proue. Il invite tous les indécis à grimper à bord. Souvent, l’eau arrive à la partie supérieure de l’embarcation.


Lorsque les conditions climatiques le permettent, une petite voile est montée à l'avant.


Pour le marché du samedi et la Bixintxo à Hendaye, « l’alarde » du 8 septembre et la procession du Vendredi-Saint, à Fontarabie, c’est l’occasion de retrouver amis et familles pour faire la fête … et un peu de contrebande. Les membres d’une même famille d’origine espagnole, séparés par la rivière pour des raisons administratives ou politiques, se donnaient rendez-vous à Fontarabie. Venant de France, ils embarquaient à Hendaye. Ces jours-là, les bateliers étaient encore plus sollicités et des files d’attente se formaient, sur les embarcadères. Dans les années 1870, une clientèle fortunée de Saint-Jean de Luz, Biarritz et Bayonne faisait l’aller et retour en barque, plusieurs fois par semaine pour écouter les mélodies des orchestres dans les jardins de Fontarabie.


 

Dans son roman « Ramuntcho », l’auteur décrit des scènes de contrebande, la nuit, dans le bassin de la Bidassoa, avec son héros et la participation de passeurs patentés. De sa maison « Bakhar Etxea », il regardait « ces marins et contrebandiers qui montent des barques d’allure lente, traînant avec elles de longues rides alanguies, dérangeant par place les images renversées de Fontarabie et des montagnes ». Chaque soir de Noël, seul ou avec des amis, il louait les services d’un batelier qui, après un quart d’heure de traversée, lui faisait aborder le rivage espagnol afin d’assister à la messe de minuit, dans le couvent des moines capucins. Certains passeurs étaient détournés de leur activité professionnelle. Ainsi, le légendaire Pépé Camino, sur son bateau « L’hirondelle », transportait, régulièrement, une Nord-américaine tout près des rochers « Les deux jumeaux ». Elle plongeait et nageait, ensuite, jusqu’à l’embouchure de la Bidassoa, le batelier, ramant à ses côtés pour assurer la sécurité. A marée haute, durant la période estivale, les bateliers faisaient découvrir « l’île des faisans » aux touristes. Un autre service de transport par eau était, également, assuré entre le centre ville et la grève des bains d’Ondaralxou, plage des Hendayais, au niveau actuel du port de la Floride, la grande plage étant plus fréquentée par des touristes. En été 1897, le maire demanda qu’il soit élevé, à cet endroit, « un abri quelconque qui permette aux gens de s’y habiller décemment ».

De nombreux Hendayais ont été, à court ou à long terme, amenés à effectuer les passages entre les deux cités frontalières. Dans la liste des embarcations et de leur propriétaire, figure un grand nombre de passeurs. Parmi les plus réputés, citons, également, avec leur surnom : Elie Naçabal (Chamblan), Elie Nazabal (Tarat), Orthous (Pottoko), Firmin Sistiaga (Bitiri) et son fils Bartolomée, Pépé Camino qui initia quelques jeunes à ce dur métier, dont Patxiku Berra. En 1891, Ulysse et Jean Baptiste Vanlissum, Suertegaray, Ignacio, Jean Ortet, Navarra signent un nouveau règlement devant le syndic, B. lafosse.

 

LISTE DES EMBARCATIONS ATTACHEES AU PORT DE HENDAYE

JANVIER 1909

NOMS DES EMBARCATIONS NOMS DES PROPRIETAIRES

MARIE Errecarte  --MARIA Nazabal --HORTENSE Camino  --PASSE-PARTOUT Séverine --SANS GENE Murat-- JOSEPHINE Labourdette --GUADALUPE Sahuc

LAMATCHICHE Auzelou --MICHEL Orthous -- JUANITA Vic, maire --JOSEPHINE Burguet --JEAN Duhart--TALASSA Bigot--IZARRA Errecarte--

IVONNE Naçabal --LIANE DE POUGIE Sahuc -- L’ILE DES FAISANS Vanlissum

SAINT-IGNACE Orthous  --ONGUI ETHORRY Oronoz--DESIRE Humbert --BELLE ETOILE Iriondo--LA RHUNE Ortet --DREYFUS Duhart--JOSEPHINE Errecarte--THERESE Errecarte --SAINT ETIENNE Garmendia--JOSE Lecueder

MORROSO Artola--  MARGUERITTE Bellocq --SAINTE JEANNE Argoitia

GABRIEL Errasquin--PAREGABEA Emparan --PALAYE Emparan --NINO Méthol

LE VENGEUR Errecarte--ONDINE David--JULIEN Vanlissum--LES 3 FRERES Suertegaray --JUANITTA Barbarenia --LES 3 COURONNES Pépé Camino --SUERTE ONA Habans

Les bateaux stationnaires

Suite à la multiplication des problèmes et à leur diversification entre riverains de la Bidassoa, le Ministre de la Marine Nationale française et son homologue espagnol affectent des navires à la surveillance du cours d’eau frontalier. Ce sont des bateaux de guerre, convertis en garde-pêche, susceptibles de se déplacer pour des interventions sur la rivière ou en mer. Le plus souvent, justifiant leur appellation, ils se retrouvaient à l’ancre, au milieu du chenal principal de la Bidassoa, comme le navire espagnol ou à quai, pour les Français, à la base navale hendayaise.

Sur des cartes postales anciennes, des petits bateaux de passeurs vont et viennent près d’un bâtiment, « stationné » tout près de la rive espagnole : la canonnière « Mac-Mahon ». Construite en 1887, son équipage pouvait comprendre 31 hommes ; 2 canons de 42 et un canon de 37 constituaient son armement. Elle faisait partie de l’effectif de la Marine Royale Espagnole qui comptait une trentaine de canonnières légères, dites de seconde classe (moins de 100 tonnes). Après pratiquement l’anéantissement de l’armada espagnole, au cours de la guerre hispano-américaine de 1898, initiée par les Nord-américains pour libérer les Cubains de la tutelle hispanique, le Mac-Mahon est en mission, dans le bassin de la Bidassoa. Elle consiste à veiller à la bonne application des lois et traités en vigueur sur la pêche, la récolte des coquillages et le transport des biens et des personnes : le commandant de ce navire, en accord avec son homologue français interdit la pêche des huîtres, en 1900, à cause de leur petite taille, dans l’intérêt de leur conservation. Le bateau restera en service jusqu’en 1930.

Côté français, des stationnaires ont croisé le Mac-Mahon.

Notamment, tout d’abord, la chaloupe canonnière « Le Javelot », sortie des chantiers de La Seyne en 1866, fonctionnelle dès l’année suivante. Après 18 années de service, elle est désarmée, appareille de Toulon à Bordeaux, par le Canal du Midi et accoste à la station navale de Hendaye, en mars 1886. « Le Javelot » n’était pas à la pointe de l’armement naval dissuasif, dans la mesure où il était très souvent en panne, apponté près de la voie ferroviaire. D’ailleurs, les Espagnols lui avaient réservé un couplet où il était question de son « état stationnaire » :

"El Javelot es un barco de guerra, anclado en el Bidasoa, con ostras en los pies".

On associe le nom de cette chaloupe à celui de Pierre Loti puisqu’il en a assuré le commandement, à 41 ans, de même que celui de la station navale, du 16 novembre 1891 au 16 juin 1893 puis du 16 mai 1896 au 1er janvier 1898.

Sur la proposition du Ministère de la Marine, le Président de la République, Jules Grévy, enjoignit Pierre Loti de prendre le commandement du « Javelot » qui était, « de toute éternité, en mission dans la Bidassoa. » Les voyageurs qui allaient de Hendaye à Saint-Sébastien se demandaient, au juste, quelle était cette mission, lorsqu’ils voyaient cette embarcation perpétuellement embossée, sous le pont de chemin de fer. Les uns disaient que c’était pour surveiller la côte, les autres pour la contrebande… Certains pensaient que « Le Javelot » était un observatoire commode pour étudier l’âme basque ! Pourvu de ce commandement qui n’exigeait pas une application soutenue ni une attention de tous les instants, Pierre Loti a pu rêver, méditer, écrire, corriger ses épreuves littéraires. Fin des années 1880, « Le Nautile », chaloupe à vapeur, est amarrée, à ses côtés. En 1899, une pétition des pêcheurs luziens et cibouriens, adressée au Ministre de la Marine, vise leurs homologues espagnols qui viennent, en force et en exerçant des violences, s’emparer du poisson « tricolore », dans les eaux françaises. « Le Javelot » est dans l’impossibilité de se dégager du ponton et le « Nautile » incapable d’atteindre, à la course, les bateaux à la rame ! Pour la petite histoire, d’après le Conseil Municipal de Hendaye, c’est la concurrence de son port et de sa gare avec la cité luzienne qui a fait réagir les plaignants.

« Le Javelot » sera rayé du ponton de la Bidassoa, en 1901 et démoli, en 1911.

Ensuite, le torpilleur de haute mer « Le Grondeur » remplace la chaloupe canonnière, en mars 1910. Construit aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, il est mis à flot en février 1892. Long de 45,5 mètres, utilisant 2 chaudières et 2 hélices, le torpilleur a fière allure. C’est le Lieutenant de Vaisseau Bécue qui en assure le commandement de 1911 à 1914. Mis à disposition de la marine française durant la première guerre mondiale, il se met en évidence par des actions héroïques, notamment en 1917. Il finira comme garde-pêche, à Saint-Jean de Luz en 1924 et 1925, avant d’être démoli en 1926. En 1914, le « Qui vive » sera l’annexe du torpilleur.

Règlements et navigation

Excédée par le désordre causé par le non-respect d’arrêtés consécutifs à des litiges, la municipalité s’en remet au Préfet des Basses-Pyrénées. Par un courrier du 26 mars 1885, il répond à Monsieur Vic, maire de Hendaye, qu’il n’existe aucun règlement concernant la police générale des bateaux et des bacs.

Des mesures sont prises pour essayer de régulariser des situations anarchiques. Un syndicat des bateliers hendayais voit le jour et, avec le concours du Conseil Municipal, fixe des tarifs pour le passage en Espagne : 0,50 centime par personne et 0,15 centime pour les abonnés. (le kilo de pain coûtait 0,45 centime). Les deux parties mettent au point un règlement :

- Chaque batelier a l’obligation de faire son tour correspondant à son numéro,

- Si un batelier est occupé par ses travaux personnels, il peut se faire remplacer par un de ses collègues mais il est, à son tour, obligé de remplacer celui qui a fait le sien,

- Celui qui ne remplira pas les conditions ci-dessus indiquées payera une amende de un franc et perdra sa journée.

Vu la loi du 5 avril 1884 qui reconnaît l’autonomie communale et le règlement, par les délibérations du Conseil Municipal, des affaires de la commune, la municipalité considère qu’il importe de prendre des mesures relatives au maintien de la sûreté et de la tranquillité publiques, à Hendaye, le 14 novembre 1891.

 

« - Toute sollicitation importune pour … offres de passages sur la Bidassoa … sont interdits dans la cour de la gare et dans les rues de Hendaye,

 

- Les bateliers se tiendront au port d’embarquement pour le passage à Fontarabie et porteront, d’une manière apparente, soit au béret soit au bras, le numéro correspondant au bateau pour lequel ils sont patentés. »

 

Les problèmes subsistent toujours, il n’y a pas de consensus au niveau de la tarification des passages, notamment.

Le 5 septembre 1894, le maire Monsieur Vic, arrête :

 

 

« Considérant que pour éviter des réclamations souvent produites par les personnes qui se rendent en barque du port de Hendaye à la jetée de Fontarabie, il est de toute nécessité de fixer les voyageurs sur les prix habituels de passage que les bateliers peuvent exiger d’eux,

 

- Art.1 : Le prix d’une traversée de Hendaye à Fontarabie ou de Fontarabie à Hendaye ne pourra être moindre de 0,15 centime ni excéder 0,50 centime par personne,

 

- Art.2 : Le prix de parcours par eau de Hendaye à la plage (grève d’Ondaralxou) ne pourra être moindre de 0,10 centime ni excéder 0,30 centime par personne,

 

- Art.3 : Les contraventions aux dispositions du présent arrêté seront constatées par procès verbaux et poursuites, conformément à la loi. »

 

En novembre 1894, le Directeur des Douanes demande à Monsieur Vic de dresser une liste des embarcations françaises patentées ou francisées (par le paiement des droits) qui sera échangée entre les deux pays par les maires des communes respectives. Chaque mairie recevra, en échange, les noms des passeurs ou armateurs voisins. Ainsi, Fontarabie et Hendaye devront posséder la nomenclature de toute la flottille qui assure la navette entre les deux villes. Les bateliers, après avoir signalé les noms de l’embarcation et de son propriétaire, connaissent le numéro d’immatriculation de leur outil de travail.

 

Le Directeur des Douanes ne pouvait pas imaginer qu’un bateau présenterait, à tribord, une immatriculation espagnole et, à bâbord, une française !

 

En décembre 1908, le commandant de la canonnière « Le Javelot » constate, en particulier, que le samedi, les bateliers surchargent leur embarcation. Il prend, alors, la décision d’interdire de faire embarquer plus de 10 personnes, enfants compris (11 avec le batelier). En temps de crue, lorsque le courant devient plus fort, ce nombre sera réduit à 6. D’ailleurs, les patrons doivent obéissance aux gradés du stationnaire qui jugeront de devoir faire débarquer des passagers. Pareil arrêté est pris par le commandant du stationnaire espagnol, « Le Mac-Mahon ».

 

 Image14

 

 

Au cours des délibérations du Conseil Municipal du 3 août 1912, il est encore question de l’action des bateliers français et espagnols qui troublent les rues de la cité hendayaise, par leurs sollicitations et leurs exigences envers les voyageurs. Une nouvelle réglementation est adoptée.

Il faut préciser que les bateliers ont souvent connu des injustices et exclusions qui les privaient de leur seul moyen d’existence, eux et leur famille.

Affaire de la batellerie de Hendaye

Au cours des années 1884-1885, l’épidémie de choléra fit huit cent mille victimes, en Espagne. En juin 1884, le gouvernement espagnol décida que les voyageurs allant de France en Espagne, par Hendaye, devaient subir une quarantaine dans des lazarets installés à Irun, Behobia et Fontarabie qui s’avérèrent insuffisants pour recevoir les voyageurs s’y présentant. Ces derniers devaient attendre à Hendaye que le gouvernement espagnol voulut bien les recevoir. Dès que les lazarets furent prêts, le Vice-consul d’Espagne ordonna que le transit soit assuré par la Bidassoa et non par la voie ferrée. Pendant les deux ou trois premiers jours, le service fut fait indistinctement par tous les bateliers du port de Hendaye, patentés ou non, inscrits ou non inscrits mais, cela ne plaisait pas au Syndic des Gens de Mer de Hendaye, propriétaire de l’un des bateaux servant au transport des voyageurs. Ce personnage, le Vice-consul espagnol et le Commissaire de Surveillance Administrative de la gare de Hendaye s’unirent pour évincer les bateliers français. Ils imaginèrent que les voyageurs s’embarqueraient hors du port hendayais ; ainsi, le Vice-consul était libre d’imposer aux voyageurs telles barques que bon lui semblait pour aborder sur la rive espagnole. Suite aux protestations faites par les bateliers et la municipalité, intervint le Commissaire de l’Inscription Maritime de Saint-Jean de Luz qui menaça les bateliers, exclus, de peines disciplinaires, telles que l’envoi à Rochefort ou tout autre port de l’Etat s’ils persistaient à dénoncer la décision du Vice-consul. Le Conseil Municipal espérait que « l’autorité compétente saurait faire sentir à ces fonctionnaires non patriotes, l’inconvénient qu’il y a à méconnaître les convenances et les devoirs que leur imposent leurs charges et leur qualité de Français ». Après l’application stricte des articles et traités spécifiques concernant la navigation sur la Bidassoa, aucune peine disciplinaire ne put être prononcée, les propriétaires des barques espagnoles renoncèrent au transport et, seules, les embarcations françaises patentées purent circuler, exception faite pour celle du Syndic des Gens de Mer, montée par un de ses domestiques.

Les derniers bateliers

Après la deuxième guerre mondiale, la vie économique tournait au ralenti, tant en France qu’en Espagne, après la guerre civile : des denrées manquaient de chaque côté de la Bidassoa. Des passeurs espagnols venaient jusqu’à Hendaye, le battela chargé de bouteilles de vin, principalement, qui étaient échangées contre des miches de pain, la plupart du temps.

Des élèves de Fontarabie suivaient une scolarité dans les écoles hendayaises. Par tous les temps, ils étaient transportés par les passeurs.

Au début des années 60 le nombre des bateliers a considérablement diminué. Du côté français, Paolo Errazquin et Jean Suertegaray assuraient, encore, la liaison internationale. Les efforts physiques devaient être de plus en plus pesants chez ces deux Hendayais, atteints par la limite d’âge mais, quelles que soient les conditions météorologiques, ils continuaient, avenants, à exercer leur métier. Depuis Fontarabie, deux frères, Teodoro et Juanito Araneta, transportaient les passagers jusqu’à Hendaye. Quand les usagers du passage étaient nombreux, ils n’hésitaient pas à affréter une deuxième barque qu’ils accrochaient à la leur et on les voyait accoster, au débarcadère, avec deux embarcations remplies à ras bord. Souvent, en retournant à leur port d’attache, ils invitaient des jeunes du quartier du Port qu’ils ramenaient, ensuite, à Hendaye lors de la traversée suivante. Ces riverains peuvent témoigner du régime que les deux frères suivaient pour garder la forme, dans la journée : pain, pommes et clarete !

De nouveaux ponts, des services de bus, de tramways ont contribué à des déplacements plus rapides : le métier de rameur-passeur a disparu progressivement. Aujourd’hui, un service de bateaux à moteur continue de déposer les usagers se rendant de chaque côté de la Bidassoa. On n'entend plus le bruit des rames frottant contre les estropes et les tolets mais, en cinq minutes, on est rendu à destination. Les embarcadères ont été déplacés à Sokoburu et à l’ancienne criée de Fontarabie : au moment des fêtes, on retrouve les files d’attente et l’atmosphère festive. Le cadre est toujours aussi majestueux. On n’est pas très loin de ce que demandait Walter Starki, directeur de l’Institut Britannique de Madrid, au passeur espagnol qui l’emmenait à Fontarabie : « Ne ramez pas si vite. J’ai toute ma vie devant moi. Je vous donnerai quatre pesetas au lieu de deux, si vous abandonnez vos rames et si vous me permettez de contempler, lentement, ce beau paysage ».

____________________________________________________

___________________________________

 

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

Retour au sommaire                           Suite

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

 

______________________________________



16 septembre 2013

COMETE le film

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

Publicité
Publicité
16 septembre 2013

Lettre de Etienne PELLOT

LETTRE

 de Etienne PELLOT


 

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

16 septembre 2013

Loti San Martial

LOTI

SAN MARTIAL      I

HENDAYE, huit heures du matin, le 30 du beau mois de juin. Un peu tard pour me rendre dans la montagne espagnole, au gai pèlerinage du jour. Les autres pèlerins, j'en suis sûr, sont déjà en marche et j'arriverai le dernier.

Tant pis ! En voiture, afin de regagner le temps perdu, je pars pour Saint-Martial, espérant rattraper encore la procession qui m'a certainement beaucoup devancé.

Au sommet d'un coteau pointu, en avant de la grande chaîne pyrénéenne, la vieille chapelle de Saint-Martial est perchée, et, d'ici, des bords de la Bidassoa, on l'aperçoit en l'air, toute blanche et toute seule, se détachant sur le haut écran sombre des montagnes du fond. C'est là que, depuis quatre siècles à peu près, il est d'usage de se rendre tous les ans à même date, pour une messe en musique et en costumes, à la mémoire d'une ancienne bataille qui laissa sur cette petite cime nombre de morts couchés dans la fougère.

L'ermitage de Saint-Martial un quart de siècle avant l'érection de sa nouvelle tour.

Il a plu toute cette nuit ; les campagnes mouillées sont vertes à l'infini, vertes de ce vert frais et printanier qui dure à peu près jusqu'à l'automne, en ce pays d'ombre et d'averses chaudes. Surtout cette montagne de Saint-Martial est verte particulièrement, à cause des fougères qui la recouvrent d'un tapis, et il y croît aussi des chênes, aux feuilles encore tendres, qui y sont clairsemés avec grâce comme, sur une pelouse, les arbres d'un parc. Puisque je suis en voiture cette fois, c'est par la nouvelle route carrossable que je monte vers la chapelle blanche de la cime. Mais d'autres chemins, - d'étroits sentiers, des raccourcis à peine tracés dans l'herbe et les fleurettes sauvages, - conduisent plus directement là-haut. Et tout cela qui, en dehors de ce jour consacré, reste d'un bout de l'année à l'autre solitaire, tout cela est plein de monde à cette heure, plein de pèlerins et de pèlerines en retard comme moi, qui se dépêchent, qui grimpent gaiement avec des rires. Oh ! les gentilles toilettes claires, les gentils corsages roses ou bleus des jeunes Basquaises, toujours si bien attifées et si bien peignées, qui aujourd'hui promènent des nuances de fleurs sur tout ce manteau vert de la montagne !

Par les sentiers ardus grimpent aussi des marchands de bonbons, de sucreries, de vins doux et de cocos, portant sur la tête leurs marchandises, en édifices extravagants. Et des bébés, des bébés innombrables, grimpent par troupes, par familles, allongeant leurs petites jambes, les plus jeunes d'entre eux à la remorque des plus grands, tous en béret basque, bien entendu, et empressés, affairés, comiques. On en voit qui montent à quatre pattes, avec des tournures de grenouilles, s'accrochant aux herbes. Ce sont du reste les seuls pèlerins un peu graves, ces petits-là, les seuls qui ne s'amusent s'amusent pas : leurs yeux écarquillés expriment l'inquiétude de ne pas arriver à temps, la crainte que la montagne ne soit trop haute ; et ils se dépêchent, ils se dépêchent tant qu'ils peuvent, comme si leur présence à cette fête était de nécessité capitale.

Hendaye et la Bidassoa vues de Saint-Martial au milieu du siècle dernier.

La route carrossable, en grands lacets, où mes chevaux trottent malgré la montée roide, croise deux, trois, quatre, cinq fois les raccourcis des piétons, et à chaque tour je rencontre les mêmes gens, qui, à pied, arriveront aussi vite que moi avec ma bête de voiture. Il y a surtout une bande de petites jeunes filles de Fontarabie, en robes d'indienne rose, que je rencontre tout le temps. Nous nous connaissions vaguement déjà, nous étant vus à des fêtes, à des processions, à des courses de taureaux, à toutes ces réunions de plein air qui sont la vie du pays basque, et ce matin, après le deuxième tournant qui nous met l'un en face des autres, nous commençons de nous sourire. Au quatrième, nous nous disons bonjour. Et, amusées de cela, elles se hâtent davantage, pour que nos rencontres se renouvellent jusqu'en haut. Mon Dieu ! comme j'ai été naïf de prendre une voiture pour aller plus vite, sans songer que ces lacets n'en finiraient plus ! Aux points de croisement, elles arrivent toujours les premières, un peu moqueuses de ma lenteur, un peu essoufflées aussi, mais si peu ! la poitrine gentiment haletante sous l'étoffe légère et tendue, les joues rouges, les yeux vifs, le sang alerte des contrebandiers et des montagnards en mouvement dans toutes leurs veines...

*
* *

A mesure que nous nous élevons, le pays, qui alentour paraît grandir, se révèle admirablement vert au loin comme au près. A notre altitude, tout est boisé et feuillu, c'est un monde d'arbres et de fougères. Et, plus verte encore que la montagne, la vallée de la Bidassoa, déjà très bas sous nos pieds, étale, jusqu'aux sables des plages, la nuance éclatante de ses maïs nouveaux. Au delà ensuite, vers l'horizon du nord, le golfe de Biscaye se déploie, infiniment bleu, le long des dunes et des landes de France, dont on pourrait suivre la ligne, comme sur une carte, jusqu'aux confins de la Gascogne.

Mais, tandis que toute cette région des plaines et de l'Océan s'aime en profondeur, au contraire les Pyrénées, du côté opposé, derrière le coteau que nous gravissons, nous font l'effet de monter avec nous, toujours plus hautes et plus écrasantes au-dessus de nos têtes ; au pied de leurs masses obscures, encore enveloppées des nuages et des dernières averses de la nuit, on dirait un peu des jouets d'enfant, cette petite montagne où nous sommes et cette petite chapelle où nous nous dépêchons d'aller.

Décidément, je suis en retard, car j'aperçois, en levant les yeux, la procession bien plus prés d'arriver que je ne croyais ; elle est déjà dans le dernier lacet de la route, presque à toucher le but, la multitude de ses bérets carlistes chemine en traînée rouge, dans le vert magnifique des fougères. Et voici la cloche de la chapelle qui, à son approche, entonne le carillon des fêtes. Et bientôt voici les coups de fusil, signalant qu'elle arrive ! C'est fini, nous aurons manqué son entrée.

A part quelques pauvres bébés, restés en détresse parmi les herbes, nous sommes les derniers ou à peu près, ces petites filles et moi, ces petites filles en robe rose ou bleue, qui n'ont pas perdu leur distance dans les raidillons de la fin. Ma voiture en va qui semble lointaine. Quelque chose peut-être monte à ce moment vers le ciel, quelque chose de cette prière dite sur une montagne, au-dessus des clochers et des villages, au milieu de la magnificence des verdures de juin, entre les Pyrénées sombres et le déploiement bleu de la mer...

Mais l'impression religieuse est furtive ici, avec toute cette jeunesse excitée. La fanfare, qui d'abord jouait des morceaux presque lents et pensifs, ne peut longtemps s'y tenir passe bientôt à des rythmes plus gais - et tout à coup se lance délibérément dans un air de fandango.

 

 

____________________________________

 

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

Retour au sommaire                            Suite

 

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

 

 

_____________________________________



16 septembre 2013

L'Ile des Faisans

L'Ile des Faisans

 ou de la Conférence       I  

Le courrier reçu ci-dessous a suscité la curiosité des historiens d'Oroitza qui tentent d'y apporter une réponse. Deux d'entre eux ont formulé un avis que vous pourrez trouver ci-dessous : d'une part Pedro Sanchez Blanco et Axel Brücker. Si vous pensez pouvoir indiquer des compléments ou d'autres éléments de réponse, vous pouvez prendre contact avec notre association par le biais du formulaire Contact.

L'ILE DES FAISANS ou DE LA CONFERENCE

APPARITION ET SIGNIFICATION DU NOM « FAISANS »



(Réponse à Mme. THERESE RAFFAUD d’Anglet)

D’'Après Luis de Uranzu dans « Lo que el rìo viò » la dénomination Île des Faisans apparaît pour la première fois dans le «Compendio Historial» de Esteban de Garibay publié à Anvers en 1571 «..la isleta llamada de los Faisanes que el río hace junto a la orilla de Francia....» (…la petite île appelée des faisans que la rivière fait du côté de la rive de France…) et ceci en parlant de la Bataille de Saint Martial de 1522 entre Charles V et François 1er qui appuyait la dynastie de Bourbon-Albret pour reconquérir la Navarre conquise en 1512 par Ferdinand le Catholique, grand-père de Charles 1er d’Espagne et V d’Allemagne.

Antérieurement l'Ile (ou l’ensemble des îles voisines) a été connu sous le nom de île ou des îles «de l'Hôpital» en raison de son appartenance au Prieuré-Hôpital de Saint Jacques de Subernoa situé à gauche de l'actuel Pont Santiago entre Irun et Hendaye (selon Jean Fourcade). Dans quelques cartes élaborées lors de la célébration de la Conférence de la Paix apparaît le nom « d’Île de l’Hôpital », mais plus nombreuses sont les cartes de l’époque où figure le nom d’Île des Faisans qui se maintiendra jusqu’à aujourd’hui en même temps que le nom d’Île de la Conférence.

A partir de 1659 en raison de la Conférence de la Paix qui, sur cette île, réunit la France et l'Espagne, on la connaîtra en France comme l'Île de la Conférence (Luis de Uranzu et Jean Sermet).

D'où provient le nom des « faisans » donné à l'île dans l'oeuvre de Garibay ?

Luis de Uranzu recense trois possibles origines et significations du nom « faisans » appliqué à la petite île :

- les outardes et les vanneaux, oiseaux très présents dans les marécages seraient appelés faisans dans le Pays Basque d'outre- Bidassoa.

- le terme faisan aurait son équivalent hasan en langue gasconne et donc le nom de l’île serait un apport de plus du gascon à la toponymie des côtes du Labourd et du Guipuzcoa.

- Le gérondif faisant -s- s’emploierait comme substantif dans le langage juridique ; comme sur l’Île on aurait fait des faceries, le nom faisans dériverait des « faisants des faceries » (Philippe Veyrin)

Un livre, pas encore identifié par Mme Raffaud, présenterait deux possibilités :

- le terme faisant équivaudrait à pontonnier (celui qui s’occupe d'un bac, un passeur, qui reçoit le pontonnage)

- le terme faisance peut signifier redevance due pour un bien appartenant à autrui, le faisant pouvait être le péager chargé de recouvrir la redevance due pour le passage de la Bidassoa, soit par le gué de Béhobie soit par celui du Prieuré.

A la vue de ce qui précède on peut :

- affirmer que le nom faisans désigne depuis le XVIe siècle la petite île qui à partir de 1659 sera aussi appelée « de la Conférence »

- refuser que « faisans » (faisanes en espagnol) puisse dériver de « faisans de faceries » (ceux qui font des faceries) pour trois raisons :

1° Le terme faceries est la traduction en français des « facerias » terme espagnol qui aurait donné en tout cas la dénomination « d’Île des Faceries » ;

2°Les faceries sont encore aujourd’hui des traités entre communes pyrénéennes portant sur la jouissance partagée des pacages limitrophes ou pour résoudre les problèmes propres aux sociétés montagnardes, or, rien de cela n’est vraisemblable entre les deux rives de la Bidassoa en aval de Vera de Bidassoa car il n’y a pas de pacages. On peut d’autre part constater que les affrontements à propos de navigation et pêche ont été constants du XVe au XXe siècle. En plus, il n’y a aucune preuve que dans l’île en question des faceries (et encore moins des Traités de bonne Correspondance –identifiés sans raison par Philippe Veyrin aux faceries) auraient été conclues C’est seulement à partir de 1659 que l’Île des Faisans accueillera les réunions des commissionnaires français et espagnols pour résoudre sans succès jusqu’en 1856 la délimitation frontalière dans la Bidassoa et les conflits entre les habitants des deux rives. (Selon René Cuzacq, cité par J. Sermet).

3° Il est douteux que l’on ait pu substantiver le terme « faisant » appliqué aux faceries terme qui appartient au droit coutumier.

- refuser l’équivalence faisant-pontonnier, hasardeuse et par manque de preuves documentaires et linguistiques.
- admettre comme hypothèse que le nom faisans appliqué à l’île en question procède de l’abondance des outardes et des vanneaux dans l’estuaire de la Bidassoa.
- douter de l’hypothèse que « faisans » dérive du mot hasan gascon.
- suivant la proposition de Mme Rafaud, émettre une hypothèse : le passage de la Bidassoa par les gués en aval de Biriatou impliquerait une redevance en nature ou en argent, une faisance ; à partir de ce fait, soit on s’acquittait de la redevance en passant par l’île, soit l’ensemble de faisances perçues étaient gardées dans l’île qui, dans les deux cas, pourrait être appelée Île des Faisans dont la prononciation espagnole donnerait faisanes.

Quelques questions à résoudre pour vérifier les hypothèses émises antérieurement :

Est-ce que l’on peut expliquer phonétiquement le passage de la prononciation « e » de faisan en français à « aï » de faisan en espagnol ?

La même interrogation se pose à propos du pluriel « faisans » en français et en espagnol « faisanes » ( « s »final prononcé).

Si d’après le « Dictionnaire Historique de l’ancien langage françois ou Glossaire de la langue françoise : depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV, par La Curne de Sainte-Palaye 1875 1882 », faisan s’écrivait « faisant » et le terme « faisance ou fesance » signifiant redevance apparaît au XIVe siècle en Normandie, comment expliquer le pluriel « faisanes » en espagnol ? L’arrivée d’un terme normand aux abords de la Bidassoa est-il vraisemblable?

CONCLUSION

Jean Sermet dans La Controverse artificielle sur l’identification de l’Île des Faisans écrit: « il faut se résigner à ne pas mettre en rapport les Faisans de notre île avec les usages des faceries et se résoudre pour le moment à ne pas apporter de solution à l’origine de ce nom ».

La collaboration de linguistes et d’experts en ornithologie pourrait aider à éclaircir quelques unes des interrogations signalées plus haut, et surtout la découverte du livre dont le souvenir de Mme Raffaud a déclenché ces pages.

BIBLIOGRAPHIE

Pour les controverses sur la signification du nom des « faisans » et l’identification toponymique mise en question par certains :

Jean Sermet, Île des Faisans, Île de la Conférence, Annales du Midi, Toulouse LXXIII, n° 3 1961 &

La controverse artificielle sur l’identification de l’Île des Faisans, Bulletin d’études de la Bidassoa n° 4 Irun 1987

Luis de Uranzu, Lo que el rìo viò, edit. La Gran Enciclopedia Vasca, Bilbao 1975, p. 189-228

Jean Fourcade, Île des Faisans, Île de la Conférence, S.S.LA. de Bayonne, nouvelle série, n° 118, 2ème trimestre 1968, p. 775-780

Philippe Veyrin, Les Basques de Labourd, de Soule et de Basse Navarre, leur histoire et leurs traditions, Musée Basque Bayonne 1942 ? p. 148-150

Pedro Sanchez Blanco  d’OROITZA

Dans son livre, Fulcanelli et le Mystère de la Croix d’Hendaye (Editions Séguier) Axel Brücker (membre de l’association Oroitza) consacre un chapitre entier à la signification possible de l’Ile des Faisans, basée sur la langue française, la langue de la diplomatie, et sur son rapprochement possible avec l’appellation qu’elle prit par la suite d’Ile de la Conférence sans jamais s’installer vraiment dans le langage courant.

Les « faisans » de l’île des Faisans

« Point de faisans dans l’île ! » écrit Victor Hugo, en traversant la Bidassoa, avec Juliette Drouet, pour se rendre à Irùn. « C’est la règle générale. A Paris, au Marais, (où habitel’écrivain), il n’y a pas de marais ; rue des Trois-Pavillons, il n’y a pas de pavillons ; rue de la Perle, il y a des gotons (des prostituées en argot) ; dans l’île des Cygnes (près de la Tour Eiffel), il n’y a que des savates naufragées et des chiens crevés. Quand un lieu s’appelle l’île des Faisans… il y a des canards ! O voyageurs, curieux impertinents, n’oubliez pas ceci ! »

Mais alors, où sont passés les faisans de l’île aux Faisans ?… ils sont passés, justement, dans la langue française… dans la « diplomatique », comme dirait Grasset d’Orcet, la langue des diplomates, comme le rappelait Fulcanelli.

Contrairement à une légende, bien entretenue, il n’y a jamais eu de faisans dans cette île minuscule. Ils eussent vite été dérangés et attrapés ! Rappelons que cette île, située en plein milieu de la Bidassoa, en aval du pont de Béhobie, est minuscule, à peine trente mètres de large et une centaine de long, minuscule, mais immense par son importance historique. Historique et politique, puisqu’elle bénéficie d’un statut unique en Europe !

En effet, l’Ile de la Conférence, de son nom officiel, ou Ile des Faisans, appartient en commun aux royaumes de France et d’Espagne. Indivision perpétuelle, seule exception en droit international, ce qui fut ratifié par le Traité de Bayonne du 2 décembre 1856. Enfin, une convention du 27 mars 1901 établit « les droits de police et de justice » sur l’île !

C’est ainsi que l’île des Faisans, une vingtaine d’arbres, est devenue un « condominium de droit international » ! Le droit de police et de justice sur l’île incombe depuis 1901, alternativement tous les six mois, au Royaume d’Espagne, non au Guipúzcoa mais à Madrid, et à la République française. Les gouvernements respectifs, qui ne manquent pas de fonctionnaires, en prennent, alternativement, chaque semestre, la lourde responsabilité.

La France, représentée par le capitaine de frégate commandant la station navale de la Bidassoa, lointain successeur de Pierre Loti, en prend le commandement chaque 12 août à 0 heure, jusqu’au 11 février à minuit. Pourquoi, le 12 août ? Pourquoi le 11 février ? Écrivez à l’administration ou au Quai d’Orsay, en joignant une enveloppe timbrée pour la réponse !

Prévenons donc les « malfaisants » qu’ils risquent, s’ils volent un sac, de se retrouver emmenés à la prison d’Hendaye, jusqu’au onze février, mais, plus grave, de se retrouver dans une prison madrilène, à partir du 12 février et ce jusqu’au 10 août ! Sauf qu’il n’y a pas de sac, ni même de faisan, à voler sur l’île des Faisans.

Et comme rien n’est simple sur la Bidassoa, il y a deux îles des Faisans ! Une, plus grande, proche de la rive française, collée à Hendaye et, la plus célèbre, celle qui a gardé ce drôle de nom, malgré toutes les tentatives pour la nommer Ile de la Conférence, en souvenir de la Paix des Pyrénées, le traité de l’Ile des Faisans signé en 1659.

Pourtant, ce nom d’Ile de la Conférence n’est pas un mauvais nom, mieux, il est une bonne « traduction » d’Ile des Faisans.

Cette île aurait pu s’appeler « Ile du Traité », ou, « Ile de la Paix ». Et, si elle s’appelle vraiment « Ile de la Conférence », les Espagnols devraient alors l’appeler parfois « Isla de la Conferencia », mais ils l’ont toujours appelée « Isla de los Faísans » ou Faísanos. Pourtant, tous les noms des lieux que nous partageons avec l’Espagne sont les mêmes, à l’orthographe près.

Mais alors, les Espagnols, eux, auraient-ils vu des faisans sur cette île ? Des faisans qu’ils n’auraient pas partagés avec nous, qui se seraient envolés de leur côté ?

Non, Ile des « Faisans », parce que, depuis des temps très anciens, cet îlot était, comme d’autres lieux du Pays Basque, un des endroits où les représentants des communes voisines se retrouvaient, en terrain neutre, pour discuter des affaires communes : Pâturages, pour des communes de chaque côté des Pyrénées, pêches et navigation pour les communes de chaque côté de la Bidassoa. Chaque commune dépêchait des représentants qui discutaient, parlementaient et parvenaient à des accords, des droits et des obligations, des limites, que l’on nommait des « faceries ». Quand on parvenait à un accord, on se serrait la main de part et d’autre de la table des négociations. Ces accords particuliers entre communes des royaumes de France et d’Espagne, ne concernaient pas les nations, mais seulement ces communes, et, par un droit coutumier, avaient force de lois. Ces faceries auxquelles les Basques sont très attachés ont duré, pour la plupart, jusqu’à nos jours. On peut encore voir au col de Lizuniaga, là où passe le « tracé » de la frontière entre les deux nations, au lieu dit « Luzuniako Mugarria », la monumentale table de pierre, sorte de menhir renversé, sur laquelle se négociaient les faceries entre Sare et ses voisines de Navarre.

Rappelons que les Basques ne connaissaient pas l’écriture. Ils en gardent encore, de nos jours, un profond respect de la parole donnée, de la chose dite !

Les « facerios » entre Andaye, Irùn et Fontarabie, qui délimitaient les droits de passage, de fermage et de pêche se traitaient sur l’ « Ile des Faceries » ou « Isla de los Facerios ».

Comme le rappelait Alain Lamassoure dans son discours au Sénat sur le projet de Traité avec l’Espagne relatif à la coopération transfrontalière, alors qu’il était ministre délégué au Budget et porte-parole du Gouvernement : « Ce traité fait suite à un traité précédent passé entre nos deux pays en 1856, soit voilà plus de cent ans. A l'époque, il s'agissait de régler des problèmes de bornage et des droits de pacage entre éleveurs par ce que l'on appelait un traité de bonne correspondance : certains éleveurs frontaliers avaient le droit de jouissance de pâturages, soit pour toute la durée de la saison - l'estive - soit, comme le disait joliment le traité, « de soleil à soleil », c'est-à-dire avec l'obligation de regagner son propre territoire à la nuit tombante. Il existait déjà une originalité par rapport à notre droit international classique : les communes pyrénéennes étaient, en France, les seules habilitées à passer des accords internationaux, les « faceries », et les élus locaux de l'époque étaient considérés comme des « faisans », au sens, non pas des volatiles , (sourires dans l’assemblée) mais des acteurs qui agissent, qui « font », traduction française du mot espagnol « faceros ». L'île des Faisans, sur la Bidassoa, était, en fait, l'île des diplomates.

On retrouve également ce mot « faisan » en argot, ce parler imagé si cher à Fulcanelli. On dit « méfiez-vous, c’est un faisan » d’un homme qui vous « roule dans la farine », qui vous « entourloupe » en argumentant très habilement, d’un bon vendeur qui vendrait n’importe quoi, d’un parlementaire ou d’un diplomate très rusé. De là à voir dans le plumage rouge du faisan une allusion à la couleur de la robe du cardinal Mazarin, l’un des plus grands diplomates et des plus corrompus de l’Histoire de France, il n’y a qu’un pas qu’un Hendayais ne saurait franchir !

Personnellement, je pencherais volontiers pour une autre interprétation, une interprétation encore plus diplomatique et relevant plus de la tradition, de la coutume, et, de la langue française, ainsi que de l’observation des îlots sur la Bidassoa.

On trouve dans les dictionnaires anciens le mot « faisances », au pluriel justement : « Tout ce qu’un fermier s’oblige par son bail de faire ou de fournir », les faisances, sont, en termes paysans, les droits et obligations sur les terres. Elles sont souvent coutumières, mais ont force de règlements.

Il suffit, là encore, pour comprendre, de se promener le long de la Bidassoa, entre Irùn et Hendaye, pour voir les petites parcelles des îlots cultivés par les riverains. Ces îlots, recouverts parfois, par très grande marée, sont extrêmement fertiles. Ils y cultivent des tomates, des petits pois, des fleurs que les femmes iront vendre au marché.

Ces petites îles n’appartiennent à personne. Elles ne sont sur le territoire d’aucune nation. Elles ont été, depuis des générations, réparties en petites parcelles. Tous ensemble, les riverains veillent à l’entretien commun des parcelles et au renforcement permanent des petites digues en terre qui empêche la Bidassoa d’inonder les plantations.

L’occupation et l’entretien de ces terres relèvent d’un droit coutumier, de « faisances », respectées à la lettre.

Encore une fois, c’est la langue française qui l’emporte, la langue de la diplomatie :

La plus petite des îles sur la Bidassoa, celle qui servit de tout temps de lieu de rencontre, de négociations, celle qui n’était pas cultivée, mais laissée en jachère, s’appelle, en réalité, «l’Ile des Faisances ».

C’est donc diplomatiquement que cette île fut choisie pour abriter les fréquentes négociations entre les communes riveraines, mais aussi entre le Labourd et la Navarre, autrefois souveraine jusqu’à la mer, comme entre les royaumes de France et d’Espagne, et, plus tard, la négociation historique entre Mazarin et don Luis de Haro.

« L’Ile des faisances », devint alors, par déformation, par ignorance, l’Ile des Faisans, appelée aussi Ile de la Conférence. Mais c’est bien le nom d’Ile des Faisans qui est resté de nos jours et nul ne saurait porter le snobisme à l’appeler « Ile de la Conférence ».

Il ne reste que la fable de La Fontaine « Les Deux Chèvres » pour nous rappeler ce nom très diplomatique :

« L'une vers l'autre allait pour quelque bon hasard.
Un ruisseau se rencontre, et pour pont une planche.
Deux belettes à peine auraient passé de front

Sur ce pont :
D'ailleurs, l'onde rapide et le ruisseau profond
Devaient faire trembler de peur ces amazones.
Malgré tant de dangers, l'une de ces personnes
Pose un pied sur la planche, et l'autre en fait autant.
Je m'imagine voir, avec Louis le Grand,

Philippe Quatre qui s'avance

Dans l'île de la Conférence.
Ainsi s'avançaient pas à pas,

Nez à nez, nos aventurières,
Qui toutes deux étant fort fières,
Vers le milieu du pont ne se voulurent pas
L'une à l'autre céder. »

Point de faisans, monsieur Hugo, sur l’Ile des Faisans, mais deux chèvres, monsieur de La Fontaine… deux chèvres qui :

« Faute de reculer, leur chute fut commune :

Toute deux tombèrent dans l’eau.

Cet accident n’est pas nouveau

dans le chemin de la fortune. »

Point de faisans, mais des moustiques !

Des moustiques et une humidité qui coûtèrent à l’Espagne, et au monde entier, la perte d’un des plus grands peintres de tous les temps.

En effet, à cet endroit, la Bidassoa, qui n’est qu’un tout petit fleuve, se remplit et se vide selon les marées. Une eau devenue saumâtre, arrêtée par la baie de Chingoudy qui monte avec les marées. Certaines grandes marées retiennent l’eau, au niveau de l’Ile des Faisans, jusqu’à la limite du recouvrement. D’ailleurs, cette île n’est qu’une formation d’alluvions du fleuve, un mélange de terres et de bois qui se sont échoués jusqu’à former un îlot, qui, aujourd’hui aurait, peut être, disparu s’il n’avait pas été renforcé par des pierres.

A marée basse, et très basse par grande marée, on passerait presque à pied depuis la rive espagnole. Le lit est fait de vase qui, par grandes chaleurs, dégage une odeur épouvantable. Cette humidité et les moustiques eurent raison de bien des gentilshommes qui suivaient les négociateurs du Traité de Paix. Certains mêmes ne revinrent jamais de ce voyage.

Quand on contemple cet endroit, il est difficile d’imaginer le faste qui fut déployé sur cette parcelle de terre… et de vase.

Jamais un traité politique ne fut entouré d’une telle splendeur depuis le Camp du Drap d’Or.

La France détacha pour l’organisation et la décoration l’un des hommes les plus élégants, et des plus fastueux, le Marquis de Chouppes et l’Espagne, le Baron de Watteville.

Deux appartements privés, l’un espagnol, l’autre français, ouvraient sur la salle des négociations dont chaque moitié rivalisait en splendeur.

Pour la décoration de la « partie espagnole », le Roi envoya Velázquez. Oui, Velázquez, le magnifique, que l’on reconnaît sur la tapisserie des Gobelins, dessinée par Le Brun. Velázquez fut terriblement incommodé pendant les travaux par l’humidité de la Bidassoa. Il attrapa, comme d’autres, une sorte de paludisme.

Il eut le bonheur de se voir félicité et remercié par les deux grands rois, d’assister au mariage le 9 juin, où il se fait, une fois encore, remarquer par sa belle élégance. Mais il n’eut que le temps de rentrer, avec son roi, à Madrid pour y mourir… le 7 août. Le Roi commanda des funérailles grandioses pour celui qui fit tant pour la grandeur de l’Espagne. Et, pour la petite histoire, sa veuve, l’amour de sa vie, doña Juana, ne lui survécut que de sept jours et fut enterrée près de lui, dans la paroisse de Saint-Juan.

L’année suivante, mourraient également les deux artisans de la paix, Mazarin et Luis de Haro…les deux « faisans » de l’Ile des Faisans, que Victor Hugo, pour lui laisser le mot de la fin, avait surnommés « Mazarin, l’athlète de l’astuce et Louis (sic) de Haro, l’athlète de l’orgueil. »

Aujourd’hui encore, les rives de ce petit fleuve, écrivent de jolies pages de l’histoire de France et d’Espagne, mieux, de l’Europe… puisque, bravant tous les obstacles administratifs et politiques, surmontant des siècles de jalousies, de rivalités et de guerres, les villes d’Irùn, Fontarabie et Hendaye se sont rassemblées dans un cadre juridique extraordinaire, unique en Europe, le « Consorcio transfrontalier Bidasoa-Txingudi ».

Ce consorcio, inspiré du droit espagnol, entre trois communes de deux nations n’a pas nécessité moins d’un traité entre le royaume d’Espagne et la République française et d’une reconnaissance juridique par le Parlement Européen.

Il est extraordinaire de constater que c’est dans cette petite baie de Chingoudy que se construit véritablement l’Europe dont ont rêvée ses pères fondateurs.

Pour avoir tant souffert de nos divisions, de nos royaumes ennemis, les rives de la Bidassoa continuent d’écrire la Paix.

________________

Ceux qui trouvent qu’Hendaye n’est pas la plus basque des villes du Labourd, au mépris de son histoire, de sa tragédie, ne savent pas qu’elle est la seule à vivre et à se gouverner à l’intérieur d’un Pays Basque débarrassé de ses frontières « historiques ».

A Hendaye, comme l’avait déjà remarqué dans son voyage Victor Hugo, on ne parle pas plus le Français que le Basque et l’Espagnol. Oui, on y parle les trois langues. Ici, on ne parle pas de l’Europe, on est un peu loin de Strasbourg et de Bruxelles, non, on fait l’Europe !

La Bidassoa n’est plus une frontière, elle est redevenue, après tant de siècles, le cœur du Pays des Basques.

Le Conseil de l’Europe, à Strasbourg, dans son comité directeur sur la démocratie locale, en 2002, relevait et citait en exemple l’agglomération trinationale de Bâle (France-Allemagne-Suisse) et le Consorcio Bidassoa-Txingudi, comme les deux exemples les plus parfaits de coopérations transfrontalières.

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, en 1936, les riverains de la Bidassoa étaient, une fois encore, les témoins horrifiés de la folie des hommes avec la Guerre civile espagnole, triste répétition, « mise en bouche », de ce qui allait devenir la Seconde Guerre Mondiale, la plus monstrueuse guerre de tous les temps.

Irùn fut rasée par les nationalistes, et ceux qui trouvent qu’Irùn « n’est pas très belle » feraient mieux de se découvrir devant les restes de ce qui était, en effet, une jolie ville…

Le Pont d’Hendaye est un lieu de mémoire que traversèrent, en larmes, les survivants de cette tragédie et les défenseurs de la République.

Ils traversaient le pont pour y déposer les armes. Certains d’entre eux profitaient de la France pour tâcher de reprendre le combat sur la Catalogne, jusqu’à… « la muerte ! »

Parmi eux, un jeune combattant basque des Bataillons d’Amuategui de 18 ans, Luis Ecenarro. Il était loin de croire, bien sûr, qu’il ne pourrait plus jamais revenir dans la patrie qu’il défendait courageusement. Il ne pouvait imaginer, non plus, que son fils deviendrait un jour le premier citoyen de la ville, et mieux, en tant que Maire d’Hendaye, l’un des premiers présidents du Consorcio d’Irùn-Fontarabie-Hendaye.

Que ceux qui trouvent qu’Hendaye n’est pas « très basque », pas très « typique », se taisent !

Et cette même année 1936, Hendaye, malgré le triste voisinage de la guerre civile et l’arrivée ininterrompue des réfugiés, inaugure, dans la joie et la fraternité, sa deuxième église, l’église Sainte Anne, « l’église de la plage » , comme on l’appelle aujourd’hui.

Joli nom, sainte Anne, sainte patronne de tous les marins, pour une église au bord de la plage. Le premier « curé de la plage », l’abbé Paul Simon, ancien professeur du Lycée Janson de Sailly, reçoit chaleureusement, ce jour là, le maire « radical-socialiste » Léon Lannepouquet qui vient s’asseoir au premier rang de l’église. Dieu seul sait alors que la guerre d’Espagne va bientôt s’étendre au monde entier, comme une épidémie, comme une sorte de guerre civile mondiale… Dieu seul sait que le jeune curé et le maire se retrouveront bientôt, tous les deux, dans le même camp…à Dachau, en Allemagne, et n’en reviendront jamais.

Hendaye… « sa belle plage de sable fin aux portes de l’Espagne »… son histoire

aussi, au cœur de la France !

---------------

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

16 septembre 2013

Seconde guerre mondiale

seconde guerre mondiale

  

 

La Seconde Guerre mondiale, ou Deuxième Guerre mondiale est un conflit armé à l'échelle planétaire qui dura du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945. Ce conflit planétaire opposa schématiquement deux camps : les Alliés et l’Axe.

 

Provoquée par le règlement insatisfaisant de la

 

Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Empire du Japon), elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux respectivement amorcés le 18 juillet 1936 en Espagne (la guerre d'Espagne), le 7 juillet 1937 en Chine (la guerre sino-japonaise), et le 1er septembre 1939 en Pologne (campagne de Pologne), puis par l'entrée en guerre officielle de l'ensemble des grandes puissances de l'époque : France, Royaume-Uni et leurs empires dès le 3 septembre 1939, URSS à partir de l'invasion allemande de juin 1941, États-Unis le 7 décembre 1941 dans un conflit impliquant la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents. La Seconde Guerre mondiale prit fin sur le théâtre d'opérations européen le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du IIIe Reich, puis s’acheva définitivement sur le théâtre d'opérations Asie-Pacifique le 2 septembre 1945 par la capitulation sans condition de l'Empire du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître la défaite.

 

La Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que l’

 

humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km², et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. N’opposant pas seulement des nations, la Seconde Guerre mondiale fut aussi la plus grande guerre idéologique de l’Histoire, ce qui explique que les forces de collaboration en Europe et en Asie occupées aient pu être solidaires de pays envahisseurs ou ennemis, ou qu’une résistance ait pu exister jusqu’en plein cœur de l’Allemagne nazie en guerre. Guerre totale, elle gomma presque totalement la séparation entre espaces civil et militaire et vit, dans les deux camps, la mobilisation poussée non seulement des ressources matérielles économiques, humaines et scientifiques mais aussi morales et politiques, dans un engagement des sociétés tout entières.

 

                                                                                                                                         wikipedia

 

 

1940. 22 juin,

 La France signe l’armistice avec le III Reich.

 La frontière voit passer tous ceux qui cherchent à fuir l’occupant nazi.

Avant l'Occupation

ALLEMANDE

  De  Souza Mendes

 

 

 


22 au 25 juin 1940 :

 Aristides de Souza Mendes

Consul du Portugal


Retrouvaille avec le pont ......  quelques années après

 

 

Plaque commémoratrice au jardin des Déportés

Sur la route d’Hendaye, faisant fi de la convention d'armistice et des ordres de l'occupant, Aristides de Sousa Mendes continue de délivrer les précieux visas à tous les réfugiés qu’il croise à l’approche de la frontière.

 

 

 

 

_____________________

 

 

Sur la route d’Hendaye, faisant fi de la convention d'armistice et des ordres de l'occupant, Aristides de Sousa Mendes continue de délivrer les précieux visas à tous les réfugiés quil croise à lapproche de la frontière.

 

 

En 1940, à 55 ans, il approche de la fin de sa carrière et est père de quatorze enfants. Politiquement, il ne s'est alors jamais fait remarquer.

 

Aristides de Sousa Mendes est toujours consul à Bordeaux au déclenchement de la Seconde guerre mondiale et pendant la bataille de France avec l'avancée rapide des troupes d'Adolf Hitler. Salazar parvient à maintenir la neutralité du Portugal, mais ses opinions personnelles sont plutôt favorables à Hitler. Par la circulaire 14, il ordonne aux consuls de refuser l'octroi de visas aux catégories suivantes : « les étrangers de nationalité indéfinie, contestée ou en litige ; les apatrides ; les Juifs expulsés de leur pays d'origine ou du pays dont ils sont ressortissants ».

 

Cependant, à Bordeaux où le gouvernement français s'est réfugié, affluent des dizaines de milliers de réfugiés qui veulent fuir l'avancée nazie et parvenir au Portugal  ou aux Etats - Unis. Pour cela, il leur faut un visa du consulat portugais, que Sousa Mendes est donc chargé de dispenser avec parcimonie. Or, le consulat est envahi de réfugiés désirant atteindre Lisbonne.

 

Fin  1939, Sousa Mendes désobéit et donne quelques visas. Parmi ceux qu'il décide d'aider se trouve le rabbin anversois Jacob Krugerqui lui fait comprendre que ce sont tous les réfugiés juifs qu'il faut sauver.

 

Le 16 juin 1940il décide de délivrer des visas à tous les réfugiés qui en font la demande : « Désormais, je donnerai des visas à tout le monde, il n'y a plus de nationalité, de race, de religion ». Aidé de ses enfants et neveux, ainsi que du rabbin Kruger, il tamponne les passeports à tour de bras, signe des visas sur formulaires, puis sur des feuilles blanches et tout morceau de papier disponible. Aux premiers avertissements de Lisbonne, il aurait déclaré: « S'il me faut désobéir, je préfère que ce soit à un ordre des hommes qu'à un ordre de Dieu ».

 

Alors que Salazar a déjà demandé des mesures contre lui, le consul poursuit, du 20 au 23 juin, son activité à Bayonne dans le bureau du vice-consul médusé, alors même qu'il est entouré par deux fonctionnaires de Salazar chargés de le 'rapatrier' d'autorité. Le 22, la France a demandé un armistice. Sur la route d'Hendaye, il continue à écrire et signer des visas pour les réfugiés d'infortune qu'il croise à l'approche de la frontière. Or, le 23, Salazar l'a démis de ses fonctions.

 

Après la fermeture du poste frontière d'Hendaye et en dépit des fonctionnaires envoyés pour le ramener, il prend avec sa voiture la tête d'une colonne de réfugiés qu'il guide jusqu'à un petit poste de douane où, côté espagnol, il n'y a pas de téléphone. Le douanier donc n'a pas encore été informé de la décision deMadrid de fermer la frontière avec la France. Sousa Mendes use du prestige de sa fonction de consul (théorique puisque démis de ses fonctions) et impressionne le douanier qui laisse passer tous les réfugiés qui pourront ainsi, munis de leur visa, gagner le Portugal.

 

Le 8 juillet1940, il est de retour au Portugal. Salazar s'acharne : il prive Sousa Mendes, père d'une famille nombreuse, de son emploi diplomatique pour un an, diminue de moitié son traitement avant de le mettre en retraite. De surcroît, Sousa Mendes perd le droit d'exercer la profession d'avocat. Son permis de conduire, émis à l'étranger, est refusé.

 

Le consul déchu et sa famille survivent grâce à la solidarité de la communauté juive de Lisbonne : celle-ci permet à certains des enfants de Sousa Mendes de faire leurs études aux Etats - Unis. Deux de ses fils participent au débarquement en NormandieIl doit fréquenter, avec les siens, la cantine de l'assistance juive internationale et, bien qu'il impressionne par sa mise soignée et sa prestance, il doit confirmer un jour : « Nous aussi, nous sommes des réfugiés ».

 

En 1945, tout en se félicitant hypocritement de l'aide que le Portugal a apportée aux réfugiés pendant la guerre, Salazar refuse néanmoins de réintégrer Sousa Mendes dans le corps diplomatique. La misère se fait alors plus pressante : vente des biens, mort de son épouse en 1948, émigration de tous ses enfants sauf un.

 

Aristides de Sousa Mendes meurt dans la misère, le 3 avril 1954, à l'hôpital des pères franciscains de Lisbonne. N'ayant plus de vêtements propres, il est enterré dans une robe de bure

 

_____________________________________________________

 

 

 

 

 

 

 

L'APPEL A LA RESISTANCE DEPUIS LONDRES                        

 

 

 

 

 

 

 

VIDEO

 

 

 

               

 

 

 

     

 

 

 

OCCUPATION

 

 

 

 

 

25 juin, les forces du III Reich prennent le contrôle de la frontière.Le 23 octobre Hitler et Franco dans la gare de Hendaye maintiennent une entrevue qui finalement ne déboucha que sur la « Division Azul » qui passa par la gare de Hendaye dans son chemin jusqu’au front russe.

 

 

L'APPEL A LA RESISTANCE DEPUIS LONDRES


 

 

 

occupation

L'arrivée des Allemands au Pont International 


 

Les forces hitlériennes  arrivèrent et le 27 juin en fin d'après midi le Herr Doktor Wist Brandt se trouva être le premier militaire d'occupation à parvenir au pont Santiago. Le 29 juin vers 11 heuresle général allemand parvenait à son tour au même endroit et il allait saluer son homologue espagnol le général Lopez Pinto, puis les deux généraux de concert traversèrent la frontière du côté français pour aller passer en revue un bataillon d'éclaireurs SS

Oihenart

Le jour de l'entrevue Hitler-Franco renforcement de la sécurité

 

Avion Allemand abattu par la R.A.F. anglaise


1946. Les Allemands étendent leur mur de l'Atlantique jusqu'à l'extrémité de la France occupée et installent à Hendaye une batterie complète en block­haus avec conduite de tir et souterrains au-dessus des Jumeaux, plus un blockhaus isolé à la pointe de la plage et plusieurs réduits à tourelles. Les Espagnols fortifient ensuite des crêtes en arrière d'Irun.


LE QUOTIDIEN


 

 

entrevue hitler franco

 

 

      

1940  Cette année-là, Hendaye est le théâtre d'un événement qui appartient à la grande histoire : l'entrevue que le général Franco et Hitler eurent en sa gare.

Ici, Hitler, au point culminant de sa force, a buté ! L'astucieux gallego, avec une finesse que nous dirions paysanne ou normande, a su lui refuser toute alliance et contrer ses projets; il rendit ainsi à la France et à l'Angleterre un immense service qu'il serait injuste et ingrat d'oublier.                   (F)

 

 

 

 

 

 

Cette année-là, Hendaye est le théâtre d'un événement qui appartient à la grande histoire : l'entrevue que le général Franco et Hitler eurent en sa gare.

 

Ici, Hitler, au point culminant de sa force, a buté ! L'astucieux gallego, avec une finesse que nous dirions paysanne ou normande, a su lui refuser toute alliance et contrer ses projets; il rendit ainsi à la France et à l'Angleterre un immense service qu'il serait injuste et ingrat d'oublier.

 

Deux divisions hitlériennes attendaient, dans les Landes, l'ordre de franchir la frontière; elles reçurent celui de s'en retourner.

 

Les habitants du quartier de la gare n'ont pas oublié le sinistre train, gris et camouflé, aux wagons plats, en tête et en queue, hérissés de canons anti-aériens, qu'ils purent entr'apercevoir en bravant la défense qui leur était faite de se mettre à la fenêtre. Ils se souviennent encore des coups de fusils tirés par les S.S. sur les fenêtres entr'ouvertes.

 

Pour notre part, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer une personnalité française, ayant pu disposer de documents officiels, et qui a bien voulu rédiger la note ci-dessous publiée, avec son accord, in extenso.

 

Bien que son auteur ait eu la délicatesse de ne vouloir inclure sa signature dans un livre ne lui devant rien d'autre, nous sommes en mesure d'affirmer la qualité de l'information, sa source d'une valeur historique incontestable.

 

L'entrevue Hitler-Franco en gare de Hendaye eut lieu le mercredi 23 octobre 1940, entre les deux rencontres à Montoire, près de Tours, de Hitler avec les dirigeants français (le 22 avec Laval seul, le 24 avec le Maréchal Pétain accompagné de Laval). Hitler voyageait à bord de son train blindé personnel. Il avait avec lui son ministre des Affaires Etrangères Ribbentrop.

 

Hitler venait demander à Franco son entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne et de l'Italie dans le cadre d'une opération dite « Plan Félix », mise au point durant l'été notamment par l'amiral Raeder, commandant en chef de la flotte allemande. L'opération était destinée à fermer la Méditerranée aux Anglais par la prise de Gibraltar, et à prévenir une intervention anglaise et gaulliste en Afrique du Nord. Les Allemands se proposaient également d'établir des bases aux Canaries. L'affaire aurait lieu dans les premiers jours de 1941. Les forces motorisées allemandes traverseraient l'Espagne de Irun à la Linea.

 

L'attaque sur Gibraltar, prévue pour le 10 janvier, serait conduite par 2 000 avions de la Luftwaffe, des mortiers géants et les troupes d'élite, qui avaient déjà enlevé les forts de Liège. La vieille forteresse anglaise, mal armée, dépourvue d'une D.C.A. suffisante, ne pourrait pas opposer de résistance sérieuse à de tels moyens. Gibraltar, reconquise, serait aussitôt restituée à l'Espagne. En même temps, un corps blindé allemand occuperait le Portugal pour y prévenir un débarquement anglais.

 

Des contacts avaient déjà eu lieu à ce sujet à Berlin, au mois de septembre, entre Hitler, Ribbentrop et Serrano Suner, beau-frère de Franco, chef de la Phalange, considéré comme le n° 2 du régime espagnol et l'homme le plus favorable à l'Axe. Serrano Suner admirait Hitler, mais avait été choqué, durant son séjour à Berlin, par la brutalité de Ribbentrop, qui menaçait l’Espagne d’une occupation militaire si elle contrecarrait les plans du Führer.

 

La position de Franco était très délicate. Il ne pouvait pas oublier l'aide que lui avait apporté l'Allemagne durant la guerre civile avec les avions et les spécialistes de la Légion Condor. Une partie de l'opinion publique espagnole était très favorable à une entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne victorieuse. D'autre part, le pays était ruiné par trois années de batailles, presque au bord de la famine. II dépendait pour son ravitaillement en vivres, en pétrole de l'Angleterre et des Etats-Unis. Londres et Washington, malgré leur hostilité idéologique pour le régime franquiste, entretenaient avec lui des rapports corrects, afin de sauver Gibraltar. L'Angleterre exerçait, en outre, une forte pression sur les milieux financiers les plus influents de Madrid.

 

Le 23 octobre, le train de Hitler arriva, le premier, à Hendaye. Celui de Franco avait une heure de retard, que Hitler et Ribbentrop passèrent en déambulant et causant sur le quai. Franco arriva à trois heures de l'après-midi. Il était en petite tenue de général, avec le calot à glands. Les entretiens commencèrent dans le wagon de Hitler. On les connaît surtout par le récit du traducteur habituel de Hitler, Paul Schmidt, qui assista à toute l'entrevue.

 

La tactique de Franco était de ne rien refuser, mais de poser à son intervention des conditions, qui feraient reculer le Führer. II laissa Hitler monologuer longuement, sans montrer la moindre réaction. Quand Hitler eut développé son plan, fixé la date du 10 janvier pour l'attaque de Gibraltar, Franco parla à son tour, « d'une voix calme, douce, monotone et chantante, rappelant celle des muezzins », dit Paul Schmidt.

 

II protesta de l'amitié et de la reconnaissance de l'Espagne pour le IIIè Reich et revendiqua pour elle l'honneur de reconquérir Gibraltar. Mais il fallait qu'elle s'y préparât. Or, son armée était réduite à 300 000 hommes sans aucun équipement moderne. Son entrée en guerre aux côtés de l'Axe posait, en outre, un très grave problème de ravitaillement. Il fallait que l'Allemagne pût lui fournir 100 000 tonnes de céréales, du carburant. Franco réclamait, en outre, la majeure partie du Maroc français, le littoral algérien jusqu'à Oran et un agrandissement des colonies espagnoles en Afrique noire.

 

Les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord étaient particulièrement inadmissibles pour Hitler, qui, à ce moment-là, ne voulait pas « désespérer la France » et la faire basculer dans le clan gaulliste au Maroc et en Algérie, où le prestige de Pétain était considérable.

 

Le ton monocorde, la placidité de Franco portaient sur les nerfs du Führer. II faillit à un moment donné rompre l'entretien, puis se ravisa. Un dîner eut lieu dans son wagon-restaurant, à la suite duquel le dialogue des deux dictateurs se poursuivit encore pendant plus de deux heures.

 

Seul résultat de cet entretien de neuf heures, si désagréable à Hitler, qu'il aurait préféré, disait-il, se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer: les deux parties convenaient d'établir un vague traité, portant sur le principe de l'intervention espagnole, mais sans en fixer la date, et en la subordonnant à des livraisons d'armes et de ravitaillement, dont le détail n'était pas abordé. Les clauses restaient non moins imprécises pour ce qui concernait la possibilité de satisfaire les visées territoriales de l'Espagne en Afrique. Ribbentrop et Serrano Suner, devenu depuis peu ministre des Affaires Etrangères d'Espagne, étaient chargés de la rédaction de ce pacte, qui n'alla pas sans heurts violents entre eux.

 

A Hendaye, l'antipathie avait été réciproque entre les deux dictateurs. Pour Franco, Hitler était un comédien, qui montrait trop ses procédés. Pour Hitler, Franco était un homme courageux, mais sans envergure politique...

 

Comme Franco n'avait opposé aucun refus, les Allemands ne tardèrent pas à relancer

 

l'affaire. En novembre, Hitler invita Serrano Suner à Berchtesgaden, pour n'obtenir de lui que des réponses aimablement dilatoires. Au cours de cette entrevue, Hitler parla, sans doute également, de son intention de faire passer au Maroc Espagnol au moins deux divisions allemandes. Il exposait, quelques jours plus tard, à Mussolini la nécessité de cette mesure.

 

En décembre, l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr, rendit visite à Franco à Madrid, lui annonça l'intention de Hitler d'attaquer Gibraltar le 10 janvier, après que l'Espagne ait laissé libre passage à ses troupes. Franco, nullement intimidé, répondit qu'il était impossible pour l'Espagne d'entrer en guerre à cette date, et que sa cobelligérance dépendrait du ravitaillement et des armes que l'Axe pourrait lui fournir.

 

Hitler demanda alors à Mussolini de servir d'intermédiaire pour fléchir Franco. L'entrevue du Duce et du Caudillo eut lieu le 1er février à Bordighera. Elle fut très cordiale. Mais Franco maintint sa thèse : l'Espagne ne pouvait entrer en guerre qu'après que l'Allemagne lui eût apporté une aide effective. Il se plaignait, en outre, que l'Allemagne eût choisi de collaborer avec la France plutôt que de satisfaire les revendications espagnoles sur l'Afrique du Nord. (Ce qui ne l'empêcha pas, en revenant d'Italie, d'avoir une rencontre cordiale avec Pétain à Montpellier et d'envisager avec lui la meilleure méthode pour résister aux Allemands sans les irriter.)

 

Rentré à Madrid, il dénonça le protocole de Hendaye, qu'il considérait comme dépassé par les événements. Il contestait, en outre, comme il l'avait déjà fait, que la prise de Gibraltar pût avoir une valeur décisive pour la conduite de la guerre si le canal de Suez restait ouvert aux Anglais. ( F )

 

 

 

 

 

 

Résistance

 

 

 

 

 

 

 

 

la suite dans mes

DOCUMENTS

 

resistance

 


 

 

Réseau

Libé Nord

 

D'abord journal clandestin, dès décembre 1940, Libération-Nord se transforma en novembre 1941 en un mouvement de résistance. Se voulant l'expression des mouvances syndicales CGT non communiste, CFTC et de laSFIOclandestine, il s'est formé autour de Christian Pineau et de l'équipe du Manifeste des douze. Sans être seuls, les socialistes sont hégémoniques dans ce mouvement.

 CARRICABURU  .  PAUL PUJO

Résistance Fer . Marc

Le mouvement est créé au début de l'année 1943 par Jean Guy Bernard et Louis Armand secondé par tJean Marthelot, avec l'aide des directeurs de la SNCF Albert Guerville du réseau Cohors Asturie et Emile Plouviez. Résistance–Fer est considéré comme Réseau des Forces Françaises Combattantesqui sera rattaché à la Délégation Générale. Après l’arrestation de Jean-Guy Bernard en janvier 1944 c’est Armand qui prend la direction de Résistance Fer, sous le contrôle de Jacques Chaban Delmas


Réseau Castille

Fondée en septembre 1940, la Confrérie Notre-Dame est un réseau de renseignements ralliée à la France libre. C'est l'un des premiers réseaux du (BCRA). Ce réseau français libre est sans doute le plus important réseau de renseignements militaires de la Résistance. Il est aussi l'un des tout premiers créés en France, grâce à un agent exceptionnel envoyé vers la métropole dès l'été 40 par le 2e Bureau de la France Libre, Gilbert Renault dit « Raymond » (plus tard « Rémy »), qui donnera à son organisation le nom de Confrérie Notre-Dame afin de la placer sous la protection de la Vierge.

 À l'automne 1943, la trahison de deux radios, « Tilden » et « Alain », a des conséquences catastrophiques : elle entraîne une centaine d'arrestations, et Rémy doit se réfugier en Angleterre. Mais en décembre 1943, le réseau est reconstitué par Marcel Verrière (alias « Lecomte») à partir des cellules encore actives sous le nom de « Castille » et continuera à fonctionner jusqu'à la Libération. D'après les recherches effectuées, CND-Castille aura compté au total 1544 agents.

Henri dit Dominique PEYRESAUBES ( Résau Belge " Marc- France )arrété le 6 mars 1943 Déporté Buckenwald 14/9/1943 Mort au camp 26/10/43

André HATCHONDO ( +( Réseau CND, puis CND Castille après mars 1943) Parvenu jusqu'a la Libération sans arrestation malgré les hécatombes du réseau. Maire socialiste de Hendaye à la Libération

Pierre DETCHEPARE  ( Réseau LibéNord + Castille-1943 organisé par le Capitaine ( futur général )Bergé.. Organise des passages pour ces Réseaux..Comité Local de Libération

Pierre HARGOUET : Renseignements la frontière.Lieutenant FFI à la Libération.Liaison avec le commandant Passicot ( Réseau Ossau )

Philippe LARRAMENDI Pharmacien à Hendaye Réseau OSSAU

Commant Jean PASSICOT

Denise CALLAU Pharmacienne à Hendaye

Melle MONTAIGNE de ENA médecin à Hendaye

Jean GabrieL MONDET

 Ce relevé de Résistants  n'est évidemment pas exaustif il ne peut que   s'ajouter  au relevé des déportés.

 

 

 

______________________________________________________

RESEAU NIVELLE BIDASSOA

Réseau  très local

Implanté à Saint Jean de Luz et dirigé par Jean Louis DUPREUIL industriel luzien originaire de Saint Etienne de BaïgorryLe réseau recueille des renseignements transmis au consulat anglais de Saint Sébastien.  le Réseau sera démantelé lors des rafles les 8 9 et 10 juin, plus d'une vingtaine de personnes seront arrêtées par les rafles de la Gestapo sur  les communes de Saint Jean de Luz  Ciboure dont le maire Mr Aberry et de Hendaye

Peu en reviendront

____________________________________________

 

Réseau NANA

Réseau Américain

______________________________________

 

Réseau OSSAU

Comandant PASSICOT

____________________________________________

 

Réseau

 

O.R.A

 

Organisation Résistance Armée

 

principal réseau de résistance francais organisé par le général de Gaulle depuis Londres,  et son représentant en France le colonel Rémy

 

.Ce réseau devait recueillir, le plus de renseignements possibles, sur les mouvements  des troupes d'occupation, et faciliter l'acheminement vers l'Angleterre des volontaires et des personnalités voulant rejoindre les Forces Françaises Libres.

 

Correspondant à Hendaye, 

 

Père Armand FILY

 

qui fournit un gros travail pour le réseau.

Père Joseph  Fily (juin 1969 :

Il s’engage en 1939, (deuxième Bureau) et poursuit après l’armistice ses activités d’agent de renseignements (en particulier sur la Côte Cantabrique espagnole). 1941: Réseau Vengeance. Renseignement, organisation de passages clandestins de la frontière pour les réfractaires au S.T.O., résistants, aviateurs abattus. Il ne sera arrêté qu’au mois de juin 1944. À Dachau, le père Joseph sera choisi par Edmond Michelet pour devenir l’homme de confiance des intérêts français. C’est à ce titre, qu’il siège dans le Comité clandestin international en particulier dans le domaine de la solidarité permettra de sauver plusieurs centaines de déportés. Le père Fily reste pour tous les survivants de Dachau, une grande figure.

 

____________________________________________________________

 

 

RESEAU COMETE

 

Le réseau Comète est un groupe de résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale. Actif en Belgique et en ,France ses membres ont aidé les soldats et aviateurs alliés abatuts par la DCA allemande à retourner au Royaume uni.

La ligne commençait à Bruxelles où les hommes étaient nourris, vêtus et recevaient de faux papiers d'identité avant d'être cachés. Le réseau les guidait ensuite vers le sud par France  occupée jusqu'en  Espagne neutre et Gibraltar (sous contrôle britannique).

L'Histoire de Comête sera racontée en détail .DEPUIS URRUGNE ET LES FERMES DE BIDEGAINBERRI ,  TOMAS ENEA  et JATXU BAITA , rejoignant la ferme de SAROBE en Espagne point de destination , en ayant fait  de nuit le tour des  3 couronnes , suivi du film racontant cette histoire.

 

________________________________________

 

 

 

 

KEPA  ORDOKI

 

Pedro Estaban Ordoki Vazquez  ( Kepa )

 

Défenseur d'Irun, futur commandant du Bataillon Gernika

 

Né le 3 Août 1912 à Irun quartier Meaca, dans la ferme Ibarla. En poursuivant ses études, il pratique divers métiers, en particulier dans le bâtiment. Il milite tout jeune au syndicat STV, puis à l'organisation de gauche ANV. Son service militaire terminé, il se marie au mois de mai 1936. Autant dire que le soulèvement franquiste  du 18 juillet le surprend en pleine lune de miel.Dès le premier jour  Kepa se jette pleinement dans le combat. Quoique nationaliste, il sera l'un des proches  du lieutenant Ortega et de Manuel Cristobal Errandonea. Dès les premières heures c'est lui qu'Antonio Ortega charge d'apporter une lettre à son homologue , le lieutenant des carabineros de Véra de Bidassoa, afin qu'il affirme, avec ses hommes, son engagement pour le camp de la république, ce qu'il obtient .Ordoqui fait partie du groupe de volontaires civils qui,pratiquement dépourvu d'armes de guerre, se trouve pris à Lesaca, dans le premier engagement avec les avant-gardes rebelles. Il sera par la suite de tous les combats, en particulier à San Martial, lors des héroîques journées de fin Août et début septembre 1936.

 

Irun perdu il n'abandonne pas le combat. Il ne passe pas  en France, mais fais retraite avec les derniers combattants par le Jaïzquibel. Après la chute de Saint Sébastien, il est blessé lors des durs combats du Sollube. En mars 1937, sa famille est capturée sur le tristement célèbre navire << Galdames >>. En juin, Pedro Ordoqui est nommé commandement du Bataillon Saint Andrès. Fait prisonnier ,il est successivement interné aux prisons de Larrinaga, Santona et Burgos., et le 3 septembre il est condamné à mort.Son exécution est reportée plusieurs fois.Le 28 juillet 1939 il s'évade de prison. Après un mois de marche clandestineil réussit à atteindre Biriatou.Arrêté par la gendarmerie française. interné au camp de Gurs, il s'évade à nouveau et passe dans la clandestiné.Mais une nouvelle arrestation survient, Kepa est cette fois arrêté avec des journeaux interdits déclarés subversifs.Lors de l'invasion Allemande de 1940, il passe en zone non occupée ( jusqu'au 11 novembre 1942 )Après cette date, à Luchon la Gestapo l'arrête. Torturé il doit être conduit à Peyresourde pour y être exécuté.. Et là encore miraculeusement Kepa réussit à s'enfuir..Repéré et intercepté dans un village, lors des fêtes locales, il trompe une fois de plus ses poursuivants par la promptitude dans sa fuite - 1 -

 

 

 

En 1944, Kepa met sur pied le bataillon Gernika, lequel avec 130 combattants volontaires d'Euskadi, mènera les durs combats pour éliminer les réduits bétonnés des poches allemandes de l'Atlantique.Du 14 avril 1945, jour du débarquement de l'offenssive, au 20 avrille bataillon Gernika participe à ces combats, écrivant une nouvelle page de la lutte des basques pour la démocratie et de la liberté, contre ceux là même qui, il y a 8 ans, presque jour pour jour, écrasaient sous les bombes la ville symbole de leur liberté.Près d'un tiers des << gudaris basques >> seront tués ou blessés. La guerre terninée, Keta Ordiki se retire à Hendaye. Entre temps, en son absence d'Irun une juridiction militaires l'a condamné à la peine de mort . En mars 1960 , il préside les funérailles du

 

   <> - 2 - Puis,  à son tour , meurtri à la fois par le cancer et par les douloureuses divisions du peuple basque, il s'éteint à l'âge de 81 ans, à l'hôpital de Bayonne, le 28 novembre 1993.

 

____________________

 

1 Récit dans la collection en 7 volumes 1936 La guerra civil en Euskual Herria

 

( Directeur INAKI Egana ) tomre IV

 

2  Premier président de la République Basque

 

 

 

 

 

 

evades de france

 

 

Mes camarades, Raoul LANOT  en 1   , et  Jean RACHOU  en 2 . ont  franchi la Bidassoa , ont été fait prisonniers par la Guarda civil , enfermés au camp de Miranda et après quelques mois de détention , dirigés vers le Maroc.

Là ils se sont engagés dans la deuxième DB du Maréchal Leclerc , fait le débarquement de Normandie et Libéré Paris. Ils ont continué  leur  course vers  Strasbourg pour terminer au nid d'aigle de Hitler à Bertesgaden   dont ils se sont emparés. Tout celà sans jamais cesser de combattre. 

Joli parcours pour nos deux Hendayais de vingt ans.

 Il doit y en avoir beaucoup d'autres  que nous ignorons et que nous voudrions bien connaître.

A la libération nous nous sous nous retrouvés tous les trois à Paris. Nous  n'avons pas parlé de la guerre.

 

En 3 Je pense à Roger Caubet que rencontrais par le plus grand des hasards sur la place qui fait  façe à la grande poste d'Alger. Nous nous croisions, j'ai vu un marin avec son bérêt et son popon rouge.  Stupeur,.. venir de si loin et se retrouver si près,. Un grand moment pour nous deux

.Nous avons parlé longuement dans le café le plus proche .Il devait retrouver son navirre de guerre qui patrouillait en Médierranée à la recherche de sous marins allemands ou italiens ,assez nombreux. Ils nettoyaient le chemin que nous emprunterons lors du  débarquement en Provence.

Roger de retour sera facteur à la poste de Hendaye.

En 3  Loulou Rivière résistant de la première heure qui sera déporté et écrira le livre de ses souvenirs

En 4  le conteur.  

 

photo

   

ffi

 

 

second guerre m

 

_______________________________ 

deportation

Etat des Déportés-de L.Rivière

 


Etat des déportés par  Gérard Lafon

 

LISTE COMPLETE DANS

 DOCUMENTS  

a faire

_________________________________________________________________________

 

Hendaye toujours occupée par l'armée allemande allait connaitre une de ces journées les plus noires de son histoire . Une rafle de la Gestapo à  l'aube des  9 et 10 juin 1944 permit d'emmener vers les camps de déportation le Maire de Hendaye, son adjoint, ainsi que divers conseillers municipaux, le curé. de Hendaye-plage . Il faut souligner le courage de ces hommes, pour la plupart résistants et membres du groupe LibéNord qui, prévenus  de l'imminence de leur arrestation, après une décision commune, ne s'échappère pas, évitant à leur famille des représailles.

Léon Lannepouquet , maire depuis 1925, Jérome Faget adjoint, Dominique Testavin, secrétaire,Joseph Artola et et Jean Darbouet conseillers municipaux, Jean Courrège hôtelier, moururent à Dachau

A cette liste s'ajoutent L'abbé Simon  Paul ,curé de la plage.Seuls Julien Carricaburu, et le père Fily revinrent vivants .

__________________________

Notre commune peuplée de 6436  habitants paya un lourd tribut pour la victoire du 8 mai 1945

63 déportés se composant en 60 hommes et de 3 femmes dont une de 19 ans

10 hommes de moins de 20 ans 

 combattants  : 37 sont morts en martyrs 

3 internés en vue de déportation dont 1 fusillé 

34 combattants " Morts pour la France"

63 évadés de France  dont 2 sont morts 

165 prisonniers de guerre 

63 évadés de France " morts pour la France "

______________________________________________________________


Plaque à la mémoire des déportés

 

les camps d'internement

 

Auswitch

 

Auswitch


Ravensbruck


fours crématoires


 

 

Buchenwald


Nourriture du camp de DACHAU

Matin : 350 grammes de pain, 1 demi-litre de succédané de café

Midi : 6 fois par semaine 1 litre de soupe (avec carottes ou choux blanc)

1 fois par semaine i litre de soupe aux pâtes. 20 à 30 grammes de saucisson ou fromage et 3 quart de litre de thé

3 fois par semaine : 1 litre de soupe

 

liberation

 

 

Image7

Image8

Image9

Image10

Image11

-------------------------------------------------

 

Image12

BORDABERRY Résidence du Général Brutinel

Image13

Churchill à la plage

 

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

10 septembre 2013

Guerre civile au Pays Basque 1936

Harrieta171

 

4 ème PARTIE..


1936 GUERRE d'ESPAGNE -- IRUN 

voir documents  VIDEO

 

 

Le RESEAU COMETE  film VIDEO

                                                                                                           

1946/1954La guerre d'Indochine  

                                                      

1954/1962La guerre d'Algérie     

                                                          

1972  1974  Fête HENDAYE AUTREFOIS Gaztelu- Zahar    VIDEO                                                                                                                                                                            

 

 

guerre civile au pays basque 1936

 

La célèbre photo de CAPA


 

Le remarquable livre de l'Hendayais  Jean Serres " ETE 36 " raconte avec minutie, compétence.

 

Avec

Mes souvenirs

.Il   fut envisagé en 1928 la construction d'un pont qui relierait Hendaye

à  Fontarrabie. Ce projet devait être bien avancé car  cette année    vit la pose  de la première pierre. Le roi Alphonse XIII s'était déplacé, et d'avion un bouquet de fleurs avait été lancé au milieu de la Bidassoa. Evènement fondamental pour Hendaye  , une grande partie de la populaion s'était déplacée à  " la pointe " de la plage..  J'avais 9 ans et je voyais pour la première fois voler un avion. J'en ai gardé un vif souvenir.

Il n'y eut pas de seconde pierre.

 .Sept ans plus tard je verrai entre Hendaye et Fontarrabie des avions semblables   lâcher non des fleurs mais des bombes.

 C'était en 1936 et la guerre fratricide était pour bientôt.

Pendant cette période - qui dura 7 ans - et qui vit Primero de Ribera prendre et perdre le pouvoir, la situation ne cessa de se dégrader, la révolution industrielle avec ses grèves, ses mouvements sociaux , politiques et anarchiques, les guerres hispano américaine, la lutte incessante entre les paysans miséreux et les grands propriétaites fonciers, les nationalisme , la lutte contre l'église toute puissante,  et à la suite d'élections  l'avènement de la  Deuxième République le 14 avril 1931 et ses déchainements, l'Espagne    tomba dans le désordre.

Pourtant je me souviens que l'arrivée de cette deuxième république avait crée  une grande émotion.  Le Maire de Hendaye Léon Lannepouquet et une grande partie  de sa population, le Maire de Irun suivi d'une foule en liesse, se recontrèrent sur le pont international.

Embrassades, tapes  sur le dos, tous ce monde se dirigeat vers la place de la Mairie pour continuer la fête.

 Pas moi  car mes parents jugèrent que j'en avais assez vu.


Celà dura peu de temps
 Car la folie de la TERREUR ROUGE embrasa l'Espagne
. Pour l'historien français Guy Hermet, le massacre des prêtres espagnols représente « la plus grande hécatombe anticléricale avec celles de la France révolutionnaire  . Des groupes  anarchistes s'en prennent à des prêtres et à des églises dans les premiers mois de la guerre civile, le clergé catholique étant souvent vu comme un bastion du conservatisme et de l'ordre établi. L'historien britannique Antony Beevor cite le chiffre de 13 évêques, 41 814 prêtres, 2 365 membres d'ordres divers et 283 religieuses, pour la plupart tués au cours de l'été . . Des prêtres sont brûlés vifs dans leurs églises, et on signale des cas de castration et d'éviscération. Les violences contre le clergé ont lieu à peu près partout sauf au Pays basque  d'Espagne.

La TERREUR BLANCHE eut lieu conjointement avec la même violence.
Au Pays basque, la répression visa notamment le clergé et les milieux catholiques, des listes de prêtres accusés de sympathies séparatistes ayant été dressées.
Dès l'été 1936, des militants laïcs et des syndicalistes chrétiens sont exécutés en nombre, sans que le nombre des victimes soit exactement connu . Les figures de l'intelligentsia catholique progressiste ou simplement libérale sont traitées en ennemies. Le 15 août, à Pampelune, des Phalangistes et des Requetés font cinquante ou soixante prisonniers, dont des prêtres soupçonnés de séparatisme basque : les otages sont tous fusillés, les phalangistes refusant de laisser aux prêtres le temps de les confesser. 2789 victimes seront plus tard identifiées dans la province. A l'arrière du front, dans les zones nationalistes, la Phalange organise des escadrons mobiles pour mener à bien des opérations de nettoyage, afin de réaliser l'amputation des « membres gangrénés de la nation >
Au cours de la journée du 19 juillet se déroule à Pampelune la grand-messe du Carlisme et du Franquisme prélude au départ pour une croisade sous les auspices du "  "  Christ Roi "

Tout est prêt pour un affrontement

------------------------


L'annonce du " Pronunciamento"

Le 18 juillet dès 6 heures du matin Mola décrète l'état de guerre

 -Une déclaration l'annonce sur les murs

 .Moi Emilio Mola

déclare : hésiter une minute de plus serait un crime .....  L'Espagne offre aujourd'hui le spectacle de la misère du sang et de la douleur....L'Armée, la Marine , fidèles à leur vocation de se sacrifier pour la Patrie, se soulèvent pour empêcher l'Espagne de sombrer dans l'abime

Le    17 juillet 1936 dès l'annonce codée  ,  le Tercio et les Régulares se soulèvent à Ceuta   le 18         Franco quitte Las Palmas pour Casablanca, le 19 à Tétouan ,et par radio il  annonce le soulèvement         

Les officiers  fidèles à la République sont fusillés.

 Et la guerre civile commença   avec le message codé avertissant que la rébellion à commencé

 

                  Sur toute l'Espagne le ciel est sans nuage ! 

 

L'Armée : le Tercio et les Régulares se soulèvent à Ceuta
  le 18    Franco quitte Las Palmas pour Casablanca,
 le 19 à Tétouan ,et par radio il  annonce le soulèvement         
Les officiers  fidèles à la République sont fusillés.

 Et la guerre civile  commence

En Navarre ,les nationalistes basques seront soumis à des arrestations et à d'insoutenables pressions sur eux et leur famille pour qu'ils interviennent auprès de leurs frères de Biscaye et du Guipuzkoa afin que ces derniers optent pour la neutralité dans ce conflit.
 Ces deux provinces resteront fidèles à la République.
 Mola lance une violente répression dans toutes les villes de Navarre  ou 2728 républicains sont fusillés et aussi en Alava , où des exécutions massives ont lieu en particulier chez les syndicalistes.
Mola incorpore plusieurs centaines de jeunes soupconnés d'être de sensibilité républicaine ou nationaliste. .Un grand  nombre d'entre eux seront fusillés,avant  que de combattre,sur simple suspicion
-----------------
Rapidement l'inquiétude grandit et avec des accents solennels, des appels pathétiques sont lancés par les leaders politiques
 .Dolorès Ibarburri la " Passonaria " lance "No pasaran  "
A Irun les militants des partis composant le " frente popular " se réunissent dans la soirée et lançent un appel commun.
 Les militants ouvriers se rassemblent .Beaucoup sont venus avec leur fusil de chasse, réclament des armes
. Puis des groupes s'organisent par affinités politiques .Les premières " Juntas de Defensa local " sont mises sur pied.
A Fontarrabie, Renteria, Pasajes, l'ambiance  est identique à celle d'Irun. Le Guipuzcoa s'organise.

-------------------------------------------------------

A Pampelune les rues se remplissent de volontaires qui vont défiler sur la Plaza Mayor avant de partir à l'assaut des provinces restées fidèles à la République
Au côtés des bataillons militaires disciplinés et bien encadrés, il y a  les réquetés volontaires Carlistes coiffés de la " boina roja " , le traditionnel béret rouge, portant un brassard vert marqué d'une croix, et sur la poitrine, le Sacré Coeur de Jésus accompagné de nombreuses médailles. Les religieux défilent un par un pour  faire au drapeau franquiste sang et or , le baiser symbolique du ralliement et donner la bénédiction à ceux qui vont partir pour la grande croisade contre l'odieux matérialisme républicain, contre l'antéchrist " Et le journaliste poursuit  : "  Ils haïssaient l'idée même d'une éducation laïque. Les maîtres envoyés par Madrid pour instruire leurs enfants leur paraissaient de monstrueux agents qui devaient être éliminés. Jusqu'aux maitresses qui furent fusillées ou promenées dans les rues de Pampelune le crâne rasé."
                                                                                                                         


 

La guerre commence sans combattre à Saint Sébastien .

La rébellion  , compte sur loyalisme de  de la caserne de Loyola qui est une pièce maitresse dans le rapport de forces  de cette province  .
L'état de guerre est proclamé   .  Les soldats et leurs chefs aidés  de partenaires civils de la phalange , de groupes armés,  tentent de prendre la capitale du Guipuzcoa : DONOSTIA  .( St Sébastien )

Ils se heurtent à une mobilisation massive unie et spontanée des forces populaires ,  des apports des  ouvriers ,de socialistes , communistes ,  de syndicalistes ,de nationalistes basques  , de volontaires d'Eibar ou de Bilbao , de mineurs de Galice   .Trois journées de combats   les 21,22,23 juillet   les militaires atteints dans
leur moral  rentrent dans leur caserne.
 Saint Sébastien est sauvée   , les franquistes emprisonnés.
Les représailles seront impitoyables .

La Grand-messe terminée, très vite, tout  est prêt pour que les premiers éléments, bien encadrés, se lançent à l'assaut de la vallée de la Bidassoa
Une colonne  placée sous le commandement  du colonel Béorlégui s'oriente vers Véra de Bidassoa, une autre contournera  le massif de la Haya  en passant  par Pagona,Erlaitz, le Castillo del Ingles  Oiartzun et Donostia, et une autre  vers San Martial

DANS L'ESPAGNE REPUBLICAINE
TOUT EST IMPROVISATION AMATEURISME ET EMPIRISME

la défense de Irun un revolver à la main

 

A Irun, dont l'une des premières mesures prises par  le Maire Jaime Rodriguez Salis , est  l'annulation des fêtes du quartier d'Elizachu, et  lance un appel aux adhérents de toutes les formations républicaines pour qu'ils se rassemblent auprès des sièges de leur organisations.

Pour nombre de  ces hommes et de ces femmes, la nuit de veille qui débute sera le point de départ d'une longue épopée. Leur préocupation première est de mobiliser leurs compatriotes de rassembler le maximun d'armes individuelles, fusils de chasse pour la plupart.

 Les premiers  groupes armés commencent à se former." Ils se constituent par affinités, par sympathies, sous le commandement improvisé du plus décidé, du plus charismatique ou de celui qui a été le plus en vue dans les luttes sociales. Il n'existe aucun sens des valeurs  et de l'organisation militaire.Tout est improvisation et empirisme.

A Irun l'enthousiasme populaire et le désir d'affronter l'ennemi sont tels que des groupes autonomes de jeunes s'avancent jusquà Lesaca, dans le but d'attendre  la troupe rebelle au niveau du pont d'Enderlaza . Sans  chef , sans sans encadrement, armés de fusils de chasse, leurs  munitions  se limitant  à dix cartouches par homme. Arrivés sur les lieux et  n'ayant pas constaté d'ennemis ils s'en retournent sur Irun.

Mais l'urgence pour Ortega et son embryon d'état - major, est en ce jour de faire sauter au plus tôt le pont  d'Enderlaza , lequel laissé en l'état, offrirait un boulevard vers Irun. Appel lancé aux camarades des Asturies  rodés aux pratiques,des explosifs,pour réaliser cette  opération réussie , l'explosion coupe le pont en deux parties

Béorlegui colonel de l'armée rebelle réléchit à la solution du problème posé par la destruction du pont d'Enderlaza, Heureusement pour lui les jeunes Irunais avaient pour un court laps de temps  pour faire sauter le pont suivant. La voie était toujours ouverte

Malhereusement  ce ne put être fait

Jaimé Rodrigues Salis , neveu du Maire de Irun, luis Salis, apporte un témoignage d'ambiance sur le secteur  d'Enderlaza: " A 500 mètres du parapet, et dissimulé derrière la première courbe, une cantine était installée .Une espèce de tente avec des tables en planche comme celles installées à San Martial  les jours de fête.Une abondance de chorizos, de jambon, d'oeufs et de ventrêches assurait l'alimentation (.....) C'était le populaire Goyenechea d'Irun, dit  " El Cope " qui assurait la fonction de cuistot .

 

DU COTE DES REBELLES PROFESSIONELS DE LA GUERRE


- le Tercio étranger venu d'Afrique , une armée de métier et habituée aux affrontements au Maroc

-Les Carlistes et les volontaires   réquétes ivres de revanche

-des mitrailleuses, des fusils dernier modèle,des chars italiens

 -des avions Italiens Caproni  et des avions allemands Junker

 -un encadrement de professionels,

 

Malgré l'immense courage des premiers, leur attachement à la République,  la lutte était inégale et inscrite dans le temps

Pourtant, il aura fallu cinquante jours pour abattre la résistance héroîque des Gipuzkoans, pour gagner mêtre par mêtre  la vingtaine de kilomètres qui  séparaient les rebelles de la victoire,au prix de milliers de blessés et de morts, de monstruosités qui sont encore dans toutes les mémoires  : salut à ces héros ordinaires .

_________________________________________________________________

 

 l'exode

 

28 Août  une partie de la population est déjà partie pour la   France 

Le 30   l'exode par les ponts internationaux de Hendaye et de Béhobie  s'accentue au fil des heures, pour arriver massif  à partir de 22 heures. Jusqu'à une heure avancée de la nuit un interminable cortège de pauvres gens traînant leurs enfants en bas âge, leur poussette ou voiture à bras,  leurs matelas sur lesquels, ils s'allongent parfois  épuisés

.A minuit ils étaient 1500 à deux heures 4500. Hendaye est envahie de réfugiés

Le 31 Août  L'exode massif se poursuit. Dès 8 heures du matin le flot bruyant et désordoné  reprend  intensément et dure toute la journée fuyant les bonbardements , les combats, ils sont vite 5000 autour de la gare de Hendaye ou les secours débordés, s'organisent, entre Bidassoa et Adour un grand élan de solidarité  qui va se développer.Les blessés quitent les hôpitaux d'urgence pour Bayonne, Tarbes ou Bordeaux

Déclanchement de l'offensive générale

 

Le mardi 1er septembre irrité par une surprenante résistance républicaine, le Général Franco radiodiffuse à ses troupes du front nord, l'odre du jour suivant  "Ce mardi et sans  qu'aucune raison contraire puisse être alléguée, il faut que Irun soit en notre pouvoir "

 Et la guerre va reprendre de plus belle avec tous les moyens possibles

 

 

Curieux j'avais eu envie d'aller voir. Dès l'enfance j'avais été nourri par cette guerre de 14/18 , mon père avait été gazé à Verdun, des oncles étaient morts  , le magazine " L'Illustration " , des journaux d'enfants  , des bandes déssinées comme "Un poilu de 13 ans " avaient parcouru mon adolescence. Donc j'étais allé au dessus de Béhobie  à la redoute Louis XIV qui domine  la vallée d'une centaine mètres.

 La Bidassoa me séparait de l'Espagne.   Soudain venant de Irun, je vis arriver  quelque chose de  mobile  entouré de toutes parts, même sur le toit, de matelas. Je devinais un train réduit à une locomotive et un vagon qui cheminaient poussivement et  disparurent au premier  tournant.

J'ai su plus tard que c'était le tortillard qui servait à transporter du minerai.  Celà paraissait de prime abord dérisoire, et pourtant il partait courageusement  combattre  l'ennemi.

Il aura lutté pendant toute cette période, ne capitulant jamais.

Les rebelles étaient parait-il sur le point de  paraître.

 Des balles commençaient à siffler je pris le chemin du retour.

 Dans la nuit, Béhobie aprés de féroces combats , capitula.

le croiseur Canarias

croiseur Almirante Cervera

San Martial offrit une très grande résistance


Le mont Saint Martial, de 220 mètres de hauteur, à 3 Kms de Irun constituait la dernière ligne de défense de la villle.

 IL avait été fortifié de façon très sommaire avec des tranchées et des fils de fer barbelés.

 Les canons lourds des forts de la  Guadalupe et de Saint Martial essayaient tant bien que mal de contribuer à sa défense, mais le défaut d'officiers artilleurs insuffisament compétents rendaient nuls la plus part de leurs coups.

 Depuis le 26 août Saint Martial résistait aux attaques frontales et aux bombardements par l'artillerie et l'aviation. Les assaillants étaient des volontaires réquétés, la légion des unités de goumiers marocains, et des centuries de la Phalange .

 La Presse du Sud-Ouest  décrit ainsi les premières opérations de cette vaste offensive

 " Ce  matin  à 7 heures débute le bombardement sur Irun  , San Martial  et les hauteurs environnantes. Une mitraille considérable  est déversée par l'aviation - Capronis et Fokers -, l'artillerie et les mitrailleuses  Sous un tel déluge, la réaction des gouvernementaux semble faible  Ce fut le signal de l'offensive la plus acharnée.  "

mais  une fois de plus , l'infanterie sera dépassée

Vers 10 heures les rebelles  s'infiltrent et  en fin de matinée, les assaillants réussisent la pénétration dans le premier rang défensif de San Martial . au prix de lourdes pertes

Kepa Ordoki fait ainsi le réçit de ces heures terribles :" Sans troupes de relève, affamés, sans munitions,épuisés nous commençons à céder nos positions."

Après être allés jusqu'aux limites de la résistance, à 16 heures les républicains se repliaient ,les insurgés hissaient le drapeau rouge et jaune sur l'Ermitage, le sort d'Irun en était jeté "

 

San martial prise, Irun en vue directe , ne pouvait plus résister

Mercredi 2 Septembre

 

La Journée décisive

Irun et toute la vallée de la Bidassoa sont ce matin recouverts d'un intense brouillard. Pourtant, cette huitième journée de  l'offensive rebelle va connaître le paroxysme des combats ; elle restera dans l'histoire de la bataille d'Irun, comme le point culminant,  la journée charnière où tout va basculer.

A 11 heures, sous un déluge de feu, c'est le déclenchement de l'offensive générale.Tout  à coup se déchaine avec une violence jamais connue jusque là.

La Presse du Sud-Ouest écrira : " Entre 12 et 14  heures la fusillade  et la canonnade

atteignent une intensité jamais connue à ce jour.

 

 

Jeudi 3 Septembre

Les combats de Béhobia

Si la journée du 2 septembre, fut, celle déterminante, de l'effondrement de toute de défense d'Irun de Zubelez à Puntta, ce jour est essentiellement marqué par les combats pour la défense de Béhobia

 En plein centre d'Irun " de  violents combats de rues se livrent dans la ville

 

Vendredi 4 Septembre

Assaut final sur Béhobia

Agonie dIrun

 

A Irun règne la désolation et la nervosité d'une ville sur le point d'être abandonnée.

Elle est  avec une cadence rapprochée, constamment bombardée par les croiseurs Canarias et Almirante Cervera . et aussi par les tirs des canons de San Martial maintenant occupée

 Toute la nuit , les ponts de Béhobie et de Hendaye sont traversés par un flot de civils avec leurs animaux familiers,, il parait ce soir évident à tous que le sort de Irun vient de se jouer.

Ce Vendredi 4 septembre dès 1 heure du matin,déferlant des pentes dominant  Béhobia ,légionaires et marocains pènétrent dans les zones périphériques est et sud d'Irun. A 2h30 l'ordre de l'assaut final contre Béhobia est donné

Dans l'obscurité tolale, une pluie torrentielle transforme le champ de bataille en bourbier.

 Béhobia est le théatre d'une lutte acharnée, allant jusqu'au corps au corps.  

Les républicains résistent juqu'a la limite de leurs munitions

Cette terrible bataille de nuit réveille en sursaut les habitants de Hendaye et les tient angoissés jusqu'au jour .

 Le Sud -Ouest Républicain de ce jour écrit :" N'ayant plus de rubans de mitrailleuses ni  de cartouches dans leurs fusils, leur artillerie faute d'obus ne tirant plus qu'à de faibles intervalles, les enfants du peuple se seront défendus comme des lions et n'ont cédé le terrain que mètre par mètre. " au corp à corp, à l'arme blanche

A 5 heures du matin Mola est présent.

A 6 heures , trois colonnes composées de légionaires et de réquetés déployés en tirailleurs reprennent leur avance le long de la Bidassoa et sur toutes les pentes descendant de San Martial.

  Elles atteignent les premières maisons des quartiers périphériques  d'Irun désertées de leurs habitants. Aux approches de la ville ses défenseurs creusent fébrilemment des tranchées et édifient des barricades.

 Le correspondant du journal " la Dépèche "  écrit  :"Terrible fusillade. La  bataille poursuivie avec le plus sauvage acharnement par les troupes de la Légion étrangère du Tercio, les réguliers marocains et les Carlistes., a repris dès avant l'aube

.A 7 heures à la pointe du jour, un semblant de sursaut des miliciens se dessine sur la route Béhobia-Irun. Quelques maisons pourront  être prises, mais vite reprises par les assaillants. L'artillerie rebelle, pilonne sans cesse, intensèment

Les croiseurs,à intervalles réguliers, causent des dégas considérables

C'est semble -t-il l'un de ses obus qui a fait mouche sur la fabrique d'allumettes transformée maintenant en un immense et spectaculaire brasier..

 Depuis Hendaye on voit ces hautes colonnes de fumée noire montant vers le ciel...Pourtant c'est là que les miliciens tentent de résister jusqu'à leur dernière cartouche.  Le petit  "Torpedero " garde- côtes espagnol qui stationnait au bas de Fontarrabie tente une sortie aventureuse, avec un bruit tel que les

Hendayais l'appelaient le Taraparaka; Il s'échouera sur le premier banc se sable de la baie .

 A 8 heures les avant-gardes franquistes reprennent leur avance., progressant irresistiblement

A 9 heures, en cette matinée pluvieuse, la Légion et les régulares marocains avancent vers le centre ville  d'Irun, suivis de près par les réquetés. Les rebelles progressent irrestiblement.

 La bataille de rues commence, mais la résistance des miliciens faiblit d'heure en heure. Le crépitement de la fusillade  est bientôt général . Le temps et la pluie ajoutent encore à l'affreux spectacle.. Les  gouvernementaux reculent   pied à pied " .Dans la ville martyr, submergée de balles, d'éclatement d'obus, de bombes incendiaires, mitraillé par les tanks et les canons d'accompagnement, le spectacle dépasse aujourd'hui toutes les horreurs que l'on pourrait décrire  <>

Un important stock de dynamite en gare d'Irun ,mis en feu  par une balle perdue provoque une gigantesque explosion. L'effet sur la population est considérable

.La panique atteint son paroxysme.

.Paris soir  -   " Dites bien que nous tiendrons jusqu'à l a mort et que nous ne capituleront pas  "    En vain .  Alors certains éléments  commencent à allumer des   incendies avant d'abandonner la ville. Un spectacle surréaliste et effrayant débute. Un à un les foyers se multiplient. Très vite tout le ciel est obscurci par les colonnes de  fumée

 La France de Bordeaux et du Sud Ouest  décrit ainsi la situation . << Irun est en cendres.Les cadavres des miliciliens, travailleurs, soldats armés pour la République, jonchent les rues. >> Le premier soin des franquistes sera de piller les magasins. Leur deuxième occupation  de fusiller, les républicains faits prisonniers. Les rues ressemblent maintenant à un abattoir ( Dailly Herald )

 

C'est le début du grand incendie d'Irun


juste avant


que la frontière ne se ferme

 

refugie devant la gare hendaye

 

SOKOBURU " la pointe "


La pointe devenue Sokoburu

A droite côté Baie de Txingudi, langue de sable  ou accostaient les bateaux chargés de fugitifs angoissés, soldats blessés, civils, femmes et enfants

--

A gauche  à une centaine de mètres la plage,  où  les enfants jouaient ou se baignaient, et où les estivants et Hendayais prenaient le soleil en  toute quiètude


Incendie et bombardement de Irun

 

 

 

 

 

 

 

LA GUERRE CIVILE

VUE DE HENDAYE

 

Le samedi 15 Août, à 19h30, un avion trimoteur Junker immatriculé ECAAY survole Biriatou à 200  mètres d'altidude il largue quatre bombes sur la commune.

La première sur la terrasse du restaurant Etchandia pleine de touristes , la deuxième sur le restaurant Contresténia, défonçant la toiture, la troisième sur une maison attenante au fronton, et la quatrième devant la ferme Candide située à un bon kilomètre de la frontière

On ne signale pas de victimes Dans la journée du 19 Août, des excuses sont adressées à la France par le gouvernement espagnol.

 Le  mercredi 26 Août, dès le déclenchement de l'offensive générale rebelle, de nombreuses balles perdues ou d'éclats d'obus sifflent un peu partout à Hendaye, Béhobie et Biriatou. Plusieurs édifices sont touchés, dont le poste de douane de Béhobie où le contrôleur Dussert est atteint d'une balle dans la jambe

Sur Hendaye, un premier civil M.Laporte, ( 50 ) ans, se trouvant dans son jardin, est blessé d'une balle à l'épaule. Il a été transporté à la clinique Delay à Bayonne.

Vers 14 heures le commerçant du centre ville M. Lacoste est également atteint d'une balle à l'épaule. Le projectile lui a été extrait à la même clinique

 , les retombées de projectiles divers s'accentuent, tout particulièrement sur le quartier de Santiago et sur Béhobie

.Le journal la presse du Sud-ouest du vendredi 28 écrit :<< Beaucoup de balles perdues un peu partout à Hendaye : aux allées Santiago,  route de Béhobie à Aizpurdi. La circulation vers Béhobie est déviée par la rue du Commerce. Les stationnements de promeneurs sont interdits en haut de la côte de la gare.(....)

On signale plusieurs obus tombés en territoire français, au delà de la Bidassoa

Ce même jour à 14 heures, Madame Abadie ( Antxonie ) née Argoitia est atteinte d'une balle dans la cuisse devant la maison de son père,le  boulanger de Béhobie. Un médecin lui extrait le projectile ..

Le vendredi 28 Août à 19 heures, un obus tombe à trente mètres de la gare de Hendaye, dans le jardin de la villa Gabardenia sans éclater. Les services artificiers se rendent sur place pour désamorcer  et retirer l'engin

Le mercredi 2 septembre , < Béhobie est criblée de balles et parait être en pleine en pleine zone d'hostilité.

Pas une maison qui n'ait reçu de balles .Des obus sont tombés.   Le mari de la receveuse de la Poste a été blessé au bras >> écrit la Presse du Sud - Ouest du lendemain  3 septembre. Deux obus tombent dans le jardin du présbytère..Le jeudi 3 septembre, un citoyen de Biriatou est mortellement blessé par un éclat d'obus.

 C'est un peu avant 8 heures que M José Angel Zubiarren, 64 ans de la  maison Arrupé , est touché à la jambe. Transporté à l'hôpital de Bayonne. il y décède le même jour à 14 heures.

 On compte déjà à Hendaye une vingtaine de blessés, soit soignés sur place, soit transportés à Bayonne.

Le vendredi 4 septembre , Jean Andueza de Béhobie chauffeur de M.Pucheu, adloint au maire de Urrugne, est tué par un obus à Irun où il s'était rendu dans un appartement dont il était propriétaire, pour récupérer quelques affaires. Il sera enrerré à Irun.

 

 Je crois que ces balles " perdues " ne l'étaient pas pour tout le monde

Il suffit de regarder la direction des combats.  De Béhobia à Irun  la ligne est parallèle à la  frontière et longe la Bidassoa, c'est à dire vers l'ouest. Hendaye se trouve au nord donc à  l'abri des balles.

La France était l'ennemie qui soutenait et ravitaillait les républicains.Ces balles perdue en telle quantité, étaient plutôt des balles de représailles .

____________________________________________

Au bout  de la plage un très petit bois , des tamaris, quelques buissons ,une baraque en planches, un petit bar qui servait  de la bière et des sandwichs au paté de foie,  tenu par Madelon Bassagaitz . Nous y allions tous les jours après nous être baignés.  Quelques tables , des chaises métalliques, sur le sable, des oeillets sauvages, et des "puces de mer" tranlucides et inoffensives . Un endroit paisible, où nous buvions des "panachés", et attendions la rentrée.

Une étroite langue de sable qui séparait la baie de la mer .Un endroit désert en hiver peu fréquenté en été parce que trop loin de tout .A Hendaye la  plage est couverte de tentes et de parasols. Des centaines de joyeux vacanciers s'adonnent  insouciants au plaisir de la baignade. Ceux qui viennent de traverser la frontière ont l'impression qu'il s'agit de deux planètes différentes. Comme pour ajouter encore à ce contraste s'est déroulée dimanche 23 la récente fête basque défilant en bandas joyeuses, derrière les chars de la cavalcade.

Entre le côté mer et le côté Bidassoa une centaine de mètres, guère plus.

 

La guerre n'était encore qu'un bruit qui brusquement se transforma. Au large deux taches sombres se mirent  à tirer des obus,  on voyait distinctement  l' éclair de départ, on entendait au dessus de nos têtes comme le frottement  de l'air , et une ou deux secondes après du côté de l'Espagne  une explosion violente, soit sur la montagne en direction de San Martial soit à Fontarrabie au fort de la Guadeloupe. La guerre nous avait rattrapés. Plus tard les tirs se rapprocheront et viseront directement Irun dans un déluge de feu ,des débuts d'incendie et un fracas de bruit.  La guerre était là et allait durer plusieurs jours.

Et l'exode allait commencer Tous les petits  bateaux de pêche  de Fontarrabie déversèrent sans arrêt , des  flots de vieux de jeunes d'enfants , et de soldats

Très peu  tentèrent de traverserà la nage car le courant est dangereux.  Les photos , mieux que de longues phrases, nous décrivent cet épisode.  Ce qu'elles ne disent pas c'est le désespoir des familles, les blessés à même le sol  .Et puis de jour en jour en augmentant, la foule de toutes sortes de gens : des curieux de toute la région, quantité de journaliste français mais aussi étrangers, des responsables  ,médecins, infirmiers pour les soins immédiats, les taxis pour évacuer les blessés dans les hôpitaux, ou les répartir dans les villes voisines, pour les loger, leur donner à boire ou à manger.  des observateurs de différents pays .

Parmis ces curieux , j'ai vu un homme, s'adressant à un blessé couché sur le sol. Il l'injuriais, le traitant de sale communiste et l'invitant à retourner chez lui Le soldat ivre de fatigue hébété, le regardait sans comprendre

Le flot incessant des  vieillards, des enfants des femmes , des combattants dura jusqu'à la prise de Irun par les insurgés de Franco

. Hendaye eut pendant toute cette période, un comportement exemplaire. De nombreux blessés , avant d'être dirigés vers les hopitaux de Bayonne ou de Bordeaux étaient soignés au grand magasin  Boka maintenant " A l'élégance " où sont accueillis, le 4 septembre   120 blessés  dont 20 grièvement. A ce sujet je me souviens avoir été réquisitioné par Madame Carricaburu l'épouse du directeur d'école pour distribuer -entre autres - du " vin chaud " en pleine chaleur de Septembre. Les blessés couchés à même le sol buvaient ce breuvage sans comprendre et sans grande conviction. <<C'est un cortège ininterrompu de miliciens couverts de pansements sanguinolants écrit le correspondant du journal  La Dépêche. >>

Outre les réfugiés et blessés Hendaye est envahie par un flot de miliciens vaincus, décidés à reprendre le combat sur le front Catalan.

Un grand élan solidaire , généreux et spontané de la population a répondu  l'appel pressant de la municipalité en ce sens.  Hendaye  est une ville qui de tout temps a accueilli  nos voisins ,en particulier pendant les guerres Carlistes mais aussi pour toutes  autres raisons.  Ma grand mère était née à Goizueta en Navarre et mon grand père venait du Gipuzkoa, et ils ont eu six enfants nés ici.

 Comment ne pas être solidaire

 En quelques semaines la ville reçoit près de 20.000 personnes et le nombre de réfugiés hébergés chez l'habitants est d'environ 4000.

Du 31 Août au 10 Septembre 13.510 repas furent servis gratuitement . Pendant quelques jours 9428 réfugiés ont été hébergés et alimentés à Hendaye.

Hendaye avait alors 6.436 habitants

_____________________________

 

Incidents frontaliers

 après le 7 septembre 1936


 

Nous venons de voir que le territoire français, de Biriatou à Hendaye, n'a pas été sans souffrir des conséquences directes des combats de la rive gauche de la Bidassoa.

 Loin de prendre fin avec la chute du Guipuzkoa, les retombées de cette guerre sur le territoire français, vont au contraire s'accentuer.

 Dès le 7 septembre, découlant d'un amalgame politique dans leur esprit , entre le front populaire au pouvoir en France et le gouvernement Espagnol  d'un type comparable, l'agressivité des nouveaux riverains de la Bidassoa ne va pas tarder à se manifester vivement.

 Ainsi dans la nuit du 16 au 17 octobre 1936 se déroule l'un des incidents les plus graves.

 Les franquistes déclenchent sur Béhobie une véritable

fusillade. A partir de 23h30 entre 200 et 300   coups de fusil sont tirés en direction de la bourgade frontalière française . Puis la fusillade s'est étendue sur plusieurs kilomètres, côté Hendaye et côté Biriatou..( c'est à dire en tout des milliers !  ) A Béhobie une balle a frappé l'intérieur du poste de douane et une autre celui de l'appartement privé de Madame Raspail, qui lui est proche.

 A Hendaye des pêcheurs de crevette qui selon les autorités espagnoles interpellées <<  ont été prises pour un commando de débarquement >>  sic, ont servi de cible aux tireurs espagnols .

Le dimanche 18 octobre, la fusillade se poursuit

 Vers 18 heures la receveuse des postes de Béhobie essuie un coup de feu, aissi qu'un couple promenant un bébé

 Le lendemain 19 c'est le plombier local Jullien Ramirez qui sert de cible, tandis qu'il effectue une réparation sur la voiture de Mme Halzuet, propriétaire des carrières.

 Le mercredi 21 plus d'un millier d'espagnols franquistes manifestent agressivement sur le pont international aux cris de  << vive l'allemagne ! vive l'italie vive l'espagne.  etc  etc...

Lors de l'exposé sommaire des dangers mortels et des centaines de balles qui n'étaient pas << perdues pour tout le monde >> sont tombées sur les trois bourgades, il a été demandé aux spectateurs qu'ils rapportent - pour les témoins de l'époque ce qu'ils ont vu - pour les autres ce que les parents et grands parents ont pu leur dire. Etrangement tous et toutes avaient tout oublié.

___________________________________________

Réunion de Mendi zolan

TEMOIGNAGES

 

M. ARGOYTI


Ce soir là, une conférence devait avoir lieu au théatre des Variétés,

 conférence portant  je pense sur les évènements présents  Ma mère avait tenu à m'y accompagner.Cette conférence tourna court  car arrivés à la hauteur de l'épicerie de Monsieur Guillard, juste avant le passage sur le pont du chemin de fer- pont qui d'ailleurs n'existe plus - remplacé par les constructions de Zubi Etan - , un bruit métallique violent nous fit stopper. Une voiture automobile  à l'arrêt ,  venait d'intercepter une balle de fusil, la balle était là,sur le trottoir à quelques dizaine de centimètres de nous.

Nous fimes rapidement demi tour.

La conférence fut annulée. Effectivement les balles tombaient un peu partout dans la ville  jusque sur la place de la République ou M Lacoste , l'épicier fut blessé.

 


Raphaël Lassallette

« Je suis né le 4 août 1936. Ce que je vais vous dire là je ne l’ai ni vu, ni entendu. Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes parents. Le 4 août 1936, je suis né à la rue des Réservoirs qui est toujours aujourd’hui la rue des Réservoirs, la rue que je n’ai jamais quittée dans mon existence puisque le 4 août prochain cela fera 76 ans que j’y vis et j’espère bien y mourir. Le 4 août 1936, à l a rue des Réservoirs deux naissances étaient imminentes à 100 m d’intervalle : la mienne et celle de Jacqueline Artola dont les parents tenaient la conciergerie de ce qui est aujourd’hui la villa Concha. Nous étions donc séparés par 100 m de distance et ce jour-là, la sage-femme avait fort à faire parce qu’elle devait faire des allées et venues entre les deux domiciles. Les naissances à l’époque ne se faisaient pas de manière aussi aisée et rapide qu’elles se font aujourd’hui.

 


Mme DICHARRY


« Il y a eu des balles perdues. A la rue d’Irandatz, à ce moment-là, il y avait des meules de foin. Là, il y a eu quelques balles perdues. Il y en a une qui est arrivée à la maison. Il n’y a pas eu de bombardement.

Il y a eu de l’accueil dans toutes les maisons. Chez nous, une famille entière est venue de Fontarrabie. Ils sont restés quelque temps. On posait des matelas par terre et je me souviens que notre tante faisait des sauces de veau.

A l’Elégance, là où se trouve la Concha actuellement, il y a eu quelques blessés. Des dames de la rue du Port et de la Place de la République allaient leur apporter un peu de café et les réconforter. Il y avait des gens partout. Les gens étaient affolés. C’était l’exode.

C’était l’été. Nous avions le bal tous les dimanches sur la place de la République. Notre maire, M. Lannepouquet, par respect, avait voulu supprimer le bal. Les réfugiés ont refusé. Ils voulaient que le bal ait lieu et il a donc repris normalement.

Il y avait beaucoup de journalistes. L’hôtel Imatz était rempli de journalistes de tous les pays du monde. Ils montaient sur la terrasse pour voir les bateaux qui bombardaient la Guadalupe. Je connais un homme, dont je ne veux pas dire le nom car il était franquiste, qui montait la garde à la Guadalupe. Il devait y avoir des armes ou des personnalités à protéger. »

 

 

Ramuncho SAGARZAZU


« C’est au sujet des balles perdues. Je suis né en 40. Je vais vous dire ce que m’a raconté mon grand-père. C’était Ramuntcho, le taxi. A cette époque il avait été loué par des journalistes parisiens pour voir la bataille de la Bidassoa. Sur le côté du taxi il avait placé des matelas et les journalistes étaient protégés dans le taxi par ces matelas. Ils photographiaient et mon grand-père, arrivé à Biriatou, changeait les matelas de côté pour pouvoir faire le retour. »

 


Mme IRASTORZA

« J’ai plusieurs souvenirs de cette guerre de 36.

J’avais onze ans. J’allais à l’école à cheval et en carriole. Avec ma grande sœur, on allait vendre le lait. Mon travail avant d’aller à l’école, c’était de porter avec deux petits bidons au port de Caneta le lait à deux clients : le receveur des douanes et Mme Correja.

J’avais donc porté le lait, versé le lait dans la casserole et je vois Fontarrabie en feu, des bateaux à rame, des enfants, des jeunes mamans, des amatxis, des atatxis qui traversaient la Bidassoa à Caneta. Alors je me suis mise à pleurer et à regarder ça. J’ai laissé passer le temps et ma sœur m’attendait pour m’envoyer à l’école. Elle m’attendait à côté du cheval et de la carriole, du côté de chez Isidori. Quand je suis arrivée avec du retard, elle me dit : « qu’est-ce que tu as fait jusque là ? Mais l’heure de l’école est passée ! » Alors, je lui ai dit : « écoute, je n’irai pas l’école. » Je pleurais de voir cette misère.

 

Mme PEYRELONGUE

« Mes souvenirs ne sont pas aussi abondants que ceux de ces messieurs. Quelquefois, il y a eu des réflexions indignes, blessantes de gens qui disaient : « esos rojos ». C’était inadmissible.

Beaucoup d’habitants, des chefs de famille du quartier de la Gare, se rendaient devant la Gare où affluaient généralement tous ces réfugiés. Il s’établissait un dialogue entre les Hendayais et ces familles à l’issue duquel dialogue chacun des Hendayais qui se trouvait là, emmenait des réfugiés chez lui ou chez elle.

C’était le cas chez moi aussi et je me souviens, ce sont des images qui se sont imprimées dans ma mémoire, qu’on ne peut pas oublier, beaucoup de gens pleuraient, notamment des femmes et des enfants. On mettait par terre des couchages de fortune. Il y avait un petit jardin, il y avait un petit poulailler, un petit clapier et mon père disait : « il faut partager parce qu’ils sont malheureux, ils en ont moins que nous. »

A table, mon père parlait de filière qui conduisait ces réfugiés vers Montauban ou Toulouse. Il y avait des points d’accueil. Alors, je ne sais pas comment ils se débrouillaient mais en plus de la filière, il devait y avoir aussi des aides parce qu’ils n’avaient pas d’argent. Ils arrivaient cependant à partir. Et quand ceux-là étaient partis, il y avait une rotation qui s’établissait, d’autres arrivaient.

Je vais rendre un hommage à mon amie de l’association Maïté Faget parce que son père a fait un travail énorme. Il avait réussi à établir un accord avec des gens de la SNCF. Officieusement, il avait une filière qui conduisait au nord de la Loire et c’est peut-être pour cela qu’il y a des réfugiés en Normandie et aux alentours. »

 


M. Sallaberry, Maire d’Hendaye


« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonies

M. Sallaberry, Maire d’Hendaye

« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonieM. Sallaberry, Maire d’Hendaye

« Je remercie Oroitza de relancer toute cette histoire d’Hendaye. Je crois que c’était une initiative vraiment magnifique.

Agissant ainsi, citoyens, réfugiés, élus, autorités s’inscrivaient dans la continuité des traditions ancestrales de partage, d’entraide et de continuité de vie entre Irun, Hondarribia et Hendaye.

D’ailleurs, ces traditions sont inscrites au cours du temps dans les symboles. Sans vouloir remonter loin, je me permets de souligner les trois faits qui ont été indiqués tout à l’heure : la suspension de l’alarde d’Irun, c’est quand même quelque chose d’important pour la ville d’Irun et puis l’hommage rendu le 14 juillet 1931 en mairie d’Hendaye par M. Salis, maire d’Irun, accompagné de son conseil municipal, porteur d’un message du Ministre espagnol des travaux publics. Il s’agissait de remercier, à travers leur maire, les Hendayais pour avoir accueilli entre 1924 et 1931 une grande partie de l’intelligentsia républicaine espagnole. Et puis la présence de nombreux réfugiés aux cérémonies du 11 novembre au monument aux morts d’Hendaye lors des années 36, 37, 38 et 39. Ces constats prennent encore plus d’importance si on les insère dans une perspective d’avenir ?

Je suis certain que ces entraides respectives élevées à un tel niveau par la population de la Baie de Txingudi, sont des exemples à suivre dans notre territoire pour gagner des batailles induites par la crise économique et la mondialisation des échanges.

Pour terminer, je remercie toutes les personnes ici présentes, volontaires pour cet exercice de réminiscence utile à la vie de la cité et les personnes elles-mêmes comme l’a souligné le professeur Paez Rovira. Enfin, je souhaite remercier en particulier le Président d’Oroitza, Monsieur Marcel Argoyti en lui remettant la médaille d’Hendaye. Ce geste ne récompense pas seulement un doyen mais il honore surtout un homme amoureux de sa cité pour avoir su fédérer des Hendayais de toutes origines, et de toutes opinions d’ici et de la diaspora autour d’un projet rassembleur et utile pour la réflexion des élus dans leur action publique. »

________________________________________________________________________________

Le 13  Septembre 1936 les rebelles contrôlent Saint Sébastien

Le 11 juin le général Mola est tué lors d'un accident d'avion

Le 19 juin 1937 Bilbao est aux mains des Italiens et des Franquistes

___________________

La reconnaissance de l'autonomie d'Euskadi 

Le  novembre 1933, le référendum sur le statut des Provinces Basques  avait donné  84%  de oui pour les trois provinces de Biscaye, Guipuzkoa et Alava. Mais depuis , le débat était resté  bloqué à l Assemblée des Cortés jusqu'au 12 mai 1936, date à laquelle l'Assemblée se prononce pour le règlement de cette question.

Le 26 septembre suivant, le député du P.N.V, Manuel de Irujo fait son entrée au gouvernement Largo Caballero à Madrid

Le 1 er Octobre 1936, l'Assemblée des Cortés approuve le Statut du Pays Basque et le 7 du même mois, le premier gouvernement d'Euskadi est formé. Le député nationaliste josé Antonio Aguirre, avocat et maire de Guécho en Biscaye en est élu le premier président

.Cette autonomie durera un peu plus de 8 mois


 

 

 

 

 

Retour au sommaire

 

 

 

 

---------------

 

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité